Les députés au Crazy Horse

 

Allez hop tous à poil.

Oui toi noble représentant de la patrie en danger tu vas nous faire le plaisir de t’effeuiller devant nous. Un striptease intégral on exige. On veut tout voir, tout savoir. Ton pognon, tes maisons, tes liaisons.

Combien de divisions tu moissonnes avec le fric de nos impôts.

La terreur n’est point française écrivait Rimbaud.

Elle le devient.

Le peuple gronde, le peuple macère dans sa colère de moins en moins rentrée, le peuple n’en peut plus de trimer alors que vous, vous autres, messieurs les intouchables, mesdames de la haute, les élus de tous bords, vous continuez à vous bâfrer sur notre dos de plus en plus courbé.

Vite que des têtes tombent.

Venez petits marquis de nos finances publiques nous révéler vos infâmes secrets.

Défroque-toi donc et laisse nous un peu contempler ce que tu nous caches entre tes cuisses ventrues.

Tes berlines, tes châteaux, tes ruisseaux de bronze, tes fleuves d’argent, tes océans d’or.

Laisse nous explorer tes caves sordides où tu entreposes tes meubles Louis XV, tes greniers éclatants où s’entassent tes ruisselants lingots, tes appartements par milliers où tu entasses tes cuillères en argent.

Le peuple a dit on veut savoir. Le président a répondu vous saurez.

Le peuple a dit, on veut tout savoir. Le président a rétorqué, vous saurez tout.

Le peuple a dit, on veut voir à quoi ressemble la rondelle de nos députés. Le président a ordonné, messieurs les députés, déculottez-vous sur le champ.

Lundi prochain, ce sera le grand nettoyage de printemps.

Rien ne doit nous échapper.

Où tu vis, comment tu vis, avec qui tu vis.

Ce que tu dépenses pour te chausser, à quoi tu roules, au diesel ou à l’essence; de tes passions dévorantes, de tes appétits insatiables, de tes appétences inavouables, tu ne dois rien nous cacher.

De tes possessions, de tes crédits, de tes dettes, on veut en connaître le parfum.

Nulle part où se cacher.

Te voilà pris au piège.

Trop longtemps tu as profité du système. Trop longtemps tu t’es cru au-dessus des lois. Trop longtemps tu as cru nous berner avec tes airs de vierge effarouchée jurant sur le seigneur tout puissant que tu ne fricotais pas avec les hommes alors que tu passais tes journées à leur reluire le chibre.

Il est temps de passer à la caisse.

Plus de demi-mesures. Plus de mesurettes tièdes servant seulement à nous endormir. Plus de fadasses annonces cherchant encore et toujours à nous embobiner.

Le peuple s’est réveillé.

Il est en marche.

Rien ne l’arrêtera.

Quand les peuples s’imaginent malheureux, ils ne sont jamais responsables de leurs infortunes. Jamais. Il leur faut toujours désigner un coupable. Avant-hier encore c’était le juif. Hier l’arabe. Aujourd’hui le politique.

Et quand l’exécutif, pour flatter les bas-instincts de la populace, obéit, comme un brave toutou docile, à ses injonctions et demande aux représentants de la nation d’ouvrir grand le Livre des Comptes, il devient complice de cette chasse aux sorcières qui commencant dans les palais d’hiver de la république s’achève un jour dans les ruines d’un camp de dévastation.

 

5 commentaires pour “Les députés au Crazy Horse”

  1. La démagogie est à la démocratie ce que la prostitution est à l’amour

  2. Asinus asinum fricat.

  3. voyons comment ça se passe chez nos voisins…
    http://www.ladepeche.fr/article/2013/04/11/1603370-declaration-de-patrimoine-quelle-transparence-en-europe.html

  4. Bon, il est temps que l’autre barge de Coréen du nord balance son ogive nucléaire sur Israël (Ah non c’est trop loin, disons l’opéra de Sidney ou le mont Fuji) pour que les mouches changent d’âne. je soupçonne d’ailleurs le gouvernement français d’y travailler d’arrache pied hjistoire de détourner les émotions versatiles et superficielles des foules sur des sujets plus fondamentaux.

  5. zut, je croyais qu’on allait avoir des morceaux de chair flétrie à notre vue

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