A l’heure où j’écris ces lignes, d’une écriture tremblante que ce clavier peine à reproduire, j’ignore toujours si Barack Obama a vraiment eu accès à mes conversations téléphoniques et autres mails que j’ai pu composer ces dernières années.
Hélas, il y a tout lieu de penser que oui.
Puisque la NSA voit tout, entend tout, enregistre tout, j’ai toutes les raisons de craindre que le président des Etats-Unis conserve dans les tiroirs de son bureau ovale un épais dossier, certifié top secret, estampillé SAGALOVITSCH, recensant dans les moindres détails la teneur de mes courriers électroniques.
Ce qui pourrait s’avérer potentiellement dévastateur.
Ainsi donc, il se pourrait fort bien que Barack Obama sache qu’entre le 8 et le 12 janvier de l’an 2009, j’ai envoyé plusieurs mails ultra-secrets à ma tante afin qu’elle me communique sa recette de cigarettes au miel, nouvelle qui si elle venait à être divulguée aux médias internationaux, serait capable de précipiter notre monde dans une crise dont on ne peut prévoir avec exactitude les funestes conséquences.
Surtout que ma tante avait pris le soin de me répondre en me conjurant de garder cette recette pour moi, et surtout de ne jamais la communiquer à ma cousine, considérant que depuis que cette dernière avait épousé le fils Bokobza, le dentiste de l’avenue Victor-Hugo qu’elle rêvait depuis toujours de marier à sa propre fille, elle ne lui parlait plus, comportement d’une cruauté inouïe puisqu’elle savait pertinemment (ma tante) qu’elle (ma cousine) mourrait d’envie de connaître sa recette vu qu’elle (ma cousine) avait l’habitude de toujours rôder à la cuisine quand elle (ma tante) les préparait en lui demandant comment elle s’y prenait pour enrober ces amours de cigarettes de miel.
Ce qu’elle s’était toujours refusée à lui confier.
Si bien que j’avais dû promettre à ma tante de ne jamais ô grand jamais communiquer à ma cousine sa fameuse recette qu’elle avait consenti à m’envoyer par un mail daté du 13 janvier 2009, sous l’acronyme impénétrable de RCM (Recette des Cigarettes au Miel).
Sauf que, quelques semaines plus tard, le 14 avril 2009 très exactement, à 14h22, j’ai reçu un mail désespéré et urgent de ma cousine me demandant si par hasard je ne connaîtrais pas une recette des cigarettes au miel dans la mesure où elle recevait à dîner ses beaux-parents et qu’à cette occasion elle voulait les épater parce qu’ils pensaient qu’elle ne nourrissait pas correctement leur fils, le dentiste de l’avenue Victor-Hugo.
Et là, je ne sais pas ce qui m’a pris – je devais être au beau milieu de l’écriture d’un post ou en train de disputer une partie de poker virtuel – mais sans réfléchir, je lui ai transféré illico ladite recette secrète de ma tante que pourtant j’avais juré de ne jamais communiquer.
Si bien que si d’aventure Barack Obama, afin d’envenimer et de porter un coup fatal à l’entente déjà fragile entre ma tante et moi, se décidait à communiquer au New York Times ou au Guardian le contenu de mes mails enregistrés par la NSA, il ne se passerait pas une heure avant que ma tante apprenne comment j’ai manqué à tous mes devoirs en allant confier à ma cousine honnie sa fameuse recette des cigarettes au miel.
Ce qui de prime abord pourrait paraître somme toute comme anodin mais qui ne l’est en rien.
Parce que ma tante, quand elle saura que je l’ai trahie de la sorte, perfide et retorse comme je la connais, sera tout à fait capable d’écrire à sa nièce pour exiger qu’elle envoie un mail à ma cousine afin de lui révéler qu’elle savait très bien, en m’envoyant sa recette, que je ne tiendrais jamais ma promesse, et que connaissant ma faiblesse de caractère que je tenais de mon père, la recette qu’elle m’avait communiquée était sciemment erronée.
Ce qui expliquerait pourquoi le mari de ma cousine, le fils Bokobza donc, le dentiste de l’avenue Victor-Hugo, avait demandé le divorce le lendemain de la visite de ses parents qui avaient commandé à leur fils de se séparer de ma cousine considérant que ses cigarettes au miel ne ressemblaient à rien.
Et donc ma cousine comprendrait que si maintenant elle vivait seule c’était uniquement de ma faute.
Et que pour se venger elle écrirait à ma tante pour lui dire que c’était moi qui lui avait présenté le fils Bokobza alors que je savais très bien qu’elle (ma tante) voulait qu’il épouse sa fille.
Bref, à cause de ces traîtres de la NSA, prêts à tout pour me nuire, ma vie comme celle d’Angela Merkel ne tient plus qu’à un fil…
(Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true )
Merci de me faire rire de bon matin, j’adore votre verve et votre humour!
A propos de la NSA, justement, pourrait-on avoir quelques petits détails croustillants sur les conversations d’Angela avec Joaquim ? Rrrrr…
Au stade où vous en êtes, mettez nous aussi la recette!
comprends plus rien moi, la NSA elle n’envoie plus de fusées dans l’espace?
C’est l’histoire de Lady Di en visite à Paris. Sa voiture s’approche alors de l’Alma…
– Ca y est, je vois le bout du tunnel !
C’est l’histoire de Barack qui doit recevoir Angela dans son bureau de la Maison Blanche…
– Ah, Angela ! Excuse-moi de t’avoir fait attendre, j’avais un texto urgent à envoyer. Assieds-toi donc, je t’écoute.
Eh ouais les gars, dix sept ans d’expérience chez Carambar… Accrochez-vous pour me suivre…
Pour la recette, je viens de recevoir un mail de ma tante : c’est niet.
La pureté de nos républiques a été souillée à jamais par la NASA.
En fait, pour ne pas être écouté, faut juste beaucoup parler. De tout et de rien, si possible. Surtout de rien. Ça épuise totalement l’ennemi. Je sais, j’ai testé.
Vous voulez parler de rakam ?
😀
Non, pas spécifiquement… (Ou alors, englobé dans nous tous.)(En tout bien tout honneur, hein.)(Ça va sans dire.)
@Vince, avec nos projets Lituannien, c’est sur qu’on doit etre écouté maintenant…
@Belle Sophie, ça va sans dire 😉
@Laurent, et si on la demande à la NSA?
@ rakam : qu’est-ce que vous dites ?
La recette, Vince. La recette. Rakam propose de la demander à la NSA. Elle doit l’avoir quelque part, dans un meuble gigantesque avec des milliers de tiroirs où sont désormais entreposées toutes les recettes de toutes les tantes, les grands-mères, les pères, les frères, les sœurs et les mères du monde entier.
Faut juste trouver si le rond de cuir qui l’a imprimée et rangée (la recette des cigarettes au miel, donc) l’a classée à c comme cigarette (j’espère qu’il ne l’a pas fichue dans le meuble consacré aux tabacs du monde entier, ce tête en l’air de John Smith) ou à m comme miel.
Qu’est-ce que vous avez contre les ronds de cuir ? Je trouve ça très confortable.
@belle Sophie, ça me fait penser au giga engare ou on range l’Arche perdue 🙂
@ Vince : vous vous asseyez sur les fonctionnaires, vous ? Spice de rebelle, va ! 😀
@ rakam : en gare ou hangar ? :p Sinon, oui c’est ça, exactement, haha !
@belle Sophie, je savais bien que ça me paraissait bizarre en l’écrivant 🙂