Kombouaré enfin viré, Luyindula toujours exclu, le PSG version qatarie prolonge la longue tradition parisienne de pratiques patronales douteuses. De Dhorasoo à Rothen en passant par Peguy et Antoine, retour sur les conflits sociaux du club.
Le divorce entre Antoine Kombouaré et le PSG est officiellement signé. Et on devrait connaître dans les prochaines heures son successeur, Carlo Ancelotti. La suite logique d’une première moitié de saison marquée par une remise en doute systématique des capacités du Kanak à cornaquer une grande équipe. Son éviction était prévisible. La direction s’était fendue d’un communiqué lapidaire et énigmatique il y a une semaine:
“Le PSG et son entraîneur Antoine Kombouaré tiennent à préciser qu’ils ont engagé des discussions sereines qui devraient aboutir prochainement et qui permettront à chacun de préserver ses intérêts.”
Traduction: “On va virer Kombouaré, mais avant on va se mettre d’accord sur ses indemnités de départ.”
L’UNECATEF, le syndicat des coachs, avait dégainé un peu tôt un communiqué condamnant “formellement le licenciement” d’AK. “Ils n’ont rien à lui reprocher, explique Pierre Repellini, le vice-président. Je pense qu’ils espéraient qu’Antoine n’ait pas d’aussi bons résultats pour pouvoir s’en débarrasser sur un motif sportif.”
Bras de fer épisodiques
Ce jeu de négociations pré-licenciement devient habituel dans la capitale, comme de plus en plus dans le foot pro. Chaque saison ou presque connaît son bras de fer entre la direction, et au choix, un joueur ou un coach. Derniers cas en date, ceux de Peguy Luyindula et Loris Arnaud. Cantonné au banc des remplaçants la saison passée, l’ancien international est carrément devenu indésirable dans l’effectif parisien made in QSI. Depuis cet été, Luyindula a donc été mis au ban par sa direction, avec l’aval de Kombouaré. Interdiction de s’entraîner avec le groupe pro, interdiction d’accéder au Camp des Loges, le joueur a pris cher. Ces pratiques sont courantes dans le foot pro. Quand un club ne veut plus d’un joueur mais que son contrat est loin de son terme, on fait tout pour le dégoûter. Footing seul en forêt, convocation à 6 heures du mat’, convocation à des entraînements fictifs….
Depuis deux ans, il existe dans la charte des joueurs professionnels un article autorisant les clubs de Ligue 1 à faire des groupes d’entraînement. “On a à faire à une mauvaise interprétation de l’article 507 de la charte par des gens de mauvaise foi”, juge Jean-Jacques Amorfini, vice-président du syndicat des joueurs. En effet, deux joueurs isolés ne forment pas un groupe de 10, minimum autorisé par la charte.
Luyindula a donc saisi la commission juridique de la Ligue qui a exigé sa réintégration au groupe pro. Une décision non-appliquée par le club. Le PSG va d’ailleurs arriver à ses fins puisque Le Parisien annonce aujourd’hui que Luyindula s’est finalement résolu à demander la résiliation de son contrat. Il n’est pas question de faire pleurer dans les chaumières en évoquant le cas Luyindula, qui, avec son salaire de 120.000 euros bruts mensuels* et un contrat courant jusqu’en juin 2012, devrait toucher de confortables indemnités de licenciement. On remarquera néanmoins que le PSG a pu, pendant de longs mois, défier tranquillement une décision et un règlement de l’autorité organisatrice du championnat de France.
“Le problème c’est qu’aucune sanction n’est prévue, peste Amorfini. Dès l’an prochain, on essaiera de faire en sorte qu’un club contrevenant soit interdit de recrutement.” Reste donc une situation ubuesque avec un club refusant d’entraîner son joueur sans réelles raisons valables – le PSG a évoqué “le comportement du joueur” mais rien d’autre n’est sorti – mais continuant de le payer grassement. Et au final, la probable obligation de licencier un élément qui aurait pu être prêté ou vendu il y a quelques mois, et ainsi rapporter quelques euros au club… Signalons qu’outre le bon vieux Peguy, le jeune Loris Arnaud (et son salaire de 36.000 euros mensuels) a lui aussi été mis à l’écart du groupe pro. Il a saisi la commission juridique de la LFP pour faire valoir ses droits.
Carte de membre aux prud’hommes
Arnaud et Luyindula ne sont que les derniers exemples d’une longue série de relations sociales compliquées au sein du PSG. Le club de la capitale a sa carte de membre au tribunal des prud’hommes. Même si on ne se fait aucune illusion sur le respect des hommes et des contrats dans le foot pro (chacun essaie de faire fructifier sa petite carrière en manipulant les autres si nécessaire), il faut avouer que les dernières années ont été chargées dans le club parisien, souvent au mépris de l’efficacité économique.
Retour en arrière. Cantonné à l’équipe réserve depuis plusieurs mois par son nouveau coach Antoine Kombouaré (encore lui !), Jérôme Rothen finit par conclure un accord à l’amiable avec sa direction en octobre 2010 pour résilier son contrat. Si les termes du deal sont restés secrets, on peut deviner qu’avec un salaire mensuel brut de 160.000 euros et encore 8 mois de contrat, le milieu gauche n’est pas parti les mains vides. Quelques semaines plus tard, c’est un autre gros salaire, Mateja Kezman (200.000 euros bruts mensuels et encore 7 mois de contrat) qui met fin à son bail avec le PSG.
Vikash Dhorasoo, lui, n’a pas eu le droit d’accord à l’amiable en 2006. Il est devenu le premier footballeur pro à être licencié…. Après une mise à l’écart et une prise de bac avec son coach, Guy Lacombe (qui connaîtra lui aussi un sort peu enviable, voir plus loin), le joueur est purement et simplement viré par son club. Une petite menace avec la poursuite de l’affaire aux prud’hommes plus tard, le contentieux sera réglé à l’amiable entre les parties, pour un montant inconnu.
Enfin, si le PSG a popularisé l’expression “lofteurs” pour ses joueurs mis au placard, il a aussi grandement contribué à la fameuse “valse des entraîneurs”. Depuis dix ans, ils sont nombreux à avoir été démis de leurs fonctions au beau milieu de leur contrat. Vahid Halilhodžić en 2005 (s’en suivra une sévère baston aux prud’hommes), Laurent Fournier quelques mois plus tard alors qu’il est tout proche de la deuxième place, Guy Lacombe en janvier 2007 (le moustachu partira avec 2,5 millions d’euros d’indemnités), jusqu’à Antoine Kombouaré. Et si le successeur du Kanak doit effectivement être Carlo Ancelotti, on peut d’ores et déjà prévoir un beau foutoir au cours des prochains mois. Car le coach italien arrivera forcément avec ses recrues… Qui seront alors les nouveaux “indésirables” ? Des joueurs comme Tiéné, Erding, Chantôme, ou Camara…
Olivier Monod et Sidney Maréval
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* source des salaires du PSG: http://www.psgmag.net/3141-Exclusif-voici-les-vrais-salaires.html
Crédit photo: Reuters
Vous vous etes mis à deux pour écrire ce torchon? Grosse perf.
@kelin. Merci, ça fait plaisir.
Des patrons voyous qui donnent 4 millions d euros pour indemnite ? Votre article est nul, nul et ridicule. Vous devriez racheter le club !
Merci pour cet article récapitulatif des mises au placard à Paris !
Autant j’avais trouvé le cas Kezman correctement géré, autant le cas Rothen était compliqué à solutionner, autant pour Luyindula, le PSG et Kombouaré se sont tirés une balle dans le pied… Des pratiques indignes d’un grand club.
L’article montre clairement que le PSG marche sur les décisions et les règlements de la Ligue, en plus de traiter certains de ses “employés” comme de la merde.
Article très instructif.
Tout est dit. Et maintenant que les pétrodollars pleuvent sur le PSG, ils vont s’assoir d’autant mieux sur le règlement. PSG = SHOW BIZZ depuis toujours. Pourquoi est-ce que çà changerait maintenant ?
A City ils ont le même problème avec un paquet de joueurs qui ne jouent jamais et des salaires trop élevés pour être prêtés ou vendus. Mais ils n’ont pas de problème de fric donc ça ne les dérange pas plus que ça.
Je pense que Paris comme City devraient tout de même prêter ces joueurs quitte à payer la moitié ou plus de leurs salaires, histoire de ne pas foutre leurs carrières en l’air et de pouvoir les rapatrier si besoin.
tous vraiment pourris par le fric
Sous couvert de nous refaire le coup de la lutte contre le Jacobinisme Français on nous ressort l’attaque contre le club de la capitale: le PSG symbole du mal absolu.
et encore on devrait s’estimer heureux que l’article ne parle pas du coté Nazi du club dans un monde bisousnours.
Pauvre petits joueurs et entraineurs qui sont payés très cher alors qu’ils ne jouent pas (et les analyses sur leurs niveau expliquant une mise à l’écart) ou touchent un gros chèques pour partir.
A quand la fondation Platini-Blatter pour ces pauvres hommes.
Si vous regrettez le monde pro je ne saurais vous conseillez d’être bénévole dans un club amateur.
J’aime beaucoup l’apparition “en scred” de Thierry Mariani sur la photo d’en-tête de l’article.
Bonjour,
Votre article est intéressant et très bien écrit, tout comme l’ensemble de votre blog. Mais sans cautionner du tout l’attitude du PSG envers Luyindula, j’aimerais quand même rappeler que ce joueur avait l’air d’une vraie plaie. Pour avoir suivi beaucoup de ses interviews, je peux dire qu’il donnait l’impression d’un type assez égocentrique et insupportable. Il me semble d’ailleurs que la raison première pour laquelle il a été mis sur la banc a été son refus de rentrer au cours d’un match, ce qui est proprement scandaleux, surtout lorsqu’on perçoit de telles sommes. L’attaquant argentin Tevez, a par exemple été sèchement mis au banc de la sélection de Manchester City par son entrainer Mancini, et on n’en a pas fait tout un plat : le joueur a pris ses responsabilités, il est allé faire des golfs en Argentine en attendant le mercato hivernal, et il est maintenant annoncé dans plusieurs clubs.
Par ailleurs je trouve cela idiot de mêler les affaires Kombouaré et Luyindula dans un même article. D’ailleurs je suis vraiment de ceux qui pensent qu’il n’avait plus sa place à la tête de l’équipe. La première place du championnat, ce n’est pas grâce à lui qu’on l’a acquise, l’équipe n’a développé aucun jeu ; c’est uniquement grâce à quelques individualités, quelques éclairs de génie de Pastore ou de Nenê qui ont fait la différence. Mais c’est aussi illusoire qu’un château de sable: confrontez le PSG à une grande équipe européenne et vous verrez le taulé.
Bref, selon moi, c’est ridicule de se livrer au concert général de lamentations autour du sort de Kombouaré. D’une part sportivement, pour moi, il n’avait plus sa place. Ensuite il part avec 4 millions. Et enfin il va retrouver un nouveau club vite fait bien fait! Le limogeage des entraineurs est une chose courante dans le football moderne, arrêtons de jouer les vierges effarouchées.
Le fric, le limogeage d’AK, l’exil temporaire au stade de france, Beckham, etc. je m’en fous. Qatari ou pas, c’est la même chose, je pense que c’est une bonne chose qu’il y ait enfin de l’argent au Paris Saint-Germain. Non, la seule chose que je ne pourrais jamais avaler, c’est s’ils décident un jour de vouloir imposer les valeurs homophobes du Qatar en supprimant le partenariat avec le Paris Foot Gay. Ça je ne m’en remettrai jamais.
Des patrons voyou qui vous filent 4 millions pour partir ca court pas les rues!
Quand à peguy on se demande qui arnaque qui!
Sans vouloir lancer de “prise de bac”, pourquoi Slate, qui fait un si bon travail de renouvellement journalistique, ne parvient pas à parler de foot ?
Aucune logique dans cet article, du titre racoleur à la fin, en passant par l’absence de propos.
Quel rapport entre l’évincement de Vikash (<3), Lacombe, Rothen, Luyundula et Kombouaré ?! Qui sont les "patrons" ? En quoi sont-ils "voyoux" ?
Bref, on n'apprend rien et les adjectifs utilisés sont lancés au hasard.
Cela me rappelle les reportages sur les "novices du foot" débordant de condescendance, qui me hérissaient les poils à chaque fois.
Indécence et injustice… Voilà à quoi font penser les dernières nouvelles en provenance du Paris Saint-Germain (PSG). Commençons par l’indécence. Offrir 800.000 euros par mois à un pré-retraité comme David Beckham n’est rien d’autre qu’une immense obscénité en ces temps de crise. Pour qui vit en ce moment en France, et qui constate jour après jour à quel point le climat social est de plus en plus tendu (en attendant la vague de licenciements prévus pour le mois de janvier, c’est-à-dire après les fêtes de fin d’année), on se demande à quoi pensent les dirigeants qataris du club français quand ils s’engagent dans cette voie. Outre le fait que cela va certainement générer des jalousies en interne (bonjour, la gestion du vestiaire et des égos), le message à destination de l’opinion publique française est catastrophique. En gros, c’est «on a du fric et on le dépense comme on veut quitte à le jeter par la fenêtre.»
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