D’emblée le combat est inégal. Entre des surfeurs dont l’univers mental se résume à l’apparition d’une nouvelle vague et le requin, monstre d’intelligence et de ruse, le destin choisira toujours ce dernier pour faire triompher les forces de l’esprit sur la vanité des riverains des mers.
N’empêche ces derniers, remontés comme des coucous à l’heure du changement d’heure, sont bien décidés à ramener les requins dans le droit chemin. Pour des raisons qui leur sont propres, ils refusent obstinément de servir d’apéritif à ces infâmes carnassiers des océans, fantasme de toutes nos peurs marines, qui, quand l’ennui les gagne, s’amourachent des maigrelettes gambettes des surfeurs en goguette dont ils emportent le souvenir au large en traçant des sillons de sang qui épouvantent les plaisanciers pendant des décennies encore.
Pourtant, la vie de requin n’est pas des plus reposantes.
Alors qu’ils paressent tranquillement dans des eaux endormies en contant fleurette à des baleines impavides en se remémorant le bon vieux temps où l’homme n’était encore qu’un vague projet à l’étude, ils sont constamment dérangés dans leur sieste dominicale par le clapotement incessant de planches à repasser qui colonisent les rivages de mers ensoleillées.
Il faut s’imaginer le vacarme de ces planches se fracassant sur la surface de l’eau et dont le bruit assourdissant, effrayant, redondant, se répercute, en s’amplifiant, dans les profondeurs nautiques. A force, le requin qui lui n’a jamais emmerdé personne devient fou et finit par péter un aileron.
Exactement à l’image du propriétaire de l’appartement 3C lorsque son voisin du dessus ramène une bibliothèque à monter de chez Ikea et entreprend de la construire en milieu d’après-midi. Et sur laquelle il continue à tambouriner longtemps après que le soleil se soit couché, bientôt imité par tout l’immeuble qui, en signe de solidarité avec ce voisin aux abois, entonne l’internationale à coups de marteaux invasifs et de scies sauteuses.
La fin ne peut-être que tragique. C’est soit le suicide au valium soit la sortie par le haut sous la forme d’un coup de sonnette au voisin suivi d’un lancer sans préavis de la marmite en fonte de belle-maman direct dans la poire de l’inconnu de l’appartement 4D.
Qu’on se le dise. Les sympathiques surfeurs qui à longueur d’année cultivent leurs bronzages sur leurs tapis volants en enchaînant des sauts de cabri surpris à l’heure de la tonte sont les seuls responsables des malheurs qui leur arrivent.
C’est un fait : le surfeur a les idées courtes.
Au lieu de se contenter d’admirer et de respecter ces vieux et nobles océans en restant bien tranquillement affalé sur les plages ensablées à mater le bikini de la femme de son meilleur ami, le surfeur, insatisfait de naissance, las de relire les derniers potins du magazine people piqué à la cousine de sa femme, ne s’en laisse pas conter et se décide à jouer l’équilibriste sur les crêtes des vagues indomptées.
Le tout dans une posture des plus ridicules où l’arrière-train pointé vers la ligne de flottaison, le torse à l’horizontale, les bras suspendus, il se prend à rêver à courir sur l’eau avant de voler en éclats et de valdinguer dans l’immensité du ciel azuré.
Le requin lui n’a pas ce genre de distraction. Les agences de voyages pour requins fatigués qui proposent des destinations exotiques afin de se décontracter les mâchoires sont encore rares. Pour survivre, les requins sont obligés de nager, nager encore, nager toujours, sans jamais s’accorder une pause, pour finir par tomber sur un phoque égaré en haute mer qu’il dégustera en l’assaisonnant d’un saumâtre jus de crevettes aux calamars farcis.
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Les surfeurs qui transforment l’océan en cimetière marin n’ont que ce qu’ils méritent. Ce sont des suicidaires récidivistes. Des pleurnichards pleutres. Des perturbateurs aquatiques. Je ne pleurerais pas leurs morts prochaines. Ce serait comme de s’attendrir sur le sort d’un chat qui s’amuserait à venir gratter le cul d’un ours en pleine cueillette de myrtilles sauvages.
Ou sur celui d’une gazelle qui s’amuserait à venir brouter les testicules d’un lion affairé à recoiffer sa crinière.
Dans ces cas-là, l’affaire ne peut que mal se passer.
Il faut laisser le requin à son antique solitude.
il est amusant que les chinois avec la vapeur actionnaient des marionettes, nous en europe on en a fait une révolution industrielle.
dans le même registre les indiens “pré-colombiens” utilisaient la roue pour faire… des jouets.
notez bien ceci.
zavez bien raison Laurent, faut leur lâcher la grappe aux requins, pis ils sont chez eux que diable!!
“Ou sur celui d’une gazelle qui s’amuserait à venir brouter les testicules d’un lion affairé à recoiffer sa crinière.” 🙂
le cri du surfeur pendant la sieste tropicale, ça doit être bien dérangeant…
Faire comprendre à un surfeur que “la nature, c’est pas fun”, me paraît une tâche herculéenne.
(Sinon, malgré quelques guibolles croquées, la balance de la cruauté penche encore un maximum du côté humain : suffit de compter le nombre de requins pêchés puis jetés à l’eau après qu’on leur ait coupé à vif l’aileron destiné aux assiettes de ceux qui mangent véritablement le monde.)
on tue 70 millions de requins chaque année….ça calme…
d’autant que les requins ont, semble t’il, des “horaires de promenade”, les surfeurs qui ont la même couleur que les labradors mais des neurones en moins, préfèrent se faire bouffer plutôt que d’aller affronter les “spots” lorsqu’il y a moins de risque.
j’ai lu quelque part, il y a quelques années, qu’ils se faisaient attaquer car les requins prenaient leur planche (aileron sous l’eau) pour un requin agonisant.
Sinon comme solution : la combinaison en kevlar de batman ?
et les surfeurs juifs ?
note : l’indicatif suit la locution “après que” pas le subjonctif.
“il continue à tambouriner longtemps après que le soleil se soit couché” . ridicule.
au travail le chroniqueur.
@ Jourdan : il n’y a pas de surfeur juif, puisque, comme démontré dans un article précédent par Laurent Sagalovitsch, les mamans juives n’autorisent pas leurs enfants à faire du sport, ils risqueraient d’attraper une pneumonie en allant dans l’eau, il faudrait suivre !
Excellent billet Laurent!
J’aime vous lire, et j’adore voir les réactions que vous provoquez chez les coincés du fion beaucoup trop sérieux!
Pour ceux qui suivent un peu ce débat sur les surfeurs, je vous invite à lire cette excellent article :
http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/a-la-reunion-depuis-deux-ans-les-120880
jourdan : un fils caché de Bernard Pivot?
en fait il n’a jamais de commentaire intéressant ce Monsieur, pourquoi s’obstine t’il à venir sur ce blog?
masochiste refoulé?
Bon, ben je trouvais les coms un peu mous, et en remontant l’ historique j’ ai vu ceux du précédent post, sur les JO, et j’ ai compris : Le surf c’ est pour faire un peu retomber la pression.
Mais j’ ai quand meme bien ri: En fait, les plus marrants sont ceux qui pètent vraiment les boulons en découvrant la bio du Saga sur le site.
Sinon, Brandao chez les verts, ça vaudrait pas un article ? et sinon les fameux motards, bien sur
Je vous croyais en prison Vinnie pour délit d’initié!
Brandao chez les verts! c’est une blague rassurez moi
J’avoue, je crois que j’ai honte…
ils nous ont donné de l’argent au moins, pour qu’on le prenne?
c’est un cauchemard. On va se réveiller bientôt.
franchement, depuis que je suis petit je donne, consciencieusement, des coup de pieds dans tout les poteaux de but carrés que je croise et voilà ma récompense?
Je me demande tout de même si le surfeur est une espèce protégée….
http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/a-la-reunion-depuis-deux-ans-les-120880
http://unblogenbalade.com/tag/ils-de-la-reunion/
http://merseaplanete.com/les-noix-de-coco-sont-elles-des-tueuses-en-serie/
Et après je propose une seule chose : attacher le dernier surfeur à un cocotier avec les tripes du dernier chasseur de requin au moins ça permettra de faire survivre une légende urbaine à peu de frais.
P.S. : point Godwin atteint dans un seul des liens proposés désolé…
Réduire les surfeurs à une bande d’écervelés est stupide. Et méchant. Le surf est un sport, qui comme beaucoup d’autre comporte des risques. Desquelles les initiés sont parfaitement au courant.
L’homme empiète sur le territoire du poisson et le surfeur respecte probablement plus l’océan que le clampin débile sur sa serviette de plage et sa bonne femme débordante de graisse qui lit Gala.
Le problème des requins à la Reunion est que ces attaques se sont multipliés. Non pas parce que les requins ont décidé d’allé tâter de l’humain, parce que la dorade, finalement, c’est pas bon. Mais parce que pollution et sur-pêche (en autre ) ont perturbé son écosystème. Vous ne pleurerez pas ces suicidaires récidivistes.. Je sais que vous n’écrivez pas pour moi mais on parle ici d’être humain, et je connaissez le garçon qui est mort il y a un mois. Alors un tel billet, porté par une tel méconnaissance de son sujet ( vous n’analysez pas du tout le problème, vous ne partez juste que du principe que le surfeur est un con ) me dégoûte. Bien à vous
Désolé pour votre ami. Mais de grace ne prenez pas trop au sérieux ce que j’écris !
A mon avis, nos amis requins réunionnais ont passé trop de temps devant leur téléviseur cet été ; à force de voir la bande-annonce sur Discovery Channel du “mois des requins”, ça aiguise l’appétit…
http://www.canalsat.fr/evenements/cid30044-evenement-le-mois-des-requins.html
Je sais pas si c’est censé être pris au sérieux mais je trouve aussi ça abérent ! Déja essayez de faire du surf une fois dans votre vie et vous verrez qu’il n’y a rien de plus agréable ! Au passage vous nous faites passez pour des larbins mais je peux vous dire que c’est absolument pas facile comme sport, que ça demande beaucoup de pratique, de physique, et surtout, de mental !
Ensuite je suis aussi consciente du danger et ça me fais flipper de me dire qu’un requin pourrait me bouffer la jambe ou me bouffer toute crue… mais bon je préfère encore ça à lézarder sur la plage, c’est juste le sport le plus agréable du monde quand on y arrive et il vaut mieux mourir en profitant des sensations, même si c’est mieux que ça arrive pas.. ^^