Le musée Branly s’habille en noir

HN

Les quatre continents du polar. Un titre énigmatique qui dissimule un coup monté par une association de malfaiteurs qui agit sous le nom Les Habits Noirs et qui a pris en otage le musée du Quai Branly. Une série de rencontres autour du (mauvais) genre, pour sortir des sentiers battus et partir à la découverte des auteurs du bout du monde. Car la terre est noire comme un polar.

L’Europe et l’Amérique urbaine n’ont plus le monopole du roman noir. En Amérique du Sud, en Afrique, en Océanie et en Asie, de nombreux écrivains choisissent la forme du roman noir et du roman policier pour rendre compte de l’état de leur société. Des écrivains européens ou américains décident de plus en plus souvent de transporter leurs intrigues hors de leurs pays, ou d’emprunter la voix de populations minoritaires ou issues de l’immigration faisant ainsi écho sur le mode de la fiction à une actualité sociale et politique souvent brûlante. Un tour d’horizon de la planète polars d’ailleurs s’imposait. C’est désormais chose faite grâce aux Habits Noirs, un groupe composé d’auteurs (Marc Villard, JB Pouy et compagnie) et de spécialistes (Clémentine Thiébault, de noircommepolar).

Le voyage a démarré en janvier dernier, avec une escale en Afrique accompagnée par un guide de choix, Bernard Mathieu. Méconnu du grand public, cet auteur a pourtant à son actif une oeuvre unique et essentielle. Avec son dernier roman, Du fonds des temps (Gallimard, Série noire), il nous fait découvrir le Soudan et l’Ethiopie, plus précisément la vallée de la Kibish, dans un texte qui met à mal les règles du roman noir. La rencontre, c’est là tout l’intérêt de ce cycle, était précédée par la diffusion du documentaire Black Samouraï, réalisé par Jean Queyrat.

Direction l’Amérique centrale pour le prochain rendez-vous (jeudi 29 avril à 19 heures) avec un embarquement pour le Mexique et le Guatemala avec Patrick Bard. Disons-le d’emblée, Patrick est un ami. Mais c’est aussi un excellent photographe, un enquêteur hors pair et un écrivain de talent. Il viendra nous parler de ces deux pays qu’il connaît bien et qui lui ont inspiré deux polars de très bonne facture. Avec La Frontière (Seuil), il nous plongeait au coeur de Ciudad Juárez et des crimes impunis contre les femmes. Après ce livre, il s’intéresse à la situation au Guatemala, alors en proie à une vague de féminicide pire que celle découverte au Mexique. Il part donc sur place pour faire un reportage. Il en reviendra avec des images terrifiantes et l’idée obsédante d’un roman. Ce sera Orphelins de sang, qui vient de paraître au Seuil. Entre temps, Patrick a réalisé un webdocumentaire fort et poignant, Les femmes sacrifiées du Guatemala, qui sera diffusé en préambule de la rencontre. A ne manquer sous aucun prétexte.

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Les quatre continents du polar

Rencontre avec Patrick Bard, jeudi 29 avril à 19h au Musée du Quai Branly dans le salon de lecture Jacques Kerchache (au RDC), 37 quai Branly ou 206 et 218 rue de l’Université.

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