Henri Proglio cumule les salaires et les pouvoirs chez EDF et Veolia

Henri Proglio aura bien deux présidences et deux salaires. Président du conseil d’administration de Veolia Environnement il touchera 450.000€ par an comme salaire, selon une information du Point. Président directeur général d’EDF il devrait gagner 1,6 million d’euros (+45% par rapport à son prédécesseur) pour gagner finalement 2 millions d’euros. Christine Lagarde souhaitait qu’il ne cumule pas deux présidences et deux salaires. Il cumulera et l’un et l’autre. Ainsi en en ont décidé les trois membres du comité des rémunérations de Véolia, chargés de fixer le salaire du président du conseil d’administration, Louis Scheiwtzer, Daniel Bouton et Serge Michel.

En même temps, ses revenus ne s’arrêteront pas à ses salaires. En 2008, Henri Proglio avait empoché 6 millions d’euros comme patron de Veolia  (10 millions en 2007) : 3,6 millions d’euros (7,6 millions en 2007) avec l’exercice de stocks options et la vente d’action Veolia, le 21 avril 2008, 2,267 millions d’euros pour la partie salariale (992.000€ de salaire fixe, 1,275 million d’euros de salaire variable) et 3.050 euros pour “les avantages en nature”, soit une voiture de fonction. Pour connaître le détail de ses revenus 2009, comme patron de Veolia et d’EDF, il faudra attendre la publication du rapport officiel au printemps.

Le cumul des salaires est donc une affaire entendue, mais elle soulève une question : comment peut-on au final réduire la partie salariale des revenus d’Henri Proglio en lui confiant deux entreprises? En effet, l’addition de ses salaires devraient atteindre 2 millions d’euros, quand il gagnait 2,267 millions chez Veolia en 2008? Il ne gagnera plus que 450.000$ comme salarié de Veolia (1), son salaire va chuter de 80%! La CGT, dont le silence est assourdissant, devrait s’emparer de cette situation.

Qu’en est-il du cumul des pouvoirs? Pour répondre à  cette question on peut se pencher sur la dernière nommination au conseil d’administration de Veolia. L’idée défendue par la ministre des Finances relevait du bons sens: Henri Proglio devait devenir un président non exécutif chez Veolia, avec un numéro 2 chargé de gérer l’entreprise et responsable devant le conseil d’administration. Il a bien nommé un directeur général, Antoine Frérot, mais sans le nommer au conseil d’administration. Un siège vient pourtant de se libérer pour permettre l’arrivée d’Esther Koplowitz. Cela a permis de faire entrer une femme, dans un conseil 100% masculin, mais pas de faire progresser la gouvernance au sein de Veolia. Le patron c’est Henri Proglio et Antoine Frérot sera le collaborateur chargé de mettre en œuvre la stratégie. Et voilà le cumul des pouvoir organisé.

PhDx

(1) Henri Proglio a finalement renoncé à toute rémunération de la part de Véolia. Le Monde (21/01/2010)

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