Polars à la plage

madameflingue

Avant de baisser le rideau noir pour quelques semaines, un dernier post pour vous parler de quatres livres que vous pouvez emporter avec vous sur votre lieu de villégiature. Mais avant cela, trois liens qui prouvent que le polar continue de bien se porter. D’abord, quand le Wall Street Journal accorde un papier d’une page entière au renouveau du roman noir, c’est que c’est du sérieux. “La vague mondiale de la fiction criminelle”, titre le grand quotidien économique qui, sous la plume d’Alexandra Alter, fait le tour du monde des polars et annonce une petit révolution chez les gringos, jusqu’ici très “patriotes” dans leurs lectures. Les éditeurs US, ainsi que les lecteurs, commencent à s’intéresser aux auteurs étrangers. C’est l’arrivée du polar exotique (Japon, Nigeria, Mexique) au pays de l’Oncle Sam. En France, même l’hebdomadaire Stratégies, spécialisé dans les médias et la communication s’y est mis avec une Une consacré au fait divers (un papier réservé malheureusement aux abonnés en ligne). “Au bonheur des drames”, titre le magazine dans une enquête qui prouve que le crime profite aux médias (vu les audiences des nombreuses émissions TV). On apprend dans cet article bien documenté que Le Nouveau Détective affiche une diffusion payée de plus de 382 000 exemplaires par semaine. De quoi faire rêver bon nombre de patrons de presse… Enfin, une longue dépêche AFP, reprise notamment dans Le Point, vient clore cette petite revue de presse. “Le polar n’est plus un mauvais genre, il est sorti de son ghetto, affirme l’agence de presse, il est devenu un genre majeur de la littérature.” Je suis, bien sûr, tout-à-fait d’accord 😉

Voici donc quatre livres que vous pouvez glisser dans votre sac de plage. Trois français et un étranger.

LivresansNomLe Livre sans Nom

Mon coup de coeur. Bienvenue à Santa Mondega, une ville d’Amérique du sud oubliée du monde entier. Vous y croiserez des moines à la recherche de L’œil de la Lune, une pierre verte magique, deux vieux flics férus de cinéma, un homme surnommé Bourbon Kid, qui veut lui aussi récupérer cette pierre verte, comme bien d’autres habitants, tous moins recommandables les uns que les autres de cette ville qui attend l’éclipse qui va avoir lieu dans quelques heures. Un roman déjanté, drôle, sanglant, bourré de références cinématographiques, et totalement jubilatoire. Un livre mystérieux aussi puisque nul ne sait qui en est l’auteur. Diffusé anonymement sur Internet en 2007 puis publié en Angleterre et aux Etats-Unis, il est vite devenu culte. Et les rumeurs vont bon train. Qui se cache derrière ce livre ? Le Prince Charles, Quentin Tarantino, David Bowie ? Bien des noms ont été cités. Mais l’auteur se cache. On vous a prévenu, si vous ouvrez ce livre, équivalent littéraire d’un film de Tarantino, Robert Rodriguez ou John Carpenter, c’est à vos risques et périls.

Le livre sans nom, auteur anonyme, Sonatine éditions, 460 pages, 21 €

le-vent-t-emporteraLe vent t’emportera

Ma bonne surprise. Un titre qui rappellera des souvenirs aux fans de Noir Désir. Deuxième roman d’un flic, Jean-Marc Souvira, qui a déjà commis un excellent thriller, Le Magicien (disponible en poche chez Pocket). On retrouve son personnage fétiche, le commissaire Mistral, qui, en pleine canicule de 2003, doit faire face à un tueur en série. Trois femmes sont retrouvées assassinées à leur domicile parisien, entravées et le visage lacéré à coups de miroirs brisées. Sur leurs corps nus, un bout de papier reprenant une phrase de l’Ecclésiaste. Trois meurtres en tout point identiques à une autre série remontant à quelques mois et dont l’auteur est en prison. Erreur judicaire, mimétisme ? Un élément à forcément échappé aux policiers. Une belle intrigue, des rebondissements, bref un polar d’un réalisme total servi par un suspens infernal. Et, cerise sur le gâteau, la vie quotidienne d’un flic livrée à l’état brut. Vous passerez un bon moment et entrerez dans le saint des saints, le 36 quai des Orfèvres.

Le vent t’emportera, de Jean-Marc Souvira, éditions Fleuve Noir, 426 pages, 19,90 €.

ParisNoirParis Noir

Une découverte. Un recueil de nouvelles édité par une toute jeune maison d’édition, Asphalte, dont je vous reparlerai à la rentrée. Douze histoires pour une exploration urbaine du côté sombre de la capitale. Des Halles à Oberkampf, de Belleville aux Batignolles, en passant par le Quartier latin et la place des Vosges. Un tableau haut en couleurs mais où le noir domine, bien loin d’une jolie carte postale de la Ville lumière. C’est Aurélien Masson, patron de la Série Noire, qui a réuni ces textes. Parmi les auteurs présents citons Marc Villard, DOA, Jean-Bernard Pouy ou encore Didier Daeninckx. En refermant ce livre, les parisiens ne verront plus leur ville de la même manière. Ce recueil est le premier d’une série d’anthologies urbaines, chacune centrée sur une grande ville. Au programme sont prévues Los Angeles (fin septembre), puis Londres, Broocklyn, Rome, New Delhi et Mexico.

Paris Noir, dirigé par Aurélien Masson, Asphalte éditions, 256 pages, 20 €

lux tenebraeLux Tenebrae

Le classique. Une valeur sûre pour les férus de complots et d’histoires avec les francs-maçons. Un quatre main (Giacometti et Ravenne), sixième tome de la série des aventures du commissaire franc-mac Antoine Marcas. Un flic qui se fait abattre dès le début du livre. Le duo aurait-il tué son personnage principal ? Que nenni, déclaré mort, il ressuciste mais reste plongé dans un profond coma. Il se réveille bien des jours plus tard et ne se souvient de rien. Une situation qui va le mener dans la quête la plus incroyable qui lui ait été donnée de vivre depuis son initiation maçonnique. Un thriller initiatique au coeur des Ténèbres pour les fans du genre.

Lux Tenebrae, d’Eric Giacometti et Jacques Ravenne (pseudo d’un maçon), éditions Fleuve noir, 420 pages, 19,90 €

Bonnes lectures et bonnes vacances. Reprise des hostilités fin août.

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Photo : iStockphoto / Wall Street Journal

2 commentaires pour “Polars à la plage”

  1. Hi, je visite souvent ce site et l’article est bon. Auparavant le lisais un peu vite pour ne retenir que le sujet dominant, mais là, je trouve ça absolument différent. Je vais afficher un lien sur mon twitter. Je m’abonne de suite au flux RSS pour ne rien manquer! A la prochaine.

  2. j’ai toujours adoré Giacometi Ravenne …

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