Lire a toujours été mon occupation favorite.
J’ai lu de tout, des grands romans, des classiques, des livres éphémères, des récits anodins, des polars, des thrillers mal torchés, des recueils de nouvelles, des romans sans intérêt, des manuscrits, des tapuscrits, des chefs d’œuvre, des niaiseries, des romans expérimentaux.
J’ai goûté à toutes les littératures : anglo-saxonne, sud-américaine, scandinave, russe, française, arabe, australienne, mexicaine, japonaise, maghrébine, israélienne, africaine, hongroise, autrichienne, allemande.
J’ai lu des romans d’auteurs inconnus, confirmés, prometteurs, mineurs, dépassés, oubliés, renommés, célébrés, révérés, détestés, honnis, adorés, mal aimés, déconsidérés.
J’ai lu, lu, lu et lu encore.
Il n’y a qu’un seul auteur que je me suis toujours refusé de lire, c’est Céline.
Ce faisant, j’ai parfaitement conscience qu’en agissant de la sorte, c’est d’abord moi que je punis.
Que je me prive là du plaisir de lire l’un des romanciers les plus puissants du siècle dernier, l’un des plus corrosifs, l’un de ceux qui, si j’en crois ses admirateurs, a molesté la langue afin de composer des romans qui fracassent la littérature et l’amènent sur des sentiers où elle n’avait pas l’habitude de se rendre.
Mais me demander de lire Céline, ce serait comme de profaner la tombe de ceux qui n’ont eu droit comme sépulture qu’au conduit d’une cheminée.
L’antisémitisme chez Céline apparaît tellement virulent, tellement enragé, tellement vrai que le lisant j’aurais l’impression de devenir le propre bourreau de ma destinée, de m’adresser des crachats, de m’infliger des blessures suintantes de pus et dégoulinantes de haine.
Pour autant, je ne crois pas une seule seconde que celui qui met Céline au sommet de son panthéon littéraire soit d’aucune façon un antisémite qui s’ignore ou qui cautionne de près ou de loin son idéologie rance et obtuse.
On a le droit d’aimer Céline, de louer son génie, de célébrer son verbe sans se reconnaître dans ses diatribes antisémites.
Moi je ne peux pas.
Je n’ai même jamais essayé.
Pour moi, Céline n’existe pas.
C’est aussi simple que cela.
Et pourtant, je me souviens avoir lu les romans de Knut Hamsun alors que je connaissais ses sympathies hitlériennes. Ou Ernst Jünger. Ou T.S Elliot. Ou Bernanos.
Et si je devais me résoudre à m’empêcher de lire tous les auteurs qui ont éprouvé durant leurs vies des engouements antisémites, je crains que ma bibliothèque personnelle ne devienne des plus chagrines et ne tienne que sur quelques maigres étagères.
Le problème de Céline, sa faute si l’on veut, c’est d’avoir eu le courage ou l’infamie de coucher sur le papier son aversion enragée envers le juif, dans des manifestes putrides où suinte un antisémitisme compulsif.
Et d’avoir continué à professer le même genre d’insanités bien après la révélation de la réalité du régime nazi.
On peut ” admettre ” l’antisémitisme d’avant-guerre.
Après-guerre, on ne peut plus.
Je ne suis pas né avant-guerre.
Je souffre du syndrome post traumatique d’un survivant qui a réchappé à un évènement auquel il n’a pas participé directement.
Je me sais être un rescapé, un personnage en sursis dont l’existence eût pu être toute autre si j’avais eu à venir au monde quelques décennies plus tôt.
A ce titre, lire Céline ce serait comme admettre que quelque part il ait gagné puisque sachant ce qui s’est passé je continuerais à lire un auteur dont les hallucinations verbales entretiennent des contingences étroites avec l’innommable mis à l’œuvre dans les camps de concentration.
Ce serait comme m’asseoir au banquet d’anciens dignitaires du troisième Reich et de trinquer avec eux.
Ce serait me rendre complice d’une politique d’extermination dont j’aurais très bien pu être l’une des victimes.
J’ignore si dans les romans de Céline son antisémitisme apparaît avec la même virulence que dans ses essais et à dire vrai je m’en moque.
Se refuser à lire Céline n’est ni courageux ni méritoire.
C’est juste ma façon de promettre à ceux qui ne sont plus là que non seulement je ne les oublie pas mais que jamais je ne consentirai à laisser l’histoire bégayer à nouveau.
( Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true )
j’ai un peu le même ressenti, mais ça ne m’a pas empêcher de coucher avec un allemand ou deux dans les années 2000.. faut-il me tondre ?
Lisez- le ce livre, lisez-le, vous comprendrez sans justifier.
moi aussi je me refusais de le lire Céline pour exactement la même raison que vous. Et mon collègue, Alec Anikinow, polonais et fin lettré m’a dit que ma démarche était imbécile, inutile et stérile. On s’est pris la tête le soir de sa retraite pour ça même. Il m’a dit que je confondais tout, histoire et littérature.
Ce livre, Voyage au bout de la nuit, je ne l’ai pas acheté ni emprunté: je l’ai sauvé du rebut du CDI qui était rénové alors et dont les ouvrages les plus abîmés étaient jetés. C’était en 2011. Ce livre, je l’ai sauvé d’un autodafé symbolique j’ai pensé.
Et puis je l’ai lu.
J’ai pris une claque.
Une gifle magistrale (et pas à la Lino, mieux que ça, vous voyez).
Ce livre, je l’ai dans ma bibliothèque.
Si un jour vous changez d’avis, faites-le moi savoir, je vous l’enverrai.
Bien à vous,
Sonia Sautour.
Vous voulez dire que vous n’avez couché que deux fois dans les années 2000 ?
Je suis partie à Prague, visiter le cartier juif. D’abord étonnée par les petites ruelles élégantes, la synagogue et les vestiges parfaitement intacts, je reviens sur les traces de l’histoire avec enthousiasme. Puis j’apprends, en lisant un guide, que ce cartier et ses vestiges ont été conservés dans le seul but de garder un musée d’une race qui n’aurait plus existée. A cette lecture, je m’écoeure et m’offusque. Cependant, après réflexion, y être aller me réjouis. Moi, juive, j’ai mis les pieds dans ce cartier musée, avec le bonheur de pouvoir gacher cette idée par ma simple présence. Pour ce qui est de lire Céline, la lecture doit rester un plaisir, mais doit aussi être une source d’information. Lire Céline, en tant que Juif, c’est aussi ressentir, peut-être, la fierté d’être toujours là. C’est en quelque sorte, lui faire du tord dans son idéal. Et ça c’est jouissif non ? on n’oublie pas qui on est et pourquoi on lit tel ou tel bouquin, et si cette question vous taraude, au point d’en faire un poste, lisez Céline et écrivez dessus. L’avis d’un juif sur Céline, dans sa profondeur, ça c’est intéressant.
J’apprécie et partage, d’un trauma commun, votre billet. Sur un point je ne vous suis pas : la gloire de Céline est bien le fruit d’un retour du refoulé antisémite, qui valorise un auteur médiocre. Je m’en explique. Célin ,je l’ai lu. Il se peut, encore que ce soit douteux, que le Voyage ait eu assez de valeur pour être couronné d’un Goncourt encensé d’un extrême à l’autre, tour de force qui en dénote l’ambiguïté. Mais encore qu’est-ce que ce roman est chiant. Bien sûr il y a le souffle et la langue, ah, la langue que de sottise ne dira-t-on pas en ton nom ! Mais le reste, le même scénario paranoïaque, le même thème d’un Ulysse de croisière cheap, Bardamu était à – veuillez cocher – et y a souffert. Oui, le monde est méchant, c’est l’épique du porc. Et contrairement à ce qu’on dit, c’est bien quand il trouve l’antisémitisme qu’il trouve un souffle, un os à ronger et que la croisière devient demeures et châteaux.
Vous ne perdez rien, si ce n’est de ne pas partager une imposture
Bien à vous.
Jacques Jedwab
bon ben je vais faire comme vous Mr Sagalo, voilà.bon j’avoue ça ne sera pas trop dur puisque je n’avais pas pensé à le lire avant.
Si tu zape Céline parce qu’antisémite, alors jete encore un oeil dans ta bibliothèque, tu verras il y en a d’autres. Et puis des racistes, des homophobes, des collabos ou des lâches; des islamophobe et des colonialistes. “Ah mais, ça me regarde pas moi, ce n’est pas mon histoire”. Et pourtant tu adore Hugo, n’est-ce pas. Et tu as raison. Et pourtant…
Il en est de même pour Céline. Ca rage est maladive, un cancer. Ca verve, elle, est magie. Après tu fais ce que tu veux, mais t’auras l’air con d’avouer que tu sélectionne tes auteurs, c’est très sport, pas très grand. Surtout aujourd’hui.
@ Flouva : assurément oui parce que visiblement il y a récidive ! Un allemand ca va, deux…
@ Sonia et Bobine et Jacques : Promis le jour où je craque et que je m’attaque à Céline, j’écris dessus. Merci de vos réflexions
” la gloire de Céline est bien le fruit d’un retour du refoulé antisémite ” Mais Jacques, ce serait faire du nouvel opus de Bertrand Cantat un retour des violences faite aux femmes.
Il ne faut pas lire Céline, disons le Voyage ou Mort à Crédit, MALGRE son antisémitisme, il faut le lire (aussi) PARCE QUE ce génie littéraire l’était effectivement
Dommage pour vous…
D’abord parce que c’est bien écrit…
Ensuite parce qu’il faut toujours connaître son ennemi.
Je ne suis pas de confession juive mais je sais une chose… ça ne sert à rien de ce voiler la face.
La haine de l’autre existe…
Lisez Hammerstein ou L’intransigeance: Une histoire allemande, la montée du facisme en Allemagne et le discours d’Adolf face aux généraux de la Reichswehr…
Et lisez Céline et tous les anti-
Vous comprendrez beaucoup de choses… notamment qu’il est inadmissible pour un état de céder face aux ultimatums populaires….
J’ai trouvé Hammerstein absolument illisible ! De la bouillie
mesquin.
c’est quoi un juif ?
Les romans de Céline ont été parmi les lectures d’ado les plus impressionnantes que j’ai faite, dans le genre douloureux et apocalyptique. Rien d’explicitement antisémite n’en transparaît. Après, et surtout avec ses derniers romans, on voit les poses victimaires, les arguties et ratiocinations à n’en plus finir, et on se fatigue… Les extraits des pamphlets antisémites sur lesquels je suis tombés (pamphlets non-réédités) étaient effectivement d’une ordure incroyable, grotesque autant qu’ignoble. Voilà. Je comprends le point de vue refusant, surtout de la part de descendants de victimes de la Shoah, mais c’est tout de même se priver d’une oeuvre romanesque majeure. .
tiens, encore un benet qui utilise l’expression ” je ne suis pas de confession juive”
too much.
ca veut dire quoi exactement ?
(merde à celui qui répond)
Pierre Assouline a écrit une excellente biographie de Pierre Drieu La Rochelle. Précisément parce qu’à l’origine le personnage lui déplaisait profondément. Et puis, comme la littérature le passionne, il n’a pu passer à côté du personnage et de son oeuvre littéraire, faisant le distinguo entre l’homme et l’oeuvre.
Faites la même démarche. Ne vous privez pas d’une littérature dont je sais qu’elle vous fascine. Il n’ya que les athées pour s’intéresser à Dieu mieux que ne le font ceux qui se disent croyants. Cessez de tourner autour de Céline et lisez-le. Entièrement. Cordialement.
L’inconvénient de cet article est qu’il est axiologiquement faux. Vous vous exprimez sur un auteur que vous n’avez pas lu…
Je vous mets au défi de trouver plus de 5 lignes antisémites dans le Voyage au bout de la nuit ou dans Mort à crédit, entre autres.
Enfin, afin d’écrire des énormités comme : “Ce serait me rendre complice d’une politique d’extermination dont j’aurais très bien pu être l’une des victimes.” car, jusqu’à preuve du contraire, Céline ne claquait pas de la botte comme vous vous l’imaginez. Céline antisémite : bien sûr, Céline collabo : pas si simple. A ce titre, je vous renvoie à cette petite vidéo d’Henri Guillemin : http://www.youtube.com/watch?v=Z3BC2pmw_RY
Arrêtez de loger à l’école des cadavres de vos ancêtres et donnez du crédit à leur mort.
Suffit de ces remarques tendant à différencier les actes des paroles.
Exactement le même discours à l’œuvre pour disculper le peuple allemand qui après tout n’a pas refermé les portes des chambres à gaz.
E
Quelqu’un a remarqué qu’il y a de plus en plus de juifs qui critiquent Céline ?
Sinon c’est vrai que les allemands n’ont pas fait grand chose, mais les autres non plus…
La question que vous posez est complexe. Céline est complexe. Réduire Céline à son anti-sémitisme est une erreur d’appréciation. Réduire une personne à une seule de ses facettes est toujours une erreur.
Je vous conseillerais de lire le livre de Philippe Muray qui ne fais pas l’impasse de cet anti-sémitisme, mais plonge au coeur de ce point.
Pour moi Céline est à la fois un écrivain immense (si si) mais quelqu’un d’humain jusqu’à l’abjection. Il incarne totalement notre humanité sans jouer aux bonnes âmes d’un côté, sans jouer aux provocateurs à la petite semaine comme un Zemmour… Effectivement Céline est dérangeant parce qu’il pointe avec un génie affreux son doigt vers notre propre immonde part.
N’oubliez pas par ailleurs qu’en tant que médecin il est aussi resté modeste, humaniste, dévoué.. c’était aussi une autre facette de Céline… elle n’excuse pas l’autre, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Mais elle existe aussi.
Et c’est reparti pour un tour !
@ FiLH : mais je suis totalement d’accord avec vous !
@ flouva
je connais deux / trois mots d’allemands….pourrais tu me transmettre ton 06…..
@ jourdan : je vous demande de vous arrêter
Votre message est presque autant empli de rage stérile qu’ont pu l’être les écrits antisémites de Céline.
Céline est un écrivain prodigieux et ces plus beaux textes (ceux que je connais) sont des pépites pour la littérature Française.
Il est dommage d’avoir la culture littéraire que vous étalez comme on étalerait de l’autobronzant sur le dos d’une Anglaise voulant avoir la couleur d’une Africaine et d’avoir manqué le grain de beauté qui fait tout le charme de l’ensemble.
Qui plus est le fond de votre réflexion manque de… fond. Vous vous refusez à lire une oeuvre dont l’auteur aurait été antisémite, c’est presque ce qu’on pourrait qualifier de négationnisme (pardon pour ce mot).
Mais ainsi que dirait-on d’un historien qui refuserait d’étudier le IIIème Reich et la seconde Guerre Mondiale sous prétexte qu’un certain Hitler l’aurait en grande partie écrite???
Si tous les historiens se comportaient comme vous, nous ne saurions dès lors rien de cette période où l’antisémitisme a malheureusement atteint son apogée, comment aurions nous pu en tirer alors des leçons?
C’est par la critique qu’on fait évoluer les pensées mais la critique est toujours critique de quelque chose. Et si le quelque chose est vide de contenu comme lorsque vous parlez d’écrits que visiblement vous n’avez pas eu l’occasion de lire, la critique est elle aussi vide de contenu.
Je ne fais pas le plaidoyer d’un antisémite ici, je fais le plaidoyer d’un homme que vous n’avez pas pris le temps d’étudier pour le critiquer.
Votre article aurait été, j’en suis certain, nettement plus pertinent s’il avait reposé sur une critique construite de tous ses écrits invitant à la haine plutôt que sur une critique rageuse de l’homme.
Montrez nous un peu plus votre côté con et votre trépied. On veut voir cet art du contre-pied que vous mentionnez dans votre présentation. Tout est si conventionné dans cet article se résumant par “je hais les gens qui haïssent les gens”.
@ Non pas qui aurait été antisémite mais qui l’aurait affirmé tout au long de son œuvre, en publiant des manifestes qui ne laissent pas la place au doute, la différence est de taille me semble t-il. Mais vous avez raison, je serais plus inspiré de le lire. Seulement je ne veux pas. C’était le sujet du papier.
J’ai lu et dévoré Céline romancier, je pense qu’en blind-lecture vous le trouveriez jubilatoire. Il m’a bien plus marquée qu’Hamsun, que j’ai pourtant apprécié.
Je dis rarement que j’aime Céline, parce que je trouve cela désagréable à prononcer, mais si on me pose la question je lui reconnais effectivement une singularité et un génie inégalés.
Je ne souhaite pas le défendre pour autant (je garde mon enthousiasme pour des êtres foncièrement exceptionnels, et il y en a).
Je n’ai jamais lu et ne lirai jamais les pamphlets, d’abord parce que ça ne m’intéresse pas et ensuite parce que j’ai la même posture que vous, mais uniquement sur ces titres-là.
Je pense que se priver de lire Céline c’est se priver d’une littérature plus que savoureuse mais, il ne faut effectivement pas distinguer les actes des paroles.
En revanche, la chronologie des textes importe. Le romancier semble ce moquer de lui-même et du monstre qui naît en Europe, c’est là son génie, avoir pressenti ce monstre et l’avoir mis en scène de façon drôle, lucide et dans une langue époustouflante, dans laquelle il semble (à tort) toujours avoir le recul qui dit “c’est du burlesque le pire n’arrivera pas”.
En ça ses romans sont une mine documentaire et littéraire. En lisant le Voyage ou Mort à crédit, on ne se sent pas glisser vers le monstrueux, on en rit (car il n’est pas encore arrivé). Puis l’homme est devenu ce monstre qu’il portait, et il a perdu tout son génie.
Les écrivains sont parfois décevants. Pour Céline c’est au-delà du décevant.
Personnellement je mettrai difficilement les pieds en Allemagne car oui, “le peuple allemand n’a pas refermé les portes des chambres à gaz”. C’est ma façon à moi de “promettre à ceux qui ne sont plus là que non seulement je ne les oublie pas mais que jamais je ne consentirai à laisser l’histoire bégayer à nouveau” sans me punir, parce que VRAIMENT, j’ai l’impression de ne rien louper.
Pour finir, je dirai avec beaucoup de sérieux qu’il serait extrêmement intéressant d’avoir votre avis sur Céline lu. Et en étant un peu perverse j’ajouterais que pour comprendre, non pas comment le pire a pu arriver (c’est incompréhensible), mais le contexte qui l’a généré, vous ne pouvez pas échapper à Céline. En le lisant et l’analysant, vous participeriez aussi, d’une autre manière, à ce que l’histoire ne bégaie plus.
Mais votre choix est tout à fait défendable et certainement équivalent, et on ne peut que le respecter.
Merci pour ce très bon billet.
Bon d’accord je lirai Céline à Berlin alors
ouille, ou couille, les deux conviennent.
A tous ceux qui veulent distinguer le Céline antisémite du Céline écrivain, je poserais deux questions :
Peut on aimer Pétain ? par le traitre à la nation de la deuxième mais le héros de la première (comme dirait Mitterrand) ?
Peut on aimer Hitler, pas l’horrible tortionnaire mais l’artiste peintre ?
Les Scorpions c’est quand même pas mal, non ?
C’est assez étrange de lire (enfin!) les bons sentiments de M.Sagalovitsch.
Que d’émotions! Mais peu d’intelligence.
Ce n’est pas bien grave, on peut vivre sans Céline. Mais faut bien avouer c’est très kitsch, la négation de la merde.
On ne traînera pas sur le peu de rationalité qui émane de cet article puisque c’est un article qui nous vient du coeur. Ou plutôt du fantasme de celui que vous voulez ne pas être.
C’est vrai que Rimbaud marchand d’armes fait moins sensation ; lui, au moins n’éprouvait pas de la haine mais juste de l’indifférence au genre humain, par dépit peut être.
En ignorant Céline, vous ratez l’essence même du pauvre type ; instinctif, vaniteux, absurde, sensible, bestial, vulgaire et perdu. Le tout à la française. Céline, c’est un peu le pauvre type exceptionnel qui arrive à décrire le chaos de la société française. Vous vous ratez vous même ; on est tous des pauvres types dans l’âme.
Sachez tout de même que vos postures de coeur sont dangereuses, votre argumentation, dans sa construction logique est celle d’un fasciste ou d’un nazi – on ne peut justifier l’ignorance volontaire.
Et ceux que vous n’oubliez pas, s’en foutent de vos promesses, n’oubliez pas qu’ils sont morts!
Au plaisir de vous relire très vite.
” Que d’émotions! Mais peu d’intelligence ” C’est très exactement la définition d’un écrivain, il me semble ! Merci donc.
Vous venez d’être élu le plus gros bobo moraliste de l’année 2013. Mes félicitations.
Signé : un amateur de Léon Bloy, de Daudet, de Primo Lévi et d’Albert Cohen.
C’est l’article le plus nul et le plus bête que je n’ai jamais lu. Comment peut-on écrire ça? Et qu’on ne me demande pas d’argumenter.
surtout pas !
Je me sens très ami d’Hitler, très ami de tous les Allemands, je trouve que ce sont des frères, qu’ils ont bien raison d’être si racistes. Ça me ferait énormément de peine si jamais ils étaient battus. Je trouve que nos vrais ennemis c’est les Juifs et les francs-maçons. Que la guerre qui vient c’est la guerre des Juifs et des francs-maçons, que c’est pas du tout la nôtre. Que c’est un crime qu’on nous oblige à porter les armes contre des personnes de notre race, qui nous demandent rien, que c’est juste pour faire plaisir aux détrousseurs du ghetto. Que c’est bien la dégringolade au dernier cran de dégueulasserie. »
(…)« Les juifs, racialement, sont des monstres, des hybrides, des loupés tiraillés qui doivent disparaître. […] Dans l’élevage humain, ce ne sont, tout bluff à part, que bâtards gangréneux, ravageurs, pourrisseurs. Le juif n’a jamais été persécuté par les aryens. Il s’est persécuté lui-même. Il est le damné des tiraillements de sa viande d’hybride. »
Celine, L’école des cadavres
http://europalinka.unblog.fr/files/2010/04/lfcecole.pdf
Allez, lisez le… Ayez ce courage au moins.
http://europalinka.unblog.fr/files/2010/04/lfcecole.pdf
Franchement cet article vous auriez pu le garder pour vous. Et je croyais que vous ne liriez jamais Céline? On en tient pas ses engagements?
Excusez moi mais vous êtes qui au juste pour me dire ce que je devrais ou pas écrire ??? Pour me prodiguer des conseils comme si nous étions de vieux camarades. Vous allez me tutoyer aussi ?
Je suis Matthieu Giroux et j’aime la littérature comme vous. Votre article est scandaleux. Et vous venez de vous contredire. Votre article s’intitule si je ne m’abuse “Pourquoi je ne lirai jamais Céline” et j’ai l’impression que vous venez de le lire.
Écoutez mon vieux, vous vous présentez, je cite, comme ” un souverainiste dostoïevskien.” Franchement je suis très heureux pour vous mais j’ai autre chose à foutre que de parlementer avec des branquignols d’opérette. Bonne continuation.
Vous n’aimez pas les souverainistes et Dostoïevski?
L’inhumain n’est pas le contraire de l’humain. Il en est une émergence en même temps qu’il s’oppose, dans notre langage, à l’homme juste. Ce qui m’intrigue est qu’une même main puisse saisir la plume si profondément humaine du « Voyage au bout de la nuit » et celle si monstrueuse qu’on connaît par ailleurs. A croire que Céline s’en amuserait lui-même. Ainsi le personnage principal de ce livre apprend que celui avec qui il partage un peu de son temps au Congo-Brazzaville y sacrifie son existence pour en offrir une à une fille vaguement parente. Il entreprend dès lors de le contempler tandis qu’il s’est endormi. Et Céline de lui prêter les mots suivants : « Je finis par me relever pour bien regarder ses traits à la lumière. Il dormait comme tout le monde. Il avait l’air bien ordinaire. Ce serait pourtant pas si bête s’il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants. » Voilà ce qui m’intéresse dans ce débat : cette frontière invisible chez l’homme entre ses parties bonnes et mauvaises et dont Céline pose ainsi le dilemme, se jouant lui-même de la question dans un voyage dont le seul contre temps est certes la comparaison du jazz à de la « musique judéo-nègre ». Juifs et noirs ainsi réunis par Céline ! Voilà qui ne va pas arranger les affaires d’un certain Dieudonné, si attentif à les voir s’opposer ! Et le monde de « la colique des sensations » – le rire, selon Céline – de nous jouer aujourd’hui avec l’humoriste français, qu’ils considèrent pour beaucoup comme le meilleur des leurs, la partition inachevée de ce dilemme …
Merci pour cet article qui n’est pas nul, comme je l’ai lu, puisqu’il fait question, comme très souvent quand on vous lit avec plaisir.
Car vous avez senti quelque chose et ne pouvez le formuler n’ayant pas lu Céline.
Il y a un délire Céline en France aujourd’hui, sans doute dû à la médiocrité de nos lettres. Il serait un génie, un incommensurable romancier, et cela excuserait tout, ou presque. Or il faut remettre les choses à leur place.
Céline a du génie, c’est incontestable, mais il n’est pas un génie. Il a créé un style, en concassant la phrase pour qu’elle traduise au plus près l’émotion par sa rythmique saccadée, et il a introduit des mots, une syntaxe populaires, mais très finement travaillés, en enlevant toute la paille, la bouillie du langage parlé. Cela donne un résultat à la fois très spontané, une transparence étonnante des mots qui font ressentir l’émotion, la tension interne, la rage, le rire, la colère, le hurlement, d’une façon exceptionnelle. A ma connaissance il n’y pas de propos antisémite notable dans le Voyage au bout de la nuit. Et pas non plus dans Mort à crédit, et si je me souviens bien de ce roman, quand le narrateur évoque la fureur de son père qui se plaint, il lui fait dire entre autres que c’est la faute des juifs et des arabes, et le narrateur (Céline-Bardamu) de poser la question : mais que venaient faire les juifs et les arabes là-dedans ? Il aurait dû, par la suite s’appliquer à lui même cette question tirée de son propre roman. J’ajoute que Céline fit sa thèse de médecine sur Semmelweiss, juif persécuté, découvreur de l’hygiène, qu’il défend avec ardeur et une langue déjà célinienne.
Mais, même si c’est beaucoup, cela s’arrête là. Car si Céline a du génie, c’est pour évoquer un monde de cloportes, celui de la petite-bourgeoisie française de l’entre deux guerres, des gens sans horizon, sans avenir, qui regardent l’affrontement des puissants et des faibles, mais qui ne voient pas où est leur place et sentent qu’ils vont sombrer dans le maelstrom de ceux qui n’ont plus rien. Fort bien, mais cela ne me suffit pas. Un écrivain, un romancier, qui serait un génie doit me donner aussi une vision du monde, comme l’ont fait Balzac, Tolstoï, Hugo, Vassili Grossman, et j’en passe, bien sûr. Céline le refuse et le dit lui-même très lucidement, son seul apport ce fut le style. Eh bien pour faire un grand génie dont on nous rebat les oreilles, il n’y a pas le compte. J’ai beaucoup aimé le Voyage, j’ai peut-être encore plus aimé Mort à crédit. Et d’autres choses. Mais surtout ces deux là, un régal de lecture que je vous conseille. J’ai lu pas complètement, comment faire ? Les Bagatelles et les beaux draps. c’est abject et nul. Avoir écrit cela, l’avoir donné à la publication, avoir corrigé les épreuves et donné le Bon à tirer. Ignoble ! Un acte ignoble et non une parole, car les paroles sont des actes quand elles sont écrites, corrigées, publiées, et la responsabilité de l’intellectuel, du clerc, devant ceux qui n’ont pu s’élever à son niveau est capitale. Et là s’éclaire l’oeuvre de Céline dans ses deux pôles : la petitesse de l’auteur, son manque de pensée, de génie. Car s’il avait écrit des romans qui intègrent une vision, qui s’élèvent au delà de l’horizon limité des cloportes, il n’aurait jamais écrit de telles insanités. La réflexion profonde, telle qu’on la trouve chez les très grands écrivains, structure le roman par des idées qui en sont les vertèbres, invisibles, certes, mais bien présentes. Les livres de Céline, dépourvus de pensée réelle, de philosophie en un mot, un refus frénétique, restent à deux dimensions, quel que soit son talent extraordinaire, et n’ont pas les trois dimensions que j’attends d’un génie du roman.
Dans la première séquence du Voyage, Bardamu se retrouve avec une patrouille dans un bois avec des Allemands autour et nul ne sait où ils sont dans cette obscurité totale. “C’est noir comme un cul”, dit le narrateur. Dès le début de l’oeuvre, la nuit, les ténèbres et l’aveuglement, sont évoqués avec cette verve inégalée et ce refus d’aller au delà du constat. Céline c’est un cri dans la nuit, génialement poussé, certes, mais il me faut plus, car l’homme n’est pas qu’émotion, il est aussi un esprit, et l’émotion seule portée au paroxysme mène au délire.
Je peux comprendre votre refus, mais chez moi la curiosité, le désir de savoir, d’aller y voir moi-même, l’emporte toujours.
Merci pour ce très bon commentaire ! Très instructif
Mon cher Saga,
Bien qu’étant un piètre contributeur à vos rubriques si intéressantes face au flots de fan déchaînés tel lors d’une victoire à la 95e face à l’ennemi honnis de la capitale des Gaules, je tenais à réagir.
Quel que soit la forme d’art je m’efforce d’oublier le coté sombre, conté ou réel, de celui qui en est l’auteur.
Vous connaissez certainement ce qui ce passe avec Barenboïm quand il veux jouer du Wagner en Israel.
Il en est de Même avec le Joyce Français des mots, il faut savoir oublier le salaud apparent pour apprécier pleinement son génie.
@Auteur:
Votre conformisme est accablant qui vous empêche d’accéder à la vérité du Sémitisme.
Entre autres ,pour sortir de ce dilemme ,il faut inverser la question .Par exemple ,soutenir que Céline est Sémite et chercher ensuite pourquoi! Il y a “un antisémitisme juif”,de maison ,que ne comprennent que les politiques .Et d’une .
D’autre part ,je soutiens qu’un type de “satanisme gnostique “(auquel souscrivent certains intellectuels juifs) développe un type d’antisémitisme répugnant pour “honorer” la nature du pacte signé avec le Démon.Comprenez-vous cela? Si oui ,occupez-vous de ce qui vous regarde directement…
Enfin si vous avez des doutes sur le sémitisme de Céline ,informez-vous auprès du Grand Sanhédrin .S’ils vous disent non , vous pouvez m’écrire ,je verrai ce que je peux faire pour vous …Loooooooooool
Qu’est-ce qu’on en a à foutre que vous lisiez Céline ou non ?
Moi je n’ai pas envie de lire Dickens, je ne me crois pas tenu d’en informer la terre entière.
Faut arrêter de vous regarder le nombril mon vieux !
@ Stanislas : félicitations. Vous avez décroché la palme du commentaire le plus inepte depuis que ce blog existe. Et pourtant Dieu sait qu’il y a de la concurrence.
@ Lefakirdine : n’importe quoi.
Personne de demande à personne “d’aimer” Pétain. C’est couillon ça non comme remarque ?
Et Hitler n’a jamais existé en tant que peintre. Donc c’est encore couillon.
Que je sache, Jean-Paul Sartre n’a jamais été critiqué pour ses convictions clairement anti-nazis, ce qu’atteste sans aucune ambiguïté l’imposante correspondance avec Simone de Beauvoir (“Les nazis et les fascistes ne sont que des misérables cloportes semant la mort et la terreur”, peut-on lire par exemple dans une de ses lettres). Alors ?
Il serait temps d’arrêter d’amalgamer la littérature de Céline et ses pamphlets antisémites ! Voyage au bout de la nuit n’est PAS Bagatelles pour un massacre ! J’ai lu trois fois Voyage, il n’y a pas la moindre virgule d’antisémitisme !
Superbe, le com’ d’Aristochat, effectivement.
à part, peut être, le voyage, qu’est ce que c’est chiant céline. si on ne fait peut être pas de bonne littérature avec de bon sentiments : ce n’est pas non plus en dégueulant de haine, en aspergeant tout de 3 petits points de télégraphistes. j’en ai lu 4, en ai apprécié un : à l’époque j’étais puceau, boutonneux et j’habitais plouc town. pas ma meilleure époque, donc. ça m’ a fait du bien comme quand on se gratte une croute.
et en y réfléchissant d’ailleurs, je préfère le “voyage, voyage” de desireless.
@ iggy : niveau coiffure, avantage Desireless.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/11/07/hermes-champion-de-la-croissance-du-luxe-francais_3509784_3234.html
@ Sophie K. : C’est peut-être le moment pour vous de demander une augmentation. En tout cas, je me permets de rappeler aux bonnets rouges et à tous leurs soutiens qu’heureusement que le luxe parisien est là pour soutenir l’économie française… Ses modestes employés, eux, ne se livrent pas à d’odieux actes de violence en brûlant des pneus place Vendôme. Une leçon pour le pays ?
Au moins Céline aura-t-il permis à un Louis-Ferdinand d’accéder à une vie mondaine et la notoriété…
Sérieusement, trouvé sur wikipedia :
L’historien Robert Soucy, professeur émérite à l’Oberlin College (Ohio, États-Unis), perçoit une dimension sexuelle dans l’antisémitisme de l’auteur : « Selon Céline, les Juifs ne se bornent pas à dominer la France sur les plans politiques, économique, social et culturel ; ils constituent en plus une menace sur le plan sexuel, et plus précisément homosexuel. Selon Céline, les Juifs sont des « enculés » qui prennent de force les Aryens par derrière. Se montrer docile avec les Juifs, c’est courir le risque de se faire violer par eux. […] Ses envolées contre les Juifs expriment beaucoup de craintes et aussi une jalousie de nature sexuelle. D’après lui, les Aryens sont souvent violés par des Juifs dominateurs ; quant aux Aryennes, elles trouvent les Juifs particulièrement attirants. Les Juifs exercent la même fascination sexuelle sur les femmes que les Noirs : « La femme est une traîtresse chienne née. […] La femme, surtout la Française, raffole des crépus, des Abyssins, ils vous ont des bites surprenantes. » Ainsi, dans l’univers mental de Céline, la misogynie et le racisme se renforcent mutuellement. »
Complètement d’accord ! Ca conforte mon idée de relation entre le sexe et le racisme. Les racistes sont probablement des gens frustrés sexuellement, et les crises économiques exacerbent leur pauvre petit cerveau malade.
Eh bien vous avez raison, d’autant que Céline n’a jamis lu Sagalovitch non plus!
NE JAMAIS LIRE CELINE, de même qu’il ne faut pas lire César qui fait l’apologie du génocide des Gaulois, ni Kipling qui fait celle de la colonisation, ou encore Rousseau qui, en traitant de « sauvages » les populations non-européennes », a contribué à rendre difficile l’intégration de ces mêmes populations dans l’Europe du XVIIIe siècle. C’est amusant ce paradoxe qui veut que les gens qui se veulent subversifs se retrouvent souvent engoncés dans des principes assez convenus.
Vous êtes cultivé ? La culture, c’est à mon humble avis d’abord la curiosité d’ouvrir aussi les livres de ceux avec qui nous en sommes pas forcément d’accord. Après, on peut se permettre de dire si l’on aime ou pas. (S’)interdire un auteur sous prétexte que l’on est pas d’accord avec lui, c’est finalement une démarche intellectuelle assez proche de celle qui consiste à bruler les ouvrages « déviants » sur la place publique. Or, ceux qui ont brulé des millions de juifs ont d’abord commencé en se faisant la main sur des livres. Les écrits antisémites de Céline sont introuvables dans le commerce car ils tombent sous le coup de l’incitation à la haine raciale ; sous-entendre que toute l’œuvre de Céline est un manifeste antisémite, c’est condamner une oeuvre complexe, mais c’est surtout de la mauvaise foi.
Je suis personnellement heureux de pouvoir consulter librement le Journal de Goebbels et je confesse avoir lu le début d’une traduction française de Mein Kampf (pour le coup, voilà un ouvrage difficilement supportable). Je ne fais l’apologie de rien du tout, j’essaie juste de comprendre. La curiosité est sans doute une bien meilleure arme contre l’intolérance que des prises de positions aussi bruyantes que vaines. « Les amis de la vérité sont ceux qui la cherchent, non ceux qui se vantent de l’avoir trouvée »…
Alors Monsieur le censeur, bonne journée !
Le truc, c’est qu’on se fout royalement du pourquoi du comment vous ne lisez pas Céline.
techniquement un enculé, je crois, se fait prendre par derrière. j’ai du mal à visualisé mais ne devrait pas plutôt dire enculeur ? (grâce à moi, le débat évolue considérablement). plus sérieusement dire que tous les racistes sont des frustrés, ça me semble louche. des enculés surement, mais des frustrés, je doute.
Ah oui, merci, moi non plus je ne pourrais jamais lire ça, je veux dire je refuse absolument. Rassurez-vous, j’ai quand-même un peu commencé “voyage au bout de la nuit” ça m’est tombé des mains, c’est petit, sec, aigri avec une enflure de vocabulaire sans âme pour donner l’illusion du style, sans intérêt je ne suis pas sûr qu’on perde grand chose. Si vous voulez un auteur vraiment édifiant qui a su transmettre toute l’horreur de cette période dans le style le plus magnifique, un homme qui a serré les mains de tous les pires responsables fachistes européen et qui trainait ses guêtres dans leurs ministères à l’époque mais qui est toujours resté un témoin de l’intérieur et jamais un acteur de la barbarie, un des plus grands écrivain, un des plus grand livre et un des plus poignant et juste témoignage de cette époque, lisez “KAPUTT” de Malaparte. Après vous remettrez Céline à la place qui est la sienne, un pauvre type pas intéressant.
Voilà une position bien dogmatique.
Et le dogme aboutit à la stérilité intellectuelle
Lisez au moins Voyage au Bout de la Nuit.
Point d’antisémitisme dans ce livre et un chef d’œuvre halluciné de la littérature française .
@ iggy : ouais, bon, peut-être pas pour tous les racistes mais pour Céline c’est très clair grâce à son merveilleux témoignage (avec lui on est en plein dans les effets délétères de la compétition sexuelle).
@ Laurent Sagalovitsch,
Bonjour,
La question a déjà été posée mais en formule peu flatteuses, alors, je me permets de la poser à nouveau (et, je ne sais pas s’il est dans votre habitude de répondre, en tous cas je l’espère puisque le sujet abordé m’intéresse grandement) :
Pourquoi dire que vous ne lirez jamais Céline ?
Doit-on y voir une quelconque frustration d’un liseur (tiraillé entre sa soif de lecture et son dégoût de l’auteur) ou simplement une volonté de faire cette promesse que vous avez évoqué ?
Dans l’attente de votre réponse.
Il me semble que la réponse se trouve dans le papier…
Pas relativement à la frustration. Cela ressemble à un acte manqué.
un acte manqué ? Je ne comprends pas ce que vous voulez dire…
par solidarité je refuse dorénavant d’écouter céline dion. ça va être dur mais.
Eh bien pas tout à fait, mais en d’autres termes je veux dire qu’il n’est pas impossible que vous vous justifiez (à vous même) en écrivant dans cet article l’inverse de ce que vous souhaitez. En vous donnant de bonnes raisons alors qu’il est possible que vous en ayez envie pour des raisons que la raison ignore.
Source wiki : “Un acte manqué s’apparente à une erreur, un raté dans une action aisée. Le sujet se demande comment il a pu en arriver à un tel échec dans la réalisation de son action.”
C’est possible…
Pas lu Céline et pas prévu tout de suite. Je dirais que c’est un peu en nuance de gris. “Est-on suffisamment capable de faire la part des choses” ou “Est-ce qu’au contraire (…) il n’y a pas un public qui va lire de tels écrits au premier degré? Ces deux hypothèses n’étant pas “exclusives.” http://www.slate.fr/story/72119/reedition-ecrivain-collabos Les auteurs “gentils” comme Valery sont intéressants aussi, on ne les promeut pas assez, observer ses changements de position suite à ses désillusions, sur l’oubli ou la culture… ses angoisses, cette façon de toujours s’interroger après chaque conclusion, c’est très instructif. Et puis il y à cet atavisme qu’on peut si ce n’est comprendre tout à fait (je suis goy, désolé) au moins entendre. Je ne trouve pas cet article scandaleux, ce blog est un champs de mine Saga a fait bien pire, il est écrit “On a le droit d’aimer Céline, de louer son génie, de célébrer son verbe sans se reconnaître dans ses diatribes antisémites. Moi je ne peux pas.” Pas de quoi casser 3 pattes à un canard. L’ironie c’est qu’apparemment la lecture de Céline n’aura pas fait entendre grand chose aux lecteurs quant au drame qu’on subit les juifs. L’atavisme peut prendre différentes formes et chacun peut penser et dire ce qu’il veut (dans la limite de la liberté d’expression) mais quand il déborde l’individu, devient vengeance mortifère, souffrance éternelle comme projet de société, à ce moment là on peut toujours l’entendre mais certainement plus le défendre parce que malgré tout il faut se reconstruire.
Bon. A titre personnel il me semble qu’il y a là une opportunité à prendre, même un acte politique et de courage à réaliser. En tout cas merci pour cet article et pour vos réponses.
Marche pas vot’ blog.
Ah si.
@Vince La teuf Hermès c’est École militaire, place J’offre. 😉
@ l’auteur
Je ne comprends pas (au sens où je ne ressens pas) ça : “Je me sais être un rescapé, un personnage en sursis dont l’existence eût pu être toute autre si j’avais eu à venir au monde quelques décennies plus tôt.”
Comment pouvez vous être si catégorique tout en basant cette affirmation sur un non sens temporel ?
Mon grand oncle est mort dans les camps. Résistant et communiste. Son histoire m’a touché et est ancré dans ma famille. Mais c’est son histoire, je ne veux pas lui voler, ni sa vie, ni ses sentiments.
Pour moi votre sentiment a autant de légitimité que qqn qui se sentirait rescapé du 9/11 en travaillant dans les tours 40 ans après ! Je trouve ça stupide. Détrompez moi ?
Je ne suis pas un gourou ! Je dis ce que je ressens après vous en faites ce que bon vous semble ! Si vous voulez approfondir la question, lisez mes romans, la réponse doit être inscrite dedans.
Amicalement
@ Nicopedia : je sais, c’est moi qui s’occupe de la logistique.
Alors c’est juteux?
“Je pourrais moi dire toute ma haine. Je sais. Je le ferai plus tard s’ils ne reviennent pas. J’aime mieux raconter des histoires.J’en raconterai de telles qu’ils reviendront, exprès, pour me tuer, des quatre coins du monde. Alors ce sera fini et je serai bien content.”
“Tout le chagrin des lettres, depuis vingt ans bientôt,
s’est arrêté chez elle. Il est là dans l’odeur de la mort
récente, l’incroyable aigre goût… Il vient d’éclore… Il est
là… Il rôde… Il nous connaît, nous le connaissons à
présent. Il ne s’en ira plus jamais. Il faut éteindre le feu
dans la loge. À qui vais-je écrire ? Je n’ai plus personne.
Plus un être pour recueillir doucement l’esprit gentil des
morts… pour parler après ça plus doucement aux choses…
Courage pour soi tout seul !”
Que cela puisse vous convaincre:
http://www.youtube.com/watch?v=Z3BC2pmw_RY
Je ne suis pas juif mais ça me gênais aussi de lire Voyage au bout de la nuit.. Après avoir lu qqs critiques où il était dit que ca ne contenait pas d’antisémitisme ou de choses de ce genre je me suis décidé à le lire et c’est vrai qu’il y a des passages très très forts ..racontés d’une manière extrêmement efficace qui va droit au but un peu comme avec Tolstoï..
Il reste qu’il explore la noirceur en permanence.. comme s’il n’y avait que ça.. si on ne savait pas les tendances facistes de Céline on ne les devinerait pas du tout ..On parierait même le contraire.. enfin qu’en même cette noirceur, ce pessimisme est aussi symptomatique des personnes qui sont prêtes à tout dans un dernier suicide.. et c’est en ça qu’ il y a du facisme..
Tout le bouquin ne palpite pas de la même manière .. Les histoires semblent ne pas avoir de relation les unes avec les autres, on passe d’un monde à un autre complètement différent.. c’est un voyage sans fin.. qui contrairement à ce que dit le titre est extrêmement coloré..
Bref ça relève du mystère qui veut qu’il y ait aussi des scientifiques religieux.. l’esprit critique est pourtant contraire à l’esprit dogmatique tout comme l’ouverture d’esprit, l’observation aigue de la réalité devrait être contraire à l’intolérance et à la bêtise la plus crasse..
À propos de l’antisémitisme et de la sexualité : Sartre, Réfléxions sur la question juive (Folio essais, p. 82) : “On a cent fois décrit les troubles qui naissent chez un enfant lorsqu’il découvre tout à coup que ses parents ont des rapports sexuels ; comment n’aurait-il pas de troubles analogues, le petit Juif qui regarde ses parents à la dérobée et qui pense : “Ce sont des Juifs.””
Mais oui, comment !!!????? (si vous avez aimez, lisez la totalité en vous figurant que c’est Desproges qui l’a écrit : crise de rire assurée ! Je ne crois pas qu’on puisse faire la même choses avec les pamphlets (que je n’ai pas lus ;-))
Ici, certains mettent la littérature au-dessus du politique, d’autre le politique au-dessus de la littérature, d’autres sortent du politique, beaucoup sont d’une mauvaise foi crasse, l’un a bien mérité sa palme et Aristochat nous a donné une très belle leçon de littérature et de pensée. Je lui dis moi aussi merci.
@laurentsagalovitsch Merci pour le lien vers l’Ecole des Cadavres !
Très intéressant cette réflexion que Sartre porte pour faire changer les choses, pour ne pas passer à coté il faudra lire l’interview ou il revient dessus et la réflexion de Levinas à sont propos. Levinas qui re-construit une Éthique sans Dieu, qui se tourne vers l’autre, infiniment. Prenez en de la graine.
Oui Sartre est à l’opposé de Céline, il faut lire les textes, Céline ou Sartre, dans leur contexte si on ne veut pas passer à côté. D’ailleurs Sartre a fait lui-même une réponse sur ces Réflexions.
Levinas re-construit une éthique sans D.ieu, c’est un peu vite dit, mais j’en ai plus que de la graine soyez rassuré !
Révolutionnaire stylistique, Céline a marqué de sa détresse le siècle. Le projet littéraire célinien est une révolte individuelle perdue d’avance. Un cri d’autant plus déchirant qu’il est conscient de sa propre fin. L’acte d’un forcené assiégé qui refuse de se rendre.
On fait la révolution qu’on peut. Se vanter de ne pas lire un auteur sous des préceptes moraux traduit, excusez le procès d’intention, une âme idéologisée. on ne fait part d’art avec du bon sentiment monsieur. S’attarder sur l’existence d’un auteur pour qualifier sa poétique correspond à l’antithèse de ce que doit être la littérature; à savoir une liberté. C’est du people; ni plus ni moins. Céline n’a jamais tué personne, il était juste éminemment puant et cinglé. Mais surtout fou de génie.
Si on devait juger, à l’aune de la morale les écrivains; croyez bien que peu rempliraient un brevet de bonne conduite. La morale, en nous persuadant que nous étions l’enjeu souverain de la lutte du Bien et du Mal, offre au moins l’avantage de nous faire croire à notre importance.
Ce genre de comportement est symptomatique d’un hygiénisme gauchissant dont la lecture célinienne (pas les beaux draps en pdf, non…) évacuerait à coup sur bien des certitudes… Son angoisse existentielle est un furieux rappel à l’ordre.
Excusez le ton mais tout cela a le don de m’indigner
sartre : petit collabo ordinaire.
Ouf!!!
@ Vince : Il est vrai qu’entre Hermès et Céline, tout est une question de qualité de bourses… 🙂
“Je souffre du syndrome post traumatique d’un survivant qui a réchappé à un évènement auquel il n’a pas participé directement.”
Ca c’est très fort ! Traumatisé par quelque chose qu’on n’a pas vécu ! Le rescapé de la guerre qui est né après elle ! Le survivant de l’après-guerre ! Il fallait oser l’écrire !
N’importe quoi… Laurent Sagalovitsch parle ici d’un sentiment, pas de littérature ni de politique. Franchement vous mélangez tout pour la plupart. C’est désoeuvrant. Oui, désoeuvrant : ce mot est bien choisi. On ne commente pas les sentiments, on ne pas juger les sentiments, ils sont là c’est tout. On peut les partager et s’en instruire, s’y référer, s’interroger. Mais là vous juger du sentiment… Avec des arguments pour beaucoup irréfléchis et des citations qui n’ont pas lieu d’être…
@ Sophie K. : j’aimerais bien vous répondre mais j’ai rien compris à votre commentaire.
Lisez quand même Mort à Crédit
@ Sophie K. : Ah ça y est, google m’a permis de comprendre. Ne le prenait pas mal chère Sophie mais c’est pas demain que vous aurez ma place chez Carambar…
Dommage pour vous
@bobine : MERCI
Quelqu’un sait si on est obligé de payer la taxe d’habitation cette année ?
Non non, c’est la pause fiscale.
un antisémite talentueux, il n’y en a pas tant que cela; c’est pourquoi il est tellement utilisé pour entretenir, recycler, raviver le discours et les idées adjacentes à son œuvre.
comme on se transmet un objet sous le manteau, on diffuse avec connivence ses billets d’humeur sous son œuvre majeure à l’heure où ces citations tomberaient sous le coup de la loi pour apologie de crime contre l’humanité.
il est d’ailleurs l’ auteur majeur du 20ème siècle….. pour Garaudy et faurisson
Voir : http://www.thierry-guinhut-litteratures.com/article-celine-ou-l-indignite-du-genie-65610223.html
Je n’ai jamais lu Céline. Votre article ma donné envie de lire Céline, j’ai donc lu des passages de l’Ecole des Cadavres si gentiment donné en lien. J’ai reconnu son style décrit dans les commentaires, cela ne ma pas donné envie de lire Céline. Ensuite je me suis dit qu’il fallait lire ses pamphlets pour pouvoir apprécier le reste de son œuvre à sa juste valeur… J’ai mieux à faire et à lire donc je ne lirai pas Céline avant d’avoir changé d’avis.
PS: que voulez vous dire par “le peuple allemand n’a pas refermé les chambres a gaz” que si il l’avait fait je posterai pas ce commentaire?
Ne pas lire Céline pour ces raisons, c’est les laisser gagner. C’est continuer à souffrir de leurs actions que vous n’avez pas subies. Ça les rendrait heureux!
Ne pas lire Céline pour ces raisons, c’est mettre sur le même plan la morale et l’art. C’est ridicule, au sens pascalien du terme, et même au sens commun, tiens.
Ne pas lire Céline pour ces raisons, c’est se mettre au même niveau qu’eux, avec leur notion d’art dégénéré.
Ne pas lire Céline pour ces raisons, c’est confondre ce que l’on est avec ce que l’on fait. C’est confondre Céline et M Destouches.
Vous voulez vraiment être comme ça?
Notez bien que dieu n’existe pas.
J’ai oublié: vous n’êtes pas obligé de lire les pamphlets, faut pas pousser non plus.
Je me demande si dans la littérature il ne serait pas important de séparer le génie littéraire d’un auteur du personnage publique et politique qu’il est. Il s’agit apprécier une oeuvre littéraire pour ce qu’elle est, c’est à dire de l’art pur, hors-temps et hors-espace plutôt que de considérer la personne derrière cette plume. L’oeuvre littéraire si elle est pur génie devrait pouvoir transcender le lieu, l’auteur et exister par elle-meme, pour elle-même et c’est ce qu’un livre comme Voyage au Bout de la Nuit est réellement.
Si un contemporain m’injuriait, insultait ma famille, appelait au meurtre de mes proches ou d‘étrangers innocents, pour des motifs ostentatoirement fatasmés et imbéciles, et se réjouissait ouvertement de leur supplice, est-ce que je serais désireux de lire sa prose ? Qui le serait ?
Céline est surestimé du fait même de ses turpitudes. Je l’ai lu par hasard, ignorant sa vie. J’étais jeune. Je ne me porterais pas plus mal si j’en avais fait l’économie.
L’admiration exagérée pour l’œuvre Céline, à la mesures des œuvres écrasantes et nombreuses, qui la surplombent d’une hauteur vertigineuse, n’est rien d’autre que la preuve d’un quelconque antisémitisme plus ou moins conscient.
En discuter même, est aussi ridicule, hypocrite, ou pervers que de se demander si on peut assassiner autrui à l’envi, lancer des appels au meurtre dans son cas, à condition d’avoir du talent.
Lire Céline en connaissant l’homme est, de mon point de vue, une obscénité, et Céline, une sombre crapule dégénérée. Tout à fait entre nous, le les emmerde lui, son œuvre, ses thuriféraires.
Comme vous, je me refuse à lire Céline et ne supporte pas l’indulgence que lui porte certains intellectuels. Ce fut un ignoble salaud qui ne se préoccupa à la fin que de son or et ne s’apitoyant que sur sa misérable personne. Les conditions de son amnistie par la justice française en 1951 sont une véritable gifle à la vérité.
Si pas déjà fait, “Le cœur conscient” (de Bettelheim) pour son explication du nazisme. Doublé des dernières secondes de la vidéo indiquée par Tristan ça devrait vous donner l’élan suffisant pour aller au bout du “Voyage…”. Pour avoir, avec de toutes aussi bonnes mauvaises raisons que vous, résisté cinquante ans avant de m’y mettre, je suis certain que vous ne le regretterez pas, le voyage. Pis vous pourrez ensuite aller vous laver la cervelle chez Camus. Son inverses, son vis à vis, inclus au plan stylistique. sur ce manège à observer l’étrange tourner bipède, dont le pivot commun est le doute (qu’on vous souhaite partager).
Signé : Un homme de gauche à qui il arrive de se demander si le progressisme n’est pas le cadeau empoisonné qui conduit l’espèce à son autodestruction. Et le crescendo de ses horreurs, la rançon de ses tentatives pour échapper à la sélection naturelle, le flot du sang contenu par le barrage du Droit qui a cru le conjurer.
Correction : il fallait lire ” à observer tourner l’étrange bipède”
A peu près tous les grands penseurs et hommes politiques avant 45 étaient plus ou moins antisémites. Lire le Monde contre soi de Blanrue, c’est édifiant, il y a à peu près “tout le monde”. C’est refuser de voir les raisons de ces pensées et opinions qui est criminel, l’antisémitisme n’est pas juste une haine irraisonnée, Bernard Lazare l’a lui-même reconnu, ça n’a même souvent rien à voir, mais bon continuez à faire la police de la pensée de refuser un dialogue productif en vous cachant derrière votre indignation à deux sous, c’est sûr c’est plus confortable et on a une carrière beaucoup plus tranquille.
“Le problème de Céline, sa faute si l’on veut, c’est d’avoir eu le courage ou l’infamie de coucher sur le papier son aversion enragée envers le juif, dans des manifestes putrides où suinte un antisémitisme compulsif”, écrivez-vous en évoquant d’autres auteurs à “sympathies hitlériennes” – que vous lûtes. Votre dégoût est parfaitement compréhensible, j’ajouterais : honorable. Sans dire le moindre mot sur des auteurs fort antisémites, mais plus sournois qui confièrent à l’entre-lignes leur haine des juifs, l’on pourrait vous faire remarquer – ce serait vain pour vous, peut-être pas pour des lecteurs moins concernés personnellement que vous – que lire l’ignoble est sans doute la manière la plus efficace de se prémunir contre ses métastases ou ses futures réapparitions. on doit cependant à la vérité de dire que maints exemples récents attestent que ce n’est, hélas, pas toujours vérifié, puisque l’histoire – sans vraiment bégayer – reproduit souvent les mêmes horreurs, légèrement décalées ou… géographiquement dépaysées, mais tout aussi ignobles.
Maraux à dit de lui ” si c’est sanss doute un pauvre type (sic), c’est certainement un grand écrivain”
J’ai exactement un problème de mauvaise conscience vis à vis de Céline. Cela fait longtemps que j’ai envie de le lire par découverte et curiosité littéraire. Mais aussi pour l’étude d’un fonctionnement de que je rejette. Pourtant, je n’ai jamais pu franchir le pas ; une peur de valider un mal, de faire quelques choses d’ignobles et qui m’est contraire, une réticence sur la possibilité de se tromper à franchir ce pas. Mais à lire cet article, je vais le franchir. Je crois. Rien de tels que de voir une projection proche de la sienne pour en apprécier les limites.
j’arrive un peu après la bataille..tant pis..cette réflexion , je la garderai pour moi..mais comme je suis sujet à la même mauvaise conscience et après avoir lu les différentes interventions, il me semble que le problème de cette relation magnétique (++ ou — voire + -)avec céline c’est la conjonction du média ( à son époque, il n’y en avait pas d’autre) et de la publicité.
MEDIA-PUBLICITE
car on use du média pour informer ou faire partager une aventure
et on use de la publicité pour..baiser “l’autre” .
mais souvent voire presque tout-le-temps les deux sont mélangés..comment accepter l’information sans céder aux enfoirés de publicitaires?
comment lire céline dans le texte sans céder à son désir de nous baiser?
voyez-vous où je veux en venir? même s’il est bien mort et enterré, il y a toujours des salops prêts à reprendre le flambeau..et comme il était dit plus haut, céline n’est qu’un reflet peut-être plus scintillant de ce qu’est la nature humaine capable du pire et du meilleur (semmelweiss)
et aussi parce que je l’ai relevé dans les commentaires( cf hervé): il est grand temps d’être en adéquation entre ce qu”on est et ce qu’on dit ou ce qu’on fait! c’est ,amha, la seule issue possible pour une évolution de la race humaine
Vos raisons de ne pas lire Céline sont personnelle, intime, morale, voire sentimentale, voire organique. La Shoah constitue un barrage moral infranchissable entre vous et les écrits de Céline. Il m’est difficile de ne pas interpréter : un juif, s’il est vraiment juif, s’il respecte l’histoire de sa communauté, ne peut pas (= ne devrait pas) lire Céline. Mais soit.
Je ne suis pas un admirateur éperdu de l’écrivain Céline.
Voici en deux mots ce que vous manquez en ne lisant pas D’un château l’autre, Nord et Rigodon, seulement ces trois livres-là : vous manquez un récit historique de première main sur la dégringolade (euphémisme, il faudrait plutôt parler d’Apocalypse) des fascistes. De votre point de vue, s’il m’est possible de l’adopter (votre texte me pousse à préciser que je ne suis pas juif), vous devriez les lire. Aucun document n’a rendu compte comme ces trois livres-là de ce qu’il est advenu des minables des années 40 (dont le témoin Céline fait évidemment partie), et ce que sont toujours les minables de cette espèce. Vous y découvririez qui est vraiment Céline : un envieux si avide de reconnaissance qu’il en aurait vendu père et mère, un minable, un paranoïaque, un masochiste, un sale type, un pauvre type, le genre de mauvaise graine qui n’attend qu’un terreau historique favorable pour germer et pousser.
Le témoignage que constituent D’un château l’autre, Nord et Rigodon n’absout Céline en rien. Ses pamphlets antisémites sont impardonnables. Mais vous, juge juif, au nom de quoi rendriez-vous personnellement – et publiquement sur un site Internet – une justice qui n’est pas passée, en déclarant que vous n’entendrez pas un témoin oculaire direct ? Les raisons que vous avancez ne me semblent pas vous autoriser à diriger un tel procès. Vous crisper ainsi sur une identité juive, la vôtre, que vous réduisez à la Shoah est vain, voire dangereux. Ce n’est pas en fermant les yeux (« Céline n’existe pas ») qu’on empêchera l’histoire de bégayer à nouveau.
Parce que je suis un homme libre, voilà pourquoi. Je ne m’érige pas en juge, j’exprime un sentiment.
Je me permets de vous dire et de vous révéler avec une extrême fermeté (excusez les fautes d’orthographes, je ne suis en France que depuis 2 ans) votre erreur, non, plutôt la mauvaise fois avec laquelle vous décidez de ne pas lire Céline.
Vous avancez plusieurs arguments, recevables mais faux.
Oui Céline est devenu un antisémite résolu.
Oui il emmerde le monde entier dans sa pourriture cosmique.
Oui il me déteste et nous déteste tous.
Oui il aurait pu être Hitler.
Passé tous ça voici mes arguments contre votre résolution:
-Avez vous lu Sade? Dans ce cas vous profanez la tombe de ceux qui ont subit sa méchanceté grandiose, et les ossement qui ont été retrouvé dans son jardin (faits réels), donc vous êtes un meurtrier et un violeur au même titre que vous vous sentiriez antisémite en lisant Céline…
Avez vous lu Lucien Rebatet? Auteur de “Les deux étendards”? Je n’espère pas, au même titre que vous avez du snobé Nabe qui sont eux aussi des antisémite virulant…
Second argument: la distinction de l’homme et de l’oeuvre.
En effet, si l’on regarde l’ordre chronologique des choses, Céline à publié son premier roman en 1932, date à laquelle il ne prononce aucune idée raciale, ni anti ce que vous voulez…en d’autre terme, snober le “Voyage au bout de la nuit” c’est snober l’oeuvre d’un homme “pure” dans les idées…puisque sont premier pamphlet est publié en 1936 (pamphlet qui n’est aucunement dirigé vers les juif) et son second en 1937, Bagatelle pour un massacre, qui lui est clairement antisémite….bref, vous snober le roman d’un être au idée claires à ce moment Là.
Ensuite, sachez que de grands salops ont fait de grandes oeuvres, et que vous avez donc (dans votre vision des chose, où l’on devient l’auteur que l’on lit (bizard comme idée)) cautionné ces idées en lisant leurs ouvres (Voltaire pensait que le peuple devait croire en Dieux pour éviter de faire des saloperie, et que les aristocrate pouvait s’amuser sans contrainte…par ailleurs, il traitait aisément les africain de Nègre…) et je pense que vous avez lu Voltaire, comme tout bon lecteur. Sachez aussi que Freud ne croyait pas en la psychanalyse, tout en la pratiquant à des prix exorbitant (vous avez sans doute lue freud, donc des oeuvre mensongère) et vous avez donc profané la tombe de tout ceux qui se sont ruiné pour ses séances inefficaces.
Troisième argument: votre mauvaise fois, ou plutôt votre contradiction…
Vous affirmé que Céline est antisémite….avez vous lue un de ces pamphlet? J’espère que non, sinon vous êtes antisémite, donc vous pensez que Céline est antisémite par ce que tout le monde le dit…drole de manière d’être fixé, vous ne trouvez pas? Moi je préfèrt en avoir le coeur nette, quitte a me bousiller les yeux sur des cochonnerie, j’ai lu Sade sans me sentire coupable, Voltaire sans me sentir Bourgeois, Céline sans me sentir raciste, Proust sans me sentir snobe.
Je sais ce que vous allez dire: le colaborationnisme à provoqué la mort de milier d’innocent et ce massacre est le plus grand de l’histoire…serte, mais peut on faire unne hiérarchisation des massacre? Peut on dire que l’esclavage ou la traite négrière à été moins grave que les camp de concentration?…
Je ne comprend pas trop ce fantasme qu’on les gens a vouloir zapper une partie de l’histoire, il y à eu des dégueulasses, cela n’empêche pas que Céline à écrit quelque chose que je me permet de qualifier d’exceptionnel, si vous en avez les couilles (puisque c’est la seule raison de votre snobisme) lisez les deux première pages de Mort à Crédit, a moin que la mort ne vous effraye elle aussi…