C’est le genre de nouvelles qui vous font vaciller et vous amènent à reconsidérer les fondements même de votre identité. Voilà qu’un beau jour en lisant l’entretien d’une personne pour qui jusqu’ici vous aviez autant de sympathie que pour le berger allemand de votre concierge branchée en permanence sur Radio Courtoisie, vous vous surprenez à être d’accord avec elle.
C’est que vous aussi, le port de la Kippa vous insupporte au plus haut point. Le voile vous vous en fichez mais la Kippa, bon sang, à chaque fois que vous voyez un de vos coreligionnaires en arborer une comme l’étendard de sa descendance hébraïque, vous n’avez qu’une envie, l’envoyer valdinguer dans le caniveau.
Non pas que vous soyez un mauvais juif. Bien au contraire. Vous plaignez ceux qui ne le sont pas et dont vous supputez que l’existence doit être bien fade et dégoulinante d’ennui. Vous exaltez à toutes occasions le génie juif ; secrètement, vous pensez même que vous n’avez pas été choisi pour être le peuple élu par hasard.
Et que même si vous entretenez avec l’autre empoté qui siège là-haut dans ses célestes appartements, que personne n’a jamais pu visiter, une relation des plus conflictuelles, que vous êtes divorcé de lui, fâché contre lui, vous continuez néanmoins à vous entretenir avec lui. Vous avez rompu depuis belle lurette vos relations diplomatiques avec ses rabins qui lui servent de larbins mais vous continuez, par des canaux transversaux, à vous enquérir de sa santé mentale qui ne cesse de décliner.
Vous êtes un de ces juifs de la diaspora.
Vous entretenez avec Israël des rapports contrastés et violents mais toujours empreints d’une indéfectible tendresse. Vous vivez pleinement votre judaïsme forcément compliqué sans ressentir le besoin de fréquenter des synagogues que vous fuyez comme la peste. Au fond, vous êtes un petit con areligieux, totalement agnostique, nullement athée qui tout en se méfiant du sacré laisse son coeur ouvert à l’enseignement de la bible.
Bref vous êtes juif.
Et pourtant, quand dans le bus ou dans la rue, vous croisez un autre de ces juifs coiffé d’une Kippa, vous éprouvez comme une gêne. Non pas que vous le réprouviez dans sa foi. Après tout, dans cette vallée de larmes, chacun se débrouille comme il peut. Mais vous vous dites que vous vivez en République où la religion ne peut s’envisager que dans un rapport intime avec un être supérieur et qu’elle ne doit jamais déborder du cadre strictement familial.
Qu’il n’y a nul besoin de se trimbaler avec une coiffe sur le crâne pour assumer sa différence. Vous savez bien que vous n’êtes pas comme les autres, que vous le serez jamais, mais ceci ne regarde que vous. Que vous n’avez pas besoin de vous donner en spectacle aux yeux de goys qui n’attendent que cela pour mieux pour stigmatiser et vous juger comme non compatible avec les valeurs sacrées d’une République forgée à l’ombre d’un christianisme omniprésent.
Mais ce n’est pas tout.
Non, ce qui profondément vous agace, c’est que ces gens que vous respectez malgré tout, ont désormais tout le loisir de vivre leur foi sans embêter personne. Qu’il existe maintenant un pays où ils pourraient se trimbaler avec leurs tefillins, leur kippas, leur talliths sans que personne n’y trouve à redire.
Que cette terre promise, tant attendue, tant désirée, tant voulue, se trouve là, tout juste de l’autre côté de la méditerranée. Qu’elle les réclame. Qu’elle a besoin d’eux. Que vous avez assez souffert d’être un peuple d’apatrides pour rechigner maintenant à vous installer dans ce pays de lait et de miel.
Vous pensez – même si vous pouvez vous tromper – que le juif croyant et assumant sa foi par ce port manifeste de la kippa, s’il veut vivre en conformité avec ses convictions, a le devoir impérieux de rejoindre ce pays où reposent les tombeaux des patriarches sanctifiés. Que ce doit être là-bas que leur destin s’inscrit.
Et que s’ils ne goûtent que modérement à l’agitation confuse de la societé israélienne au point de préferer continuer à vivre dans un pays où, malgré les apparences, ils seront toujours considérés comme étrangers, alors il leur faut vivre avec une discrétion et une retenue extrême.
Et tout en écrivant ces inepties, vous vous dites que mercredi c’est Kippour et vous vous demandez, comme chaque année, où vous avez bien pu fourrer votre foutue kippa pour aller plastronner à la synagogue !
Quoi ? Je fais ce que je veux.
Sauve kippa !
bon, d’accord…
De tout coeur avec vous !
Claudine
Petite, je me demandais comment tenaient les kippas par jours de grand vent. Mais je me demandais aussi pourquoi les cathos se baladaient avec un instrument de torture accroché au cou, et pourquoi les musulmans aimaient tellement les draps et les serviettes à carreaux (qui ne tiennent pas super bien non plus sur la tête en cas de tempête).
Les humains sont zinzins.
Un peu comme Sophie, je me suis demandé comment on faisait tenir la Kippa sur la tête d’un chauve, genre le monsieur Propre des détergents. Y a t”il un truc ? Sont ce des Kippas spéciales ? Auto collantes ? Un chapeau de gondolier, il y a une ficelle, mais là… J’avoue qu’aujourd’hui j’ose enfin poser la question. Bref, ça tient comment, ce truc ?
Mais, c’ est Bernard qui est la !!!! Saga: intervenez, quand même….
la dream team est reconstituée !
Bon, alors, le mystère de la Kippa ????
Suffit de la prendre plus large afin qu’elle repose bien sur le crane comme une casquette. Sinon mettre des velcros ou des ventouses auto-adhésives
kippour or not ?
“mettre des velcros ou des ventouses auto-adhésives”
avec du scotch double face comme pour fixer les robes décolletées jusqu’au nombril mais en nettement moins sexy
Honni soit qui pas y pense …
………………………
Ah ! Non ! C’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… oh ! D*** ! … bien des choses en somme…
En variant le ton, —par exemple, tenez :
Agressif : « moi, monsieur, si j’avais un tel crâne,
Il faudrait sur le champ que je me l’amputasse ! »
Amical : « mais il doit tremper dans votre tasse :
Pour boire, attention à la brisure des vases ! »
Descriptif : « c’est un roc ! … c’est un pic… c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? … c’est une sinai ! »
Curieux : « de quoi sert cette oblongue capsule ?
D’écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »
Gracieux : « aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »
Truculent : « ça, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du chapeau
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Prévenant : « gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »
Tendre : « faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »
Pédant : « l’animal seul, monsieur, qu’Aristophane
Appelle hippocampelephantocamélos
Dut avoir sous le tarbouche tant de chair sur tant d’os ! »
Cavalier : « quoi, l’ami, ce turlututu est à la mode ?
Pour rendre son chapeau c’est vraiment très commode ! »
Emphatique : « aucun vent ne peut, chef magistral,
T’enrhumer tout entier, excepté le hamsin ! »
Dramatique : « c’est la Mer Noire quand il daigne ! »
Admiratif : « pour un pare-fureur, quelle enseigne ! »
Lyrique : « est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »
Naïf : « ce monument, quand le visite-t-on ? »
Respectueux : « souffrez, monsieur, qu’on vous salue,
C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue ! »
Campagnard : « hé, ardé ! C’est-y un bérêt-chic ? Nanain !
C’est queuqu’navet géant ou ben queuqu’melon nain ! »
Militaire : « pointez contre cavalerie du pharaon ! »
Pratique : « voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »
Enfin parodiant Pyrame en un sanglot :
« Le voilà donc ce fez qui des traits de son maître
A détruit l’harmonie ! Il en rugit, le traître ! »
—Voilà ce qu’à peu près, Marine, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit :
Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n’avez que les deux qui forment le mot : fn !
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles lucarnes,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n’en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d’une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.
Syrah Nodeberger AC
(AC désigne en math l’axiome du choix !!!!!!)
@ L’envers du paradis : Impressionant!!!
@ Elephant : c’est qui Mettalica ? Un groupe de rap ?
les religieux catholiques portent la même chose ça s’appelle une calotte. et quand ils l’enlèvent, ils se décalottent ?
METALLICA. le reste de l’article n’a pa d’importance. Rien d’autre d’ailleurs
Oui mais alors la ventouse, ça fait “POP !” quand on enlève la kippa… C’est pas cool si on ne veut pas se faire trop remarquer… 🙂
Hannah : les décolletés plongeants sont directement scotchés sur la peau ? (Je découvre plein de trucs, hahaha !)
Vive le décallotage, sinon. 😀
(Quoi ? …Moi, j’ai rien dit, c’est Hannah, hein.)
Inepties doublées de billevesées, c’est à la mode. C’est dommage je trouvais que vos papiers étaient pas mal ces derniers temps, mais quand vous vous mettez à débiter vos sornettes c’est effrayant de fatuité.
@ Sophie : voila, c’ est malin, vous avez fait repartir Bernard..:-)
@ Saga : et un motard, comment fait-il avec la kippa et le casque intégral ?
@laurent. Pas loin, mais vous devriez moins vous documenter, ça serait presque du travail journalistique là. Ils sont suisses et font de la fusion, je vous laisse écouter
http://www.youtube.com/watch?v=Sc7DMbyn334
j’aime bcp le modèle disney…
Sophie, dsl d’avance j’ai pire :)… la forme me fait penser aux protège nénés pour allaitement
Hannah : mais c’est vrai que la kippa pourrait ressembler à une sorte de bonnet C ou D, oui. 😀
(Bon, là, on va nous engueuler et nous casser un truc sur la tête, normalement.)
Je vous laisse la responsabilité de vos propos, Laurent, comme dirait l’autre, ça se discute. Attention, toutefois, de ne pas devenir un idiot utile, Marine en raffole.
à ce propos, bien trouvé et drôle, entendu ces jours ci :
“copé-collé” (les thématiques de Marine bien sûr)