Jérôme Kerviel va être bien seul en juin dans le box des accusés en juin prochain. Trop seul, au goût des actionnaires américains qui ont engagé une class action contre la Société Générale avec une plainte collective enregistrée au tribunal de New York (district sud) le 10 janvier dernier. Comment une banque peut-elle laisser un trader engager 50 milliards d’euros à lui tout seul et perdre 5 milliards d’euros? Comment peut-elle laisser passer des opérations fictives? Des faux mails? Comment imaginer que des alertes précises formulées par l’autorité de tutelle aient été mises de côté? Comment croire que l’inspection interne soit à ce point inopérante? Bref, ils ne croient pas à l’histoire du trader solitaire. Pour établir la responsabilité des dirigeants et des administrateurs, les avocats des actionnaires américains regroupés dans la plainte collective, n’ont pas eu a se fatiguer pour faire sortir la poussière de dessous le tapis, ils ont fait une compile adroite de différents rapports accablants et parfois surréaliste ou dadaïste, comme on voudra.
Le 24 janvier, Daniel Bouton dévoile des chiffres astronomiques: Jérôme Kerviel a fait perdre à la banque 5 milliards d’euros. Le PDG de la Générale ajoute une provision de 2 milliards liée, entre autre, à l’effondrement du marché immobilier américain. Le lendemain, un Comité spécial est mis en place au sein du Conseil d’administration. Composé de trois administrateurs au-dessus de tout soupçon: Jean-Martin Folz, ex-PDG de PSA Peugeot Citroën, Antoine Jeancourt-Galignani, ex-PDG des AGF et Jean Azéma, et rédigé avec l’aide du cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers. Très vite, le 20 février, ils sortent un Rapport d’étape beaucoup plus précis et complet que le Rapport du 23 mai 2008, dit définitif.
Les administrateurs-enquêteurs ont repris le constat minutieux de l’Inspection interne de la banque qui a recensé 75 alertes internes, émises entre décembre 2006 et 2008! 75 alertes pour… rien. Des faux mails à sept reprises, une opération réalisée le samedi en mai 2007, des écarts incompréhensibles qui peuvent dépasser le milliard d’euros (mai 2007), des commissions astronomiques (1,2 million d’euros le 7 décembre 2007), des opérations dont le montant paraît irréel: 7 milliards d’euros. Vous n’y croyez pas? Nous non plus. C’est pourtant écrit noir sur blanc dans le rapport de l’inspection interne. “Juillet 07 / Agent 29 : deux opérations sont bookées avec des contreparties fictives (PRE HEDGE et PRO EXCEPT) pour un nominal de 7 GEUR.” 7 GEUR pour 7 milliards d’euros. Le contrôle intervient demande des explications mais ce contente de peu : “Procédures [de contrôle] respectées mais pas d’initiatives prises pour s’assurer la véracité des affirmations de JK [Jérôme Kerviel]et des corrections qu’il a suggérées, même lorsque celle-ci manque de vraisemblance. Lorsque la hiérarchie a été prévenue, elle n’a pas réagi”.
Une opération, deux opérations ça peut passer inaperçus. Le problème c’est que Jérôme Kerviel va sortir de l’artisanat. Relisons le rapport de l’inspection interne : “Du 15 mars au 23 juillet 2007 : Le trader construit progressivement une très importante position short sur le DAX (en moyenne, il traite 1 700 contrats par jour ouvré sur la période), pour atteindre un cumul d’environ 150.000 contrats sur cette période, soit environ 30 GEUR [30 milliards d’euros]”. Quand un humain s’empare de la question, cela commence à prendre de l’ampleur et puis plus rien. Le 16 avril 2007, Maureen [ou Marine, les deux orthographes sont utilisées dans la plainte] Auclair, responsable du contrôle des opérations réalisées par les traders, adresse un mail aux supérieurs hiérarchiques de Jérôme Kerviel. Elle pointe des différences importantes entre ce que rapporte le trader et la réalité. Durant la réunion organisée dans l’urgence, Kerviel admet avoir inventé une contrepartie et ça passe. Quand l’alerte vient de l’intérieur ça ne fonctionne pas.
Quid des inspections de la Commission bancaire? L’organisme de tutelle des banques a adressé deux lettres à Daniel Bouton, au cours de l’année 2007, pour lui demander de resserrer les contrôles, avant de condamner la Société Générale à 4 millions d’euros d’amende. La «décision juridictionnelle», datée du 3 juillet 2008, décrit en 10 pages une absence totale de contrôle. Mieux, elle pointe Delta one, la table où Jérôme Kerviel travaille. Les inspecteurs constatent que «les opérateurs du desk Delta one bénéficiaient de très larges droits de création, modification et suppression d’opérations dans l’application informatique». Un peu plus loin : «Il ressort de l’instruction que la sécurité du système d’information présentait des failles importantes mises en évidence par l’Inspection interne; que le projet visant à mettre fin à la saisie des transactions par les opérateurs n’avait pas été mis en œuvre, au moment de l’enquête diligentée par la Commission, au sein du desk Delta one, ce qui a permis à l’opérateur de créer, modifier et supprimer les opérations fictives utilisées pour dissimuler ses risques et ses résultats (…).»
Certaines scènes deviennent surréalistes. Le 8 janvier, le rideau va tomber 10 jours plus tard, Une femme chargée du contrôle des opérations de DeltaOne, désignée comme l’Agent 3 demande des explications et obtient la réponse suivante : «ça matérialise des give up de futs faits tardivement, je dois de l’argent à la contrepartie. On va le rebooker asap.» Vous n’y comprenez rien? L’Agent 3 non plus. «Elle a avoué en entretien n’avoir pas compris l’explication», note les inspecteurs de la Société Générale.
A la fin de l’année 2007, le prestidigitateur demande 600.000 euros de bonus. Une somme énorme mais pas imméritée puisqu’il a affiché, en novembre 2007, un bénéfice de 1,5 milliard d’euros à lui tout seul. La bonne question est comment a-t-il pu gagner autant d’argent en respectant les règles du métier? Un trader décompose la réponse : «im-po-ssi-ble». Il obtiendra tout de même 300.000 euros de bonus.
Le vendredi 18 janvier 2008, un homme, un humain, dit “Agent 27” va faire un truc fou. Prendre son téléphone appeler un autre humain et s’apercevoir que Kerviel réalisait des opérations fictives. “Agent 27 prend le dossier en main et se propose d’appeler le contact chez Etablissement bancaire C samedi (il le connaît personnellement). Ceci permet de découvrir que la transaction est fictive.” La hiérarchie est prévenue se réveille et le lundi 21 janvier, la banque décide de déboucler pour 50 milliards d’opérations, au plus vite. «J’étais en face de mon écran ce matin-là. Je ne pouvais pas croire ce qui se passait, témoigne un trader néerlandais. C’était horrible. Quelqu’un vendait une énorme position sans tenir compte du prix. Quand on a appris qu’il s’agissait de la SocGen, on a juste ri, aucun trader n’aurait fait un aussi mauvais boulot», peut-on lire dans l’acte d’accusation de la class action.
On peut comprendre l’agacement des actionnaires, français ou américains, qui se sont retrouvés, le 27 janvier 2008, avec un communiqué de presse lénifiant: «Une position anormalement élevée de risque de contrepartie sur un courtier avait été détectée dans les jours précédents.» Le rapport du 23 mai paraît oublier tous les détails croustillants du prérapport de février et conclut que “les manœuvres et l’habileté du trader à dissimuler ses positions, ses risques et ses résultats, lui ont permis d’éviter jusqu’en janvier 2008 la détection de ses positions directionnelles massives par ses supérieurs et les fonctions de contrôle.” . Même s’il faut aqdmettre“que la fraude a été facilitée ou sa détection retardée par les faiblesses de la supervision du trader et du dispositif de contrôle des activités de marché.” Rendez-vous au début du mois de juin pour le procès du trader solitaire. Les débats seront suivis de prêt par les actionnaires de la class action, les enseignants de l’Etat du Vermont, les affiliés du Fonds de pension national des chaudronniers et les forgerons ou les syndiqués de l’agroalimentaire et de la distribution de l’union locale UFCW 880 de Cleveland (Ohio), tenteront de trouver de nouveaux arguments pour alimenter leur procès contre la Société Générale.
PhDx
Photo: Jérôme Kerviel en 2008. REUTERS/Gonzalo Fuentes
Magistralement expliqué.
Ce “Petit Kerviel pour les Nuls” et le 1er article “La Banque expliquez aux Nuls” sont à la fois fascinants et effarants.
Fascinants en ce qu’ils racontent l’extraordinaire pouvoir donné à quelqu’uns et l’énorme capacité de sens d’une même opération ou d’un même chiffre,
Effarants que la “vie” de de très grand nombre d’hommes et de femmes dépendent de si peu de gens et de tant de cupidité
Narration quasi Ellroyenne, manque du sang pour que ce soit impec
Les honorables actionnaires se sont réveillés abasourdis par l’ampleur de la catastrophe.Ils doivent entamer une action en justice pour en connaître les rouages. Mais auparavant ils n’ont jamais envisagé cette action ou ne se sont pas posé de question sur la légalité de leurs confortables dividendes.Tout le monde a misé. Et tout le monde veut gagner à chaque coup. Or tout le monde sait. Ce qu’il ignore c’est la façon. Or celle-ci est tellement opaque qu’elle ne peut être cernée à temps même par les meilleurs acrobates de la finance. Pourquoi? simplement parce que c’est du virtuel. Le berger compte ses brebis le soir. Leurs propriétaires peuvent les voir. Mais quand ils leur donnent des ailes se contentant seulement de boire du lait sans se demander sur sa provenance, ils ne doivent pas être surpris qu’un jour leur bien soit dévoré par le loup.
Ce que je trouve hallucinant, et symptomatique du règne sans partage de l’idéologie actionnariale, c’est cette plainte, et le procès Vivendi qui s’est tenu il y a peu. On prétend incontestable (alors que c’est hautement discutable) d’assimiler l’entreprise à ses actionnaires, d’aligner la gestion de l’entreprise sur les intérêts exclusifs de l’actionnaire, il s’agit de “créer de la valeur pour l’actionnaire”, et de rien d’autre. Pour ce faire, les dirigeants sont nommés par les actionnaires, et leur rémunération dépend beaucoup de la valeur de l’action. Dans cette optique, si l’on est cohérent, les actionnaires devraient contrôler ces dirigeants, et les révoquer si par exemple ils estiment que ceux-ci n’ont pas su mettre en place une surveillance adéquate de l’activité d’employés un peu “exubérants”. Voire, si ces dirigeants dissimulent leurs fautes en maquillant les comptes, on pourrait comprendre que les actionnaires portent plainte contre les dirigeants nommément, et les rendent responsables sur leurs propres deniers (en général ils en ont pas mal)..
Mais non, ces actionnaires qui n’ont rien contrôlé tant qu’ils recevaient de gras bénéfices portent plainte contre l’entreprise, c’est-à-dire contre eux-mêmes si l’on s’en tient à l’idéologie actionnariale, d’autant que la faute reprochée est celle des dirigeants. Si l’entreprise est condamnée à verser des dédommagements, de trois choses l’une :
1- Cet argent est un manque à gagner sur les bénéfices distribués : autrement dit les actionnaires se versent une amende à eux-mêmes : absurde, et improbable étant donné leur rapacité.
2- C’est un manque à gagner pour l’entreprise, ses investissements, son développement futur : mais pourquoi pénaliser l’entreprise entière et ses salariés pour la faute d’un dirigeant qui léserait les actionnaires ? De plus si les investissements sont entravés, cela revient somme toute comme au cas précédent à payer aux actionnaires une somme qui aurait dû leur revenir (dans le futur ici). Ah j’oubliais la devise de l’actionnaire moderne : prends l’oseille et tire-toi.
3- C’est un manque à gagner pour les salariés : un comble d’iniquité, alors que ceux-ci, qui n’y sont pour rien, sont déjà pressurés en temps habituel pour “créer de la valeur pour l’actionnaire”.
En somme les actionnaires changent les principes et la règle du jeu au gré de leurs intérêts. Si la Justice était juste, elle devrait purement et simplement débouter ces parasites.
Les débats seront suivis (de prêt) par les actionnaires de la class action, les enseignants de l’Etat du Vermont, les affiliés du Fonds de pension national des chaudronniers et les forgerons ou les syndiqués de l’agroalimentaire et de la distribution de l’union locale UFCW 880 de Cleveland (Ohio), tenteront de trouver de nouveaux arguments pour alimenter leur procès contre la Société Générale.
=D
[…] While the Kerviel trial is about to open in Paris a new case is opening in New York for the Société Générale. The class action brought in January having been deemed acceptable, the bank has to transmit its answers to the charges before April 15th. The plaintiffs consider that the Société Générale concealed the impact of the subprime mortgage crisis on its financial results (1/2) and turned a blind eye on or even condoned Jérôme Kerviel’s actions (2/2). Translation of french. Read it in french. […]
[…] blog. “Nous accusons la Société Générale de violation des lois fédérales” (1/2) et “Nous accusons la Société Générale…” d’avoir laissé faire Jérôme Ker…Les actionnaires américains de la Société Générale, regroupé au sein d’une plainte […]
[…] sur ce blog : «Nous accusons la Société Générale de violation des lois fédérales» (1/2) et «Nous accusons la Société Générale… d’avoir laissé faire Jérôme Kerviel» (2/2). Le troisième volet, A la Société Générale, pendant la crise le patron s’enrichit est […]
[…] dans l’actualité un jour de janvier 2008. Pas d’histoire de sexe, plutôt des mécanismes financiers extrêmement complexes mais cette figure du trader solitaire qui fait dérailler le capitalisme en fera une star immédiate […]
[…] A LIRE AUSSI SUR SLATE: «Nous accusons la Générale…» d’avoir laissé faire Jérôme Kerviel […]
En laissant le temps à la Générale “on” lui a permis de faire disparaître ce qui était compromettant, de créer des opérations exemplaires d’honnêteté pour remplacer un certain nombre de magouilles.
Il faut souligner une fois de plus que c’est la trouille des dirigeants qui a amené la vente à perte et le trou de 5 milliards. Cette somme aurait pu être divisée par au moins 2 voire 3 si il y avait eu 3 à 4 jours de plus pour “liquider” les positions dangereuses.
[…] A LIRE AUSSI SUR SLATE: «Nous accusons la Générale…» d’avoir laissé faire Jérôme Kerviel […]
[…] LIRE ÉGALEMENT: «Nous accusons la Société Générale de violation des lois fédérales» ; «Nous accusons la Générale…» d’avoir laissé faire Jérôme Kerviel et La Société Générale rejette les accusations venues de New […]
[…] À LIRE ÉGALEMENT SUR L’AFFAIRE KERVIEL: Kerviel, critique de la spéculation pure ; «Nous accusons la Société générale…» d’avoir laissé faire Kerviel […]
Bonjour,
Comment peut-on faire endosser la perte de presque 5 Milliard d’Euros à un seul homme ?
Aucune personne au monde, ayant ou travaillant dans une salle des marchés, ne peut le croire.
En effet, chaque jour, le journal des opérations réalisées et enregistrées la veille est remis sur le bureau du Trader ainsi que sur celui du Boss de la Salle.
Je crois que la course à la surperformance a rendu aveugle bien des personnes ….Maintenant, seul Jérôme KERVIEL va “manger” pour tout le monde ! C’est proprement dégoûtant, profondèment injuste. Que l’on reproche à Jérôme d’avoir dépassé les autorisations octroyées, d’accord (même si celà est monnaie courante dans toutes les Salles de Marchés) mais lui faire endosser seul cette perte est hallucinant et peu courageux des responsables. Si ces personnes peuvent encore dormir tranquilles et se regarder sans souci dans une glace ….De plus, je crois que tout a été mélangé dans ce montant d’environ 5 Milliards. Tout n’est certainement pas de la faute de Jérôme.
Que le procès d’un système ait lieu d’accord mais pas le procès d’un homme jeté avec “violence” en pature à la Justice, aux médias etc…alors que l’unique reproche valable que l’on peut lui faire c’est d’avoir été au dessus des limites autorisées. Mais là, on rentre dans un domaine vicieux. Si Jérôme est rémunéré pour la surperformance réalisée ca veut dire que son patron aussi a touché et au dessus également et ainsi de suite et je puis vous assurer que plus on monte, plus les primes sont proposrtionnelles aux salaires ….
Courage Jérôme.
[…] dure ; «Nous accusons la Société Générale de violation des lois fédérales» (1/2) «Nous accusons la Société générale…» d’avoir laissé faire Kerviel […]
[…] dure ; «Nous accusons la Société Générale de violation des lois fédérales» (1/2) «Nous accusons la Société générale…» d’avoir laissé faire Kerviel […]
[…] dure ; «Nous accusons la Société Générale de violation des lois fédérales» (1/2) «Nous accusons la Société générale…» d’avoir laissé faire Kerviel […]
[…] À LIRE ÉGALEMENT SUR L’AFFAIRE KERVIEL: L’ennemi intérieur ; L’heure du bilan ; L’affaire comptée par Daniel Bouton ; La fracture numérique ; Kerviel et les Bisounours ; Au tour des chefs d’être cuisinés ; Procès Kerviel, procès inhumain ; Salariés de la Société Générale, jurez-vous de dire la vérité? ; Kerviel coupable, la Société Générale responsable ; Mat, l’ami imaginaire ; Trader masqué et cécité générale ; L’abracadabrant et l’absurde ; Le témoin bienvenu ; Monsieur K. ; Kerviel, incontrôlé ; Le trader noir et la banquière blanche ; Kerviel, le procès d’un homme ; Une bourde, un très mauvais timing et l’affaire Kerviel démarrait ; Kerviel, critique de la spéculation dure ; «Nous accusons la Société Générale de violation des lois fédérales» (1/2) «Nous accusons la Société générale…» d’avoir laissé faire Kerviel (2/2) […]
[…] À LIRE ÉGALEMENT SUR L’AFFAIRE KERVIEL: L’ennemi intérieur ; L’heure du bilan ; L’affaire comptée par Daniel Bouton ; La fracture numérique ; Kerviel et les Bisounours ; Au tour des chefs d’être cuisinés ; Procès Kerviel, procès inhumain ; Salariés de la Société Générale, jurez-vous de dire la vérité? ; Kerviel coupable, la Société Générale responsable ; Mat, l’ami imaginaire ; Trader masqué et cécité générale ; L’abracadabrant et l’absurde ; Le témoin bienvenu ; Monsieur K. ; Kerviel, incontrôlé ; Le trader noir et la banquière blanche ; Kerviel, le procès d’un homme ; Une bourde, un très mauvais timing et l’affaire Kerviel démarrait ; Kerviel, critique de la spéculation dure ; «Nous accusons la Société Générale de violation des lois fédérales» (1/2) «Nous accusons la Société générale…» d’avoir laissé faire Kerviel (2/2) […]