Ah quand je vois cette jeunesse française glandouiller sur les réseaux sociaux, enquiller les petits boulots, maugréer contre leurs aînés, se plaindre de leur sort, je ne peux m’empêcher de penser qu’ils sont malgré tout de grands privilégiés qui s’ignorent.
Ont-ils seulement conscience, ces jeunes gens nés dans les années 80, d’avoir échappé à la plus grande tragédie jamais survenue dans toute l’histoire de l’humanité, j’ai nommé le service militaire obligatoire ?
Cette année ou ces dix mois que nous devions accomplir sous les ordres de la République même pas en danger, affectés dans d’improbables et sinistres garnisons de province, à obéir aux ordres stupides d’un maréchal des logis aviné et analphabète tout à sa joie d’avoir à malmener une jeunesse à peine sortie des jupons de leurs mamans.
Ces longs et interminables mois passés à éplucher des patates, à récurer des chiottes, à balayer des cours, à battre sous une pluie cinglante le pavé de casernes désolées en chantant des airs aussi joyeux que “les oies sauvages vont vers le nord ” tout en respectant la fameuse cadence du pas militaire qui ne souffre d’aucune approximation.
Les rebuffades, les mille et une mesquines humiliations, les réveils au beau milieu de la nuit à coups de grenade de plâtre pour s’en aller visiter la campagne environnante, les nuits passées à effectuer des rondes inutiles, l’obligation de ne jamais contester l’autorité, de se soumettre sans broncher à des ordres sonnant comme des diktats.
La solde misérable atteignant à grand-peine les 400 francs, les manœuvres consistant à jouer à la guerre, les heures planquées dans un trou à guetter un ennemi imaginaire, les conversations surréalistes échangées dans un talkie-walkie avec son supérieur pour l’avertir qu’à deux heures, à environ cinq cents mètres, on venait de repérer une Renault de couleur rouge possiblement remplie de soldats de l’Armée rouge, Chef je répète, à deux heures une Renault communiste approche.
Les marches de nuit forcées, les feux de camp sous la pluie, les rations de survie inbouffables, la vie au grand air, l’art de se camoufler sous le regard de vaches interloquées, l’apprentissage de la conduite à tenir en cas d’attaque nucléaire, les pétochantes séances de tir à balle réelle, l’inlassable démontage remontage des fusils, les courses effrénées avec des masques à gaz, l’astiquage minutieux des Rangers.
Et toujours ce sentiment atroce de perdre son temps, la sensation de participer à un opéra tragi-comique, de servir de souffre-douleur à des petits caporaux tout fiers de servir leur pays, petit nazillons en culotte courte jouissant de leur pouvoir de commander une jeunesse effarée par l’immense bêtise de leurs officiers supérieurs, condamnée à obéir à des sergents-chefs bornés, à des lieutenants sadiques, à des capitaines d’infanterie portant encore en eux la nostalgie de l’Algérie française.
Evidemment, comme tout un chacun, j’ai été pistonné.
Une vague connaissance a réussi à me trouver un poste de secrétaire à l’Ecole Militaire.
Mais avant cela, ce fut les classes à Grenoble, dans un régiment de chasseurs alpins, au beau milieu de l’hiver.
Et malgré l’effroi de ces deux mois passés à greloter d’ennui dans les massifs alpins, le souvenir d’une franche camaraderie avec mes compagnons d’infortune, de ces êtres que jamais en temps normal je n’aurais été amené à fréquenter : un postier, un agriculteur, un cuistot, la découverte d’une France jusqu’ici inconnue.
L’unique avantage du service militaire : la vraie mixité sociale, le réel mélange de bonshommes venus d’univers qui d’ordinaire ne se croisent jamais, l’abolition des privilèges, le rapprochement forcé entre des gens aux trajectoires contraires, la solidarité dans l’adversité, les encouragements réciproques à ne pas craquer, à taire son envie de rébellion, l’amitié vraie sans chichis ni vernis.
L’Ecole Militaire ensuite.
Huit mois à regarder les heures s’écouler dans la torpeur d’un bureau où jamais rien ne se passait, la valse des apéros, des pots, des remises de médailles, l’ahurissement de découvrir la gabegie orchestrée de main de maître par des officiers bien souvent incapables de rentrer chez eux tellement leur sang charriait des torrents d’alcool.
La vie monotone d’une institution prestigieuse menant grand train dans le décor somptueux d’une Ecole Militaire somnolant à l’ombre de la Tour Eiffel, la fatigue nerveuse de ne rien accomplir de ses journées, rien si ce n’est de parcourir les grands magasins afin de ravitailler le général en cadres de tableaux servant à illustrer des gravures de l’Ancien régime qu’il offrirait par la suite lors de ses déplacement à l’étranger.
Un monde fascinant, hors du temps, hors de tout, choyant ses appelés du contingent sans qui toute cette belle machine s’effondrerait, la connivence avec des généraux à deux étoiles, leurs bavardages alcoolisés, leurs confidences sur cette France qui ne comptait plus sur eux pour assurer son prestige.
Dix mois de perdus.
Mais dix mois qui malgré tout m’apprirent bien plus sur la nature humaine que n’importe quelle autre entreprise que j’eus à servir.
( Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true )
jeune des années 80, je tiens à rectifier que le service militaire était de 12 mois et non 10
On parle de Grenoble, mais un grand nombre se trouvait basé en Allemagne (FFA), et que cela ferait du bien aux jeunes d’aujourd’hui
Au titre, « Le bon vieux temps du service militaire », vous ajoutez l’antienne d’anciens combattants réactionnaires, « Ah ! Ce qu’il leur faudrait, c’est une bonne guerre ! » Bien sûr, « leur », vise tous ces fainéants [archaïque synonyme de « glandeur » et « glandouilleur », celui-ci quasi affectueux]. Puis vous ajoutez l’inévitable constat du regretté brassage des différents milieux, classes et types humains – ces derniers tous inoubliables ! Enfin, ajoutez surtout la sortie (évidemment à se tordre de rire) sur les sous-officiers, tous stupides parce qu’avinés, ou vice versa, ainsi que les officiers supérieurs d’état-major, abandonnés au farniente, tétant des alcools supérieurs à la piquette ou à la bibine des sous-offs et hommes de troupe.
Éloge antimilitariste – tout républicain est pour la conscription jusqu’à ce qu’il préfère l’armée de métier (« Seuls les imbéciles… ») –, mais enfin éloge de l’indéniable utilité du rituel d’initiation à la citoyenneté que fut le service militaire sous les Troisième, Quatrième et Cinquième Républiques, avant que Jacques Chirac ne le supprime pour cause de piston en surchauffe et, surtout, de coût jugé exorbitant.
Dans ce post, est ainsi retenue la bonne vieille leçon des artistes de plume, de pinceau, etc., cette leçon qu’évoque Jacques Brel dans « La Dame patronnesse » : « Comme disait le duc d’Elbeuf,/ C’est avec du vieux qu’on fait du neuf ». Un distique qui vaut bien le refrain de « Les oies sauvages vont vers le nord », ce chant militaire allemand, présent au répertoire de la Légion étrangère : « Gare au voyage car la mort/ Nous guette par le monde ».
“la vraie mixité sociale, le réel mélange de bonshommes venus d’univers qui d’ordinaire ne se croisent jamais, l’abolition des privilèges, le rapprochement forcé entre des gens aux trajectoires contraires, la solidarité dans l’adversité, les encouragements réciproques à ne pas craquer, à taire son envie de rébellion, l’amitié vraie sans chichis ni vernis.”
“m’apprirent bien plus sur la nature humaine que n’importe quelle autre entreprise que j’eus à servir”
+ 1000 !
Envoyé par piston en Allemagne (pour voir du pays) en garnison dite “semi-disciplinaire”, j’ai pu passer et valider mes permis moto et PL. De réelles amitiés, des fous-rires en pagaille… Une année de bons souvenirs restés gravés à jamais.
La meilleur année de ma.vie. Moi le petit étudiant de base, habitué à un certain confort, je me suis retrouvé en 87, dans un endroit , qui, à l’époque où Google Maps n’existait pas, m’était totalement inconnu à savoir Barcelonette dans les Alpes de haute Provence. Et en plus chasseurs alpins. Le ski, je connaissais mais plus façon raclette et vin chaud, que peau de phoque et igloo. Et bien , je n’y ai absolument pas perdu mon temps. Comme vous, j’y ai rencontré des gens très éloigné de mon cercle d’amis, des gens qui ne savaient pas écrire ou lire, de futurs ouvriers, des petits loulous de banlieue etc… Et ce mélange m’a beaucoup apporté. Le fait de devoir obéir à des ordres qui, il est vrai pour certains, étaient stupides, cela m’a aussi fait du bien. Alors sortir de son confort ou de son milieu douillet pendant un an, voir d’autres personnes, apprendre à se surpasser physiquement et moralement , ce n’est jamais une perte de temps. Et je n’oublierai jamais non plus,les remerciements d’un jeune de 19 ans ( j’en avais 24) , ouvrier dans un abattoir, après que je l’ai aidé à apprendre à lire et écrire à raison d’une heure par jour de travail le soir. Une année d’efforts, de galères en montagne mais surtout d’amitié, de franches rigolades que souhaiterais à tous les jeunes un peu paumés que je fréquente en tant que prof.
“L’unique avantage du service militaire : la vraie mixité sociale”
=> rien que pour ça on aurait du le conserver. La France n’a pas encore fait l’inventaire des dégâts de cette décision. Quand est-ce qu’un banlieusard du 93 et fils de paysan de la Creuse se rencontrent et échangent autrement ?
“l’amitié vraie sans chichis ni vernis”
=> elle se façonne sur le dos de ces 10 mois bien pénibles justement 😉
La technicité des armes modernes et la menace de terrorisme cybernétique exigent une armée de soldats professionnels . Par contre un service civil obligatoire d’un an permettrait à de nombreux jeunes des milieux défavorisés de découvrir les valeurs du travail, du sport, de l’effort accompli en commun, d’apprendre le civisme, de rencontrer des jeunes d’autres milieux et se faire des amis. Ce serait le ciment de la Nation. Il me fut répondu que cela coûterait trop cher !!! Un ancien de la guerre d’Algérie.
Jacques
Oui le service militaire ,était une éole d’intégration , parfaite
il faut mettre à nouveau celui-ci , sous une autre forme , afin de rendre utile cette jeunesse qui est désoeuvrée
Concernant les sous -off ,omme on disait, avinés ,sachez que ceux-ci malgré tout apprenaient à nous autres jeunes ,des choses , cette FRATERNITE ,cette SOLIDARITE, des combats
Oui je garde un exellent souvenir de ce temps donné à la FRANCE , mon PAYS, ma PATRIE
Masochiste que j’étais à 18 ans, j’avais été envoyé (à ma demande) en Allemagne et me suis retrouvé au cœur de la Forêt Noire, dans un régiment qui n’avait de cavalerie que le nom mais où l’esprit chevaleresque perdurait.
Après avoir fait le PEG (peloton d’élève gradé), je devais être distingué soldat de 1ère classe au bout d’un mois, brigadier au bout de 2, brigadier chef après 4 et enfin maréchal des logis au bout de 6, avec les avantages que cela procurait (chambre individuelle, accès au mess et au cercle des sous-officiers).
Comme 12 mois ne suffirent pas à me décourager, j’optais pour un VSL (volontaire service long) et devais faire 6 mois de plus.
Ces 18 mois passés en peloton d’instruction m’auront permis de voir les jeunesses françaises de l’époque se rencontrer, cohabiter et s’accepter. Ces jeunes d’horizons divers et variés devaient se rencontrer pour la première fois avant que de se retrouver dans le civil, dans l’univers de l’entreprise après leur libération. Si le service militaire ne servait à rien d’un point de vue militaire, il servait la France en faisant de tous ces gamins des hommes responsables prêts à affronter la vie. Certes, il avait un coût mais que je pense moindre au coût que représente la déliquescence de la société d’aujourd’hui.
“d’avoir échappé à la plus grande tragédie jamais survenue dans toute l’histoire de l’humanité, j’ai nommé le service militaire obligatoire ?”
Je sais que c’est une tournure de phrase, mais tout de même, lorsque l’on rédige des articles le choix des mots reste important. Et il y avait tout de même presque autant de points positifs que de points négatifs.
Au moins sur un post comme ça les belettes vont nous ficher la paix !
La conscription militaire était l’outil privilégiée de la république. Appendre à vivre ensemble…..
Par mesures d’économie, il est fait appel à une armée de métier…comme au bon temps de la monarchie…
Nos gouvernants (à droite comme à gauche) se prennent à penser qu’ils sont les successeurs des rois qui ont fait la France et non pas les serviteurs de la France 🙂
c’est malheureusement vrai…. que ce truc débile avait son utilité….. On peut meme dire qu’un petit rappel de 1 mois tous les 5 ans nous aurait peut-etre fait du bien pour ce qui est de se rappeler que la vie c’est pas que celle que nous menons….. malheureusement……..
Le service militaire c’est comme les impôts. Dans le principe c’est génial. En réalité c’est toujours les mêmes qui s’y collent !
Au début il y a la nécessité de défendre la Patrie. Et puis le danger s’éloignant, les différents gouvernements entretiennent au fil des décennies sa force de conscription au cas ou… De toute façon, on en voudra jamais aux politiques mais toujours aux militaires qui serviront de défouloir, où on pourra transgresser sans réel impact sur sa vie future. Un genre de springbreak à Cancun avant l’heure. Le militaire obéit aux ordres et fait avec les moyens que le politique veut bien lui donner. Si en 2014 vous n’avez pas compris ça.. 🙂
Et l’alcoolémie à l’armé ?, la Nation n’avait donc rien d’autre à proposer à sa jeunesse ? AHHHHH l’alcool… Elle a bien servi d’excuse.
Et puis on nous parle de mixité sociale. Le bon temps où l’érudit côtoyait le cancre. Où le bourgeois côtoyait le prolo… Le bon temps où on demandait à l’armée de réussir là où l’éducation nationale avait échoué, enfin je devrais écrire “n’avait pas réussi”…
Elle est belle l’image d’Epinal, les conscrits unis dans la même galère…
Sauf que… c’était toujours les mêmes qui se retrouvaient en disciplinaire en Allemagne, les mêmes qui se retrouvaient à faire leur temps alors que d’autres étaient exemptés, réformés.
Encore dernièrement j’entendais RUQUIER expliquer qu’il avait été réformé. Pendant que d’autres n’avaient pas les moyens, le piston, la chance d’avoir un job, la chance d’avoir de la chance. Toujours les mêmes c..s à crapahuter dans la merdouille.
Et j’en reviens à mon introduction : il y avait les pistonnés et il y avait les autres. Et pourquoi se gêner ? Personne ne s’en plaint !
Et donc il y a ceux qui paient des impôts et ceux qui ont des avocats fiscalistes.
quelle couillonnerie de vieux con!
au moins les vieux nazes y allaient carrément : “vous les jeunes, ce qu’il vous faut c’est une bonne guerre”
quant au prétexte/point positif de la mixité sociale, c’est révélateur du “statut” que les petits merdeux/petits bourgeois étriqués s’octroient… sans blague, ils auront eu la chance de parler et vivre avec des petits prolos
HAha.
un peu comme dans un secret story avant l’heure
ou une viste dans une tribu de l’orenoque sur TF1
pathétique.
Ah… le service militaire et le plaisir de rire ensemble des même blagues pour des raisons différentes.
Nos services 2.0 plus ou moins nécessaires entre 18 et 24 ans.nous produisent exactement le même résultat.
Mouais, s’imaginer que Mohamed va “s’intégrer” en faisant son service militaire, c’est bien naïf… Y en a qui n’ont jamais mis les pieds dans une banlieue chaude, on dirait…
c’est sur les cons ne tirent de leçon de rien. Le service militaire était débile, mais j’ai rencontré des gens, je suis tjrs en contact avec certains.
c’était débile et à l’époque on cotoyait pas beaucoup mohamed, mohamed
il était pas encore né et ses parents ne faisaient pas leur service militaire car ils n’étaient pas français. Mohamed il appartient à sa propre armée, avec ses propres règles débiles… Sauf qu’il est pas conscrit, il est engagé involontaire dans l’armée de la banlieue.
Faut etre con pour comprendre qu’il est question d’intégration. Il est juste question de se croiser à un moment. Et pour les moins cons d’en tirer un jour quelque chose. Quand à donner des leçons sur ce qui est juste ou pas je suis mort de rire, les miséreux ont pas pas les moyens de perdre leur temps sur internet. Y’a un truc pire que le service militaire. c’est le travail j’en suis à ma quatrième decennie d’injustice, à faire un truc qui globalement m’emmerde. Alors un an de service, c’etait club med…sans piston.
Non moi j’étais du dernier contingent, de fevrier 1999.
A cette époque là le service national était bien de 10 mois puisqu’il l’armée allait devenir professionnelle et elle nous facilitait la vie si on trouvait du travail à la sortie.
Moi je viens de banlieue chaude et j’ai fais le service national.
Je le dis, il faut remettre le service national pour que les jeunes délaissés de leur parents, sans aucune éducation donc, soient véritablement encadrés par les militaires. Ils apprendront enfin la discipline et le respect pour la grande majorité d’entre eux.
La suppression du service militaire a été un désastre au vue de l’état de nos banlieues aujourd’hui. Il faut le remettre en place d’une durée de 6 mois pas plus pour le bien de tout le monde
16em GC FFA 98/02 ; )
Bleu cerise !
Ce n’était pas tout rose mais Je persiste à dire que ça calmait les esprits et que c’était une bonne chose.Classe 72/08 au 7 ème BCA bourg st maurice puis 50 ème compagnie d’instruction à AITON 73.J’y ai appris à faire du ski,le crapahut, les randonnées,et j’ai fini mon armée comme responsable armurerie moi qui adorais le tir sportif et de précision et que j’ai pratiqué longtemps dans ma vie alors non cela n’a pas été 12 mois de perdu,loin de là.J’en garde de bons souvenirs.
Suis-je le seul à être frappé par l’apparente contradiction entre “comme tout à chacun, j’étais pistonné” (comme secrétaire à l’Ecole militaire) et l’apprentissage d’une véritable mixité sociale? Je suis trop jeune pour avoir connu les affres et les plaisirs du service militaire et pourtant, presque invariablement, j’entends les écrivains, hommes politiques et professions intellectuelles parler de leur affectation dans des fonctions de secrétariat ou autres tandis que le commun des mortels, l’agriculteur de l’image d’Epinal, était voué à rester comme dans la société un véritable troufion. Alors certes, le service militaire semblait avoir le mérite de la rencontre sociale, mais peut-on parler de mixité sociale au regard de l’apparente reproduction des mécanismes de domination sociale?
moi je suis plutôt antimilitariste et pas du tout concernée par le sujet parce que je suis une “fille”, mais il est de fait que qq mois sous les drapeaux pourraient aider certains esprits rebelles à accepter une certaine autorité, les petits ou grands tyrans de leur mère réaliseraient peut être qu’on ne doit pas prendre ses désirs pour la réalité ! Pour faire évoluer cette armée qui coutait trop cher pourquoi ne pas avoir instaurer le service civil ? Travailler 6 mois à l’hôpital par exemple ça forge le caractère et on y apprend tout ce que l’on est sensé apprendre en crapahutant dans les bois !
Le service militaire, c’était une émission de télé réalité avant l’heure. D’un point de vue culturel, c’était le nivellement par le bas.
Ne vous avisiez pas de prononcer une phrase à la syntaxe correcte, sous peine d’être traité de petit bourgeois. Celui qui préférait le coca à la bière était qualifié de “tapette”, comme si l’alcoolisme était réservé aux mâles hétérosexuels. Celui qui lisait des livres sans image était considéré comme un illuminé et celui qui ne fumait pas pour un gamin…
Quant à la mixité sociale, parlons-en. L’ignare méprisait royalement celui qui avait fait des études. Le bourgeois évitait de se frotter au petit peuple. L’anti-militariste ne cherchait pas à confronter son point de vue avec ses supérieurs.
En fait, tout le monde était enfermé dans un lieu clos et personne ne communiquait réellement. Ça ne vous rappelle rien ?
@juanito
la contradiction n’est qu’apparente. Je n’ai pas été pistoné du tout, suis arrivé dans un régiment de l’armée de terre de l’infanterie tout a fait ordinaire. Mais sur les 1000 appelés en place il y en avait 5 qui avaient le bac ou plus. Donc après les classes les bac+4 allaient au secrétariat du colonel, les bac+3 à la trésorerie et les bac+0,+1 et +2 se répartissaient sur les autres postes administratifs.
Mais sur le terrain on n’était pas beaucoup mieux lotis. On dormait dans les mêmes tentes et on conduisait les mêmes véhicules… Et la mixité était très réelle.
@Moriturio
Oui, le jeune de la banlieue il se faisait formater comme les autres. Si les militaires engagés ont des défauts il sont vraiment très bons en ‘mise au pas’. Si le caïd de banlieue paraît ingérable aujourd’hui, c’est que ses chefs caïds de banlieue n’ont jamais eu a obéir sans discuter du simple fait de la loi. N’oublions pas que la seule autorité des militaires entre eux résulte de la loi.
@juanito : Non tu n’es pas seul ! Toujours pareil, ils vantent les mérites d’un “service” à la Nation qu’ils préfèrent tous voir faire par les autres. Comme si l’armée avait vocation à faire du social.
On est dans la caricature du début à la fin et dans la stigmatisation. A croire que les “jeunes de banlieue” sont tous des caïds.
La vérité, c’est que sur 1000 appelés, il y en avait 3000 qui se faisaient réformés, exemptés ou je ne sais quoi.
Difficile quand on a été “appelé” du contingent de se rendre compte que l’on a été un des bons cons qui a fait son service.
@ Laurent CLERE : + 1 !!!!!!
Vu l age de l auteur, je pense qu on a pas du faire le meme service militaire (dans mon cas en 1990)
mixite sociale:
Bof bof. Outre le fait que les zyva de banlieue ne sont pas francais en majorite ou (et donc pas incorporable) ou possedent la double nationaltite (donc pas de service militaire non plus, il suffit de dire qu on voulait le faire en algerie et comme l algerie n avait aucune envie d avoir des fauteurs de trouble -> exempte), ce qui restaient se faisaient reformer pour la meme raison : l armee n avait pas envie d avoir des fauteurs de trouble dans ses rangs
Meme pour les francais, il y avait une sacree difference entre les classe 08 (peuplee d etudiants qui avaient juste fini leurs etude et qui partaient en aout) et les autres
Sinon il ne faut pas oublier que le but de l armee est de defendre le pays, pas de faire du social ou de faire tourner les bistros dans des coins paumes. Et franchement quelle est la valeur militaire d un conscrit qui a tiré 40 cartouches dans toute sa carriere militaire ? C est pas le genre de personne qu on peut envoyer en centrafirque ou s opposer a des troupes russes (pour prendre des ex recents)
tres franchement, à part rencontrer énormément de gens, des nouveaux tout les 2 mois (j’évite volontairement les appelations militaires), j’ai passé une année de merde chez les fous.et pourtant je n’y ai jamis autant glandé de ma vie, et je n’étais pas dans un burreau.toute cette année je me suis dis tout les jours, c’est bon là il ne peuvent pas faire mieux dans la connerie et bien si!
j’ai eu la chance de faire mon service à 22 ans donc pas trop soumis contrairement aux pauvres petits jeunes de 18 ans qui pour la plus part n’étaient jamais sortit de leur ville ou de leur village.
j’ai vu ces pauvres gars se faire emmerder par des militaires qui, contrairement à ce que disent certains ici, n’étaient pas là pour en faire des hommes ou leur donner des valeurs mais juste pour les faire chier et s’en servir pour monter dans la hiérarchie militaire.et je dis bien Uniquement pour ça.
quand vous dites à des gars que si leurs camions ne sont pas propres ils ne rentrent pas chez eux et que pour ça vous leur donner des torchons dégueulasses, ou sont les valeurs?
qu’un adjudant chef completement tisé vienne vous faire chier jusque sur la parking alors que vous etes en civil et que vous rentrez vous ou est le sens civique?
je vous ferais grace de toutes les brimades que j’ai vu ça m’énerve rien que d’y penser.
moi j’ai ouvert mon camenber et à ma grande surprise je n’ai pas pris cher, surement parce que ce je disais était vrai et que mon chef (chance encore) n’était pas con.même quand on me demandait mon avis et que je répondais franchement on me disait ” mais pourquoi vous nous le dites?
hallucinant.
bref je ne me suis jamais sentit bien pendant toute
cette année et curieusement le dernier jour avant de partir ces pleutres ont demandé à tout le monde ce qu’ils avaient pensé de leur année avec entretient individuel chez le capitaine, le truc qui sert à rien quoi,….sauf à moi….:)
J’entends beaucoup parler de guerre “probable”, ou “possible” ces derniers jours. J’ai envie de dire : pourquoi pas ! Je voudrais toutefois rappeler que pour cela, il faut qu’il y ait au moins deux armées…
Mon petit ami de l’époque avait réussi à se faire réformer. Un autre copain l’avait fait et l’avait assez bien vécu. Il aimait la camaraderie qu’il y a avait dans son groupe. Je suppose que ça avait “du bon” pour certains et pas pour d’autres. Le service militaire permettait également de passer le permis, et surtout était le seul moyen de repérer dans la population masculine, les jeunes gens illettrés et leur donner une “éducation/formation”.
J’avoue que malgré mon désir d’égalité pour les deux sexes, je suis ravie d’avoir échappé à ça.
Alors pour la petite histoire, les bi nationaux devaient choisir où faire son service militaire, par exemple entre faire son service en Algérie (deux ans) ou en Israel (trois ans) qu’est ce que vous auriez choisi ?
Et tous les pays ne reconnaissaient pas le “service national” français !
Je me rappelle au départ c’était “vous partirez en week end si tout est propre”.
Et puis comme il n’y avait plus de sous, ça a été “le régiment ferme le week end !”
Et puis ça a été les affectations à coté du domicile, comme ça le mec rentrait manger chez lui.
Et oui… pas de sous… donc forcément moins d’activités 🙂
Il y a quelque chose qui m’intrigue dans cette histoire de révolution ukrainienne… Je me souviens parfaitement avoir vu plein de petits drapeaux de l’Europe, celui tout bleu avec les petites étoiles, et la révolution terminée, qu’est-ce que fait l’Europe ? Rien. Mais à vrai dire c’est un peu normal vu que l’Europe n’a jamais dit ou fait quoi que ce soit pendant la révolution. Alors ?
trop vaste sujet mon bon Vince…
Le monde est tellement complexe…
voui
d’après ce que j’ai compris, l’europe était légèrement mais surement embarassée par ces drapeaux européens au milieu des manifestants.bref elle n’a, pour l’instant, pas trop envie de l’Ukraine en son sein.
Pour ma part, je me demande bien qui a pu fabriquer ces drapeaux, et dans quel but. Car l’Europe n’a jamais exprimé l’envie de voir l’Ukraine nous rejoindre dans cette belle aventure. Mais peut-être était-ce là une déclaration d’amour tout à fait spontanée ? Bon, rien à voir : quelqu’un sait comment insérer des mots en gras dans les commentaires ? Je ne voudrais pas faire de mauvaises manip…
vous avez essayé la mayonnaise?
Les seuls qui sont interessés par un pays ruiné avec un cimetière nucléaire, sont les américains.
Pays idéal pour y mettre leurs missiles anti missiles.
Le reste…
@ Vince, je vous le déconseille. Les mots en gras sont une faiblesse de rédaction. Est-ce que, bien exprimée, une idée a besoin de “gras” ? Non, ne tombez pas dans cette paresse, la langue française est assez riche pour s’en passer.
Est-ce que notre hôte a besoin de gras pour distiller ses commentaires acerbes ? Est-ce que Puycasquier a besoin de gras pour nous endormir de ses phrases à rallonge ?
Alors s’il vous plait, NE FAITES PAS çA !
L’âge idiot, c’est à vingt fleurs…
quand le ventre prend puissance !
c etait le bon temps des réfractaires.
reforme 3 fois :
_ jeune createur d’entreprise(ça n’a pas durée)
_ g5 cause paludisme(ça se soigne en medecine tropicale, donc militaire, donc rappele 2 mois plus tard)
_ enfin p3 depressif majeur a tendance suicidaire grave dû à l’incorporation( apres 1 heure de greve de la faim ! )
Vive l’armée , j’aimerais vraiment faire un service militaire c’est dommage qu’il ait été retiré. (PS: j’ai 15 ans)
BONJOUR,
EST-CE QUE QUELQU’UN C’EST DEJA DEMANDE POURQUOI IL AURA ALORS EFFECTUE SON SERVICE MILITAIRE OBLIGATOIRE EN 1990-91…?
merci par avance pour vos commentaires et réponse…
david
Je suis de la génération qui a fait son service militaire en 1967-1968 ( 16 mois ) et j’ai côtoyé des bidasses peu instruits et d’autres très instruits mais on était tous issus des classes populaires ou moyennes .
En effet les enfants de la haute-bourgeoisie on ne les a pas vus , pistonnés qu’ils étaient dans les ministères ou pour l’ armée de l’air à Balard à Paris , ce qui leur permettait de rentrer chez maman le soir et de poursuivre leurs études ou de travailler….ce qu’a fait Sarkozy dans les années 70.
Je mets à part ceux qui sont devenus officiers par conviction.
Ces fameux pistonnés ne sont pas les derniers à être des va-t-en-guerre de nos jours.
La mixité sociale dans l’armée à cette époque , ça me fait bien rire.