Sans commentaire. Lord Turner, contre la spéculation financière, chiche!

L’Express (11/12/2009)

Lord Turner (président de la Financial Services Authority, l’autorité britannique des marchés financiers, ancien patron des patrons britanniques et ex-vice-président de Merrill Lynch Europe), vous avez jeté un pavé dans la mare cet été, en évoquant la possibilité de mettre en oeuvre une taxe sur les transactions financières internationales. Est-ce le retour de la taxe Tobin?

Adair Turner Ce que j’ai dit, c’est qu’il ne fallait pas exclure d’emblée l’idée de cette taxe. La crise est l’occasion d’envisager des solutions qui auraient été considérées comme taboues voilà quelques mois. Sans doute existe-t-il des obstacles pratiques, et manque-t-il pour l’heure un consensus international. Mais je ne vois pas pourquoi il faudrait réagir avec horreur à la simple évocation de cette taxe. A moins de considérer d’emblée, et sans restriction, que plus l’activité de trading sur les marchés est importante, meilleur c’est pour l’économie réelle. Je ne crois pas que l’on puisse encore soutenir cela aujourd’hui.

Jean-Pierre Jouyet (président de l’Autorité des marchés financiers, AMF) Je suis d’accord. Les contribuables ne paieront pas deux, trois ou quatre fois les erreurs des institutions financières. Il faut bien se dire que l’on entre dans un monde nouveau, et qu’il faut apprendre à penser différemment. Cette taxe n’éviterait certes pas la spéculation, mais elle procurerait des ressources utiles, pour le développement par exemple, et des réserves supplémentaires en cas de faillite.

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