La France ne meurt jamais

 

Ah ce que je peux m’en vouloir d’avoir pu douter, ne serait-ce que le temps d’un billet scélérat, rédigé dans un moment d’égarement, de cette Equipe de France qui hier soir a démontré toute l’étendue de son génie immémorial.

Mais comment ai-je pu douter d’elle, comment en suis-je arrivé à tenir des propos si sévères, si frivoles, si ineptes aussi, alors que de toute évidence cette équipe-là n’a rien à envier à ses glorieuses devancières, qu’elle allie dans le même mouvement ensorcelé, le panache et l’efficacité, l’allant et le talent, le brillant et le clinquant.

Et ce stade de France, d’ordinaire si terne, si constipé, si lugubre, quelle joie de le voir ainsi basculer dans la joie la plus échevelée, cette mer de drapeaux claquant au vent joyeux, ces chants aériens se répondant les uns les autres dans la plus parfaite harmonie, cette ivresse de la communion partagée avec ses joueurs, offrant à nouveau à son public retrouvé, le droit d’être fier d’appartenir à une nation qui n’est jamais aussi belle et aussi forte que dans l’adversité.

Toute l'équipe en liesse (JEAN MARIE HERVIO / DPPI MEDIA)

Qui lorsque des esprits mesquins comme le mien la condamne par avance sait trouver en elle des ressorts insoupçonnés et parvient à renverser des montagnes que d’aucuns jugeaient impossible à franchir.

Ah que je l’aime donc cette France vaillante, conquérante, étincelante, soleil de ma vie, astre de mes nuits, lune de mes humeurs.

Ah sauras-tu un jour me pardonner d’avoir pu douter de toi ?

Ah joueurs magnifiés par cette qualification inespérée que d’âneries ai-je pu écrire sur votre compte.

Et toi Didier Deschamps, rentre ici dans le panthéon de la nation sanctifiée, toi qui a su trouver les mots pour montrer le chemin à tes joueurs qu’on pensait s’être égarés sur le chemin des vanités.

Je n’aurai pas assez de toute une vie pour regretter l’inanité de cet ancien billet qui n’était que le reflet de ma jalousie rentrée, l’expression de ma crasseuse imbécilité, la traduction de ma pensée étriquée.

Rien n’excusera jamais les vilenies que j’ai pu colporter.

Supporters, je ne mérite que vos quolibets et vos sarcasmes, permettez-moi d’en garder quelques miasmes afin de ne plus jamais succomber à ces emportements minables.

J’entends déjà les discours aigris de mes amis d’hier qui ne manqueront pas de rappeler que l’Ukraine, c’était tout de même que de la toute petite laine, une équipe bien vaine, presque naine, toute juste bonne à entamer la complainte d’une formation qui de la coupe du monde n’a jamais reniflé le parfum.

Sornettes !

France-Ukraine: Sakho superstar

Faut-il rappeler que Napoléon et Hitler eux-mêmes se sont embourbés dans les plaines de Kiev ?

Ou que cette équipe là, oui exactement la même qu’hier, a passé huit buts à l’intrépide République de San Marin et qui plus est à l’extérieur, dans l’enceinte bouillante du Stadio Olimpico de  Serravalle où tant d’équipes se sont abîmées.

C’est le Brésil qui doit trembler maintenant.

Dire qu’hier encore il pensait leur victoire assurée en finale de leur Coupe du monde et voilà que désormais il sait sa défaite inéluctable conscient que rien à présent ne pourra entraver la marche en avant de nos conquistadors cocardiers.

 

Encore faudrait-il que Ribery, Benzema et Evra ne se décident pas à détourner l’avion Paris Rio au motif que Valbuena aura décidé de s’asseoir côté hublot alors qu’il était convenu depuis toujours qu’il occuperait le siège 14D.

 

( Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true )

26 commentaires pour “La France ne meurt jamais”

  1. Bon ben je passe au blog de Yann Moix. Quelqu’un a l’adresse ?

  2. et 1, et 2 et SAGALO !

  3. ça fait plaisir de voir un stade bouillant, une équipe qui mort le ballon, mais ça n’enlève rien au fait qu’on aurait préféré les voir rester à la maison pendant quelques temps.

  4. Les commentaires sont libres mais les faits sont sacrés : après des mois et des mois de reproches aussi injustes que déplacées, qui oserait douter encore de l’action de notre Président ?

  5. Je vous avais dit que je n’étais pas un spécialiste. Ils méritent de gagner la coupe du monde vous ne pensez pas?

  6. J’étais dans un restau sans télé (car il en reste et souvent de bons) lorsque, à mon insu feint et organisé, débutait le match. Leur crime : ces bleus là n’avaient pas le bon goût de me rappeler les Rocheteau, Platini, Bathenay… Avec le plat, vint des cuisines une clameur, suivie d’une deuxième, avant que le sourire devenu appuyé des serveurs ne gâche mon dessert. Hier soir, de petits coqs m’ont donné un coup de vieux. Alors je les déteste, donc, je suis prêt à les aimer…

  7. Oh, Pascal Praud de la littérature française emigrée dans les grands espaces nord-américains, il te sera beaucoup pardonné pour tes repentirs.
    Bon, à part ces conneries, la victoire française devant un stade chaviré nous donne quelques minutes de calme. La fille du borgne devra attendre six mois avant d’éructer contre ces joueurs indignes de notre blanche nation…

  8. Cette ironie que vous espérez mordante ne suffit pas à cacher une réalité un brin plus embarrassante : en l’occurrence, le problème n’est pas ce que vous pensez de l’EdF, ni même le niveau de vos compétences footballistiques, mais le fait que pour étayer un point de vue que vous croyiez caustique et à rebrousse-poil, vous avez cru bon d’user d’un vocabulaire et de formules dignes de Marine Le Pen. Le reste c’est votre problème.

  9. +1 pour Mathieu.

  10. Mon cher Mathieu, ce que vous ne parvenez pas à comprendre c’est que je n’aime pas le foot pour assouvir mon patriotisme de pacotille. Je me contrefous de la couleur du maillot ou du pays que ces maillots représentent. Réduire le football à une transcendance nationale équivaut à ne pas aimer ce sport. Cette aberration de déclamer puisque ce sont les joueurs de mon pays qui jouent, je les supporte envers et contre tous n’est plus ni moins l’attitude servile d’un caniche devant son maitre, que ce dernier soit un bon samaritain ou un salaud lumineux. Le football mérite mieux que ca. Vive Ozil, Pirlo, Van Persie, sont ceux qui aujourd’hui incarnent à mes yeux ce que doit être ce sport : une fantaisie réfléchie, une élégance, une intelligence.

  11. @ Vince : si c’est +1 pour la connerie, alors +10 pour Mathieu.

  12. j’aurais écrit “qui incarnent”, mais sinon pas mieux.

  13. @ laurentsagalovitsch : trop facile !

  14. Cher laurentsagalovitsch, cher achtungbaby,
    Je doute fort que la condescendance (“ce que vous ne parvenez pas à comprendre”) comme l’injure (m+1 pour la connerie”) aient leur place dans un débat, mais bon…
    Je ne suis pas d’accord non plus pour résumer les récents propos de Marine Le Pen sur l’EdF à une simple ressucée de la vulgate patriotico-raciste à laquelle nous avait habitué son père : à mon sens, il s’agit d’un retour aux fondamentaux populistes qui ont fait les belles heures du poujadisme dont je parlais hier. Or je continue à trouver votre texte d’hier très poujadiste. Et donc décevant, voire franchement dérangeant à certains égards (l’avant-dernière phrase en particulier).
    Voilà tout. Et libre à vous de m’attribuer des points de connerie si ça vous amuse.
    Bien cordialement.

  15. ça a du nous coûter bonbon en bakchichs cette petite plaisanterie,Hollande va devoir nous pondre une autre petite taxe…
    Merci en tous cas pour ce brillant billet

  16. Aiment-ils seulement pratiquer leur sport ?
    Dans quel but ? Au fond, c’est une bonne question.

    @Stéphane: sur ce coup, le PPP a du marcher à fond, ne vous inquiétez plus.

  17. @ Mathieu : “qu’ils rentrent chez eux ?” c’est ça du Marine Le Pen ?

    Vous voyez les choses que vous voulez voir. Soyez très premier degré avec cette phrase je pense. Ca veut dire que puisqu’on préfère qu’ils n’aillent pas au Brésil, on leur dit de “rentrer chez eux”. De rester à la maison !

    Pas de les mettre dans un avion avec un aller simple pour les renvoyer dans leur pays (d’origine), si c’est ça que vous avez lu.

    Si se plaindre du nouveau statut attribué a des enfants gâtés qui ne respectent pas grand chose si ce n’est leur compte en banque est poujadiste, et bien tant pis, je suis poujadiste. Mais je ne suis pas sûr que ça soit ça le poujadisme.

    Je n’ai rien contre le fait qu’ils gagnent des fortunes. S’ils en sont là, c’est que des gugusses payent des abonnements à Canal et à BeInsport ou achètent des maillots à 100€. Libres à eux, personnellement je ne mets pas un centime dans ce qui pourrait retomber de près ou de loin dans l’escarcelle de ces jeunes millionnaires.

    Mais qu’au moins ils aient une attitude un peu en rapport avec leurs émoluments, c’est à dire un minimum dignes et présentables.

    Désolé, ces dernières années, le compte n’y est pas. Entre le coup de boule, le bus, Anelka/Matrix à l’aéroport, les tongs de Ribery, la sortie récente d’Evra, le tout dans un contexte sportif plutôt misérable, je ne peux plus les voir en peinture, d’où le besoin d’une petite “coupure”.

    Et on ne parle pas de ne pas chanter la marseillaise ou de la couleur de leur peau. Rien à cirer.

    Récemment les joueurs de hand ont à mon sens dépassé les bornes (et leur entraineur avec) et bien j’ai trouvé ça bien peu reluisant aussi (les paris, le studio démonté). Et vous n’aller pas me dire que c’est du Marine Le Pen si ? Du poujadisme ?

    Dans le même ordre d’idées je pourrais vous expliquer pourquoi je considère que le maintien de Carlos Gohn à la tête de Renault-Nissan est un scandale.

    Ou pourquoi la simple idée d’envisager le retour de DSK est un signe évident de sénilité.

    Poujadisme ? Disons plutôt une certaine idée de la décence.

  18. Ça y est?! On a gagné la coupe?! Je peux rallumer ma radio et ne plus entendre parler des bleus?

  19. @Murielle : ah ma pauvre, ça ne fait que commencer. Vous entrez dans un long tunnel…

  20. Chus dans les choux : hier, pour parler de Ribéry (que je n’aime pas des masses), j’ai dit Tibéri (que je n’aime pas non plus des masses). Un copain a rigolé en me répondant que le second serait en apnée totale au bout d’un petit quart d’heure de jeu, mais qu’ils semblaient effectivement avoir tous les deux beaucoup de goût pour les picaillons.

  21. @ Sophie K. : Chez EADS ils se font tellement de pognon qu’ils sont obligés de virer du monde pour simplifier la compta.

  22. @ Sagalo : pourriez-vous écrire un billet intitulé “Pourvu que Vince ne gagne pas au loto ce week end” ?

  23. elle a pas encore pris le maquis l’intellectuelle aux mœurs

    légères en jupe rouge ?

  24. Non, elle fait la vaisselle en baragouinant que le monde est trop injuste.

  25. Y’a pas moyen que Cahuzac nous arrange un truc avec l’arbitre pour le match retour des bleus ?

  26. @ Vince : nan pas besoin, Hollande a signé un méga contrat de gaz la veille du match retour. Les ukrainiens nous le font au prix du marché + 5%. Les 5% sont pris sur les fonds secrets de l’Elysée.

    Pourquoi croyez-vous qu’il a pris le risque de venir au stade mardi soir ?

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