Nul en mathématiques ? tant mieux !

 

La belle affaire : il apparaîtrait que nos pioupious éprouvent quelques difficultés à jongler avec les chiffres ou à résoudre d’absconses équations les yeux fermés.

Et de s’alerter de cette déliquescence mathématique comme s’il y avait péril en la demeure, comme si confondre cosinus et sinus relevait d’une pathologie mentale des plus sérieuses.

J’ai été une victime des mathématiques.

Alors que je n’avais aucune disposition naturelle pour elles, le système éducatif de tout son positivisme implacable a réussi à convaincre mes parents de l’absolue nécessité de m’accoquiner avec elles afin que je ne devienne pas un demeuré patenté, condamné à végéter dans les limbes de mes rêveries adolescentes.

De force j’ai dû avaler des équations du deuxième degré, me farcir des racines carrées, m’engloutir des identités remarquables, bouffer de la géométrie dans l’espace, m’empiffrer de triangles isocèles, m’assommer de probabilités.

Les mathématiques abîment les gens.

On a beau me dire qu’elles forment l’esprit, façonnent l’intelligence, illuminent notre capacité de raisonnement, je préfère rester sourd à ces discours autocrates qui ont transformé mon adolescence en un cauchemar climatisé où je passais des heures à m’escrimer à résoudre des problèmes qui ne me concernaient pas.

Les mathématiques ne sont pas des humanités.

Elles développent en vous cette intelligence froide, mesurée, abstraite qui rendent les hommes insensibles aux problèmes du cœur humain en conflit avec lui-même, les seuls qui vaillent la peine de vivre et de souffrir.

C’est un monde clos sur lui-même, renfermé sur ses propres certitudes, enferré dans sa logique intraitable, incapable de communiquer avec le monde extérieur, si ce n’est par le biais d’inventions qui ne sont que des subterfuges visant à légitimer le bienfondé de ces sciences empiriques.

Oui je suis de mauvaise foi et alors ?

Froides et austères mathématiques vous avez assez saccagé mon adolescence pour que je ne vienne pas, rendu à l’âge adulte, vous demander des comptes pour tout ce temps perdu à essayer de vous appréhender afin de pouvoir prétendre à cette excellence trompeuse qu’exigeait et qu’exige toujours la société.

Mathématiques, que de crimes ont été commis en ton nom.

Que d’enfants as-tu mis au supplice parce qu’ils n’entendaient rien à tes austères déclinaisons.

Que de jeunes hommes as-tu broyés parce qu’ils n’accédaient pas à tes froids raisonnements.

Cette folie dictatoriale mise à l’œuvre dans les salles de cours, cette mastication implacable de théorèmes qui ne me parlaient pas, ne m’aidaient pas à comprendre ce monde étrange et insolite dans lequel je me retrouvais projeté, ne m’étaient d’aucun secours pour affronter la rudesse de la vraie vie, celle des sentiments exaltés et des chagrins d’amour.

Les mathématiques ne vous rendent pas meilleurs.

Elles sont exclusives, autoritaires, ségrégationnistes, et jugent les hommes non pas sur leur inclinaison à comprendre la souffrance de l’autre mais développent ces égoïsmes qui étranglent les sentiments, assassinent la tendresse, guillotinent le droit à la paresse et à la rêverie.

Non, chères mathématiques, je ne vous dois rien.

D’ailleurs, heureusement de vous, j’ai absolument tout oublié.

Le jour on l’on vous désacralisera, où l’on reniera ce droit que vous vous êtes approprié de juger les hommes selon leur capacité à vous comprendre, ce jour-là le monde s’en portera mieux.

La littérature nous apprend à comprendre et parfois à aimer les hommes même si nous les haïssons.

Les mathématiques, elles, transforment nos vies en des sépultures glaciales qui rapetissent nos cœurs et glacent nos cerveaux.

Quand Rimbaud écrit, le meilleur, c’est un sommeil bien ivre sur la grève, vous vous contentez de répondre que (a+b)² = a² + 2ab + b².

Quand Brel chante, il nous fallut bien du talent pour être vieux sans être adulte, vous rétorquez que le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés.

 

Jugez nos enfants sur leur capacité à vous comprendre est non seulement veule, stupide, bête : c’est aussi un crime dont un jour on contemplera avec horreur les charniers sanglants que vous aurez contribué à remplir de vos intransigeances assassines.

 

(Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true )

 

50 commentaires pour “Nul en mathématiques ? tant mieux !”

  1. oui enfin relisez la grammaire au programme du collège par exple, et vous verrez que c’est bien traumatisant aussi.

  2. A quoi ressemblerait un hôpital sans l’invention des mathématiques ? Réponse : un hôtel.

  3. A quoi ressemblerait un hôtel sans l’invention des mathématiques ? Réponse : un ciel étoilé.

  4. A quoi ressemblerait un gamin atteint d’une maladie rare sans les mathématiques ? Réponse : un enfant mort.

  5. Locutions conjonctives et mode :

    Lorsqu’une phrase contient au moins une subordonnée non elliptique, donc deux verbes, il existe un rapport entre les temps et les modes des verbes (voir aussi concordance des temps, “que”, indicatif ou subjonctif). Les modes ( conditionnel, indicatif, subjonctif) dépendent très souvent du sens du verbe de la principale (parfois des noms, des adjectifs ou expressions). Le verbe de la subordonnée dépend aussi fréquemment de la conjonction qui l’introduit.

    On classe les propositions subordonnées d’après les fonctions qu’elles remplissent dans la phrase. On distingue ainsi des subordonnées : sujet, attribut, en apposition, COD, COI, compléments circonstanciels, compléments d’agent, complément de nom ou de pronom, compléments d’adjectifs. Voir, pour les subordonnées sujet, COD, COI, “que”, indicatif ou subjonctif.

    Les subordonnées circonstancielles se divisent à leur tour en nombreuses catégories selon les conjonctions qui les introduisent.

    Des questions ?

  6. En résumé il me paraît aussi couillon de rejeter en bloc les mathématiques que de leur apporter une place aussi importante dans la sélection opérée par notre système éducatif.

    N’y aurait-il pas un juste milieu, soit un point également éloigné des extrêmes, du commencement et de la fin ?

    Il me paraîtrait plus intéressant de se révolter contre le monopole de nos élites sorties des mêmes grandes écoles sur les principaux postes de pouvoir en France (haute administration, direction des entreprises, classe politique…).
    On est là en pleine monarchie, avec une caste dirigeante qui truste tout.

  7. @ achtungbaby : en quoi les maths sont-ils sélectifs ? Plein de gens qui sont nuls en math finissent quand même par trouver un chemin professionnel qui leur convienne. Heureusement d’ailleurs ! Diminuer le niveau requis est en revanche suicidaire, or c’est ce que nous faisons depuis des années (et ce dans beaucoup de matières, je suis plutôt d’accord avec l’article du jour dans Marianne).
    Un niveau élevé en math est nécessaire pour devenir un ingénieur compétent, et ça n’est pas qu’une question de connaissances mais aussi de méthode d’analyse. Les mathématiques apprennent la réflexion analytique, ou rationnelle, et le monde de l’ingénierie est un monde rationnel.
    Sinon, complètement d’accord avec vous à propos des “élites” (qui n’ont d’ailleurs pas fait beaucoup de maths pendant leurs études…).

  8. Vince, je vous cite : “Plein de gens qui sont nuls en math FINISSENT QUAND MEME par trouver un chemin professionnel qui leur convienne”.

    Rien que votre formulation prouve l’a priori sur le fait qu’une bonne mâitrise des maths est un gage de réussite. Mais sinon lisez ça :

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/13/les-maths-ont-pris-trop-d-importance-dans-le-systeme-educatif-francais_1253560_3224.html

  9. … dixit Charbonnier, l’expert labellisé OCDE qui trouve que les notes, c’est pas bien, et que les cours trop compliqués, c’est pas bien non plus. Vous avez d’autres guignols dans ce goût-là à me montrer ? Dans l’article que vous citez, le gars parle des “universités de journalisme” (???) Mais qu’est-ce donc que cela ? Et le monsieur est un expert, attention !
    Je répète : pas besoin d’être un matheux pour bien gagner sa vie.

    Ces gens-là me font penser aux théoriciens du libéralisme : ce sont eux qui ont préparé hier le bordel d’aujourd’hui, et ce sont quand même eux qu’on continue d’interroger pour savoir ce qu’il faut faire pour sortir du pétrin.

  10. il ne s’agit pas de diminuer le niveau requis en math.

    Mais sans doute pourrait on imaginer un système où des élèves qui ne sont pas matheux pourraient quand même accéder à des écoles ou universités de bonnes réputation.

    Aujourd’hui si vous êtes excellent en math, vous faites les études que vous voulez. Si vous êtes excellent en français, ou économie, ou langue, vous devrez vous spécialiser dans un métier à moins fort potentiel, parce que vous n’aurez accès à aucune grande école ou université renommées pour vos études.

    Combien de PDG avec une thèse en histoire ?

  11. Mon pauvre achtung, qu’est-ce que vous racontez ? Si vous êtes un dieu vivant en français, vous tentez un concours d’une école de journalisme ! Et croyez moi, mais il n’y a pas beaucoup de maths dans les épreuves.

  12. ah la pratique de la langue française par les journalistes ! vaste programme en effet…

  13. Pas d’accord, je trouve que l’horoscope de 20 Minutes s’autorise parfois de joyeuses envolées lyriques.

  14. ce n’est pas un logiciel qui rédige ça ?

  15. Sûrement sous-traités par des chinois…

  16. Bravo, je n’aurai pas mieux écrit. Merci de mettre des mots sur cette infamie.

  17. Pour m’être sentie victime des math moi aussi, cet article est une merveille. Et il est si délicieusement provocateur! il interroge si bien la suprématie des math dans le système éducatif (et donc social)! On en redemande. Merci!

  18. Le problème principal reste qu’on ne redressera pas la France avec des Jacques Brel et des Arthur Rimbaud, et qu’on a plutôt besoin aujourd’hui de techniciens, d’ingénieurs, de managers, d’hommes et de femmes ayant un raisonnement logique et rationnel. D’autre part, dissocier les mathématiques et donc la logique du domaine artistique est stupide, quand on voit que la poésie, la chanson, trouvent justement leurs fondements dans la rythmique, les gammes et les accords pour la musique, qui relèvent des mathématiques. De nombreux grands penseurs étaient aussi de grands mathématiciens, et ce depuis les grecs : Pythagore, Descartes, Pascal, Russell… Je réagis peut-être excessivement au premier degré, mais c’est un problème sérieux : que les “nuls en maths” se remettent eux-mêmes en question et acceptent l’idée que les mathématiques et ceux qui les pratiquent et en font la promotion ne sont pas ceux qu’il faut condamner, c’est ceux qui les diabolisent et les rejettent en bloc aveuglément qui sont en tort. Il y a aussi de la beauté dans les mathématiques, les grecs l’avaient compris, ainsi que Léonard De Vinci, Jean-Sébastien Bach, et d’innombrables autres artistes.

    Ah, j’oubliais, les illustrations de l’article sont absolument pitoyables, dans leur majorité des inscriptions sans aucune cohérence et aucun sens apparemment qui sont juste là pour corroborer le fait que les mathématiques sont inaccessibles au commun des mortels, comme si j’avais recopié des pages de caractères arabes auxquels je ne comprends rien pour montrer que cette langue est inintelligible.

  19. Vous aurez compris je pense que ce n’est pas tant les mathématiques que je pourfends mais la dictature que la matière enseignée exerce à l’école.

  20. Vous qui écrivez cet article et quelques autres qui le commentez, vous faites malheureusement tous la triste erreur de confondre la discipline mathématique avec la façon dont elle est enseigné aux enfants et adolescents…
    La mathématique est une science incroyable de beauté et lourde de questionnements philosophiques, qu’on ne peut ni l’une ni les autres appréhender à travers l’apprentissage par coeur des tables de multiplication, je vous l’accorde.
    Je vous fais également grâce de toutes les sciences et progrès technologiques qui n’existeraient pas sans mathématiques.

    (sur le sujet, je conseille d’ailleurs à tous le très bon film sorti récemment Comment j’ai détesté les maths d’Olivier Peillon)

  21. Rarement lu un tel ramassis d’imbécillités. Voilà quelqu’un qui prétend forcer ses lecteurs à vivre les mêmes traumatismes que lui durant son enfance (et qui malheureusement va sans doute les transmettre à ses enfants). Petit rappel d’une évidence: L’école, le collège, le lycée forment des citoyens qui doivent, pour devenir autonomes et responsables s’ouvrir à divers modes de raisonnement. La rigueur mathématique, la sensibilité littéraire, la beauté, l’analyse de texte, l’étude de l’histoire, des arts sont COMPLEMENTAIRES et forment un tout dont vous voudriez exclure ce qui ne vous a pas plu? Quel clientélisme ! Moi, c’est la SVT que je ne pouvais pas supporter, je ne vais pas vous pondre une feuille de chou expliquant qu’un boulanger ou un garagiste n’en a nul besoin. Continuez à vous exalter sur Rimbaud (qui fait aussi partie de mes lectures), je continuerai à essayer d’aider les jeunes à acquérir la rigueur, le sens du jugement, du raisonnement et de la mesure qui vous font défaut. Je les y aiderai autant que je le pourrai en les assistant en cours et en publiant des vidéos sur Internet. Et je n’opposerai pas les disciplines les unes aux autres. D’ailleurs, je m’apprête à relancer pour la seconde année un projet transversal qui allie maths et arts plastiques (ça vous la coupe, hein?). Sinon, pour guérir vos traumatismes, il y a aussi le psy, ça n’emmerdera pas les lecteurs. Pour vos enfants, s’ils ont besoin d’aide en maths, adressez-vous à moi au lieu de leur bourrer le crâne d’idées reçues à deux balles.

  22. @ Clément : On est content pour vous.

  23. Merci d’avoir abordé la question de la dictature des mathématiques dans l’enseignement français. Sans me reconnaître dans toutes vos considérations et conclusions, je m’identifie comme l’une des victimes du pouvoir exorbitant de certains profs de maths, ayant été obligé de redoubler la troisième après avoir brillamment réussi au BEPC (à l’époque): une tache indélébile sur mon parcours scolaire! Cela dit, des maths enseignées par des profs intelligents et pédagogues (une tautologie?) peuvent servir le parcours de vie de gens qui ne se destinent pas nécessairement à devenir ingénieurs ou chercheurs en astrophysique.
    Même excessif (c’est sans doute sa fonction principale), ce blog a encore une fois prouvé son utilité. Continuez à provoquer, il y a place et nécessité d’une parole à côté de la plaque des courants dominants.

  24. Je fais moi-même partie de ces traumatisés des maths amoureux de littérature qui préfèrent ne comptez que jusqu’à douze et sans inconnues, juste pour goûter la Phèdre de Racine. Et j’ai pour ma part refusé de me torturer l’esprit quand à partir de la Quatrième je n’ai plus rien compris aux maths, puisque depuis la sixième j’ai su que je voulais être écrivain et professeur de français, ce que je suis d’ailleurs devenu.

    Si l’article est juste (peu de gens aiment d’emblée les maths et nous avons tous sué sur d’infernales équations), les arguments qui lui sont opposés ne le sont pas : oui, sans les maths et la science je ne serais plus de ce monde, grand prématuré né trois mois trop tôt, l’année de la chute du Mur de Berlin, moi qui ne dus ma survie qu’à des chirurgiens sacrément compétents. Et oui, la science est nécessaire.

    Mais, second point, non, être nul en maths ne veut pas dire être condamné à la bêtise ; quant à la grammaire, elle est traumatisante il est vrai, mais de plus en plus indispensable, dans un monde où l’orthographe, la grammaire et la syntaxe meurent un peu plus chaque jour, ce que mes paquets de copies confirment sans appel. Et oui, la survalorisation des maths a éloigné les gens des lettres parce que pour réussir soit disant le bac L est donné à des branleurs et ne sert à rien, et parce que la voie royale est désormais incarnée par la voie des sciences et non plus par les lettres comme autrefois.

    Donc, troisième partie de cette courte dissertation, je me permets de rappeler qu’à la Renaissance un humaniste était un homme qui s’intéressait à tout, aux sciences comme aux lettres et à l’art. L’actuelle étendue des connaissances rend bien-sûr impossible une complète saisie des savoirs, mais cela n’a nullement empêché certains de tenter de relever le pari, dont le grand Paul Valéry (1871-1945), féru de sciences et de mathématiques, immense poète, auteur de dialogues philosophiques à la manière de Platon, critique littéraire et critique d’art, qui donc réunissait la froideur possiblement scientifique et mathématique du critique, de l’analyste, et la sensibilité du poète.

    Néanmoins, pour finir sur une défense de ma propre chapelle, interrogeons-nous : cette année, je me suis cru arrivé comme le Messie dans le Lycée où j’allais enseigner, puisque les premiers à se ruer sur moi furent… mes collègues de Maths ! Pour bénir ma présence parce que si courtes que soient les parties rédigées de démonstrations de maths, elles sont à présent criblées de fautes ! Et que dire de textes de plus grande ampleur ?!…

  25. T’as raison, les maths s’etaient super emmerdant, mais comme l’ecole en fait. Sans faire d’eclats pour autant ni me faire remarquer, je m’y suis emmerdé royalement. Alors peut etre que c’est pas l’ecole qui est nulle mais les profs aprés tout.
    Et puis j’ai relu y’a pas longtemps Histoires Extraordinaires de Poe, et j’y apprend qu’il n’y a pas de logique mathématiques, et puis bien expliqué et tout. Non mais quelle imposture!

  26. Je n’ai jamais vu un article d’aussi mauvaise qualité… Je fais des études ou les maths prédomines, je ne compte plus les heures passées a essayer de résoudre un problème de quelques lignes pourtant. Mais c’est justement cette recherche qui donne de la satisfaction, même si on ne trouve pas, au même titre que la Physique-Chimie, la SI ou la Biologie, des connexions logiques se font entre tout les éléments, et on peu voir l’intérêt de ces matières juste en regardant autour de soi.
    Cependant ce n’est pas pour autant que je suis froid, insensible, perfide. J’aime aussi lire, pour m’évader. J’aime la philosophie, pas celle qu’on nous enseigne, mais celle qui se construit peu a peu en moi, en lisant les grandes œuvres des philosophes, en parlant de mon point de vue au autre tout en écoutant le leur afin de le faire progresser ( mon point de vue bien évidement ).

    Et si vous trouvez que ceux qui ne font que des maths sont bornées, bizarre, introvertie, pensez vous que ceux qui ne font que lire sont mieux ? Il s’agit que de deux extremes qui, à mes yeux, ne valent pas mieux l’un que l’autre.

  27. Y est égal à X au carré c’est l’équation de la vie, la parabole du sourire qui tend vers l’infini, Sinus X c’est la plus jolie, l’oscillation de nos humeurs, l’angle de notre bonheur. “La littérature nous apprend à comprendre” quand on a pas un prof complétement con. Idem pour les maths. CQFD.

  28. C’est quand même dingue de reprocher au monde d’avoir été trop jugé sur ses connaissances mathématiques pour juger ensuite les mathématiques sans rien n’y connaître.
    C’est sur que de comparer Rimbaud avec une identité remarquable ou la plus élémentaire des règles mathématiques joue pour vous, mais c’est un comme comparer “Mais ou et donc or ni car” et la théorie de Galois.

  29. Je vois que vous n’avez pas peur du ridicule : vous parlez des mathématiques sans en avoir fait !
    Les exemples que vous donnez correspondent à de l’apprentissage par coeur, ni plus ni moins difficile que d’apprendre une poésie. Deux ou trois exercices types par sujet abordé, dont la résolution est toujours la même et qu’il suffit d’apprendre une fois pour toute. Je suis désolé mais les gens qui ne réussissent pas en maths (alors qu’ils réussissent en français) au collège et au lycée (dans le supérieur, quand on commence à faire des vraies maths c’est différent…) sont juste des flemmards … de la même manière que j’étais un flemmard concernant l’orthographe et la grammaire au même âge (j’ai juste le bon goût de le reconnaître aujourd’hui).

    Bref, si vous voulez parler des maths étudiez donc un peu ce qu’on enseigne dans le supérieur (pour le coup là vous pourrez voir des différences de talent), là où il ne suffit plus d’apprendre par coeur.

  30. Ce commentaire m’as donné le cancer (au moins grâce au mathématique je vais peut-être pouvoir me soigner).

  31. étant professeur de mathématiques, je me vois obligée d’être en désaccord avec vous. Oui, vous pouvez vivre sans en comprendre le sens profond et l’utilité de tous les théorèmes qu’elles contiennent. Non, vous ne pouvez vivre sans mathématiques élémentaires. La règle de trois, le calcul de pourcentage, la moyenne, et tant d’autre choses encore vous servent dans la vie quotidienne, de manière tellement habituelle que vous n’avez même pas conscience de faire des maths. Vous savez pourquoi? Parce que les mathématiques n’ont pas été crées pour se faire apprendre par l’homme, elles ont été créées par l’homme dans un but précis, par besoin.
    Alors oui, tout le monde n’a pas besoin de savoir calculer une intégrale. Mais par chance, même le programme du lycée ne va pas jusque là.
    à côté de cela, allez donc vous battre contre ces règles de français à connaître par cœur, ce complément d’objet indirect, ce présent du subjonctif que tous le monde sait utiliser et dont tout le monde oublie le nom une fois le collège passé….et dites-moi où est la vraie inutilité.
    (je ne sous-entends pas que les cours de français sont inutiles; je m’attriste juste du fait que l’on y apprenne tant de chose abstraites à des enfants qui, en 5ème, savent à peine écrire).

  32. @ Ablia : Personne ne remet en cause l’importance des Mathématiques. Mais avouez que c’est totalement absurde de condamner des littéraires à appréhender les mathématiques pour prétendre s’insérer dans une filiale d’excellence.
    Je suis de la génération BAC C et ce fut une belle boucherie !
    Et il me semble que si l’on rétablissait les humanités mêmes dans les filières scientifiques, le monde s’en porterait bien mieux !

  33. Triste de constater une fois de plus que décidément ces pauvres matheux ne sentent pas les nuances… 1+1=2 hein !
    Cet article dans lequel je me retrouve avec autant de plaisir ne critique en aucune manière cette matière indispensable à notre société, aux progrès technologiques dont nous profitons tous, à la médecine qui nous sauve et jusqu’à notre cafetière du matin… Il y a des gens qui aiment ça, c’est bien, il en faut et nous nous en réjouissons ! Ce qui nous insupporte, c’est que pour l’éducation nationale et pour la plupart des gens, tout enfant qui n’obtient pas de bons résultats en maths passe pour un demeuré dont on ne fera rien d’intéressant. Les sections littéraires sont des poubelles où on colle allègrement tous les cancres du lycée, et on oblige les “bons en maths” à se diriger en filière scientifique même s’ils sont aussi bons en lettres et les préfèrent, en leur disant “ça serait dommage” !
    Cette sélection est une honte, car justement le monde a besoin de ces deux façons de voir, si différentes et si complémentaires.
    Il n’est pas question de rejeter les Sciences, mais de débarrasser la Littérature de ce lamentable mépris des matheux. Je persiste à penser que qui n’a jamais réussi à lire un Victor Hugo, un Zola ou un Flaubert, est moins préparé pour la vie que celui qui peut jongler avec les calculs de probabilités…
    Pour répondre au commentaire précédent, désolée mais je préfère apprendre du Rimbaud que des équations, et ce n’est pas une question de paresse. La forme de mon esprit y est plus adaptée. C’est exaspérant ce refus des scientifiques de comprendre ça !

  34. Quant à sauver la France avec les maths, je suis un peu inquiète là WilhelmVonBorchert !

  35. Oui, la génération Bac C a flatté l’orgueil de nombreux premiers de la classe qui, quand le monde du travail fut venu, se trouvèrent fort dépourvu de ne plus recevoir que des tartes dans la gueule.
    S’amuser est bien plus drôle que de chercher les bons points, et si on est intelligent ça finit toujours par rentrer !

  36. Ca me parait furieusement inapproprié par rapport à la réalité.

    Les maths scolaires sont utilisées comme moyen de sélection parce que c’est un moyen facile et pas cher (papier/crayon) de tester certaines aptitudes (capacité à l’abstraction, bases de logique, raisonnement et démonstrativité, capacité à modéliser …). C’est juste un outil, éventuellement utile (lire ‘facile’) pour ‘dépister’ certaines aptitudes aux sciences. C’est une part et seulement une part de l’éducation, cet outil n’a jamais fabriqué un humain complet à lui tout seul.

    Que cet outil soit isolé des autres et dévoyé au point de servir à l’industrie de manufacture d’une population de robots contents, est une autre affaire. C’est juste l’outil dans de mauvaises mains et une finalité douteuse. Que je sache on ne reproche pas aux pelles de creuser les tombes.

    Vous avez souffert d’un problème social -éventuellement absurde-, pas d’un problème concernant l’appréhension des maths. Je trouve profondément regrettable que les ‘matheux’ bâclent leur formation ‘littéraire’ et vice versa, et se disqualifient d’eux mêmes … et que on les y pousse. Tout le monde y perd beaucoup. Cela va depuis les dirigeants qui n’ont qu’un compteur pour tout cœur aux verbeux qui n’ont pas la rigueur d’évaluer ce qu’ils disent. Les deux sont incomplets de la même manière, par la même cause.

    Cela me semble bizarre que l’on considère les maths comme un domaine peu humain. Les maths ne sont pas une science du réel, même s’il y a des maths appliquées à la réalité. Ils font appel à quelque chose qui est vraiment spécifique de l’humain : la capacité d’abstraction qui nous est propre. Cette capacité de produire des modèles pour prévoir le comportement de tel ou tel aspect du monde réel.
    Le besoin de réponses plus fiables.
    Ce n’est pas naturel pour nous de s’abstraire de toute réalité, cela demande un effort et une rigueur.
    Il n’y a pas d’autre espèce animale comparable sur cette dimension.
    Pour nous humains, cela aide à démêler nos neurones de l’influence parfois handicapante de nos hormones et affects.

    Je comprends bien que l’exercice des mathématiques en un milieu scolaire ultra concurrentiel sur cette matière, ne soit pas une activité très tentante. On peut prendre ça comme l’apprentissage des bases même de la matière, comme l’alphabet pour apprendre à lire. Pour ma part les maths ont commencé à m’intéresser plus de 2 ans après le Bac.

    J’ai enseigné quelques matières scientifiques, et j’ai préféré enseigner les maths à toute autre matière, et surtout à des élèves en délicatesse avec la matière. Si on excepte les cas de mauvaise volonté avérée, comme la plupart des profs, j’ai constaté que les problèmes des élèves en maths viennent surtout d’un problème pour lire … le français. Des collègues pourront vous confirmer.
    Enseigner les maths, pour le prof, c’est plus facile: les problèmes sont très circoncis, on est sûrs que quand on attrape le problème d’un coté et l’attention de l’autre, on s’en sortira toujours si on ne lâche pas le morceau.

    De même, je n’ai pas la sensation qu’il existe des gens adaptés aux maths et d’autres aux lettres. Les très bons en une matière sont souvent aussi bons dans les autres, ils “s’adaptent”. La ségrégation est culturelle, de l’ordre de l’affectif, autant d’un côté que le l’autre, on s’identifie d’un des bords, et chacun se drape dans une forme de rejet narcissique.

    Rassurez vous : une partie non négligeable des pointures en maths de tous les temps ont aussi été des ‘boulets’ à l’école 😉

    Froides et austères mathématiques, je ne crois pas. Essayez d’aller en un lieu ou vous pourrez croiser quelques matheux pur sucre (en fac par ex.), vous verrez souvent des personnes très humaines, très cultivées et souvent très drôles, loin de toute affectation. Voire franchement fêtards. Malheureusement comme partout il y a aussi des cons pète sec, dommage de ne retenir que ceux là.
    On dit souvent qu’un matheux qui épuise sa matière finit par faire de la philosophie…

    Des gens qui travaillent sur des problèmes dont beaucoup ne verront pas d’application avant longtemps, peuvent être fréquentables. Voyez : les transformations qui ont permis de calculer les images d’échographie datent du début du 20 eme siècle. Les nombres complexes utilisés comme outil de base partout datent du 16eme… Les grecs aussi … déjà …

    Vous pouvez jeter un oeil sur la vie d’Evariste Gallois, de Kurt Gödel, de Tartaglia, comme beaucoup d’origine modeste, et qui par la force de leur intuition ont changé le monde.

    Ou bien lire “Gödel, Escher, Bach” de Nicolas Hofstadter qui tente un parallèle entre le matheux, le graveur, le musicien comme faisant partie d’une même logique.

    Cdlt,

  37. ce qui est idiot c’est de croire qu’on est matheux ou littéraire ou artiste (c’est la nouvelle distinction à la mode). C’est un signe de bonne santé mentale que de vouloir apprécier la sensualité de la vie quand pointe l’adolescence. Les seuls bons élèves admirables sont ceux qui trouvent dans l’école cette affirmation que l’adolescence appelle, parce que l’école les fait sortir d’une famille débilitante, mais pour les autres, les pauvres, ils sont passés à côté des joies de l’école buissonnière, et cela donne des catastrophes dans la vie sensuelle à venir ! Et paf !

  38. @ jm° : merci pour cette belle contribution.

  39. Bon je relève le niveau car enfin je lis cet article incroyablement réducteur quand à la magie des mathématiques qui ont fait tant de choses en ce monde et dans l’espace …. sans les mathématiques jamais je n’aurais pu exprimer ma sensibilité au travers d’une oeuvre d’art telle que ma statue de cavalier conquistador de 4m80 au gala enit 2013, sans les mathématiques je n’aurais pas pu dessiner mon pan de gala de 7 mètres de haut à partir d’un dessin de 70 cm parce que seuls un transfert d’échelle et un report des points en coordonnées cartésiennes ne peuvent venir à bout d’un manque de recul sans lequel aucune proportion ne peut être respectée.

    Oui messieurs les maths sont un outil de travail au service de l’art et de toute autre discipline. Non ce n’est pas simplement un concept fumeux et inutile. Oui certains n’ont pas le cerveau adapté à tout comprendre. Non l’homme cartésien n’est pas froid et insensible, car le parfait équilibre que tout homme devrait chercher se trouve dans la connaissance de toutes les disciplines que la vie peut nous donner de comprendre et de réinventer, a l’instar des savants de la Grèce antique tels qu’Ératosthène ou de ceux de la renaissance comme le célèbre Léonard de Vinci.
    Les sciences, la musique, la littérature, la poésie ou l’art de compter, la peinture ou l’art des mélanges chimiques, la sculpture, l’anatomie, la biologie, le sport ou l’art de comparer des performances et de comprendre le fonctionnement de chaque muscle, la mécanique, l’humour, l’amour, (et pourquoi pas la sodomie) sont autan de domaines qui se complémentent, s’imbriquent (surtout la sodomie), des domaines artistiques ou la création est maîtresse et que l’on peut modeler à sa guise (ça colle toujours) pour laisser si on le veut son empreinte dans l’histoire (et le reste).

    A quoi bon vivre si ce n’est pas pour s’intéresser au monde ? Doit on toujours être heureux sur cette terre au point de ne plus pouvoir s’octroyer quelques moments de calvaires harassants qui ne rendront que plus éclatants nos jours de joie intense.

    Oui la contrainte est une forme d’apprentissage de la liberté et ma conclusion sera une question des plus pertinentes à extrapoler de la plus belle des manières, comment peux-tu savoir que tu n’aimes pas jouer au curling si tu n’a jamais poussé une pierre en granit ou passé le ballet ?

  40. “D’ailleurs, heureusement de vous, j’ai absolument tout oublié.

    De force j’ai dû avaler des équations du deuxième degré, me farcir des racines carrées, m’engloutir des identités remarquables, bouffer de la géométrie dans l’espace, m’empiffrer de triangles isocèles, m’assommer de probabilités.
    ….
    (a+b)² = a² + 2ab + b²

    arf! arf! arf!
    Tout oublié ou… presque

    De mon côté j’avais vraiment tout oublié et cette simple formule mathématique viens de faire ressurgir une année d’angoisse de pensionnat en classe de seconde.

    Zut! J’ai à nouveau une boule au ventre comme celle que j’avais, il y a 30 ans avant chaque cours de math.

    J’ai peut-être lu le blog de trop pour aujourd’hui. Cette madeleine, ou cette biscotte, cramée de Proust me reste sur l’estomac.

  41. Cette équation (a+b)²=a²+2ab+b² est la seule que j’ai réussi à énoncer à mon examinateur du bac, et en y repensant, je suis convaincue que c’est grâce à son rythme presque poétique… Le reste s’est noyé corps et biens dans les milliards de mots, de phrases, de strophes et d’alexandrins que j’ai absorbés toute ma vie depuis que j’ai appris à lire à l’age de 5 ans.
    @jm, bien que votre commentaire soit très intéressant, j’affirme qu’il existe des esprits totalement réfractaires aux matières scientifiques, c’est mon cas. Je suis plutôt intelligente et quand je fais l’effort je comprends, mais ça reste très abstrait dans mon esprit et peu après j’oublie totalement la démarche que j’avais pourtant bien intégrée. Ma fille est pareille, très brillante elle faisait en Terminale à 16 ans des dissertations de philosophie qui épataient ses professeurs mais pour avoir assisté aux efforts de son père pour lui faire comprendre des problèmes de maths, je vous garantis que son intelligence n’est pas faite pour ça : Elle compliquait les choses les plus simples et était incapable d’appliquer une règle car elle ne voyait jamais à laquelle elle devait se référer. Je précise qu’elle a réussi le concours d’entrée à Sciences Po.
    Je ne pense pas comme l’auteur de l’article que les matières scientifiques soient froides et sinistres, elles nous paraissent telles à nous les “obtus” mais je connais bon nombre de matheux qui sont de joyeux drilles. Néanmoins j’ai toujours trouvé chez les “exclusivement matheux” une absence navrante de ressenti des nuances, une grande difficulté à s’exprimer et surtout et c’est à mon sens beaucoup plus grave, un mode d’analyse complètement erroné dès qu’il ne s’agit plus de chiffres… Bref, ils sont bornés… Et la preuve en est que si nous, les “littéraires” comprenons qu’ils aient du mal à s’éclater avec une belle page de littérature, eux ne comprennent absolument pas qu’on puisse avoir envie de pleurer devant un problème de maths…
    Pour illustrer le parti pris de l’encadrement scolaire, une anecdote vécue : A la suite d’une petite incartade, la classe de terminale L de ma fille s’est fait remonter les bretelles par le proviseur adjoint. A la fin du speech cet imbécile a osé dire “vous avez compris ? Bien sûr que nous puisque vous êtes des L” ! Sans commentaires…

  42. @emma: je repasse sur le blog et trouve votre commentaire…
    Promis, juré !!! tout le monde est accessible à la logique mathématique, ce n’est qu’une affaire de mots. Dans la vraie vie, très souvent les problèmes contiennent bien plus de paramètres variables – et plus difficilement évaluables – que le pb de maths de base. Juste le formalisme est plus imposant : c’est normal, il délimite les lieux. Après, se passionner pour une identité remarquable …euh .. non.
    C’est n’est qu’après que c’est plus drôle, ce à quoi on l’applique. C’est le B-A-BA, c’est comme si vous me demandiez de trouver un intérêt particulier à une lettre de l’alphabet séparée des autres : ça ne veut juste rien dire, et n’intéresse personne.
    C’est une horreur, cette sélection par les maths. Elle dépeuple de divers talents vitaux les classes de L. Elle crée des ghettos chez les matheux aussi qui récupèrent toutes sortes d’arrivistes à tout crin. Ceux pour qui ‘la fin vaut les moyens’. Dans notre monde, on aurait peut être plus besoins d’utiliser des talents de négociation au sens large que des talents d’évaluation. Les emplois dans les sciences ‘dures’ se limitent, le secteur tertiaire a explosé.

    En ce qui concerne le sous-proviseur cité, un bon exemple de plus – si on en manquait – d’un connard en plein exercice de faute professionnelle. Il est ahurissant qu’un semi humain – réducteur à ce point – se permette des discriminations à ce point. Et encore, je suis sûr qu’autour, il ne manque pas d’autres ilotes du ‘prêts-à-penser’ pour légitimer ça. Il n’a pas que ce problème spécifique, celui là, il doit surement être aussi humiliateur, discriminateur, … et faire tout un tas de dégâts dans l’estime de soi vacillante de plein d’ados. Rage!

  43. Les maths ont gâché mon adolescence. Ma hantise était le tableau avec les commentaires sarcastiques du prof. Me mettre au fond de la classe ne servait à rien, il fallait devant tout le monde se rendre ridicule : j’entrais dans un état de sidération qui m’interdisait l’idée même que je pouvais penser. Rétrospectivement je pense que le manque d’intérêt viscéral pour cette matière mêlé aux émotions suscitées par mon incompétence ont dû aggraver la situation.

  44. Ca sent quand même un peu la jalousie…

  45. Je ne suis pas français et le système scolaire est différent dans mon pays. Il n’y a pas par exemple des bacs S, L ou ES où on sépare les étudiants entre orientations. Néanmoins, il y a un système d’options qui de facto nous sépare entre étudiants. Au niveau des maths, on peut par exemple avoir de 2h à 8h de maths (ça dépend des écoles, mais c’était le cas dans la mienne). Dans l’autre sens, on peut avoir d’une langue étrangère à 3, de 2h à 4h d’histoire…
    Personnellement, j’avais un très beau niveau en maths jusqu’en 3e (3e chez vous aussi). C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à “déprécier” cette matière. C’est aussi le moment où les choix d’option commençaient à départager les étudiants. Les professeurs de maths que j’ai eu à partir de ma 3e étaient clairement d’un esprit fermé, ne voyaient le monde qu’en maths. Si vous rendiez des tests qui n’étaient bons, on vous considérait soit comme quelqu’un d’irrécupérable, soit comme quelqu’un qui n’étudie pas. Quel est le problème à ne pas comprendre un point de matière?
    Beaucoup ont été dégoûtés des maths mais je ne suis pas certain que c’était parce qu’il n’était pas capable d’étudier des maths (avec un meilleur soutien, je crois que tout le monde en serait capable). Moi je suis tout de même allé en maths moyennes (4h) mais on n’hésitait pas à mépriser “avec humour” ceux qui avaient choisi maths faibles (2h). Et ne parlons pas des maths fortes (6h ou 8h) qui étaient presque considérés comme des “dieux”.
    Mon professeur de maths répétait sans cesse qu’il y avait des maths dans presque toutes les études, excepté les études plus “littéraires”. Elle n’avait pas tord. Et dans le marché de l’emploi, les filières où il y a des maths sont toujours privilégiés (maths, économie, gestion, sciences…) si on exclue le droit.
    Il y a vraiment de quoi être dégoûté. Tellement que je détestais les maths, j’en suis arrivé à penser que j’étais incapable d’étudier cette matière.
    Pourtant, mon professeur de français me disait souvent que j’avais un esprit “rationnel” dans mes dissertations. Et pendant les vacances d’été, après la fin de mes études secondaires, j’ai découvert la philosophie qui, au fond, porte ce même esprit rationnel.
    Je pense que si certains n’aiment pas les maths, c’est parce qu’on nous impose d’aimer des maths. Certains s’y accommodent. D’autres y résistent et ceux-ci sont alors presque rejetés par les “matheux”.
    Les mentalités doivent définitivement changer.

  46. Quel dommage que je ne sois pas tombé sur ce cet opus plus tôt !
    Toi qui as écris ceci, tu dois être une personne formidable. Figures toi que pendant longtemps, j’ai pensé exactement comme toi, ce qui fait que je comprends parfaitement ton problème. Les maths et les sciences (attention, pas ce qui touche à la biologique et l’svt pour moi) ont toujours été des notions abstraites pour moi. Les chiffres, un autre langage que je n’associais à rien, les molécules, des choses qui m’entouraient mais que je ne pouvais voir, sentir, palper, découvrir. Au début de ma vie, je cherchais à expliquer ce qui m’entourait, par curiosité et par intérêt pour la culture. Mon problème en maths (qui reflète plutôt le dysfonctionnement éducatif de notre pays), c’était qu’on me donnait des théorèmes comme ça, sans rien d’autre, composés de chiffres qui ne parlaient de rien, contrairement aux lettres, et on me demandait d’appliquer sans réfléchir, alors que moi, éternel naïf ^^, je cherchais à comprendre le fonctionnement des maths. Pourquoi fallait il mettre des retenues aux soustractions ? Pourquoi cette méthode avait elle été choisie ? Il y avait il eut, précédement, d’autres méthodes essayées pour comprendre les soustractions ? Je cherchais à comprendre le pourquoi du comment, alors que, dans ces matières là, je te l’accorde, on nous demande de reproduire sans poser de question. Cela n’est pas concevable pour moi, en effet.
    De ce fait, les chiffres sont restés abstraits et diificiles pour moi, car je ne les assimilais pas à quelque chose de concret. Pour arranger les choses, je ne fais pas partie de ces gamins qui jouaient aux légos, faisaient des puzzles étant plus jeunes, ce qui fait que j’ai de gros retards de logique, de raisonnement et d’observation. La physique-chimie étant liée étroitement aux mathématiques, car considérée comme une application “concrète” de la fameuse science des chiffres, ça partait très mal pour moi. On m’avait promis une matière qui me permettrait de comprendre le monde qui mentoure, alors qu’en fait, je m’y perdais encore plus. Les molécules, avec leurs représentations développées, semi développées et j’ai oublié la dernière forme, n’étant que des constituants abstraits de mon environnement, car on ne peut savoir à quoi elles ressemblent réellement. Encore une fois, comme pour la soustraction que dont j’ai parlé plus haut, il ne s’agit que de l’un des nombreux exemples de mes difficultés, car il y en a bien d’autres. Je veux juste faire compendre que mes problèmes ont commencé à la base, et qu’évidemment sans les bases, on ne peut approfondir. Or, le programme ne m’a pas attendu.
    En prime, pour m’apprendre les maths, l’exemple des tables de multiplication me revient surtout, on me forçait à en faire, à y passer du temps, sans prendre le temps de me les expliquer, en me tappant dessus “pour que ça rentre dans la tête”. Même si je ne suis pas logique, les conséquences sont facilement devinables : dégoût, haine de la discipline, refus d’essayer de progresser, rejet systématique.
    La géométrie a été un peu moins difficile pour moi, car la visualisation des formes répond à mon besoin de concrétisation. Mais les calculs revenaient toujours, et le problème est encore là.
    Cher ami qui a écris cet opus, comme toi je me suis découvert une passion pour les lettres. Plus précisément la lecture et l’écriture. Il faut y voir les avantages :
    – le français m’a permit de lutter contre ma grande timidité, dûe à mes difficultés pour apprendre, car je n’ai jamais profité de facilités dans le moindre domaine
    – il a développé ma pensée vers un type plutôt philosophique. Par exemple, je m’interroge sur la façon de penser des autres, sur les différentes perceptions qu’on peut avoir de ce qu’on observe, sur comment réfléchissent les gens… ; j’ai donc développé une certaine créativité à l’écrit, me permettant de n’avoir jamais à craindre les rédactions ou sujets d’invention
    – par la lecture, je me suis imprégné de l’orthographe et j’ai des facilités à transcrire les sons en lettres (phonétique), ce qui fait que les dictées, tant redoutées par nombres d’élèves, étaient mes amis
    J’ajoute cependant que j’ai d’importantes difficultés en grammaire, qui est justement la partie du français où les esprits scientifiques ont moins de mal.

    Comme toi, je ressens une grande admiration pour le livre, pour l’art de s’exprimer, de faire de belles phrases… je vois toujours les choses au second degré, ne me contentant pas de constater ce que je vois, mais d’en saisir le sens caché, la morale, avec un point de vue irrationnel. C’est une grande qualité que de savoir ressentir cela, que seules les âmes sensibles peuvent faire. Tu es quelqu’un de bien, et ça n’a pas de prix.
    Comme toi, je croyais les sciences et les maths froids, abstraits, dénués de sensibilité, de beauté, de vie. Cependant, je t’assure qu’il existe des esprits catésiens (se renseigner sur le philosophe Robert Descartes) et scientifiques qui ne sont pas du tout comme ça, qui peuvent adopter une approche sensible et imagée de ce qu’il y autour d’eux, qui peuvent être très sensibles. Je le sais parce que je suis un lycéen de 17 ans, en filière technologique qui est tombé follement amoureux d’une créature extraordinaire qui, pourtant, est complètement différente de moins sur ce plan là. Le sujet évoqué dans cet opus est un calvaire pour nous deux, même si on s’aime et qu’on s’ouvre l’un à l’autre, qu’on cherche à se comprendre, nos différences énormes sont source de gêne et d’incompréhension entre nous. Et oui, moi qui était aussi radical que toi à une époque, qui ne m’ouvrais pas, qui avais perdu tout espoir sur ce sujet là, j’ai trouvé l’amour auprès d’une fille qui, comme moi j’ai été dégoûté des matières scientifiques, a été dégoûtée du français et des disciplines littéraires.
    Cela veut dire que le problème ne vient pas des maths eux mêmes, qu’il ne vient pas de toi ou ta façon de penser, mais de la façon dont on te les as enseignés. Ce que je vais dire va t’arracher le visage (à moi aussi d’ailleurs), mais c’est la vérité, et je souhaite faire preuve d’impartialité : les maths, comme les sciences, servent à énormément de choses, ils expliquent ce qui nous entoure, ils servent à faire progresser la technique. Si ce n’était pas le cas, comment penses tu que quelqu’un comme moi, très semblable à toi, puisse réaliser des ouvrages mécaniques, techniques et physiques ?
    Je crois que tu fais la même erreur que moi : se fermer, rentrer dans le cercle vicieux de la non confiance en soit par le “j’y arriverai jamais”, de nier la vérité sur l’utilité de ces disciplines, car on ne le voit pas dans le système éducatif. La solution avec ces choses là, c’est de trouver un domaine où elles sont concrètes, où elles permettent de réaliser quelque chose d’utile à nos yeux.
    Ne crois tu pas que l’on ne t’as pas donné la bonne approche pour comprendre ces domaines ? Ne crois tu pas que si un autre être humain y arrive, ça ne peut pas marcher pour toi ? Ne crois tu pas que ces disciplines se retrouvent dans les arts, comme le dessin, la sculpture, la musique ?
    Comme moi, ne crois tu pas qu’il faut essayer une autre approche ? Ne crois tu pas qu’il est temps d’ESSAYER de combattre les faiblesses que tu éprouves car elles t’handicapent au quotidien ? Moi, je sais que pour le bien de mes études, pour mon bien être personnel (car ce sujet est une véritable obsession pour moi), je dois faire quelque chose, car les maths et les sciences peuvent t’apporter beaucoup, même si effectivement, on ne t’apprends pas des choses forcément utiles en cours et que par conséquent tu t’imprégnes d’une mauvaise vision de ces choses là.
    Je sais que j’ai beaucoup parlé, mais je t’expose ma vision des choses, parce que toi et moi on est très proches dans nos têtes, alors je pense qu’en étant confronté à quelqu’un comme toi, tu arrivera peut être à trouver des réponses à tes questions, des solutions à tes problèmes, une lumière dans les ténèbres de ta colère.
    Ce sujet est important, il faut l’aborder. Merci d’avoir lu jusqu’au bout 😉
    Désolé pour les éventuels fautes ou oublis de lettres, voir de mots.

  47. Pour moi c’est trop tard ! Je suis bien trop vieux. Et je m’en suis sorti par la littérature. J’écris des romans, je vis de ma plume. Mais tu as raison, il faut garder l’esprit ouvert Bonne chance !

  48. Merci d’avoir répondu.
    C’est une très belle chose que de vivre de l’art des lettres, c’est un rêve pour moi depuis mon plus jeune âge 😀
    Mais je n’ai pas le temps ni suffisament de connaissances pour m’y aventurer, d’autant plus que c’est un travail minutieux et important. Mais, au moins une fois dans ma vie, je voudrai sortir un livre, pour parler de cet être si complexe qu’est l’homme, mais aussi si simple quand on comprend sa vision des choses.
    Ne t’inquiètes pas cher ami, sans parler de moi, je t’assure qu’il y aura une relève dans le domaine littéraire, même si de nos temps ce sont les mathématiques et les sciences qui sont privilégiés. Cela s’explique par le fait que, comme certains l’ont déjà dis avant moi, il faut prendre en compte la démarche de complémentarité des savoirs, ce que j’ai réalisé il y a peu de temps, mais qui provoque chez moi une ouverture, une curiosité, un intérêt que je ne soupçonnais même pas en moi, depuis si longtemps dans ma courte vie ! Et, en conclusion, je pense que le domaine des lettres explique ce que les sciences ne peuvent expliquer, comme l’inverse est vrai.
    Je crois en effet que malgré tout son talent, toute sa conviction, l’homme ne peut parvenir à obtenir le “savoir ultime”, car il reste encore tellement de choses à explorer, à expliquer… et puis une vie entière, c’est bien court pour appréhender tout ce qui peut l’être sur ce monde 😉
    C’est une sorte de soulagement, de progrès pour moi que d’avoir exprimé mes pensées, si agitées soient elles, sur ce sujet, sur ce site internet. Je découvre une partie de moi que je ne croyais même pas réelle, et j’ai bien l’intention d’arriver à réprimer les difficultés que j’éprouve depuis mon plus jeune temps.
    Encore merci de tes encouragements, ami des lettres, et à bientôt je l’espère pour pouvoir de nouveau partager nos pensées 😉

  49. Vs etes aussi contre le nationalisme et le patriotisme en israel ? j ‘espere ?? non ou bien ??

  50. A tous ceux qui trouvent cet article nul ou réducteurs : Soit vous êtes biaisé, soit vous êtes des intolérants, et ou vous êtes vexés ? Je pense que de lire des vérités qu’on n’ose plus dire dans notre pays ne plait pas du tout. -un tantinet conservateur, en matière d’éducation – Soit vous êtes autoritaires et ne supportez pas de lire des vérités à propos de la dictature des maths, qui a traumatisé plus d’un élève, dont je fais parti, dans notre cher pays . Allez donc en Finlande ou en Hollande, voir comment ils enseignent et si il y a du favoritisme ou pas en faveur d’une matière… notamment les maths.Si si, arrêtez de faire les hypocrites, on sait très bien qu’en France être en S, être un matheux, ça “fait bien”, et moi même j’ai eu droit au fameux prof de maths, qui a faillit me faire redoubler parce que je n’avais pas la moyenne dans sa matière..alors que j’avais des notes maximales en Français et en langues, et que j’avais clairement indiqué vouloir m’orienter vers des métiers où les langues dominaient….Pour reprendre l’exemple des collèges et lycées en Finlande, le fait qu’il n’y ai pas d’élitisme, de favoritisme, vis à vis des maths, entre autre, (je dis bien entre autres, car leurs écoles ont bien d’autres qualités) font des élèves plus épanouis que chez nous (et des futurs adultes!) et qui surtout ne se sentent pas médiocres, moins bons, voir saltimbanques, car ils vont préférer les arts, la littérature, les langues et exceller dans des disciplines. Car oui, il y a souvent, des gens plus matheux, ou plus littéraires.Ce ne sont pas des préjugés mais des réalités. Bravo cher Monsieur pour votre article, et merci de dire tout haut, ce que beaucoup pensent.Pas étonnant que notre cher pays vieillisse si vite…..et que les élèves soient parmi les plus stressés du monde (et la dictature des maths n’aide pas) tout bas. Et à ceux qui vous critiquent, il ne vous reste plus qu’à être parfait (puisque vous jugez facilement, je trouve, les autres) et à “ouvrir” votre esprit .

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