Elle aime Jesse

Les lectrices de Elle viennent de rendre leur verdict. C’est Jesse Kellermann, auteur de l’excellent et original Les Visages (éditions Sonatine) qui remporte le très prisé prix littéraire remis par l’hebdomadaire féminin dans la catégorie polar. Un premier roman remarqué pour un jeune auteur né en 1978. Il faut dire que le petit Jesse a de qui tenir, puisqu’il est le rejeton de Jonathan et Faye Kellerman, eux-mêmes écrivains à succès.

Pour cette 41e édition, les 120 lectrices qui composaient le jury ont aussi récompensé Véronique Ovaldé pour Ce que je sais de Vera Candida (L’Olivier) et Éric Fottorino pour L’homme qui m’aimait tout bas (Gallimard), respectivement dans les catégories roman et document. Je me demande toujours pourquoi il y a cette distinction entre roman et polar, mais ce n’est pas l’objet de ce post, j’y reviendrai bientôt je pense car la question mérite d’être posée. Le polar n’est-il pas du roman ? Pourquoi le mettre à la marge ?

Bref, pour en revenir au lauréat noir, ce prix est amplement mérité. Les Visages est un thriller haletant, servi par une écriture remarquable. Il en devient obsédant au fil des pages, sans oublier le dénouement, qui laissera plus d’un lecteur stupéfait. L’histoire se déroule à New York et voit se croiser un galeriste reconnu, dénicheur de talents, un artiste fou, une famille richissime, un tueur en série, des enfants violés et assassinés. Ethan Muller est marchand d’art, issu d’une famille d’immigrants juifs qui ont fait fortune dans l’immobilier. Un jour, l’homme de confiance de son père l’informe que des dessins ont été retrouvés dans une des propriétés de son père. Victor Clarke, l’auteur de ces dessins, qui forment un gigantesque puzzle, une cartographie de visages et de silhouettes époustouflante et tout autant énigmatique, a disparu. Ethan décide de les exposer quand Mc Grath, un ancien policier, le contacte car il a reconnu sur ces fameux dessins des visages d’enfants assassinés des années auparavant.

C’est le premier roman de Jesse Kellermann traduit en France et, avec plus de 120 000 ventes, il est à parier que ce n’est pas le dernier. A vrai dire, cette distinction n’est pas vraiment une surprise tant la critique anglo-saxonne était hunanime. Le New York Times comme le Guardian l’ayant désigné thriller de l’année. Si vous ne l’avez pas encore dans votre bibliothèque, courez chez votre libraire préféré, vous m’en direz des nouvelles. Je vous promets quelques nuits blanches et, pour ceux qui arrivent à dormir, quelques cauchemars.

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