«Nicolas Sarkozy donne un coup de genou dans les parties génitales de François Hollande»

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Et si les politiques français jouaient au foot comme les Boliviens?

En ce moment, un jour sur deux, on a vraiment honte de nos politiciens. Souvent de Nicolas Sarkozy. On s’imagine parfois qu’il n’y a pas pire ailleurs, à part Silvio Berlusconi bien sûr. Dans le genre ridicule, Evo Morales se débrouille pourtant pas mal. Lors d’un match de football contre la mairie de La Paz, la capitale gouvernée par des anciens alliés passés dans l’opposition, après avoir subi un tacle appuyé de la part d’un opposant, il a répliqué d’un sévère coup de genou dans les parties sensibles.

Quand on cherche Morales, on le trouve. Et si, en France, on organisait un match de foot entre l’opposition et le gouvernement? Comment ça se passerait? L’idée n’est pas si saugrenue: on se souvient de Giscard d’Estaing jouant avec des commerçants et des membres du conseil municipal de Chamalières, sa ville d’élection.

  • Les compos

Societa Sportiva Gouvernement

Goal: François Fillon (gardien de l’orthodoxie budgétaire)

Défense: Eric Woerth (csc)- Hervé Morin (sinistre de la Défense) – Patrick Devedjian (libéro de la relance) – Eric Besson (gaucher contrarié)

Milieux défensifs: Brice Hortefeux (sécurité intérieure) – Luc Chatel  (porte-voix relayeur)

Milieux offensifs: Michèle Alliot-Marie (Justice-offensive latérale) – Nicolas Sarkozy (meneur) – Bernard Kouchner (perdu sur son côté).

Attaquant: François Baroin (éternel espoir, économe en buts)

Remplaçants: Christine Lagarde (tableau noir), Jean-Louis Borloo (cuve), Rama Yade (prospect), Christian Estrosi (pour durcir le jeu) et Roselyne Bachelot (piqûres d’avant-match)

Internazionale Opposition

Goal: Dominique Strauss-Kahn (sort quand ça l’arrange)

Défenseurs: François Bayrou (centre trop long) – Daniel Cohn-bendit (numéro 68) – Eva Joly (instant norvégien)- Olivier Besancenot (monte à l’assaut à contre-temps)

Milieux défensifs: Benoît Hamon (Hargneux)-Arnaud Montebourg (tacle les deux pieds décollés)

Milieux offensifs: Ségolène Royal (ailier incontrôlable)-  Dominique de Villepin (tête haute, buste droit)- François Hollande (père de Robben, réaxe souvent)

Attaquant: Martine Aubry (35 buts par saison)

Remplaçants: Manuel Valls (droit dans ses crampons), Laurent Fabius (caviars du gauche), Vincent Peillon (manque de rigueur tactique), Marie-George Buffet (porteur d’eau), Michel Rocard (vétéran)

  • Déroulé du match

1ère minute: Le Gouvernement est très très ambitieux en ce début de match. Le numéro 10 Sarkozy l’a annoncé, son équipe va proposer du jeu: «Depuis des années, on défend, on défend, c’est le moment de passer à l’attaque. Nous voulons devenir le plus grand club en Europe et dans le monde. Il faut redonner sa fierté à notre championnat

3e minute: Du côté de l’opposition, on bafouille son football. Pressés très haut, ils défendent comme ils peuvent. Martine Aubry, l’attaquante en mal de confiance, l’avait bien déclaré: «Ce n’est pas le football que nous voulons.» Mais quel football propose-t-il, eux? Leur plan de jeu est très flou.

4e minute: Ségolène Royal récupère une bonne balle de Bayrou, elle remonte sur son côté gauche; Aubry est démarquée, elle lui fait des grands signes. Mais elle ne la voit pas et vient s’empaler sur Besson.

7e minute: Que d’insultes pour le côté gauche du Gouvernement! Besson et Kouchner subissent les railleries des tribunes, aux cris de «Traîtres, Traîtres» et autres amabilités moins polies. L’année dernière, ils jouaient encore pour l’équipe adverse, on s’en souvient. Mais, pour l’instant, ils tiennent leur ligne. Ils l’ont dit en conférence de presse: «On vient pour jouer la Ligue des champions.» En échange, l’opposition a récupéré Villepin, plus vraiment en odeur de sainteté depuis le départ du vieux capitaine Chirac.

10e minute: Sarkozy virevolte, on appelle ça «l’état de grâce». Il remise sur Alliot-Marie qui mystifie Bayrou puis centre au premier poteau.Le meneur du Gouvernement a suivi, saute et marque de la main. Strauss-Kahn regardait une jolie fille en tribune, il était complètement aux fraises. L’arbitre, Mme Chabot, ne bronche pas. BUT. 1-0 pour le gouvernement contre l’opposition. Sarkozy, fou de joie, se dirige vers le poteau de corner, enlève son maillot et montre fièrement son t-shirt à la caméra: «Yes we can».

20e minute: Oh la balle du 2-0! Tout le monde s’était calmé, Luc Châtel s’empare de la gonfle aux 40 mètres et décoche une frappe tout en douceur qui flotte et vient caresser la barre. C’était beau. On sait qu’il est discret, mais il est toujours présent. Là, sa finesse surprend. Il l’avait annoncé au début du match: «Le mammouth ne me fait pas peur.» Référence sans doute peu subtile à l’embonpoint de certains membres de l’équipe adverse.

25e minute: Il était intéressant ce gros plan sur les tribunes. On a pu apercevoir Claude Allègre qui faisait la gueule. On peut le comprendre, il pensait changer de club à l’intersaison mais se retrouve finalement chômeur, et donc pige comme consultant télé pour dézinguer la défense centrale de l’Opposition.

29e minute: Dominique de Villepin dribble toute l’équipe adverse avant de se faire sécher, par derrière, par Brice Hortefeux. Félicitations du capitaine pour celui qu’il appelle son «croc de boucher». Carton jaune! Eric Besson et Benoît Hamon s’accrochent au milieu du terrain. Une petite biscotte chacun. Sarkozy applaudit son défenseur latéral. Hollande vient tenter de calmer son camarade. En se replaçant, Besson adresse un bras d’honneur aux supporteurs arabes de l’équipe adverse. L’arbitre assistant ne s’aperçoit de rien. Des gestes qu’on aimerait ne plus voir sur un terrain de football. Quel exemple pour les jeunes!

40e minute: Autant vous l’avouer, nous ne sommes pas encore à la fin de la première mi-temps, mais ça joue mal. Du côté du Gouvernement, finies les bonnes intentions. On s’est replié, chacun tente dans son coin de placer des attaques, mais ça ne joue pas collectif. On sent la déception monter chez les supporters, mais on veut y croire!

43e minute: Du côté de l’Opposition, ce n’est pas formidable non plus. Tous sont talentueux, mais impossible de trouver un collectif. C’est à qui fera le plus beau plongeon devant les photographes. Dans le genre, Ségolène Royal est très forte. Un peu triste.

Mi-temps: Hortefeux demande ses papiers à David Astorga qui vient l’interroger: «Bon, si vous êtes tout seul, ça va.» Sarkozy est excédé par l’agitation dans le tunnel qui mène au vestiaires: «Casse-toi pauv’ con», hurle-t-il à un stadier. Il renvoie le quatrième arbitre, incapable d’assurer sa tranquillité. En face, Ségolène conteste encore le vote qui a donné le brassard à Martine. DSK négocie un prêt à option d’achat avec le club de Washington qui lui offre du champagne et du caviar.

47e minute: Mais où est Bernard Kouchner?

50e minute: Rien à dire. Cohn-Bendit et Joly en défense centrale, c’est du solide. Sarkozy et Baroin sont complètement muselés. Ah si seulement ils étaient entrés plus tôt dans le match!

55e minute: On ne va pas vous le cacher, on est plutôt content du nouveau visage de l’Opposition. On dirait que les ressentiments de chacun ont été mis de côté. Enfin des passes à ras de terre et des tentatives de dédoublements entre Hollande et Aubry. Il n’y a que Ségolène Royal et François Bayrou qui sont clairement un ton en dessous.

57e minute: On est un peu frustré là! On sent que l’Opposition a les moyens d’égaliser mais ça ne veut pas! Ça relancerait l’intérêt du match pourtant. Après, le jeu reste stéréotypé. DSK renvoie systématiquement des longs ballons sur Aubry. C’est dommage de ne pas jouer aussi avec Montebourg, Villepin ou Hollande. On aimerait voir ce qu’ils peuvent proposer.

58e minute: Changement de chaque côté. Rentrée de Michel Rocard. Respect. 765e sélection, pour le vétéran. Mais toujours pas capitaine. Du côté du Gouvernement, Estrosi remplace Kouchner. Il va sans doute jouer dans une position un peu plus défensive. Clairement, on veut durcir pour garder le 1-0. Mais où est le beau jeu?

62e minute: Scandale! C’est vraiment une honte. Sarkozy, énervé à l’idée de se voir rattraper, donne un bon coup de genou dans les parties sensibles de François Hollande. L’ailier droit de l’Opposition est à terre, se tordant de douleur. Ah, ce n’est pas joli joli.

64e minute: Dans les tribunes, Marine Le Pen, qu’une rumeur annonce au Gouvernement la saison prochaine, semble s’amuser des difficultés de sa future équipe.

65e minute: Ca s’énerve! Hortefeux et Besson en viennent aux mains avec Hamon et Montebourg. Comme chacun sait, le match se gagnera au milieu de terrain. On voulait voir un match de foot, on assiste à de la boxe. Sarkozy hurle des «Vos licences, vos licences» à Besancenot et Bayrou qui veulent intervenir dans le débat.

70e minute: Le climat est très tendu. Le Gouvernement est regroupé en défense: plus personne n’ose aller en attaque, à part peut-être Estrosi et Sarkozy, mais ils abusent des longs ballons. Les joueurs de l’Opposition canardent la cage adverse. On a un grand Fillon en gardien. Est-ce qu’il va tenir jusqu’à la fin du match? Sarkozy avait annoncé des changements en cours de seconde période, il semblerait que ses coéquipiers soient tétanisés par l’enjeu.

73e minute: Mais pourquoi? Pourquoi? Sans raison aucune, Estrosi, Hortefeux et Besson ont commencé à insulter les tribunes. Ils s’en sont surtout pris vertement à deux délégations, luxembourgeoise et roumaine, invitées par l’Opposition: «Vous n’avez rien à faire ici, rentrez chez vous.» Très étrange.

80e minute: Le match est interrompu! Les supporters, sans doute choqués par le football proposé –on peut les comprendre– ont envahi le carré vert. La pelouse est noire de monde. Sarkozy et ses coéquipiers ont dû fuir dans les vestiaires escortés par des CRS. Tout s’est passé si vite! Le match reprendra-t-il? Nous vous tiendrons informés des dernières évolutions, minute par minute.

Quentin Girard et François Mazet

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Crédit photo: Nicolas Sarkozy joue aux foot avec des membres du RPR à Toulouse, le 4 juillet 1998. REUTERS

3 commentaires pour “«Nicolas Sarkozy donne un coup de genou dans les parties génitales de François Hollande»”

  1. […] Ce billet était mentionné sur Twitter par Quentin Girard et Thomas Baïetto, Plat du Pied . Plat du Pied a dit: Et si les politiques français jouaient au foot comme les Boliviens? http://fb.me/JaWNZPf1 […]

  2. […] Nicolas Sarkozy donne un coup de genou dans les parties génitales de François Hollande : une fiction imaginée suite au mauvais geste du président bolivien, à lire ! […]

  3. Excellent! Je serais tenté d’ajouter Jean-Luc Mélenchon en attaque, qui provoque mais ne score jamais (façon Hoarau)

    16art,
    http://www.whatsthefoot.blogspot.com

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