La vérité du 4ème chapeau

(The Paris Beau fait grise mine)

Et si être dans le 4ème chapeau à l’Euro 2012 était une bonne nouvelle? Il est en effet fort probable pour la France de s’y retrouver, car elle est douzième au coefficient UEFA. L’Ukraine et la Pologne sont moins bien classés, mais ce sont les deux pays organisateurs et ils  sont donc directement dans le premier chapeau.

Si vous suivez d’ordinaire la Ligue des Champions, cela marche un peu de la même manière. Le 4ème chapeau est normalement réservé aux petites équipes qui sont là par hasard et qui au mieux se qualifieront pour la Ligue Europa. La France, à l’Euro, aura donc un peu le statut du Viktoria Plzen ou du Oțelul Galați. En attendant la vérité des barrages, voilà les chapeaux probables.

La France, si elle veut être dans le troisième chapeau, doit donc compter sur une élimination de la Croatie ET du Portugal. Peu probable. On remarque d’ailleurs que, sauf surprise dans les barrages, toutes les équipes les mieux classées à l’indice UEFA se sont qualifiées, à croire qu’il n’est pas si mal fait que ça, ou que, au contraire, il crée une sorte de cercle vicieux.

(extrait du coefficient UEFA, source: Wikipedia)

Les Bleus, déjà dans une situation compliquée en 2008, peuvent donc se retrouver dans un groupe de la mort, avec l’Espagne, l’Allemagne et le Portugal. Ou un Pays-Bas, Italie, Suède. Vous me direz, il n’y a pas de petites équipes, mais un groupe composé de la Pologne, de la Russie et de la Grèce fait un petit moins peur. Globalement, toutes les équipes hors du premier chapeau espèrent déjà tomber sur un des deux pays organisateurs, qui n’ont pas montré grand chose en amical (vous avez déjà oublié mais la France a battu 4-1 l’Ukraine en juin dernier.

Peut-être me traitera-t-on de masochiste, mais il ne serait pas plus mal que notre équipe tombe dans un groupe difficile. On l’a vu contre la Bosnie, les hommes de Lolo la touillette n’ont pas de talent dès qu’ un ou deux joueurs clés ne sont pas là. Depuis la prise de fonction de l’ancien entraîneur de Bordeaux, cette équipe nous a rarement enchantés. Comme les hommes de Lièvremont en rugby face à l’Angleterre, j’aimerais la voir contre des grandes nations, pour savoir si elle mérite d’être aimée ou pas.

Là, elle aura le statut d’outsider, et les joueurs en auront peut-être enfin conscience. S’ils tombaient dans un groupe facile, ils seraient capables de penser qu’ils ont des Tongiens en face. Et s’ils perdent avec les honneurs, ils seront peut-être pardonnés. Au contraire, s’ils enchaînent les nuls honteux contre la Pologne ou la Grèce, nous ne pourrons pas oublier, et ils risquent d’être pendus une bonne fois pour toute sur la place publique médiatique.

Clément Noël

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