C’est une évidence : on ne se branle plus comme avant. L’art masturbatoire, pratique autrefois hautement raffinée qui exigeait et réclamait des trésors d’imagination et d’élaboration, est devenue depuis l’essor d’internet et de son libre accès à une quantité faramineuse de sites pornos, un exercice routinier ayant perdu tout son pouvoir de suggestion et de fantasmagorie.
Finis les scénarios qui n’en finissaient plus de finir avec leur succession de séances où dans la brume vaporeuse d’un fantasme incandescent, l’esprit voguait sur une mer d’éternité et chavirait dans des océans luxuriants de paradis perdus.
Disparues ces évocations d’étreintes impossibles avec des créatures, mi- femmes mi-déesses, qui se laissaient désirer avant de se laisser gagner par la griserie d’une situation délicieusement équivoque où tour à tour cajoleuses, évanescentes, prudes, provocatrices, elles mettaient le feu à notre imaginaire pour mieux nous rendre fou de désir et parachever en une extase éclatante, cette lubrique conversation entamée avec nous-mêmes.
Terminés ces effeuillages de magazines de charme ravis à nos pères où sur du papier glacé glissaient, toute en retenue, des femmes en ombrelle se languissant d’ennui sur une balançoire, nous laissant entrevoir, juste entrevoir, la possibilité d’une vie à venir qui scintillerait de l’éclat d’un érotisme feutré et brûlant où se murmurerait la félicité d’ineffables plaisirs.
Désormais quelques clics suffisent pour que surgissent sur nos écrans une ribambelle de scènes qui ne souffrent d’aucune équivoque : ca suce à tout va, ça sodomise à la chaine, ça ahane de partout, les corps n’ont même pas le temps de s’apprivoiser que le foutre jaillit à grandes pompes et le nôtre suit le même chemin sans même avoir été sollicité plus que de mesure.
C’est la décadence occidentale à son sommet.
Se branler vite et bien pour pouvoir passer à autre chose. Sans effort. Sans s’encombrer de fioritures ou de détails superflus. Efficace. Sans que le cerveau n’ait le droit au chapitre. Sans intermédiaire. Directement de l’écran à la queue. Avec désormais le clavier comme victime collatérale.
C’est une évidence : nos cerveaux rapetissent. Et nos queues ne grandissent pas pour autant.
Ce doit être tout de même assez effroyable pour les jeunes générations de débarquer dans la sexualité par le seul tropisme de la pornographie. De fracasser les portes de l’adolescence pour rentrer de plain-pied dans un monde sordide où la femme n’est plus considérée que comme un vulgaire réceptacle de membres extravagants dans leur longueur et l’homme comme une infatigable machine toujours prompte à pourfendre le cul de demoiselles même pas innocentes.
Fantasme-t-on encore de nos jours sur son professeur de grec ancien qui sous prétexte de vérifier l’exactitude de nos déclinaisons latines en profiterait pour nous initier aux sortilèges de l’amour sous toutes ses coutures ?
Prend-on encore le temps de mentalement la voir se dévêtir sous nos yeux ébaubis, enlever un par un ses dessous qu’elle laisse tomber savoureusement à ses pieds tout en nous fixant d’un regard de braise qui ne souffre d’aucune incertitude quant à ses intentions futures ?
Et les jeunes filles en fleur quand pour la première fois elles découvrent la turgescence d’un membre tremblant d’émotion, en le comparant avec celui d’un acteur vu sous toutes ses coutures dans un porno quelconque, pianotent-elles d’impatience en se demandant quand le jour se lève pour de bon ?
La pornographie signe définitivement la mort du romantisme qui n’en pouvait plus déjà depuis bien longtemps.
Et annonce la venue de temps nouveaux où se branler demandera autant d’effort que de lire un roman sous sa forme abrégée.
@ Laurent : Vous avez reçu le catalogue de La Redoute ???
La branlette c’est un peu comme la mode, ça va, ça vient…
oui mais voilà, ça permet de passer à autre chose..je suis certain que les individus aux cerveaux reptiliens particulierement developpés, se retrouvent grâce à ce système, plus libres d’orienter leur chasse sur d’autres objets..on finira peut-être, enfin par accorder le juste intérêt aux choses de la chair et développer quelques zones cérébrales pour ingérer la multitude internesque (dont vos articles cher laurent) ;Mallarmé aurait été content à notre époque
A propos de branlette, je viens de découvrir le plan Peillon pour réformer l’éducation. Apparemment, tout le monde est d’accord pour dire que ça sera mieux avec des ordinateurs et des écrans plats. Je veux dire : les gens croient vraiment que c’est une bonne idée ou ils sont juste un peu cons ?
En tout cas, le père Sagalo a choisi le billet dont le thème correspond exactement au temps qu’il fait aujourd’hui.
un LUI à 8 francs!! celui de votre année de naissance?
mon cher Laurent
Aurais tu l’amabilité de préciser à tes lecteurs, toujours curieux, ta situation maritale
– Partages tu ton espace avec un gros chat angora, ou accueilles tu sous ton toit une délicieuse Canadienne (à moins que ce ne soit l’inverse, et que ce soit toi qui habite sous sa tente ? petit malin)
– Es tu parti vivre ton homosexualité à l’écart sur la côte ouest ?
– As-tu épousé la sépharade des rêves de ta mère…( (une Soussienne bien évidemment))
– Vis tu désespérément seul comme le laisse suggérer cet article d’hyper spécialiste de l’onanisme
merci de combler mes lacunes de biographe indésirable, un peu trop spécialisé sur la période 1975-1985
((période déjà vierge de tout contact féminin))
lolo,
je m’impatiente d’une réponse…………………………………
dans ton avant propos tu écris
” je n’aurai cesse de vous provoquer et de vous titiller afin que vous vous sentiez offusqué au point d’aller pondre un commentaire rageur et furieux auquel je prendrais un malin plaisir à répondre. Toujours”
les foromeurs n’ont ils pas eux aussi le droit de se conduire en “poil à gratter”, de te titiller, de te provoquer, et d’obtenir un commentaire informatif….une sorte de réponse personnalisée…
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(surtout lorsqu’il s’agit de ton unique biographe autoproclamé)
(note toutefois qu’en terme de biographie, pour l’instant je n’ai que quelques idées de titres…d’où ma quête d’informations)
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C’est une tuerie, ce blog !
Franchement, quand on voit tous ces tarés devenir des psychopathes à force de jouer à des jeux vidéos, je me dis que les américains ont quand même de la chance d’avoir le droit de défendre leur propre vie et celle de leur famille autrement qu’avec leurs poings. Une grande leçon de liberté d’un grand pays dont la France ferait mieux de s’inspirer.
Attention gubisch, ou Sagalo va se mettre en pétard !
Le seul truc qui empêchait de tout montrer jadis, c’était la religion – et, accessoirement, Madame de Gaulle. Sans interdits, plus de fantasmes. (C’est pas marrant, le collectif qui a tout le temps besoin qu’on lui dise quoi faire (et quoi ne pas faire), et qui sans ça fait n’importe quoi, finalement.)
Quand on sait que les USA se sont construits à partir d’un génocide perpétré par des soiffards d’irlandais en quête d’aventures, il peut paraître presque surprenant qu’il n’y ait pas plus de massacres, non ? Vous savez ce qu’on dit : les chiens ne font pas des chats…
@ Sophie : Ce n’est pas vous qui dézinguez des dragons à tout va pour te détendre ???
@ Gubisch : désolé c’est shabbat!
@ Bernard : Yep. Chacun son truc. 😀
@Vince “la branlette, c’est comme la mode ca va, ca vient…” Merci
@Laurent Bravo
@Monde entier http://www.youtube.com/watch?v=iZK9GRBXqUI une chanson sur le sujet
faute de réponse satisfaisante de ta part, le titre sera probablement:
” le lutin de la rue du lunain”
et pour les éléments biographiques lacunaires…., j’inventerais…., tant pis…
(une période avec le chat angora, une période sous la canadienne, une expérience avec un bûcheron de l’alberta allergique aux poils de chat, un blind date plein de promesses à Sarcelles, puis un retour à la case “play-boy” et la réintégration du chat)
Je crois que vous vous êtes fait un nouveau copain, Sagalo (une femme délaissée ? un écrivain incompris ?).
@ Vince : Le père Noël est passé à Nancy cet aprem’, qu’ils sont prodigues ces Girondins, ils partagent avec tout le monde. Pour Saga, je crois que nous avons à faire avec un espèce de maître chanteur, mais on s’en fout.
@ Laurent : Comment faites vous pour attirer tous ces trolls ? Sans blague, je suis jaloux, à force.
N’insultez pas mes lecteurs cher Bernard!
@ Bernard : vous avez raison, et je crois que la générosité de Bordeaux nous coûtera le titre de champions. Mais je crois aussi que les girondins sont quelque part des aristocrates du football français, bien au delà des vulgaires considérations comptables qui corrompt les autres clubs occupés à se chamailler comme des femmes hystériques pour un point ou deux…
Les Girondins jouent avant tout pour faire plaisir au public, lui donner du rêve, enfin pour qu’il éprouve cette sensation douce et étrange que l’on ne rencontre que lorsque notre esprit est face à face avec le divin et la magie…
@ Vince : Ce n’est pas exactement ce que j’aurais dit en regardant la seconde mi temps de Nancy Bordeaux
pas mieux pour sainté…..
zont voulu faire plaisir à Laurent surement…..
à Vince et Bernard
je suis un peu déçu, vous êtes habituellement très spirituels, et là vous manquez totalement de perspicacité.
vous devriez vous douter que laurent à cotoyé beaucoup de monde à la maternelle, en primaire, puis au collège, au lycée, à la fac…et que nombre d’entre eux consultent Slate, et accessoirement ce blog…
je fais évidemment partie du nombre, d’où le “tutoiement”,et mes connaissances “biographiques” relatives à son enfance, en revanche, je sais peu de choses du quadragénaire qu’il est devenu d’où mes indiscrétions “tu t’es marié?, t’as trois gamins? t’as réussi tu fais médecin?…on s’était dit rdv dans….
chacun de mes post recèle une vérité , très claire pour Laurent, apparemment moins pour ses lecteurs(ce n’est pas grave)..
un exemple parmi d’autres
“le lutin de la rue du Lunain” vous apprend que , petit,
, laurent était principalement: petit, tout petit.
mais également, espiègle et souriant d’où le terme lutin,
et dans quelle rue du 14ème arrondissement de Paris vivait t’il?
(bravo si vous avez répondu, rue du Lunain)
à bientôt
@ Gubisch : En fait, on avait compris, mais on s’ en branle.
@ Saga : Bon c’ est pas mal comme post, sauf que ça ne s’ applique pas vraiment à la branlette votre truc : la pornoïsation des gamins ça doit surtout les perturber dans la pratique sexuelle en couple. A la limite, la pignole s’ est toujours bien accomodée de la consommation d’ images, certes moins extrêmes ( mais beaucoup plus poilues)
C’ est ça le drame du porno moderne en fait, pas tellement la hideur( ca se dit hideur ?) des images, mais plutot cette représentation post-moderne supposée et quasi robotique du corps féminin : seins refaits, tatouages, piercings et épilation totale
Moi, personnellement, ça me fait pas bander.
Mais montrez moi deux ou trois dessins centerfold d’ Aslan….
Le porno a tué le romantisme? Mais qu’en savez vous? Vous avez fait une étude sociologique? Vous avez un ado à la maison? C’était mieux avant? Personnellement quand j’ai commencé à m’attaquer au sujet vers 1990 un ami piquait les K7 de cul de son oncle vieux garçon qui les cachait dans des jaquettes du type Rambo ou Le flic de beverly hills. Première K7 vu : un film zoophile avec des anguilles des cochons et des poules… Pourtant mon romantisme se porte bien je vous remercie.
@ Nico : vous pouvez me le passer ? Me dit rien celui-là.
Elles sont épilées ou pas ?
@Vininie Cette réplique (1:22pm) m’a fait mourir de rire. Mais comment se fait-il que je sois le seul à t’en remercier ? On ne peux pas apprécier une bonne répartie sur ce foutu blog ?
@Gubish : Il a un peu, beaucoup raison Vinnie. On s’en tape non ?
@ Vinnie Jones et Sagalo : je retiens de toute cette histoire que seuls Bernard et moi-même sommes spirituels. D’où votre amertume et votre jalousie qui ne tromperont personne. Je n’ai pas raison, Bernard ?
@ Gubish : ne faites donc pas attention aux esprits provinciaux qui vous accueillent ici avec mépris. Je sens en vous une grande clairvoyance doublée d’une vivacité indéniable. Hier encore, à la terrasse d’un café, je disais à Bernard : “Ce Gubish me semble doté d’une intelligence vraiment hors du commun…” Ce à quoi mon interlocuteur répondit par le silence, ce qui chez lui signifie toujours une confirmation profonde. Gubish, cher Gubish, n’ayez jamais peur ni de la vie, ni de la mort, et n’hésitez jamais à laisser s’exprimer tout le talent qui vous caractérise tant.
Je crois que vous êtes quelqu’un de bien, et sachez que je me trompe rarement sur ce genre de choses.
contemplatif et impuissant = billet de vieux branleur