Question à quelques millions : Comment les dirigeants des sociétés cotées doivent-il exercer leurs stocks option, acheter ou vendre des actions des entreprises qui leur ont été confiées sans risqué d’être accusé de délit d’initié ? La mission confiée à Bernard Esambert (ex-Rthoschild et ex-Bolloré) par l’Autorité des marchés financiers (AMF) devrait déboucher sur la rédaction d’un code de bonne conduite qui devrait être prêt à la mi-octobre.
En attendant, voilà un nouvel épisode qui ne manque pas d’intérêt. Le 3 septembre Jean-Bernard Lévy, le président du directoire de Vivendi, a exercé 64.547 actions au prix de 16,78 € pour les revendre immédiatement à 19,30 € obtenant ainsi une plus value de 170.000 €. Le 6 et le 7 septembre rebelote avec cette fois des plus values de 179.000 et 173.000 €.
La difficulté à laquelle Jean-Bernard Lévy va être confronté est la concomitance de ses opérations avec la circulation d’informations liées à l’augmentation de la TVA de 5,5 à 19,6 % sur les offres triple play (télévision, internet et téléphone).
La modestie des plus values réalisées plaide pour la bonne foi de Jean-Bernard Lévy. À moins que l’on n’enregistre une chute du titre dans les prochaines semaines. Dès lors, sans qu’il soit nécessaire de parler de délit d’initié (le débat public sur la TVA a démarré fin août), ses ventes laisseront une désagréable impression. Il faudra les qualifier d’inopportunes.
En fait, Jean-Bernard Lévy a profité d’une fenêtre ouverte après la publication des comptes le 1er septembre, explique-t-on chez Vivendi. S’il a cédé des titres, il s’est engagé à conserver l’équivalent de trois ans de salaire en actions Vivendi quand les autres dirigeants sont tenus de posséder l’équivalent de deux ans de salaires.
PhDx
Exercice de stocks option du 3 septembre
Cession d’actions du 3 septembre
Exercice de stock-option du 6 septembre
Cession d’actions du 6 septembre
Exercice de stock option du 7 septembre
Cession d’actions du 7 septembre
Espérons que l’AMF arrive à définir des bonnes pratiques qui soient assez simples pour être mises en œuvre puis contrôlées car la matière est extrêmement complexe et très relative comme le montre l’exemple cité. La meilleure solution quand on est au niveau d’une direction générale, c’est de ne jamais acheter ni vendre d’actions de son entreprise… Une suggestion plus constructive serait de soumettre la décision d’acheter ou vendre des titres au comité des rémunérations ou au conseil d’administration qui apprécierait le risque que cette décision nuise aux intérêts de l’entreprise. N’est-ce pas d’ailleurs ce conseil qui a octroyé des stocks options ou des actions gratuites à ses dirigeants?