Le jour où les banques françaises s’embrouillent avec le futur secrétaire d’Etat au Trésor

Parfois, les meilleurs scénario de films à suspens proviennent d’endroits inattendus. Par exemple derrière les murs de pierres grises de la Réserve fédérale de New York, 33 Liberty Street, en plein Financial district, au sud de Manhattan. L’inspection générale de la Fed de New York vient en effet de publier un rapport (1) sur les discussions tendues qui ont eu lieu durant 48h00, entre le 6 et le 7 novembre 2008, quand se dessinait la sauvetage d’AIG et par rebond celui de Goldman Sachs ou de la Société Générale.

Deux jours après l’élection d’Obama, entre le 6 et le 7 novembre, tout l’état-major de Réserve fédérale de New York se mobilise pour prendre contact avec les principaux clients d’AIG Financial Product’s (AIGFP), une filiale qui propose aux banques de se protéger contre les défauts de paiement de leurs créanciers. Ça n’est pas de l’assurance, mais ça y ressemble et comme tout réussit à AIG, devenu le n°1 sur la planète… Evidemment, dans la tourmente de l’automne 2008, la liste des clients défaillants s’allonge à une vitesse folle. Il faut joindre de toute urgence les sept plus gros clients d’AIGFP qui demandent 55 milliards.

Le temps presse, la flopée de vice president, d’executive vice président, et de senior vice president vont tenter de négocier avec les huit plus gros clients qui réclament leur dû. Parmi elles, les plus belles banques mondiales : Goldman Sachs, la Deutsche Bank, Merrill Lynch ou l’UBS. Et un joli score de la France qui compte deux banques parmi les sept plus impliquées : la Société Générale et la CALyon, filiale du Crédit Agricole. Il faut obtenir très rapidement des concessions pour alléger le fardeau d’AIG.

Leur réponse est nette et sans ambiguïté : c’est non! Dans toutes les langues, c’est non. AIG doit tenir ses engagements à 100%. Les Suisses de l’UBS, en permanence dans le viseur des autorités américaines pour les dossiers de fraudes fiscales, acceptent une ristourne de 2%, mais à condition que les autres fassent pareil…

Au cours des journées cruciales des 6 et 7 novembre 2007, un executive vice president et un senior vice président ont appelé la Commission bancaire, l’organe de régulation des banques en France, pour la tenir au courant des discussions menées avec la Société Générale et la CALyon. Après concertation avec les deux intéressées la Commission assure que les banques française ne peuvent, pour des raisons légales, donner suite à la demande qui leur est faite.

Le ton du rapport paru récemment laisse entendre que l’on croit moyennement aux explications avancées par la Commission bancaire. “Les banques françaises ont prétendu qu’elles ne pouvaient faire de concessions au regard de la loi française et que dans le cas contraire elles s’exposaient à des poursuites pénales”.

A ce moment là de l’histoire c’est sauve qui peut. Et puis, comme le note l’inspection générale de la Fed of New York, l’état fédéral américain a accordé un premier prêt de 85 milliards de dollars, il n’est plus question de laisser tomber en faillite. La mort en place publique de Lehman Brother, le 15 septembre, a suffisamment marqué les esprits. Et puis, tout le monde le sait, mettre en faillite une banque d’affaires New-Yorkaises ça n’aura pas de conséquences majeures sur le système financier planétaire. Alors que mettre AIG dans la même situation et c’est tout le château de carte qui s’effondre. Cette fois le système capitaliste est en péril. Too big too fail, AIG est trop grosse pour qu’on la laisse tomber.

Le refus français débouchait sur un blocage général qui amenait Timothy Geithner, le président de la Fed de New York, a lâcher 27 milliards de dollars de fonds publics pour participer à un sauvetage qui allait coûter 180 milliards de dollars au contribuable américain. Le 7 novembre 2008, la Fed de New York admet sa défaite et renfloue AIG qui fera face à ses engagements.

La Société Générale va recevoir 7 milliards de dollars d’argent public et 10 milliards de la part d’AIG, Goldman Sachs respectivement 6 et 8 milliards, CALyon 1 et 2 milliards. Si Tim Geithner, devenu secrétaire d’Etat au Trésor de l’administration Obama, est épinglé pour la manière dont il a mené les négociations, se coinçant lui même, les banques françaises sont montrées du doigt et leur bonne foi n’est pas certaine. Ils leur faudra de bons arguments quand ils auront un dossier à plaider auprès de la Fed de New York.

PhDx

Ils en ont parlé : Le Figaro, AFP, Le Monde
(1) Board and New York comments regarding SIGTARP AIG Audit. SIGTARP AIG Audit.
(2) “Too Big Too Fail”, Andrew Ross Sorkin
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Pourquoi Proglio, l’hyper-PDG, doit d’abord s’occuper d’EDF avant de jouer au Monopoly nucléaire

En cas de grand froid en ce début d’hiver, Henri Proglio devrait noter un rendez-vous : le 1er janvier 2010, à 19h00, au 22 avenue de Wagram à Paris, siège de la présidence d’EDF. Pas drôle d’être au bureau un lendemain du réveillon. C’est pourtant à ce moment-là et à cette heure-là que le réseau électrique risque de craquer. Si la température s’installe de 7 à 8° en dessous des normales saisonnières, EDF ne pourra pas fournir longtemps l’électricité nécessaire dans l’Hexagone. 19h00 c’est le pic de la demande quotidienne, le bon moment pour voir si le réseau tient. Et si la tension électrique s’effondre, cela fera immanquablement monter la tension politique.

Mais Henri Proglio n’a pas assez d’EDF et de Veolia, dont il reste le président du conseil d’administration il pense jouer dans les mois à venir au grand Monopoly du nucléaire en France. Le 25 novembre 2009, il deviendra l’industriel le plus puissant de France en prenant la direction d’EDF et en conservant la présidence de Veolia Environnement. Cela ne lui suffit pas, il parle de manger Areva, de rebâtir la filière française de l’industrie nucléaire. Bref, il se voit déjà en hyper président de la France industrielle.

Il va pourtant prendre un dossier d’une grande complexité. EDF va mal. Pour l’instant, ça va si l’on s’en tient au résultat net : 4,3 milliards d’euros (ce qui reste quand on a encaissé l’argent des clients et payé les salaires, les fournisseurs, les banquiers et les impôts), pour 64 milliards de chiffre d’affaires (le total des factures payées par les clients). C’est la pente qui est dangereuse, comme le montre une étude du cabinet d’analyste financier OFG recherche, à laquelle nous avons eu accès et dont nous tirons l’essentiel de nos informations.

Première difficulté, la machine industrielle est grippée. Jamais la disponibilité des 58 centrales nucléaires n’a été aussi faible. Aux Etats-Unis ou en Europe les meilleurs exploitant parviennent à n’avoir que 5% d’indisponibilité liée aux pannes. EDF espérait atteindre 19% cette année et finalement affichera un très mauvais 22%. Trois point de perdu ce n’est pas grand chose mais ça coûte 1 milliard d’euros et des années d’un travail acharné pour regagner le terrain perdu! Et ce sont ces 3 points qui font dire à RTE, la filiale d’EDF qui gère le réseau de haute tension, que l’approvisionnement risque d’être problématique cet hiver.

On ne peut pas dire qu’aucun effort n’a été fait par l’entreprise puisque la valeur ajouté, la valeur produite par EDF, a même bien progressé entre 2006 et 2008 : +2 milliards. Pourquoi dans le résultat d’exploitation (ce qui reste avant de payer les impôts, les banquiers et le dividende) n’a-t-il augmenté que de 58 millions d’euros. Parce que tout le monde prend EDF pour une grande tirelire dans laquelle on peut se servir.

Prenez l’Etat actionnaire (85% du capital), il a prélevé 7 miliards en 2006, 2007 et 2008. Députés et sénateurs ont inventé un truc génial pour susciter la concurrence face à EDF : le Tartam, le Tarif règlementé d’ajustement de marché. Puisqu’avec un prix de vente aux consommateurs à 32 centimes le kWh EDF est imbattable, il doit subventionner ses concurrents! Si son rival dans l’hexagone ne peut descendre en dessous de 45 centimes, EDF paye au consommateur la différence. Le libéralisme version bonnes œuvres. Coût : 1,2 milliard cette année. Les salariés, eux, ne sont pas mal lotis avec la sécurité de l’emploi et un revenu supérieur de 30% à ce qui se pratique dans le privé et une augmentation de ,2,8% pour l’année prochaine.

EDF dispose pourtant d’un atout formidable un prix de production imbattable qui lui permet de vendre son kWh à 34 centimes, quand nos voisins Allemands déboursent 75 centimes. Mais là, le pouvoir politique refuse toute augmentation. Maladroit, Pierre Gadonneix, l’ex-président d’EDF a perdu son poste en proposant d’augmenter les tarifs de 20%. Cette fois, c’est au nom d’une logique politique que la machine économique est bloquée.

Au bout du compte, les caisses d’EDF se vident au moment où l’entreprise doit accroître ses investissements pour préparer le renouvellement de son parc. Le cash, l’argent disponible pour investir, a fondu de 5,5 milliards depuis 2005. En 2008, il ne restait que 2 milliards à comparer à un investissement de 10 milliards. Pour combler l’écart il a fallu emprunter 10 milliards l’an dernier.

Creuser sa dette n’étant pas le meilleur moyen de financer ses investissements, Henri proglio va devoir trouver d’autres solutions. Il a quatre pistes : améliorer la disponibilité de l’outil, cela prendra du temps; augmenter le prix du kWh, c’est politiquement inacceptable; réduire la voilure à l’étranger, le moins douloureux, sauf pour l’ego des dirigeants, ou céder l’activité réseaux électrique (RTE et ErDF), c’est relancer le débat sur la privatisation d’EDF…

Bref, si le 1er janvier 2010 à 19h00, le réseau tient le choc de l’hiver, Henri Proglio a du pain sur la planche pour améliorer les comptes d’EDF. Après, il pourra se pencher sur Veolia, dont il reste le président opérationnel, entre autre pour préserver sa retraite à 13 millions d’euros, mais Christine Lagarde vient de lui rappeler qu’avant de jouer au Monopoly, l’homme à fort à faire avec EDF et Veolia en soulignant : il “doit d’abord s’occuper de ses dossiers”.

PhDx

Ils en ont parlé : Les Echos, Le Figaro, Nouvel Obs, Le Monde

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Et maintenant, c’est l’amendement Proglio

Lu dans Les Echos.

Le Sénat vote un amendement Proglio

“Le Sénat a adopté hier une proposition de loi destinée à « réglementer le cumul des fonctions de dirigeant d’une entreprise du secteur public et d’une entreprise du secteur privé ». Elle prévoit de soumettre un éventuel cumul des fonctions « à l’avis préalable de l’agence des participations de l’Etat ». Cette proposition de loi a été adoptée après la nomination du PDG de Veolia, Henri Proglio, à la tête d’EDF, ont reconnu les auteurs du texte. « S’il n’y a pas lieu d’interdire le cumul de fonctions de direction et de rémunérations, la question d’un encadrement est légitime », a indiqué Jean-Pierre Vial, rapporteur UMP de la commission des Lois.”
Sans commentaires supplémentaires.

Pour les revenus et la retraite Véolia conditionnée au fait qu’il demeure en poste jusqu’à la fin de sa vie professionnelle dont nous signalions le montant (13 millions d’euros) l’Express fait le point. il devrait toucher “au moins 1,6 million d’euros par an (1,1 million pour Pierre Gadonneix). Chez Veolia, il sera payé entre 500 000 et 700 000 € annuels au titre de la présidence non exécutive du groupe. En sus, il percevra, dès 2010, 100 000 € par an, à la suite de la liquidation de ses droits à la retraite. Enfin, lorsqu’il cessera toute activité, Henri Proglio touchera une pension de 850 000 € par an. Surtout, une clause additive au règlement du régime collectif de retraites de Veolia, votée par le conseil d’administration et soumise à l’approbation des actionnaires à la prochaine assemblée générale, en 2010, lui permettra de conserver le bénéfice des 13,1 millions d’euros qui lui avaient été accordés au titre de ses fonctions de PDG. Une somme gardée en réserve pour éviter d’attiser encore plus la polémique.”

PhDx

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Pour les banques l’argent c’est gratuit, et pour vous?

Mais comment les banques ont-elles réalisé le tour de force de sortir de la crise en pleine forme? Elles ont bénéficié et bénéficient encore d’une aide formidable des autorités monétaires : elles se financent à un coût proche de 0 et prêtent aux ménages entre 4 et 11% et aux entreprises entre 3 et 6% pour un découvert. Il faut donc ranger la banque au rang des entreprises aidées au côté des pêcheurs et des agriculteurs. Pas sûr qu’ils adorent ce rapprochement.

Inutile de s’imposer la litanie des chiffres. La Société Générale, la BNP Paribas, Natixis, le Crédit Agricole ont annoncé un redressement de leurs comptes ou des comptes meilleurs que prévus. Bref, elles vont bien ou mieux. Quatorze mois après le plus fort de la tempête et la faillite de Lehman Brother, le 19 septembre 2008.

En France, l’intervention des pouvoirs publics (13 milliards apportés directement aux banques) a permis d’éviter le pire, mais l’aide est surtout venu du marché interbancaire, le champs de pétrole où les banques puisent leur matière première : l’argent. Il faut imaginer que le prix de l’argent pour les banques est tombé à 0. L’argent n’a plus de prix. Une banque qui cherche aujourd’hui des fonds à court terme va s’acquitter d’un taux d’intérêt de 0,3 ou 0,25% !

Bien sûr l’argent n’est pas tout, même pour les banquiers, il faut de très gros ordinateurs, de très grands immeubles, des petites agences à tous les coins de rue et d’énormes primes, parfois. Tout cela coûte cher. Les pétroliers aussi ont de gros besoins et leurs coûts ne se limitent pas au prix du pétrole brut. Quand ce dernier baisse, chacun observe le prix à la pompe.

Ces derniers mois, la Société Générale et ses consœurs, employer le mot rivales seraient mal venu, se sont tournées vers la Banque de France, relai de la Banque Centrale européenne dans l’hexagone. Une aubaine puisque les autorités monétaires ont ramené le loyer de l’argent de 4% en octobre 2008 à 0,25% aujourd’hui. Moins 94%! Qui dit mieux? Personne. Pour l’ensemble des pays de la zone Euro c’est un niveau qui n’a jamais été atteint depuis la seconde guerre mondiale, souligne la Banque centrale européenne.

Regardons ce que les banques ont fait pour redistribuer cette manne accordée par les autorités monétaires. Attention, ce que vous allez lire risque de vous laisser dans un triste état. Prenons les découverts des ménages. C’est pas bien d’avoir un compte courant dans le rouge. Les banques sont sérieuses et vous le font payer. Elles appliquaient un taux d’intérêt de 11,4% en 2008 et de 10,8% en septembre 2009. Une plaisanterie. Les ménages n’ont qu’à apprendre à tenir leurs comptes, comme les banques il y a un an. Soit, pour la consommation les banques ont fait un effort : 7,5% en septembre 2008, 6,6% un an plus tard. Pas étonnant que la demande de crédit à la consommation se soit effondrée.

Bon, les entreprises ont dû bénéficier de quelque chose. Là, on note un effort puisque le coût des crédits à moins d’un an aux entreprises non financières sont passés, en moyenne, de 5,7% à 2,1%. Mais les banques ont préféré conserver une bonne partie de la chute vertigineuse du cadeau fait par les autorités monétaires, la Banque centrale européenne et la Banque de France, redevenue la banque des banques.

PhDx

Ils en ont parlé : Investir.

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Mauvaise nouvelle, la fin du capitalisme n’est pas pour demain

Aux Etats-Unis, 120 banques ont fait faillite cette année contre 25 en 2007, selon l’agence Reuters. L’addition s’élève à 100 milliards de dollars ou 70 milliards d’euros. Mais, le système bancaire a tenu bon. Un an après, le pic de la crise des “subprimes”, la BNP Paribas, la Société Générale, le Crédit Mutuel annoncent un “retour à bonne fortune”.

Le capitalisme n’est donc pas mort. Voilà une nouvelle, bonne ou mauvaise, c’est selon. Bon d’accord le rapport reçu au début du mois d’octobre par Christine Lagarde, est signé par deux professeurs d’économie à l’Ecole supérieur de commerce de Paris, Didier Marteau et Pascal Morand (1) avec autre économiste, Marius-Christian Frunza, en renfort pour les annexes. Il n’empêche, la mesure du risque de perdre sa mise en allant faire un tour en bourse est faible. Oui, faible. Bon, il faut être patient.

Bonne nouvelle, mauvaise nouvelle, à chacun de choisir donc : depuis 207 années, entre 1802 et 2009, le rendement des actions aux Etats-Unis est de 5,6% par an. Bien sûr à lire comme ça on se dit que 200 ans, c’est bien, mais c’est long quand l’espérance de vie tourne autour de 75 ans. A 200 ans on est sûr de gagner 5,6% par an, mais sur un an on peut voir ses économies fondre. C’est bien tout le problème.

Alors, nos économistes ont pris des périodes de 13 ans, pour voir entre 1802 et 2009, quel était le risque de perdre ses économies placées en actions. Ils ont trouvé sept périodes durant lesquelles le rendement réel (à pouvoir d’achat égal) a été négatif. Sept périodes ou le gain est devenu une perte. Cela s’appelle une crise. Entre 1845-1859, 1905-1920, 1909-1922, 1929-1943, 1962-1975, 1965-1979 et 1969-1982. Soit, au XX° siècle, la Première guerre mondiale, la crise de 29 et la Seconde guerre mondiale, le premier et le second choc pétrolier.

Et c’est là qu’intervient la bonne ou la mauvaise nouvelle, celle qui va désespérer Karl Marx, Billancourt, Jean-Paul Sartre ou Olivier Besancenot, pour réjouir Adam Smith, Neuilly-sur-Seine, Raymond Aron ou … (le choix est libre) : si nous nous plaçons dans un horizon de 2O ans, le risque d’avoir des rendements négatifs est de 0. Zéro, on peut l’écrire comme on veut, en lettre ou en chiffre. Le risque de voir l’économie capitaliste détruire de la valeur est nul.

Bon, le capitalisme ne va pas s’effondrer, mais les capitalistes? Guère plus. Au plus fort de la crise déclenchée par les “subprimes”, le risque de défaillances pour les grandes entreprises françaises, calculé à partir de modèle mathématiques qui après tout permettent de scanner le cerveau humain et de prévoir une éruption volcanique, n’a que rarement dépassé 10%. Vinci qui n’est pas un champion très brillant, si l’on s’en tient à ses performances financières, était à 5% de risque de défaillance à un an, en décembre 2008. Air France, Renault, ou Michelin fleuretaient avec les 10%. Seule, Alcatel était semble-t-il menacée : 20% de risque de défaillance.

Certes, les chiffres mentent. Ils peuvent aussi approcher la vérité. Nous sommes bientôt en décembre 2009 et aucune faillite spectaculaire n’est à déplorer dans l’Hexagone. Si le système n’a pas craqué il reste un détail à régler : le chômage. En attendant qu’il se recule, on peut en revenir à la question posée par Lénine : “Que faire?” “Acheter aux capitalistes la corde pour les pendre?” ou des actions.

PhDx (0 actions, 0 obligation…)

(1) Norme comptable et crise financière. Proposition pour une réforme du sytème de régulation comptable. Rapport au Ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi. Didier Marteau et Pascal Morand.

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Le mur de Berlin est tombé, le Mont Blanc doit tomber!

Encore un effort, et le Mont Blanc sera détrôné par le mont Elbrouz. Une équipe de géomètres-experts de Haute-Savoie dans le cadre de la promotion de la candidature d’Annecy pour les Jeux olympiques d’hiver de 2018, s’est hissé récemment au somment du Mont Blanc pour le mesurer et découvrir qu’il avait perdu 45 cm en l’espace de 2 ans. Mais il mesure tout de même 4.810 mètres et 45 cm et se retrouve immanquablement présenté comme le “sommet de l’Europe!” Un peu plus haut, un peu plus bas la hauteur du Mont Blanc change chaque jour avec l’épaisseur du manteau neigeux. Le sommet rocheux culmine lui invariablement à 4.792.

C’est beau de répéter à l’envie que le plus haut sommet d’Europe se trouve en France. Une chance à quelques mètres prêts il était en Italie. Voilà donc un record, sauf que ce record est faux archi-faux. C’est un dopage à l’imprécision. Le sommet de l’Europe est le mont Elbrouz, situé dans la chaîne du nord Caucase. Et là on ne parle pas de 10, 20 ou 30 cm, mais de 832 mètres d’écart, puisqu’il culmine à 5.642 mètres d’altitude.

La presse néanmoins progresse, l’Agence France Presse, reprise par l’ensemble de la presse écrite, glisse une nuance en précisant que : “Le Mont-Blanc, plus haut sommet d’Europe occidentale, a perdu 45 centimètres…”. Aucune mention du Mont Elbrouz… il se trouve sur la ligne de partage des eaux entre l’Europe et l’Asie. Soit mais il se trouve près de la frontière Géorgie, sur le territoire de la province autonome de Kabardino-Balkarie en Russie. Il se trouve donc bien en Europe.

Alors pourquoi inventer un sommet de l’Europe occidentale. Le mûr de Berlin est tombé il y a vingt, l’Est et l’Ouest sont des notions très largement dépassée, il faut faire tomber le mythe du plus haut sommet de l’Europe.

Cette fois c’est bien la Pravda, l’organe de l’ex-comité central du soviet suprême de l’URSS qui avait raison contre le reste du monde : le sommet de l’Europe était bien soviétique. Pour info, la Pravda n’a pas disparue elle est en ligne depuis 10 ans…

PhDx

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On a toujours pas retrouvé les comptes de Groupe Arnault

Après vérification auprès du greffe du Tribunal de commerce de Paris, Quai de la Corse, les comptes de Groupe Arnault SAS n’ont toujours pas été déposés. Arriveront-ils ? Suspens. «Des relances ont été faites et puis ils ont toujours déposé leurs comptes, alors ça devrait venir…», nous assurait cet après-midi (lundi 09/11/09) une greffière. Un porte parole de la holding de tête du groupe, qui contrôle en cascade Le Bon Marché, Christian Dior, LVMH… nous assurait récemment que l’on ne savait pas si ils avaient été transmis au greffe, ou non.

Groupe Arnault a pourtant toujours dûment enregistrés ses résultats depuis 1985. Pourquoi cette année rompre avec une si bonne habitude? Peut-être à cause de l’opération Carrefour, dans laquelle Bernard Arnault s’est fourvoyé au coté de Colony Capital, qui se solde pour l’instant par une perte virtuelle comprise en 800 et 900 millions d’euros.

PhDx

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On a toujours pas retrouvé les comptes de Groupe Arnault

Après vérification auprès du greffe du Tribunal de commerce de Paris, Quai de la Corse, les comptes de Groupe Arnault SAS n’ont toujours pas été déposés. Arriveront-ils ? Suspens. «Des relances ont été faites et puis ils ont toujours déposé leurs comptes, alors ça devrait venir…», nous assurait cet après-midi (lundi 09/11/09) une greffière. Un porte parole de la holding de tête du groupe, qui contrôle en cascade Le Bon Marché, Christian Dior, LVMH… nous assurait récemment que l’on ne savait pas si ils avaient été transmis au greffe, ou non.

Groupe Arnault a pourtant toujours dûment enregistrés ses résultats depuis 1985. Pourquoi cette année rompre avec une si bonne habitude? Peut-être à cause de l’opération Carrefour qui se solde pour l’instant par une perte virtuelle comprise en 800 et 900 millions d’euros.

PhDx

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Henri Proglio ou les mauvaises raisons d’une double casquette

On a tort de faire un procès d’intention à Henri Proglio. Patron d’EDF et président du conseil d’administration de Véolia. Si l’actionnaire d’EDF , l’Etat à 85%, accepte cette situation ce n’est pas sans raisons. Et si Henri Proglio s’accroche au deux fauteuils ce n’est pas non plus sans raison.

Sur ce dernier point une élément trivial : si il reste jusqu’à la retraite, il obtiendra une prime de départ de 13 millions d’euros (1). La volonté de pouvoir, une vision stratégique EDF-Véolia, n’est pas absente de sa réflexion, mais 13 millions d’euros justifie que l’on s’agrippe. C’est humain.

Reste à savoir pourquoi l’Etat confie l’avenir d’EDF à Henri Proglio. Peut-être ses performances de manager. Un coup d’œil sur son parcours à Véolia devrait rassurer l’observateur, le contribuables, les syndicats, étrangement silencieux, et aussi l’Etat actionnaire.

En l’an 2000, Henri Proglio prend la tête de Vivendi Environnement qui n’intéresse pas vraiment Jean-Marie Messier. Celui-ci rêve de construire un groupe de communication mondial, pas de ramasser les ordures dans les rues de Paris ou de nettoyer les eaux usées. Rebaptisée Véolia Environnement l’ancienne Générale des eaux devient le territoire de Proglio.

Pour mesurer l’efficacité d’un grand patron les financiers disposent d’un outil aussi simple que sec : la capitalisation boursière. Elle augmente, le patron a créé de la valeur, elle baisse, il en a détruit. A ce jeu, Henri Proglio est plutôt à classer dans la seconde catégorie, celle des grands destructeurs.

Le 20 novembre 2001, jour de son introduction en bourse, Véolia Environnement valait 11,4 milliards d’euros. En principe, les banquiers sont prudents et laissent une marge d’appréciation du titre. Ils sont dû se tromper grossièrement dans leurs calculs, parce qu’ensuite c’est le calme plat, si l’on ose dire. Et aujourd’hui, où en sommes nous ? Un peu en dessous : 11 milliards. La valeur de l’entreprise a donc diminuée. De rien, de trois fois rien, mais tout de même normalement ça ne vous transforme pas le patron en capitaine d’industrie.

Mieux, entre temps, les actionnaires ont remis 8,4 milliards d’euros au pot! Vraiment, ils ne sont donc pas trop sourcilleux les actionnaires puisque non seulement leur entreprise n’a pris aucune valeur mais en plus ils n’ont reçu que 2,4 milliards d’euros de dividendes. Après tout, ces chiffres expliquent peut-être le silence des syndicats. Un patron qui maltraite à ce point ses actionnaires ne peut pas être totalement mauvais.

PhDx

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