Je suis foutu : je suis plus gros que grand

 

Ils vont continuer encore longtemps les nouveaux Diafoirus des temps modernes à nous martyriser avec leurs avertissements à gogo repris en chœur par tous les sites cassandresques de la planète ligués entre eux pour mieux nous empêcher de vivre en rond ?

Ainsi, il apparaîtrait selon les grandes papesses de la médecine moderne alliées pour la circonstance avec les plus éminents chercheurs de la glose thérapeutique que près de 30% de la population mondiale se trouverait en surpoids et partant en danger de mort.

Bon.

Personnellement, je me suis senti en danger de mort le jour de ma naissance, la faute à un traumatisme familial, la résurgence d’une histoire forcément tragique que mes ancêtres se seraient amusés à m’infuser dans les veines, histoire de s’assurer que je ne devienne pas un imbécile heureux.

Ce en quoi, concernant ma qualité d’heureux, ils ont parfaitement réussi.

Pour imbécile, c’est plutôt variable.

Désœuvré comme je peux l’être parfois, souvent même diront certaines mauvaises langues crachotant leurs vipérines remarques au sujet de ma paresse supposée, je me suis donc amusé à calculer l’indice de ma masse corporelle afin de de savoir si j’allais mourir un jour ou si j’étais bon pour glandouiller une vie de patachon jusqu’à la fin des temps.

Evidemment je n’aurais pas dû.

Le résultat a été sans appel.

Avec un résultat de 25.1, je suis officiellement déclaré en surpoids et j’ai reçu dans la foulée un mail de l’Organisation Mondiale de la Santé m’avertissant que l’heure de ma mort se rapprochait à grand pas.

Si seulement Dame Nature avait eu la bonne idée de rajouter un malheureux centimètre à ma taille pourtant déjà lilliputienne, ou si je ne m’étais pas resservi hier soir une triple portion de carottes râpées, ou si j’avais pris la peine de descendre à cloche-pied les escaliers avec la poubelle juchée sur mes épaules, je m’en sortais.

Là, non.

Il est vrai que je souffre d’une pathologie rare et franchement honteuse qui m’handicape grandement dans ma vie de tous les jours, notamment au moment de décliner mes mensurations au préposé de la préfecture à l’heure du renouvellement de mon passeport : je suis plus gros que grand.

Je l’ai toujours été.

Jusqu’à mes treize ans, j’étais si minuscule que ma mère, craignant que je ne finisse, à force, par rapetisser au point de disparaître, avait fini par convaincre le docteur de famille de m’administrer des pilules d’hormones de croissance manquant par ailleurs en agissant de la sorte de commettre un infanticide auquel j’ai pour l’instant réchappé.

Et de doubler mes rations quotidiennes de couscous, convaincue que la graine contenue dans la semoule possédait des vertus magiques, de celles qui permettent par exemple à un adolescent haut comme trois briques au miel de se métamorphoser en un adulte capable de rivaliser avec les grands de ce monde.

Et miracle je crûs.

Pas de beaucoup mais je crûs tout de même assez pour que ma mère ne crut plus (ah ah ah) que j’étais destiné à vivre une existence misérable où, petit parmi les petits, je n’aurais jamais pu m’élever plus haut que le rang de simple tâcheron tout juste bon à cirer les chaussures des puissants de notre stratosphère.

Je crûs donc et en parallèle je développais ma masse musculaire par la pratique assidue de nombreux sports avec comme conséquence que mon poids crût, crût si fort, crût si vite, crût si haut qu’il finit par dépasser ma taille, réduisant donc à néant mes chances d’inscrire ma destinée dans le marbre de l’éternité.

Je suis donc coupable.

Et je donne le mauvais exemple à toute cette jeunesse moribonde qui se paluche le cervelet en lisant mes niaiseries.

Remarquez bien, je ne suis pas le seul.

federer

Bien qu’il soit deux fois plus grand que moi Roger Federer souffre du même mal que le mien : 1m86 pour85 kilos.

Pas étonnant après cela que sa carriere tennistique n’ait jamais vraiment décollé.

Plus proche de mes standards, je trouve aussi comme compagnon d’infortune Eden Hazard qui fort de son 1m73 pour 74 kilos le condamne à être un footballeur du dimanche.

 

Le monde moderne est devenu un enfer climatisé où l’idée de la mort même est devenue scandaleuse.

A force de vouloir coûte que coûte allonger la durée de la vie, il arrivera un jour où, dans les tribunaux, des morts viendront porter plainte auprès de leurs docteurs pour promesses non tenues…

 

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10 commentaires pour “Je suis foutu : je suis plus gros que grand”

  1. Eût-on cru qu’il eût crû moins qu’il ne s’élargît ? Tant d’énergie à faire proliférer les mots, ça creuse, non ? Enfin, il ne faut pas non plus s’alarmer : 25,1 d’indice de masse corporelle n’est jamais que tutoyer le plancher du surpoids. Tout au plus, un effleurement de danseur étoile.

    Là où les Diafoirus ne méritent plus le mépris de Molière, c’est lorsque des corps larges et hauts se meuvent avec une peine qui désole. Ce sont alors les lobbies de l’agro-alimentaire qui viennent à l’esprit, non les grands maîtres de la Faculté. Là il y a de la culpabilité dans l’air !

    Mais a-t-on jamais entendu le moindre de ces fourre-sucre, de ces criminels saleurs, etc. avouer : « Je suis donc coupable » ?

  2. ♥♥♥♥♥♥
    Bien sûr qu’il fallait manger plus de couscous !!! quelle tête roide vous faites ! Un peu plus et on vous retrouvait à faire de la figu dans Blanche-Neige et les 7 nabots !

  3. “30% de la population mondiale se trouverait en surpoids” et 70% de la population africaine mondiale est en dessous de cet angle de 360 degré et donc “en danger de mort”.

    Non, Sagalovitsch, t’es pas foutu, dans un cas extrême de pénuries, tu  pourrais vivre encore quelques jours sur ta réserve de graisses, c’est l’angle mort de ta pensée -sur le peuple africain- qui est mal foutu.

    Des enfants squelettiques, les côtes dessinants de jolies rayures sous leur peau, cette peau qui leur colle aux corps forme ainsi un joli body, des maigrichons attendants sous la canicule quelques largages de sacs de soja et de riz de mauvaises qualités… 

    T’es pas le seul pauvre juif à te trouver des raisons de lamentations devant ton mur de gaieté. Moi, aussi produit de la misère inquantifiable de la planète pourrait aussi me larmoyer, mais son le soleil, nous nous avons la peau dure et nos glandes lacrymales asséchées nous donnent souvent l’air d’avoir un sourire obligé.

  4. il est un peu débile ouattara non ?

  5. Je fais un éternel 19, rien à foutre de vos problèmes de gros.

  6. “Qui est gros ?”
    (Goscinny, in les zoeuvres complètes “Astérix & Obélix”, La Pléïade.)

  7. Sophie, vous êtes aussi drôle que Laurent, j’espère que vous le prendrez bien ! Besos tout le monde.

  8. @belle Sophie, j’adore aussi!

  9. Oui ben si Fed avait un peu moins de bidon, à mon avis à cette heure-ci ça ferait 18…

  10. M’ci Oliv’ & Rakam… 😉

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