Mercato: la saison des melons

Et Veratti tenta de faire du Pirlo

Le mercato est fini, vive le mercato. Après plusieurs mois de rumeurs, en général pas très folles, les clubs français ont joué au délestage plus qu’au renforcement. Sauf pour prendre du teigneux, de l’égocentrique. Maintenant que le marché est clos, voyons donc quels joueurs la Ligue 1 va (re)découvrir. Un onze pas si moche.

Goal:

Joris Delle (Nice): Prendre le gardien en fin de contrat d’une équipe reléguée en National (Metz) pour pousser sur la touche une des valeurs sûres du championnat (Ospina) peut paraître osé. C’est le pari que Nice s’est lancé en engageant Joris Delle, mieux connu des fans de Football manager que des lecteurs de l’Equipe. Pour l’instant, ça tient la route, sauf qu’Ospina n’est pas parti et que la cohabitation s’annonce longue et périlleuse pour le nouveau venu. Buena suerte.

Défenseurs:

Bernard  Mendy (Brest): On ne pensait plus revoir l’homme-qui-a-fait-un-grand-pont-à-Roberto-Carlos en L1. On ne pensait d’ailleurs plus le revoir tout court. Après avoir quitté Paris pour Hull City (qui ça?) puis une escapade d’un an à Odense, pour les petites danoises, il revient poser ses guêtres à Brest, et on lui a même filé le brassard par intérim. Un contrat de deux ans et ça sera sans doute le bout de sa carrière professionnelle, avant de taper la gonfle peut-être à l’Évreux athletic club Football, qu’il a repris avec son pote Mathieu Bodmer. Celui qui au fond de la salle crie que ça aurait été le remplaçant parfait de Jallet à Paris a raison.

Franck Signorino (Reims): Au début du siècle, il était l’un des plus beaux espoirs français au poste de latéral gauche. Une sorte de Lizarazu avec un maillot grenat sur le dos. Avec Metz, il bouffait des kilomètres de ligne de touche et certains misaient plus sur lui que sur Patrice Evra. On ne sait pas exactement ce qui lui est arrivé par la suite, mais ce qui est certain, c’est que son passage à Nantes l’a plus rapproché de Sébastien Piocelle que de Sylvain Armand (à qui il devait succéder). La suite ? Getafe, Charleroi et une renaissance en ligue 2 à Laval l’an dernier. Peut-il à nouveau se faire mousser du côté de Delaune ?

Thiago Silva (Paris): Il y a encore quelques mois, Thiago Silva ne savait sans doute pas qu’on jouait au football à Paris. Puis le manque d’argent au Milan, et un départ sans le vouloir vraiment, comme Ibra. Il doit monter en puissance jusqu’à la Coupe du Monde 2014, ce qui en fait une recrue de choix pour le PSG. On espère seulement qu’il ne fera pas une dépression à jouer chaque semaine contre Fauvergue ou Privat …

Cédric Kanté (Sochaux): Loin du double-mètre de Sammy Traoré, c’est une tour de défense malienne de taille plus modeste qui est arrivée à Bonal. Avec ses 181cm, Strasbourg, Nice, le Pana et les Aigles, Kanté facture quand même pas loin des 400 matchs de haut niveau. Il a une dernière mission, jouer au dresseur de lionceaux pour garder Sochaux en Ligue 1. En cas de succès, il aura peut-être droit à une 107 en cadeau. Si Peugeot existe toujours l’année prochaine.

Milieux:

Marco Veratti (PSG): On nous sert du nouveau Pirlo à toutes les sauces quand on parle de Marco Veratti. Reste à savoir s’il peut vraiment jouer comme Michel-Ange, ou s’il a les dons de la nonagénaire espagnole qui a retouché le Christ de Borja.

Steed Malbranque (Lyon): Steed (putain, ce prénom qui sent tellement bon les années 80), c’est le mec-qui-méritait-de-jouer-en-équipe-de-france-mais-qui-en-fait-non, a été un excellent honnête joueur de Premier league pendant dix ans, mais n’y a pas vraiment enrichi son palmarès. L’année dernière, on se réjouissait déjà de son retour en France chez l’ennemi stéphanois. Mais ne voilà-t-il pas qu’il demande à arrêter au bout de quelques semaines ! Finalement, l’envie étant revenue, il est à Lyon cette fois-ci, là où tout a commencé pour lui. Steed aura donc joué à l’OL avant que l’équipe ne gagne le titre en L1, et lorsqu’elle n’a plus aucune chance de le remporter de nouveau. Bien joué mec.

Joey Barton (Marseille): A force de twitter son envie de Marseille, Joey Barton a enfin été recruté. Ca s’appelle une prophétie auto-réalisatrice et la statue de Lorik Cana est en train de trembler. Ce mec est peut-être un con fini et violent, mais autant dire qu’à Plat du Pied, on est bien content qu’il signe en L1. Espérons qu’il maintienne sa réputation acquise en Angleterre, qu’il soit viril et incorrect de temps en temps pour que les commentateurs de télé puissent faire leurs gros yeux en déclarant d’une voix sentencieuse: “On voudrait ne plus jamais voir ça sur un terrain”.  Qu’il rencontre par exemple la cheville de Lucas Moura lors d’un classico hivernal, pour lui apprendre que le foot en Europe, ça ne se joue pas avec des plots et sur la plage. Et que le reste du temps, il rappelle à tout le monde qu’il est avant tout un super joueur. Joey Barton en Ligue 1, c’est comme faire participer une voiture de Nascar à une course de Formule 1, ça ne peut être que rigolo.

Ludovic Giuly (Lorient): Un jour, Ludovic Giuly a été titulaire à Barcelone et Messi était remplaçant, c’était une époque que les plus jeunes ne peuvent pas connaître. Encore avant, ses grands ponts avec Monaco à tout le gotha européen nous ont fait un peu tomber amoureux de lui, même s’il était moins beau et moins grand que Morientes… Revenu l’année dernière sortir Monaco du marasme, en capitaine courage, il s’est fait virer comme un malpropre. Finalement, au lieu d’aller monnayer son palmarès long comme le bras en MLS, en Chine ou au Qatar, Giuly a signé à Lorient, pour 30.000 euros par mois, grosso modo, soit environ le quart de son salaire princier. Un mec bien, quoi.

Attaquants:

Zlatan Ibrahimovic (PSG): Combien avez-vous lu de papiers sur Ibrahimovic depuis qu’il a signé ? Trop, évidemment. On ne va donc pas en rajouter ici. Chaque jour on aime juste un peu plus son nez, et on espère qu’il ne s’entretuera pas avec Nenê à l’entraînement… En fait, si, on attend même qu’il lui fasse bouffer son écarteur de narines.

Adrian Mutu (Ajaccio): C’est la saison du melon en Ligue 1 ! Avec Barton et Zlatan, voila encore un bad boy potentiel qui débarque pour remuer un championnat bien trop consensuel. Même si Mutu a surtout fait parler de lui en-dehors du terrain par son amour de la cocaïne et autres substances. Sa carrière est clairement dans une pente descendante depuis quelques saisons, mais on s’en fout. C’est le dernier bon joueur roumain, il fait beau à Ajaccio, et on l’imagine très bien passant ses aprèms à la terrasse d’un café avec Ochoa à siffler les filles (sauf votre soeur bien entendu, qu’ils respecteront et que nous respectons aussi, si vous êtes un lecteur corse en train de nous lire…). Bon, s’il marque plus de dix buts en Ligue 1 cette année, ça sera un miracle.

Remplaçants:

Landry Bonnefoi (Bastia): la Juve en jeunes, en fin de contrat à Amiens, remplaçant à Bastia. Il en dit quoi Vincent Péricard ?
Lucas Mendes (OM): on s’achète le Brésilien qu’on peut…
Ricardo Faty (Ajaccio): et si, finalement, c’était un bon joueur ?
Jean II Makoun (Rennes): le M’Vila 1.0 peut-il se mettre à jour sous le maillot du stade rennais ?
Salomon Kalou (LOSC): sûrement la meilleure recrue en rapport qualité/prix.
Ezequiel Lavezzi (PSG): ange ou démon ?
Emmanuel Herrera (Montpelier): si ça ne marche pas, pourra toujours soulever les poubelles chez Nicollin.
Dario Cvitanich (Nice): attaquant argentin + passeport croate + mauvais esprit. Que mas ?

Ludovic Job et Clément Noël

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Photo: Centro estudios borjanos

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