Et dire qu’un jour le François on le regrettera

 

François Hollande sifflé à Carmaux, du côté de chez Jaurès, c’est comme si le Pape François se faisait houspiller à Notre-Dame  ou si Patrick Bruel recevait une assiette de couscous en pleine poire lors du diner annuel du CRIF.

Un affront suprême.

La dernière étape d’un chemin de croix qui semble ne jamais vouloir finir, où François Hollande s’enfonce semaine après semaine dans les sables mouvants d’une impopularité si abyssale, qu’on finit par se demander si même les miroirs de l’Elysée ne se craquèlent pas de dégoût quand le président prend le risque de se présenter devant eux.

A ce rythme-là, même son chauffeur usera de son droit de retrait pour ne pas avoir à cohabiter dans le même espace que ce président honni.

Ce n’est même pas du désamour, tant son élection s’apparenta plus à un soulagement de savoir son prédécesseur remisé dans les placards de la république, qu’à un plébiscite vis-à-vis d’un personnage dont on peinait à s’amouracher, essayant pourtant de se convaincre que la noblesse de la fonction l’amènerait à se sublimer.

C’est autre chose.

Une sorte de fatigue exaspérée.

D’incrédulité face à une accumulation d’impairs si grossiers qu’ils ont fini par décourager le plus enthousiaste de ses partisans.

Comme dans un mariage de raison où, après quelques semaines de vie commune, après l’éblouissement surjoué et factice de la lune de miel, on découvre effaré la propension de l’autre à adopter des comportements en tout point contraire aux promesses affichées lors des premières présentations.

Et pourtant.

Je suis prêt à parier toute ma fortune, ma femme, mon chat, mon honneur, mon livret A, mes points retraite, mon espérance de vie, ma collection de Vinyles des Smiths, la panoplie complète de mes conserves de sardines, que dans quelques années, quand le président se retrouvera en tête à tête avec lui-même, dans l’anonymat d’une vie passée désormais à compiler ses souvenirs d’hier et à régaler son auditoire de croustillantes anecdotes sur ses années de pouvoir, la France entière sera en pâmoison devant lui.

On redécouvrira la finesse de son esprit, on s’éblouira de ses réparties d’une drôlerie irrésistible, on louera sa modestie et sa simplicité de caractère, on chantera sa capacité à avoir su, en des temps difficiles, résister aux trompettes du populisme, on vantera son obstination à avoir essayé de réformer en douceur ce pays impossible à gouverner, on revisitera sa gouvernance avec une tempérance nouvelle.

Il sera le nouveau père de la patrie.

Il écrira ses mémoires et on se précipitera pour les lire.

Il deviendra la nouvelle coqueluche des médias et du Tout-Paris.

On réclamera sa présence sur les plateaux de télévision.

On dégustera avec une gourmandise non feinte ses remarques perfides et roublardes sur les déconvenues de son successeur.

On lui donnera du François à tour de bras.

On effectuera son pélerinage annuel en Corrèze afin de venir lui prêter allégeance.

On caressera le rêve de son impossible retour.

Il sera réhabilité.

Avec le temps, tout va.

En politique comme en amour.

La nostalogie adoucit les mémoires.

Elle attendrit les déconvenues d’hier, les trahisons du passé, les erreurs des temps anciens.

Elle se joue de la rancune et efface les amertumes.

Elle éteint les colères, elle apaise les emportements, elle magnifie ce qu’on prenait pour des manquements.

Elle permet aux hommes de s’amender, elle les rétablit dans leur honneur, elle leur redonne du crédit, elle rectifie les jugements, elle les installe dans une félicité qui durera jusqu’après leur mort.

Elle triomphe de l’adversité, elle remet en perspective les agissements adoptés, elle polit les déceptions.

 

C’est ainsi qu’il faut imaginer un jour où François Hollande n’étant plus à la manoeuvre sera le plus populaire de nos hommes politiques.

 

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10 commentaires pour “Et dire qu’un jour le François on le regrettera”

  1. C’est qui le gars sur les photos ? C’est pas lui qui s’est tapé Sophie Marceau au Sofitel ?

  2. Il faudrait muscler un peu vos billets. Ces derniers temps à partir d’une idée banale qui s’exprimerait très bien en 2 lignes, vous en faites des caisses à 1 page.

    “Oui, on regrette même son service militaire”.
    what else ?

  3. on voit bien que vous n’avez pas grand’chose à parier.

    lacheté et bassesse ordinaires :
    complaisance avec les nazes puissants

    n’est pas Sophie Marceau qui veut.

  4. Administré à doses thérapeutiques, le bromure a des propriétés sédatives.

    À la lecture de « Et dire qu’un jour le François on le regrettera », j’ai dû me pincer… après « Et pourtant ». Ce « président honni », pillant l’oxygène de son chauffeur mais pas celui de quelques Carmausins s’étant pris pour des merles, allait, un peu avant la mi-texte, faire tousser Carmaux et la France entière, en devenant leur coqueluche ? Suivraient donc les habituels clichés de l’après ? Après le pouvoir – dénié à son détenteur – que de pouvoirs ! Comme il en va souvent du bonheur, goûté seulement après qu’on l’a vécu, un sage gouvernement, une paisible « obstination à avoir essayé de réformer en douceur » ne viendront-ils à la conscience reconnaissante du peuple qu’après qu’un(e) autre, face aux miroirs de l’Élysée, aura expérimenté les affres du délit de sale gueule ?!

    Et si c’était l’effet de la chimie sur l’humeur ? Il faut ranger la pharmacie domestique. S’en dispenser suscite des méprises : l’on prend vite des vessies pour des lanternes, un sédatif pour un antalgique, une continuité médiocre pour le « changement, c’est maintenant ! ». « Le François » saurait en tout cas gré au doux blogueur, si par extraordinaire il advenait qu’il le lût, de ce soudain glissement de l’acide au suave.

    Redoutant que le Président – toujours source de « fatigue exaspérée » chez ses concitoyens – n’ait renoncé à débusquer dans la presse le moindre éloge de son quinquennat inachevé, soyons son porte-parole pour conclure avec la chaleur requise : « Merci, Laurent ! ».

  5. eh oui, on le regrettera Hollande. comme vous avez des nostalgiques de Chirac. Lequel a pourtant passe sa presidence a ne rien faire pour son pays (mais il ne s est pas oublié: quasiment toutes ses casseroles judiciaires ont ete elimine durant son regne)

  6. Ça marche avec tout le monde, Celine, Heideger etc que des grands hommes, gnarc gnarc gnarc. J’ai bien aimé le discours de défaite de Sarko lorsque d’un seul coup la France entière louait ce président en train de se renier, de nous dire qu’en fait il n’était pas raciste du tout mais que ce n’était qu’une tactique politique, que l’Europe c’est la panacée etc Ce n’est d’ailleurs pas lui qui a plombée les comptes, non non non, c’est de la faute à la crise, hi hi hi. Mais peu importe c’était un super compétiteur, petit par la taille, grand par la fonction. Dans tous les cas un meilleur communicant que l’actuel président auquel il reste deux ans pour nous montrer qu’endormir tout le monde était une fine tactique politique, c’est pas gagné.

  7. Ne voyez-vous, donc pas, qu’il- ce Mr.-a une brouille, une trombine, une tronche d’acteur?

    Un bel sourire disgracieux, des rides asymétriques, une gestuelle hitlérienne à faire frémir le “fu-h-rer” dans le RER du paradis perdu du nazisme, le front aux plissages d’une oie blanche, une échappée de sourire ridule et ridicule sous des pommettes saillantes, une paire de lentille de #Chez Afflelou, le noeud coulant d’un cravate bien faite par une douce tête de noeud. De toute évidence, il n’est pas là pour se faire des nœuds. Ah! Le noeud!

    La France a n’en connu, plus niais et plus goguenard, que lui, mais c’en est toujours offusquée de la perte. Même l’évocation du nom de l’horrible Sarkozy, la bête politique la plus célèbre de France, nous jette dans un état de dépression nostalgique émouvante. L’humanité a toujours eu un grand faible pour ses pires bourreaux aux rouleaux de dignes pêchés. La famille #Borgias, nous fait un joli “coucou” à travers les siècles: Nous envions leur style ecclésiastique et politique. Les esprits supérieurs, bons ou pires, nous jettent dans l’admiration et pour emprunter un mot à cette cloche de Hugo: la contemplation. Trop d’éloges, cependant pour un régent qui tient à grand-peine sa cour. 

  8. Bof non, personne ne le regrettera, celui-là. Comme il n’aime pas lire et qu’il n’a pas de lettres, il n’écrira pas (et tant mieux). Mais ce qu’on devine sans problème, c’est qu’il est, pour l’instant, le plus menteur de la longue liste de menteurs qui, depuis Pompidou, ont torpillé le pays en le vendant au plus offrant.

  9. Pourquoi ne parle t’on que de popularité du président ? Son job n’est pas d’être aimé de tous, mais de conduire une politique. Même si ses choix ne plaisent pas.
    Il ne s’agit pas d’un concours de séduction, mais de gouverner un pays. Au risque d’être impopulaire et de s’en prendre plein la tête. C’est le prix à payer pour cette fonction pourtant enviée.

  10. @Laurent CLERE : très bien, oublions la popularité.

    Parlons donc de ses résutlats en matière de chômage.

    De sa façon d’exercer le pouvoir en président normal : avoir un ministre du budget évadé fiscal, de renier la loi pour le mariage pour tous devant le congrès des maires de France, d’avoir un conseiller accusé de conflis d’intérêts, de recaser ses copains à coup de jeu de chaise musical, même quand ils ont échoué, de faire dans la gesticulation en matière de politique industrielle.

    On continue ?

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