Le cinéma a ses César, le théâtre ses Molière, la télévision ses Gérard, il est grand temps que la littérature adopte un rituel annuel pour décerner son lot de récompenses et autres trophées à ses écrivains les plus méritants. L’idée étant lancée et déjà adoptée, ne reste plus qu’à la baptiser et lui trouver une appellation percutante pour convaincre le PDG de France Télévision ou d’Arte de retransmettre la cérémonie en direct.
Les Proust ? Certainement pas. D’abord parce qu’on ne peut pas décemment organiser une soirée de prestige en remettant des distinctions se référant à un écrivain semi-juif et totalement inverti, et secondement ce serait faciliter de trop la tâche au critique paresseux qui ne manquerait pas de rivaliser de bons mots en circoncisant le nom de Proust de son r ce qui permettrait à Libération de titrer : “Quand les Proust font prout, prout.” Camus ? N’étaient-ce ses origines algériennes et arabisantes, son goût pour les voitures trop rapides, la faiblesse affichée de son œuvre romanesque, il eût été le candidat idéal. Les Céline ? Impossible. Le CRIF irait sur-le-champ cafarder auprès de l’Élysée et déclencherait dans la foulée une nouvelle guerre de religion. Je propose donc, animé d’un véritable esprit de concorde, les Chateaubriand en hommage à ce grand écrivain français, catholique et chrétien irréprochable, à la prose chatoyante et à la chevelure désordonnée. Va donc pour François-René de Chateaubriand.
Le lieu de la cérémonie ne peut-être que l’Académie Française. Ne serait-ce que parce qu’elle possède déjà des infrastructures de premier plan pour tous les grabataires d’écrivains perclus de rhumatismes qui composent en majorité la république des lettres : ascenseurs ultra-modernes, rampes d’accès sophistiquées pour atteindre sans trébucher l’estrade, personnel déjà formé aux vieillards acariâtres et retors.
Évidemment, le rôle de maître de cérémonie idéal devrait revenir à Bernard Pivot mais il serait capable au beau milieu du déroulé de la manifestation d’infliger une punition collective à son auditoire sous la forme d’une dictée carabinée qui laisserait à découvrir que la plupart des écrivains possèdent des lacunes majestueuses en orthographe et maîtrisent mal la conjugaison du subjonctif passé.
On optera donc pour un tandem détonnant D’Ormesson/Beigbeder couvrant un large spectre des lettres hexagonales, le premier nous abreuvant de “vous savez, comme disait Mirabeau quand on l’interrogeait sur…” tandis que le second renchérira en citant les deux seuls écrivains qu’il a lus, Breat Easton Ellis, Jay Mc Innerney, Breat, Jay, Jay, Breat.
La tenue de soirée ne pouvant en aucun cas être le smoking – les écrivains étant fauchés comme les blés – on adoptera le classique pantalon de velours côtelé, assez chic pour donner le change, en promotion chez Emmaüs, accompagné d’une chemise blanche mal boutonnée et tachée de disgracieuses auréoles avinées.
L’avantage de cette cérémonie sur ces concurrentes des autres disciplines artistiques, sera sa remarquable brièveté : les écrivains étant alcooliques, asociaux, pas rasés, souvent mal réveillés, mal lunés, d’humeur chagrine, en pleine dépression, divorcés, orphelins, encalés au milieu de l’écriture d’un manuscrit qui n’avance pas, accepteront leurs récompenses en reculant, vendangeront un discours incompréhensible mais surtout, ils ne perdront pas de temps à remercier leurs parents “qui ont toujours cru en eux ” vu que lorsqu’ils ont annoncé à leurs géniteurs leur désir d’embrasser une carrière littéraire ils se sont vus traiter de futurs ratés, de chômeurs en devenir, de cadavres à la renverse, de parasite incommodant, de pédérastes dépravés.
De surcroît, pour vaincre leur timidité maladive, les attachés de presse les auront abreuvés d’un mélange détonnant de vodka et de bourbon, agrémenté d’un litron d’absinthe de contrebande, si bien que la plupart seront excusés de leur absence, remplacés au pied levé par leur éditeur à moins que ce dernier ne les ait accompagnés dans leur beuverie vomitive.
La cérémonie ira bon train. On décernera le Chateaubriand du meilleur roman, du meilleur premier roman, du meilleur deuxième roman, du meilleur septième roman, du meilleur dernier roman d’un écrivain devant décéder dans l’année, de la meilleure traduction d’un roman anglais, allemand, albanais, autrichien…mexicain, moldave, mauricien…vénézuélien, zimbabwéen, du meilleur personnage de tenancier de bistrot, de l’héroine la plus nunuche, du dialogue le plus enlevé, de la fin la plus réussie, du début le plus envoûtant, du milieu le plus captivant. Sans oublier le Chateaubriand très couru de l’écrivain ne vivant pas à Paris.
Puis viendra le temps des récompenses techniques : meilleure couverture décernée chaque année à Actes Sud, meilleure quatrième de couverture remise invariablement aux éditions de Minuit pour leur implacable sobriété (une page blanche), meilleur imprimeur, meilleur livre numérique pour rester à la page, remise d’un Chateaubriand d’honneur à Philippe Roth ou Jim Harrison qui dans un français impeccable remercieront la France d’avoir su conserver son indéfectible attachement à la littérature tandis que “chez nous en Amérique on préfère remettre des récompenses aux prédicateurs les meilleurs “, ah ah ah rires gras de l’assistance, standing ovation, gros plan sur le ministre de la culture aux anges.
Enfin pour faire plaisir au CRIF et au lobby judéo-maçonnique, on remettra chaque année, en coulisse, un Chateaubriand spécial pour un écrivain d’origine sémite remis par BHL ou Finkelautre.
La soirée s’achèvera aux alentours de 21h30 pour permettre aux honorables membres de l’Académie de s’endormir comme de coutume à une heure décente.
Quoi ? Récompenser les écrivains ? En ces temps où tant d’éditeurs essaient de trouver des solutions pour publier des livres sans eux ? Même le Salon du Livre tente de se dérouler, désormais, sans ces faiseurs d’embrouille, ces pitres à vestes froissées, ces semeurs de mots compliqués au service d’idées dépassées que sont les auteurs.
ah merde, y’a pas de boutons “like” sur les blogs.
J’aime beaucoup le principe, mais il manque le Chateaubriand du livre le plus piqué à la bibliothèque municipale et celui du livre le plus lu aux waters!
Et il faudrait la même cérémonie pour les blogueurs francophones les plus illustres: la remise des YWNHA.
Cela vous aura peut-être échappé mais il existe depuis quelques années déjà toute une flopée de prix littéraire…A un siècle près, votre idée eut été originale !
Cependant, j’aime l’idée vaguement sadique d’organiser en spectacle médiatique les remises de prix et traditionnelles séances de remerciements où des écrivains alcooliques, arrivés à l’écriture après une enfance malheureuse, un passé de frustration et un besoin de reconnaissance maladif mettraient bien plus de piquant que les pleurnichements des acteurs qui remercient leur maman aux Oscars.
@ billie: cela ne m’a pas échappé! la preuve: https://blog.slate.fr/sagalovitsch/2011/09/22/la-sortie-de-la-rentree-litteraire-3/
Quelle drôle d’idée, Laurent. Je ne sais quoi en penser.
Mais les Césars se jouent sur plusieurs catégories. Il faudrait donc le César du livre édité sur le meilleur papier, la meilleure police de caractère, le César de la meilleure couverture… C’est à cela que vous pensez ?
Et si vous assimilez cérémonie des césars à évènement mondain, grotesque, social, pretexte à chasser la nymphettes et à s’empriffrer de soi et des autres, vous ne croyez pas que le prix de Flore et ses récipiendaires faits du même carton que les gondoles de supermarché n’y suffit ?
Bon, faut quand même que je vérifies quels prix vous avez eu avant de faire le malin, moi, 😉
Mais je ne vous vois pas en prix de Flore, deux filles de chez Grazia sous chaque bras !
mon mon bernard pensez tout de même que j’étais sérieux ?
“N’y suffise”, sorry
@ Bernard, à ce genre de cérémonie, j’aperçois surtout des rombières à perles genre deneuve
@Laurent : tiens, il me semble l’avoir lu cet article, je ne souvenais pas que c’était sur ce blog…amusant en tout cas ! C’est du vécu ?
J’ai passé un moment jubilatoire à lire ce billet.
Excellente idée que ce prix.
A l’heure ou Omar Sy reçoit un César du meilleur acteur pour être juste lui-même, éclipsant (pour rester sur le même film) un Cluzet extraordinairement réaliste dans une composition tétraplégique (cela sonne bizarre, je sais), l’éventualité d’une cérémonie des Césars des écrivains me laisserait tout espoir d’obtenir, même moi, un prix dans un accessit quelconque.
Nous, pourrions même, si je peux me permettre une suggestion, Monsieur Sagalovitsch (Désolé d’utiliser la fonction copier-coller pour ne pas écorcher votre nom), envisager un César du meilleur nègre, après enquête d’une sorte de Stasi littéraire, pour faire des “coming-out” scandaleux de valeurs pourtant commercialement installées.
Cela promettrait à une telle cérémonie le parfum de scandale désormais incontournable pour tout événement digne de ce nom.
Bien cordialement, et envoyez moi rapidement un échantillon de dégustation du cocktail Bourbon Absinthe Vodka, j’en ai déjà la bave aux lèvres d’impatience de le tester sur mon inspiration.
Sans oublier le Chateaubriand du plagiat, celui du roman le plus couru dans les programmes scolaires, le prix spécial de l’auteur le mieux payé, l’auteur le plus “people”, le roman le plus court, le plus long.
Vraiment, ce prix Chateaubriand, excellente idée!
Ce que je préfère à chaque nouvel article, et celui-là il est particulièrement réussi, ce sont les réactions des “nouveaux” lecteurs qui prennent tout au premier degré..
Par exemple: “Mais enfin, cela existe déjà, non ?”…
@ Saga : Bon j’ ai terminé “Loin de quoi”, je ne sais pas si vous avez eu un prix, mais vous l’ auriez largement mérité, c’est vraiment bien. Et drôle. Et aussi très émouvant par moment, vous cachez bien votre jeu en fait.
@ Laurent. Je devais être sous le choc de la réapparition de Monika a la fin de la Métaphysique du Hors Jeu. @ Hannah . Pour les rombières façon celle que vous dites, vous confondez avec les “Victoires du Theatre “
@Bernard : Merci de raconter la fin du bouquin. Ca s’ appelle un “spoiler”..
@ Hannah : dites-lui donc que les Victoires du Théatre, ce sont les Molières…
il a eu une critique du Crif le rebêêêêleeeu :
http://www.crif.org/fr/alireavoiraecouter/Loin-de-quoi-De-Laurent-Sagalovitsch5442?language=fr
@vinnie-jones : hum, je préfère ne pas me sentir visé, cela m’obligerait à faire remarquer que les vieux lecteurs ont peut-être tout le talent d’apprécier le second degré des articles mais n’ont apparemment plus les réflexes suffisamment alertes pour reconnaître celui des “nouveaux lecteurs”…heureusement, ce n’était qu’une remarque générale,n’est-ce pas ?
je ne m’y attendais pas. Ouhh quelle émotion. Je tiens à adresser mes remerciements les plus sinceres à tout ceux qui ont cru en moi depuis le début, je pense à hannah, bernard, vinnie, et j’en oublie surement et puis tous les nouveaux aussi. Vous êtes tous formidables et ce chatobrillant c’est un peu le votre
Vinnie Jones : Vous êtes définitivement plus mondain que moi, que dire de plus ?
uniquement pour les anglophiles : http://www.youtube.com/watch?v=UmDKcAmtvuo
Au risque d’être considéré avec mépris par certains, je sors de The Artist (Où j’ai accompagné ma vieille maman, je précise lâchement), et j’ai trouvé ça pas mal du tout. Voilà. Pas le chef d’oeuvre que je verrai dix sept fois. Mais bon.
@ Bernard : Vous me donnez envie d’ aller le voir. Mais je pense que le Jeannot national va revenir bredouille de la cérémonie, ce qui lui fera les pieds.
@ Saga : Et le champagne, pour fêter votre titre, c’est ou et quand ? Et quand nous présentez-vous Monika ?
@ vinnie: quand les verts seront champions. Donc pas de notre vivant. Sincéres condoléances.
@Bernard, non non je ne confonds pas du tout, heureusement quelque fois comme en 2011 une fraîche et rougissante Leila Bekhti survole le parterre de rombières, contenant de sa main tremblante un sein hardi et triomphant
@ Laurent, dommage…c’eut été l’occasion de porter une de ces robes diaboliques^^
http://www.youtube.com/watch?v=MokwHO48paQ
Moi j’aime bien Bernard Pivot.
@Marc Louboutin (qui n’est pas le Louboutin des chaussures…): tout de même, Intouchables flirtant déjà avec le racisme, vous en rajoutez une couche avec votre remarque sur Omar Sy. Espérons que ce soit du 2nd degré de nouveau, qu’en tant que nouveau moi-même je n’ai su détecter…
@ Hannah : je vois ce que vous voulez dire : Comme quand les glorieux mais désargentés Girondins gagnent le championnat au nez et à la barbe des millions investis par l’Olympique Lyonnais, celui de Marseille et l’infâme PSG? Hélas, ça n’arrive pas souvent.
Au fait, l’actrice de The Artist, Bénédicte quelquechose, m’était totalement inconnue, mais elle joue bien aussi. Pourquoi faut-il que ce soit seulement son mari qui la fasse tourner ? Elle a fait quelque chose de mal ?
désargentés, vous allez vite en besogne! vous voulez le mail de mr tavernost et celui de son banquier ?
Laurent : Il n’y a pas plus pingre que M6, arrêtez donc. Ils ont mis 15 millions il y a 10 ans, et depuis, quasiment rien. Certes, ils ont paraît-il épongé les dettes de l’année dernière, mais sinon…
c’est du lèche-bottes blues ce blog?
il y a même deux groupies qui veulent rencontrer le bloggeur! lol
la petite note à côté c’est vraiment une posture,comme dans tous les blogs il y a un taulier qui se gratte le nombril et trois ou quatre qui ramassent les peaux avec déférence,tout contents d’être arrivés les premiers dans le nouveau troquet
les peintures sont pas encore sèches que déjà ils en parlent comme d’un monument national avec des poses de vieux combattants
c’est où la sortie?
je croyais être sur internet et je suis encore tombé sur un bistrot de village avec ses petits habitués qui regarde le mec de passage comme un zombie
je suis solidaire ,Bilie
ah mais pourquoi tant de haine ?!
@ Laurent : Sans doute un gus qui se fait ch… depuis des années à poster des citations de Bossuet ou La Bruyère sur le blog de Pierre Assouline, et qui, malgré tous ses efforts, n’a jamais de réponse du Maître. Il se dit qu’ici, il sera pris en considération. Ceci dit, j’ai aussi un cousin qui s’appelle Laurent, mais je doute que ça vous intéresse. Sachez enfin que je n’ai aucune intention de dîner avec vous. Je sais combien les auteurs sont pénibles et lunatiques. Boire une bouteille, why not.
moi pareil, aucune envie de diner avec un bordelais geignard et misanthrope.
Tout juste.
De Belles envolées , surtout à l’académie avec la vodka…, mais dans l’ensemble , un peu trop ‘verbeux’: à force de manier l’amour du ‘bon-mot’ , on perd le sens du phrasé pour copuler dans” la litote”
Passons pour mes fautes , j’écris souvent en vin et j’aime ça….
et une abyssine pour la trois !…, c’est moi qui régale …..,
tout de même entre con-frères…..;-)
la moyenne quoi. Pas si mal bon mais en même temps c’est pas une copie de bac non plus
@ Le taulier qui se gratte le nombril : Pas grave, envoyez-nous donc Monika pour diner, et on parlera de vous…
La critique du CRIF est pourrie. Je vous conseils celle ci :
“La Métaphysique du hors-jeu est un texte irrésistiblement drôle, dans le genre noir broyé, ludique et capricant, mais pas seulement. A travers des pastiches (des textes de chanson, des titres de tragédies shakespeariennes, un art de la réécriture de Lautréamont qui tourne au running-gag), une interprétation toute personnelle de l’humour juif, désespéré et caustique, Laurent Sagalovitsch offre à ses lecteurs une autofiction au vitriol, un portrait acéré de la société et du mal du siècle, il ose le pire pour construire le meilleur.”
http://blogs.mediapart.fr/edition/bookclub/article/180111/la-metaphysique-du-hors-jeu-dieu-lautreamont-simon
Un peu de pub ça fait pas de mal et c’est gratuit.
Ne pas trouver que la prestation (juste mais sans plus puisqu’il joue son registre habituel) d’Omar Sy mérite un Oscar du “meilleur acteur”, surtout face à Cluzet (pour rester sur le même film 😉 serait du présumé racisme ?
Et pourquoi donc ? (J’ai peur de lire la réponse tant elle risque d’être formatée…)
C’est du lourd ce reproche tout de même. (Terme impropre, il serait sans doute à cataloguer plutôt dans le “plus que léger”…)
J’adore le bahutage local des classifiés “nouveaux” façon grandes écoles…L’animateur n’y est pour rien (quoi que, par manque d’expérience d’ici, je n’en sais rien) mais j’ai presque l’impression de mettre les pieds dans un ex-blog de Guy Birenbaum animé par des groupies…
Marc L : je n’ai pas vu Intouchables, mais on doit pouvoir s’en passer, non ? La “matrice” me semble très classique : le coup des deux personnages que tout oppose, et qui vont “surmonter” leurs différences, chacun faisant un pas vers l’autre pour découvrir son altérité et finalement s’en enrichir ? Donc, je prends un black de la banlieue défavorisée, bref un type qui n’a aucune carte en main, et un riche blanc. l’originalité peut être étant que le riche blanc n’a pas non plus tous les atouts, puisqu’il est handicapé (Ce qui néanmoins facilite grossièrement son besoin de l’autre). Avec des gags donc qui je suppose repose sur le “contraste” entre les deux personnages, qui, probablement, se regardent d’abord en chien de faience (tout les opposent), puis, à l’occasion d’anecdotes soigneusement choisies, se rapprochent peu à peu, quelques révélations (de préférence familiale) en cours de récit jouant elles sur le registre émouvant entre deux scènes drôles. Bon, je ne l’ai pas vu, mais ça me semble donc être le tremplin en Kevlar olympique pour un étalage de bons sentiments, un exercice convaincant si distillé avec art ou niaiseux, façon Belasko ou Muriel Robin, chez qui Kader-des-cités finit par roucouler avec Anne-Sophie-de-Vaucresson (Cf. Saint Jacques La Mecque).
A ce sujet, le contraire est beaucoup plus rare : Charles Edouard de Neuilly tombant in love avec Zhora de Courouronnes pourrait froisser, sinon mettre mal à l’aise, la “pénétration physique” de Zohra par Charles Edouard pouvant être prise, chez les âmes sensibles, comme un symbole caché de la colonisation, l’homme blanc “possédant” la femme d’origine africaine, perpétuant ainsi l’oppression, mais c’est un autre sujet, au demeurant fort interessant, il y aurait une étude à mener là dessus, la distribution des rôles dans le cinéma contemporain d’aujourd’hui.
Bon, je n’irai pas voir Intouchables, je crois savoir à l’avance ce que je vais y trouver, et si j’y perds quelque chose, tant pis. “mais j’ai revu récemment “Sur la Route de Madison” et “Million Dollars Baby”, et je dois être une midinette républicaine, ça m’a vraiment plu…
je suis irrécupérable !
Votre analyse Bernard est à coté de la plaque. Comment en aurait il pu être autrement? Il y à tout un tas de suffisants sur ce blog ce qui commence sérieusement à m’agacer. En effet la prestation de Cluset est bien meilleure que celle de Sy. Mais un peu de discrimination positive ça ne fait pas de mal (non plus) d’autant que les “valeurs pourtant commercialement installées” moi je ne sais pas ce que c’est. Suffisance ne rime malheureusement pas avec perspicacité. Mettez votre cœur de coté et faites un peu parler votre raison et peut être pourra t’on vous récupérer. Mais franchement j’en doute.
@M Louboutin: Je pensais simplement à “Omar Sy reçoit un César du meilleur acteur pour être juste lui-même”… pour être juste lui-même, vraiment?
En tous cas, je préfère voir “intouchables” avoir du succès plutôt que “bienvenu chez les ch”tis”, j’ai vraiment ri par moments à Intouchables. Mais au lieu de vous battre la dessus, allez plutôt voir “une séparation” qui traite d’une certaine façon du rapport entre classes sociales d’une manière différente. Allez faites-vous des bisous.
@ Nico chose : Si vous n’avez jamais la curiosité d’essayer de comprendre pourquoi une oeuvre quelconque, qu’elle soit littéraire, cinématographique, picturale marche ou pas dans le contexte du moment, si vous ne cherchez jamais les “coutures” par lesquelles l’auteur fait tenir son édifice, si vous ne vous demandez pas non plus pourquoi le peintre a choisi de cadrer son sujet comme ci et non comme ça, ben, je suis sans doute suffisant, ce qui me va mieux que d’être un consommateur béat qui croit que c’est bon parce que c’est marqué sur l’étiquette.
Quand à la discrimination positive, je crois que si j’étais Omar Sy, je serais ravi d’apprendre que d’après vous, je mérite un prix non pour mon travail d’acteur mais pour la couleur de ma peau. “Tu comprends, l’autre était meilleur que toi, mais bon, vu que tu es noir, on te donne un coup de pouce… Tu es content, au moins ?”
Je ne suis même pas certain que vous soyez conscient de la dose de mépris que véhicule vos propos vis à vis de celui que vous récompenseriez.
(Remarquez, on pourrait transposer ça au sport, et décreter en fin de saison l’AS Angoulème champion en lieu et place du PSG au titre de cette même discrimination positive, ce serait amusant)
Continuez comme ça, et n’oubliez pas de manger cinq fruits et légumes par jour, que fumer nuit à votre santé et à celle de votre entourage, et que le plastique c’est dans la poubelle jaune.
@ Saga : Bon ça commence bien a partir en vrille votre blog, devriez être content, non ? Et puis à partir de maintenant je vais vous insulter, car je n’ ai aucune envie de passer pour une groupie..
@ Tous, et en particuliers les “derniers arrivants” ( ceci dit sans aucune connotation, que ce soit bien clair):
Je vous prie d’ accepter mes excuses si mon propos antérieur a pu choquer certains, ce n’ était pas le but, je voulais au contraire-fort maladroitement, visiblement- donner une information supplémentaire concernant les propos souvent outranciers et presque toujours 2nd degré de notre hôte blogueur. Nulle volonté de ” bizutage” ou de faire l’ ancien, je vous le certifie.
Tout à fait hors-sujet, quoique… S’il y a un intervenant ici qu’il ne me déplairait pas de rencontrer pour discuter, c’est Marc… N’ayant jamais eu l’étoffe d’un délinquant et ne connaissant que la Police américaine à travers la série “Sur écoute” ( The wire ), je galère sur un chapitre paranoïaque où mon personnage voit des flics partout, passé deux heures du mat’, dans des bouges mal famés du Port de Brest et du mythique quartier de Recouvrance. Si la fiche Wikipedia est sans erreur, un ancien flic devenu écrivain, Breton de surcroît, vous seriez à n’en pas douter l’indic’ idéal ! 😉
Tout à fait hors-sujet, quoique… S’il y a un intervenant ici qu’il ne me déplairait pas de rencontrer pour discuter, c’est Marc… N’ayant jamais eu l’étoffe d’un délinquant et ne connaissant que la Police américaine à travers la série “Sur écoute” ( The wire ), je galère sur un chapitre paranoïaque où mon personnage voit des flics partout, passé deux heures du mat’, dans des bouges mal famés du Port de Brest et du mythique quartier de Recouvrance. Si la fiche Wikipedia est sans erreur, un ancien flic devenu écrivain, Breton de surcroît, vous seriez à n’en pas douter l’indic’ idéal ! 😉
P.S. : scrogneugneu, ce message risque d’être en double, en raison d’une faute à mon pseudo…
Bernard,
à mon avis ni l’un ni l’autre ne mérite un César… mais je suis réaliste. Dites moi quelles sont les critères du jury? De mon point de vu tout sauf objectif. Dans tous les cas si le critère “jeux d’acteur” était prédominant ça se saurait… Alors quitte à ce que quelqu’un soit récompenser autant que cela serve à autre chose qu’a des petits arrangements entre amis. Ça nous change un peu du Goncourt…
De plus ce film n’est pas si pourri que cela mais pour le savoir encore eut il fallu le voir. Comme j’ai vécu 30 ans à Aulnay sous Bois disons que j’ai quelques infos de première main…
A part ça j’ai vu récemment “La vie des autres” de Florian Henckel von Donnersmarck un film “merveilleux” sur la Stasi, le Totalitarisme, l’Amour et Compagnie. Ulrich Mühe est lui aussi “merveilleux”. Je vous le conseils, j’ai pleuré comme une madeleine.
Pour finir voyons voir la définition du mot mépris par Bernard :
“Le Putain de sa mère me semble hélas une pauvre francisation du mondialisé Mother fucker. Son emploi traduit bien le désarroi d’une jeunesse avachie et déboussolée, gavée de Coca et des invectives de rappeurs obèses en survêts de satin et Rolex Sarkozyennes.”
Encore merci Bernard pour cette fine analyse.
de la baston, c’est bon ca. J’en veux encore. Donc, si j’ai bien compris, vous trouvez qu’il y a trop de noirs en équipe de france et pas assez de juifs, c’est ca ? ah ah!
Ah ah, bien d’accord avec vous Laurent : mais pourquoi tant de haine ?
Merci à Laurentmoiaussietc pour ce soutien inattendu et à Vinnie Jones pour cet éclaircissement, mais je dois être un artiste incompris, décidément : je ne me suis senti agressé à aucun moment, il faut lire mes commentaires avec un petit sourire narquois et un brin de provocation. Devrai-je ponctuer mes phrases de smileys la prochaine fois ?
Pas facile la discussion par commentaires différés ! Et puisque Laurent refuse la coupe de champagne, je reprend à mon compte le commentaire de Burtlesuperflic, “faites-vous des bisous”, pour proposer une soirée chez Dodo la Saumure, ça semble être à la mode.
Et Nico Pedia je ne retrouve nulle trace d’un commentaire de Bernard sur “une jeunesse avachie et déboussolée”, comment cela m’a-t-il échappé ? Mais à tout hasard, et en tant que digne représentant de cette jeunesse désespérante, j’emmerde tout le monde très cordialement, putain !
Cette synthèse vous sied-elle ?
Laurent : la discrimination positive imposerait probablement, outre quelques juifs, un représentant des personnes de petite taille, un nain, quoi, qui marquerait sans problème plus de buts que Gameiro grâce à de redoutables petits ponts au coeur de la défense, et un paraplégique en fauteuil de compétition dont les débordements supersoniques sur l’aile gauche renverraient définitivement Ribery sur le banc du Bayern. Mais les esprits sont-ils mûrs ? Sommes-nous prêts à regarder au-delà du handicap?
gameiro, il est international ??? Ah oui ca va vraiment mal en France!!!
Ah, j’en sais rien, au fond. j’ai dit Gameiro parce qu’il est au PSG, c’est donc un cador. Et puis, je sais que JPP a pris sa retraite.
Mais F Hollande propose de taxer à 75% les revenus supérieurs à 1 M€, ai-je entendu. Ca va en faire partir plus d’un, des footeux.
Et je comprends donc pourquoi vous vous êtes exilé au Canada, sacré malin ! Vous avez senti venir le coup. On protège ses droits d’auteurs ! 🙂
c’est exactement ce que je me disais hier. Imaginons un auteur ( pas moi hein) qui décroche la timbale, le goncourt, des droits ciné, des traductions, il peut parvenir au Million! Et l’état va lui prendre 750 000 d’un coup d’un seul alors que ca ne lui arrivera qu’une seule fois dans sa vie ? Je crois que je vais attendre un peu pour sortir mon prochain.
@ Saga : Juste une précision, c’ est au dessus de 1 M€ que la taxation de 75 % intervient dans ces cas-la. Donc si vous prenez une barre en faisant adapter la métaphysique par exemple, on ne vous en prendra ( dans le systeme actuel) que 450 000. Mais si c’ est deux barres : il ne vous restera que 900. ( 650 +250)
rien compris mais c’est déja trop ! Je deviendrais donc voisin de palier avec Houellbecq, quelque part dans ses paturages irlandais, beau pays où les écrivains ne payent pas d’impots!
Y’a quand même (pardon de m’insérer) un truc qu’Hollande n’a pas compris – mais les salariés ne le comprennent jamais – c’est que la carrière d’un footeux est aussi courte et bien payée que celle d’un artiste est longue et (horriblement) mal payée. Ce qui les rapproche, c’est que les uns devront vivre ensuite une quarantaine d’années avec ce qu’ils auront gagné durant dix ans, et les autres répartir un gros coup de poker gagnant sur cinquante années de dèche.
Enfin j’dis ça j’dis rien. Et je sais, je suis nouvelle. Et je ne veux rencontrer personne. (Et je cogne si on m’embête.)
Oui enfin là on parle de revenus qui se comptent avec 6 zéros ! C’est-à-dire très largement de quoi vivre pendant 40 ans, sans compter que les joueurs qui atteignent ces sommets arrivent généralement toujours à se reconvertir en commentateurs sportifs, entraineurs, mercenaires au Qatar, acteurs pseudo-engagés, devantures publicitaires pour quelque grande marque de shampooing, et j’en passe !
hum, désolé pour le “généralement toujours”…
A ce compte, on aurait plus de commentateurs et d’entraîneurs que de joueurs sur les pelouses. :0) (En fait, y’en a pas tant que ça, mais ceux qui y arrivent sont omniprésents, c’est vrai.)
de toutes les facons dés que les filles commencent à parler de foot, ca part toujours en couilles!
Les joueurs qui gagnent des millions ne sont pas si nombreux que ça non plus mais sont également omniprésents. Plutôt que de les plaindre, il est plus honnête de critiquer la mauvaise répartition des revenus entre joueurs et entre clubs.
On est d’accord, ah ah ! (gros rire viril et tape dans le dos)
De toute façon j’aime pas l’foot. (Héhéhéhéhéhé.)
ouais ben ca se voit ( et une bonne claque dans ma tronche, je la mérite)
J’ai connu une fille qui aimait le foot… Elle achetait l’Equipe, même. Le rêve, quoi.
Hélas, elle était déjà mariée. Et elle supportait le PSG, donc pas trop de regrets.
Je ne supporte pas le PSG, et ce dans tous les sens du terme.
(La claque est partie en PCV. Soyez gentil avec le facteur qui vous la donnera, il n’y est pour rien.)
d’ou vient ce rejet du PSG ? Pffft encore un relent d’islamophobie, c’est du joli
:0)
Saga j’ai un sujet de papier “Les femmes noires homos juives footballeuses et pauvres ne sont pas concernées par le projet PS sur l’imposition”.
Voilà une idée bien inspirée pour un temps qui verra peut-être un présentateur télévisé accédé au statut d’immortel…
Saviez-vous qu’au temps de sa splendeur, PPDA, quand vous lui envoyez votre livre sous la forme d’un service de presse, se fendait invariablement d’un petit mot de remerciement, ce qui je le dois dire, a eu un grand retentissement dans ma famille au point de me valoir quelques invitations chez des cousins jusqu’ici inconnus.
@ laurentsagalovisch : non non, j’aimais déjà pas le PSG (du temps que ses supporters étaient déjà fachos) avant d’être islamophobe, je précise.
Un dernier pour la route. Bernard, “au delà du handicap”, je là connais pas cœur votre leçon “d’humanisme philosophico-universaliste”, c’est un moyen de se donner bonne conscience. Ce putain de film a le mérite de donner matière à une putain de réflexion et si vous l’aviez vu ce putain de film vous sauriez qu’il donne une putain de leçon de putain de pragmatisme – enfin peut être…
http://www.slate.fr/story/50507/omar-sy-cesar-noir-cinema-francais
Oui Laurent, je conserve encore cette carte désormais un peu défraichie , écrite a l’encre violette…
Nico : Laurent penche plutôt pour le Temesta (je ne suis pas sûr de l’orthographe) moi je suis plutôt Lexomyl, vous devriez essayer l’un des deux.
Mon soma à moi est bien plus corsé…
@Barrabas
Je suis assez facile à trouver…;-)
@Flo :
Omar Sy est un humoriste populaire qui assume lui-même, très clairement d’ailleurs, son origine banlieusarde d’origine immigrée. Il joue donc son propre rôle, mais propulsé dans une fiction.
Je récapitule.
Si Omar Sy parle de cela, c’est une preuve revigorante d’intégration.
Si moi je dis la même chose, cela serait du racisme larvé. (Pourquoi ? Je répète donc ma question…)
Vous en avez pas marre de la bobolution permanente à la bienpensance obsessionnelle et paranoïaque traquant le supposé gestapo-raciste derrière chaque mot ?
(Ne vous inquiétez pas, ancien flic j’ai l’habitude de ce genre de réflexe pavlovien avant même d’avoir à m’exprimer…;-)