Quel club de foot pour Eric Besson ?

Le ministre de l’Economie numérique va quitter la politique. Le milieu du foot l’intéresse. Voici nos offres d’emploi.

C’est Le Monde qui balance l’info aujourd’hui. Eric Besson aurait choisi de “passer à autre chose” après la présidentielle de 2012. Inspiration géniale du Ruud Van Nistelrooy de la politique – le mec qui renifle les coups mieux que tout le monde – et qui a déjà compris que Sarko était cramé ? Ou plutôt sincère lassitude de la politique parisienne, lui qui lâchait sur France 5 il y a peu: “Le ministère, ça n’est pas cool.” Peu importe. Ce qui compte, en ces temps de crise, c’est de retrouver du boulot rapidement. Besson penche vers le secteur privé. Un plan de carrière, qui, au Pôle Emploi, ne suffit pas. Alors, comme on est sympas, on glisse quelques pistes de reconversion au ministre de l’Economie numérique, grand fan de foot.

– le PSG, via l’OM: Besson est avant tout un traître, capable de changer de camp au gré du vent de la réussite. On l’imagine donc bien commencer à Marseille en lieu et place d’un Labrune trop proche de l’actionnaire majoritaire. Au bout de 6 mois, l’OM n’est pas au mieux au classement et Paris s’envole vers le titre. Mais Leonardo est attrapé un soir sur les Champs aux bras de Zahia. Illico, Eric s’envole vers la capitale. Ici, c’est Paris: trahisons, luttes d’influence… le club made in Qatar lui offrira toutes les garanties pour exercer son talent principal: le coup de couteau dans le dos. Lyncher un Kombouaré présumé trop faible sera un jeu d’enfant pour l’ex-ministre.

Notons que l’option FC Nantes, que Besson aurait tenté de racheter en 2007, nous excite pas mal aussi. A choisir, on garde Waldemar Kita en poste et on place Eric comme directeur sportif. Le bon Waldemar fait un aussi bon président que Sarko. Sous son mandat, le FCNA a définitivement perdu son aura AAA pour un BB- de Ligue 2.

– le Wydad Casablanca: pour lui rappeler ses jeunes années de lycéen au Maroc et passer de l’autre côté de la barrière après son expérience au ministère de l’Immigration. On imagine déjà le débat sur l’identité nationale transposé dans les vestiaires et cette grande pétition lancé par lui: «Oui le Wydad doit pouvoir jouer la Ligue des Champions européenne» au nom de l’Union pour la méditerranée. Bien sûr, il partira pour le Raja après deux ans.

– le Club africain: Besson est marié en secondes noces à Yasmine, descendante de la famille Bourguiba. A défaut du Maroc, c’est en Tunisie qu’Eric le fou trouverait chaussure à son pied. A Tunis donc, dans un grand club, ou à l’Espérance, ou à l’US Monastir, la ville des Bourguiba. Puis il prend la nationalité et se convertit à l’Islam, puis il devient Premier ministre et fait la nique à Hollande lors des rassemblements internationaux.

– l’OGC Nice: Selon Le Monde, ce club aurait la préférence du ministre. Un choix qui lui va bien puisque la ville n’est pas vraiment connue pour aimer les étrangers. Il pourra ainsi tenir compagnie à Christian Estrosi, autre recalé de la Sarkozye. Son sens bien connu du dialogue en ferait un grand ami des supporters locaux, pas réputés pour être les plus fins du championnat. Enfin, son pouvoir d’entregent avec les grandes entreprises permettrait peut-être de trouver enfin des sous au club pour se faire construire un stade qui ressemble à quelque chose. Et après, sa mauvaise foi légendaire permettra de clasher les joueurs des autres équipes sur Twitter: “Oh Sakho, tu fais le kéké ? Tu fais le kéké ? Ramène toi que je te passe la bouche à la térébentine !”

– l’Olympique lyonnais: pour tenir compagnie à Jean-Michel Aulas, opprimé notable des  bolcheviques et khmers verts de l’agglomération lyonnaise, et qui désespère de construire son OL Land. Besson offrira une épaule compatissante à JMA, fort de son rapport sur la compétitivité du foot français, sorti en 2008. Une bien belle ode au libéralisme le plus décomplexé dans le milieu du ballon rond: modernisation des stades avec le fameux PPP, réduction de la contribution versée aux divisions inférieures etc. Tout ce que Besson dit, Aulas l’a déjà fait.

– le Football Atlantique Rochelais: pour faire chier Ségolène Royal. Une raison bien suffisante, il est vrai. Pierre Salviac est prêt à se mettre au ballon rond pour le seconder (de toute façon, il sera toujours moins mauvais qu’en rugby). Les deux se feront des réunions de direction sur Twitter. Là-bas, il y a tout à construire. Depuis deux saisons éphémères en Ligue 2 dans les années 70, le club végète actuellement en DH, avec pour objectif la CFA 2: «Le capitaine du navire rochelais n’a pas réduit la voilure. Il réaffirme sa volonté d’emmener son équipage en haute mer», explique le club sur son site Internet.

– le Football Club Féminin de Juvisy: Eric Besson aime les femmes, surtout jeunes. Son fail sur Twitter a prouvé sa vigueur (Il a envoyé à toute ses suiveurs “Quand je rentre je me couche. Trop épuisé. Avec toi ?”, ndlr). Le gazouillis n’a fait que confirmer ce qu’on savait. Son ex-femme, Sylvie Brunel, raconte ainsi une anecdote sur leur mariage dans le livre Manuel de guérilla à l’usage des femmes: «Le maire énonce les principes bien connus du Code civil : “Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance…” Eric l’interrompt alors d’une voix claire : “Secours, assistance, oui. Fidélité, non.”» Le FCF Juvisy, leader de la ligue 1 féminine lui offrirait l’opportunité de troisièmes mi-temps endiablées dans les vestiaires au milieu de jeunes femmes au top de leur forme et en petite tenue. La question est: seize filles sont-elles suffisantes pour lui ?

– le CO Donzère: Sa commune. Ah merde, c’est déjà fait. Eric est président d’honneur du club, et sa bobine apparaît en bonne place sur le site. En tout cas, le président Christian Augier est chaud bouillant pour faire signer ce qui serait LA recrue phare de son intersaison. “Ah oui, ça serait avec plaisir. Il ne peut qu’apporter. Je le rencontre souvent, c’est un passionné qui nous soutient déjà bien.” (On l’a vraiment appelé, ce n’est pas une blague, hein, ndlr.) Bon, la question, c’est de savoir si Eric l’ambitieux serait prêt à repartir d’en-bas: “Nous, on joue en première division départementale”, précise le président Augier. Finalement, c’est un peu à la hauteur de la carrière politique d’Eric Besson, non ?

L’équipe de Plat du pied, sécurité

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Photo Reuters