Bonne nouvelle, les ventes de voitures particulières atteindront en 2009 : 2,26 ou 2,27 millions d’exemplaires, selon Les Echos. L’année n’est pas finie, le chiffre n’est pas certain, mais le précédent record de 2001 (2,25 millions de voitures neuves immatriculées) sera effacé.
Mauvaise nouvelle : cela a coûté près de 500 millions d’euros à l’Etat, avec la prime à la casse. Bonne nouvelle cela a permis de sauvegarder l’emploi. Oui, mais cela surtour aura permis de sauvegarder l’emploi en Espagne, en Roumanie, en république Tchèque ou en Turquie. Pas sûr que ce soit une bonne nouvelle pour le contribuable français.
Mauvaise nouvelle, le déficit commercial français va se creuser. C’est ainsi, alors que la France exportait traditionnellement ses voitures, elle les importe aujourd’hui. Jusqu’en 2006, les douaniers comptaient 7 milliards d’excédents. C’était un point fort de l’industrie tricolore. Renault et Peugeot-Citroën, ou les rares constructeurs étrangers installés en France (Toyota à Valenciennes), vendaient des voitures à l’étranger. Ce schéma n’existe plus. Si la délocalisation industrielle a touché un secteur, c’est bien l’automobile.
La première usine de Renault se trouve en… Turquie, à Bursa. Au sud d’Istanbul, Oyak-Renault assemble 286.000 voitures. On est loin des 160.000 voitures construites à Flins (Yvelines), ou des 100.000 exemplaires qui sortent de Sandouville (Seine-Maritime). Au total, la France ne représente plus que 20% de la production de Renault. 80% des voitures frappées du losange sont donc Made in Ailleurs. En Espagne, en Roumanie, en Turquie donc ou en Russie.
Peugeot-Citroën demeure un constructeur français pour l’essentiel, mais l’essentiel tient à peu de choses. En 2000, 64% de la production de PSA était Made in France. L’année dernière ce chiffre était tombé à 54%. 2009 pourrait donc être l’année du basculement. Si la France compte encore cinq usines d’assemblage (Sochaux, Aulnay, Rennes, Poissy, Mulhouse) d’envergure, la plus grande, et de loin, est en dehors de nos frontières. Vigo, en Espagne, devance très largement Sochaux : 439.000 exemplaires en Galice, 288.000 dans le Doubs en 2008.
Et pour la croissance, l’usine Tchèque de Trnava est infiniment mieux placée que Rennes ou Vigo pour servir l’Europe centrale. En 2008, 187.000 C3 Citroën ou 207 sont sorties de ses chaînes de production. Quand on sait que l’idéal est de vendre une voiture dans un rayon de 2500 km autour de l’usine, il n’est pas nécessaire de sortir un compas pour comprendre que c’est là-bas que se trouve la réserve de croissance industrielle.
PhDx
Trnava est en SLOVAQUIE et non en République Tchèque, ou se trouve par contre TPCA, Toyota Peugeot Citroen Automobiles, qui produit 107, C1 et Aygo