En Allemagne, durant la seconde guerre mondiale, il existait des juifs qui dénonçaient d’autres juifs afin de s’attirer les bonnes grâces de la gestapo.
En France, de nos jours, il existe des personnes qui sont prêtes à vendre leur corps pour s’afficher en une d’un hebdomadaire.
La comparaison s’arrête là : les juifs collabos agissaient de la sorte pour sauver leur peau, l’autre dont je tairai le nom pour ne pas souiller d’immondice mon clavier innocent, a entretenu une liaison pour explorer soi-disant les bas-fonds de la nature humaine.
Que cette personne ait trouvé bon d’écrire un pseudo roman sur ces frasques amoureuses ou autres turpitudes sexuelles ne m’effarouche guère. Qu’elle ait trouvé un éditeur assez racoleur pour la publier ne m’étonne pas non plus.
Mais qu’un grand hebdomadaire dit de gauche en vienne à publier ses bonnes feuilles et à mettre en une ses pseudo-révélations me donnent tout simplement envie de vomir.
Et ce n’est même pas là une quelconque métaphore.
On atteint là ni plus ni moins le comble de l’abjection.
Une abjection qui devient abomination quand le journal pour se préserver d’une accusation en peopolisation se pare de la qualité littéraire de l’ouvrage pour justifier l’inqualifiable.
Et ose même convoquer le fantôme de Kafka, s’en servant comme d’un cache-sexe, pour appuyer son argumentaire.
Certes il arrivait à Kafka d’utiliser des personnages animaliers pour illustrer toute la complexité de la condition humaine.
Mais bon sang se référer à la pureté merveilleuse de la prose et de l’esprit de l’écrivain pragois pour qualifier un roman qui déshonore même l’idée de roman relève à tout le moins de la supercherie et de la forfaiture intellectuelle.
C’est ainsi que fonctionne le monde des lettres : entre complicités odieuses et échanges de bon procédés.
Pour tout dire, c’est simplement dégueulasse.
Pourquoi effectivement pour l’éditeur ne pas être honnête et présenter son ouvrage comme un truc people racoleur.
Je pense qu’il aurait autant de clients car la France est en fait un pays de petits vieux qui s’espionnent entre eux à travers leurs rideaux et l’épicier littéraire aurait au moins le mérite de ne pas salir la mémoire de cet auteur exceptionnel de pureté et de sensibilité tant dans la fiction que dans ses reconstitutions historiques.
Globalement le Nouvel Obs, ces derniers temps, frise le caniveau. Il y a d’abord eu le titre “Oui, les OGM sont des poisons!”, raccoleur, généralisant, puis l’affaire du cholestérol soi-disant pas dangereux, et maintenant cela. Bref, tout pour raccoler le chaland, sans trop de travail journalistique derrière.
Hé : de l’art ou du cochon ?
M’est avis que le Nouvel Obs rame pour vendre, ces temps-ci… Ils feraient mieux de revoir leur maquette sinistre, et de se tourner vers des articles de fond originaux (jamais vu autant de couvertures immondes et sans classe alors qu’on est, soi disant, dans la “civilisation de l’image” – on devrait préciser: “de l’image bas de gamme”). Ce type de journaux, comme les quotidiens, ne sont plus que des cages à perruches depuis 20 ans. Ça piapiate, ça renifle les culottes des people, et ça répète bêtement les affirmations des pouvoirs en place
J’achète plus, moi. Marre.
(Quant à Marcella Truc, on peut dire qu’elle se fait payer pour ses services, en fait. C’est moins évident quand on fait un “livre” que quand on palpe direct l’oseille, juste, mais dix contre un que ça rapporte plus.)
Entièrement d’accord avec vous, camarade.Ce qui est drôle c’est qu’au tout début de l’affaire, lorsque DSK goûtait les plaisirs raffinés des prisons New Yorkaises, LIbé en avait fait un “Héros Camusien”. Le prétexte “littéraire” chez ses gens (LIbé, Nouvel Obs, Stock) est devenu l’argument suprème et incontestable. Brasser la merde, oui, mais dans un souci d’étude, et de création. Que voulez répondre à ces gens, qui sont à la fois avocats et arbitres des modes au travers de leurs journaux censés représenter la culture et les intellectuels? ? Pendant ce temps, d’autres se cassent le c.. à essayer de produire. Et oui. Au moins, vous, vous êtes au Canada, veinard, va.
@ Sophie : la crise n’épargne pas la presse, et ça n’est pas en traitant intelligemment des sujets sérieux que l’on vend du papier. Ca ne l’était pas vrai hier, ça ne l’est pas plus aujourd’hui et ça le sera encore moins demain ! Mais on a quand même en France (un peu) de marge par rapport à la presse anglo-saxonne il me semble… Sinon, bah évidemment que cette histoire est une histoire de pognon, le Nouvel Obs a eu une exclue avec Iacub et veut en profiter, rien de bien méchant.
Ah, je n’avais pas vu la couverture du torchon : ‘Marcela Yacub, “écrivain”. Voilà , tout est dit. Le prétexte littéraire permet de treuiller bien vite le “produit” au dessus du caniveau. Ce ne peut être abject, puisque c’est culturel, et qu’il n’y a rien de tabou dans la culture.
l’ignominie va bientôt être cotée en bourse (oups…je voulais être sérieuse)
Sophie et Closde, vous vivez dans quel monde ? Vous trouvez vraiment dégueulasse cette histoire avec Iacub ? Je veux dire : sans rire ? Segalo je commence à le connaître et j’ai bien cru à sa sincérité pendant trois ou quatre seconde…
Si vous cherchez du bien dégueu, allez donc fouiner dans les faits divers où on trouve plein de Joseph Fritzl en pleine action (mais sans l’abri atomique), dans l’actu internationale aussi il y a pas mal de choses rigolotes (en Érythrée par exemple, que je recommande aux amateurs de plastique fondu). Un petit conseil, Closde : ne jouez pas en bourse.
sans rire, qu’elle se soit servi de lui pour écrire un bouquin, je trouve vraiment dèg, comme je trouve encore pire tous les petits salopards qui filment des viols ou des bastons. Son bouquin a sûrement un intéret : littéraire pas sûr, elle a piquée l’idée à Darieussec qui est soit dit en passant indigeste au possible ; mais psychiatrique sûrement, pas pour celui qui y est décrit, (c’est déjà fait) mais pour celle qui l’a écrit.
@ closde : jolie pirouette ! Un intérêt psy pour Iacub ? Lequel ? Le narcissisme ? Passionnant ! Tout le monde est narcissique… Sauf peut-être en Papouasie ou au Kamtchatka… Ah, et aussi la Patagonie. Je vous avez dit qu’on reparlerait de la Patagonie… Non ? Bref.
@√ince : mais parlez m’en ! Je ne connais pas, et ça nous fera sortir de la fange.
@ closde : je trouve la Patagonie très jolie, en tout cas sur google images. Voilà, ah et sinon je recommande l’Inde que je n’ai jamais visitée non plus (même si j’ai déjà parlé à un indou qui vendait des bananes et des kiwis dans le métro), mais apparemment il vaut mieux y aller sans ses enfants si on en a (au cas où on les perd en chemin, quoi).
@√ince :))))
Libé qui a des vraies burnes de cheval ose montrer la Truie philosophe à la une, avec un titre qui traduit toute la culture du canard. “Liaisons dangereuses”. Waou ! 24h après Kafka, Libé riposte avec Laclos ! Demain Shakespeare, Goethe, Flaubert ?
Quand je pense à Christine Angot, effondrée, seule sur le tabouret de sa cuisine, le regard hagard, les cheveux en désordre, oubliée de tous, et qui se ronge : Pourquoi n’y-ai-je pas pensé la première ? Moi j’aurais pu en faire un vrai bouquin ! Kleenex please, je suis bouleversé.
Bien vu Massilian!
@ VInce : mais bien sûr qu’il y a pire ici et ailleurs (y’a toujours pire, avec les humains), et alors ? Le pire n’empêche pas la médiocratie actuelle de nous infliger, en plus des turpitudes barbares du monde, les turpitudes des nantis chics et chocs.
Sinon, si, il y a eu un temps où les canards traitaient les problèmes de fond, et où on les lisait. Ça n’arrangeait peut-être pas les choses (quoi que…), mais ça avait le mérite de nous faire décoller un peu de la merde-réalité dans laquelle on s’enfonce désormais sans palmes et sans oxygène.
Alors oui, c’est pas immonde au sens où vous l’entendez, mais c’est dégueu quand même.
Immonde monde + people dégueu = BOUARK ptoooooui !
Sophie vous avez bien raison. Tout ceci me donne la nausée.
Il me fait de ces plans “schtroumpf à lunettes”, de temps en temps, ce Vince…
Pff ! N’importe quoi ! 🙂
🙂
Nan.
Laurent vous êtes nominé pour le godwin d’or 🙂
Sagalo nous refait le coup à chaque fois que ça parle de DSK, vous allez voir qu’à la prochaine histoire de cul il va nous sortir Einstein…
Hanna Saga a cité Goethe c’est pas rien! 🙂 Quant à cette histoire de kafar il faut être patient, si on se précipite on les écrase, un de perdu dix de retrouvés…
Quand je pense que si on tente l’anagramme de Marcella Iacub, on tombe sur “Blêmira caca lu”… (c’est du Nostradamus, presque.)
Dire que l’an dernier Charles Edouard Nabe a écrit “L’enculé” , un objet littéraire, qu’il a du éditer et distribuer lui-même, et que la presse des bobos bien pensant des Libé et consorts a soigneusement omis de commenter. Il y a donc objet littéraire et objet littéraire, merde et merde. Mais Sagalo a tout dit dans la dernière ligne de son billet.
@massilian : l’écriture de Ch. Angot a dû lui servir de thérapie, la toute nouvelle star devra en faire une après, la descente va être vertigineuse et l’atterrissage brutal.
Tiens, je vais vous faire un Quatrain nostradamusien pile-poil :
“Quand le vieux pape s’en ira,
Les princes seront mis à nu,
Les courtisans vendront leur cul,
Et leurs chevaux on mangera.”
Je ne vois pas trop pourquoi le livre de Iacub surprend les belles âmes de ce blog. Iacub est avant tout une femme libérale qui vit comme telle, c’est à dire en recherchant le profit, qu’il soit sexuel ou simplement financier. Iacub est totalement en phase avec notre époque, c’est un livre décadent d’une époque décadente.
et bien moi j’associe de la magnificence à la décadence, mais pas la recherche du profit….
excellent, a cause de cette pouf
DSk va plus oser se taper une gonzesse
il va finir onaniste professionnel
comme l’aubergiste de ce blog.
On n’est pas surpris, Vince. On est juste de plus en plus effondrés. (La décadence s’accompagne aussi d’effondrements.)
Je n’aime pas votre introduction.
Elle ne respecte pas les morts ni
Vos morts ni les liens
Qui n’a pas vécu en barbarie
Ne peut juger.
De surcroît rapprocher la thématique
De la Shoah de cette affaire est déplacé .
Ne dites pas n’importe quoi! Vous êtes sur un blog. Le texte de présentation s’applique à tout mes billets, pas à celui-ci en particulier.