L’identité nationale du polar français. Tel pourrait être le (mauvais, je vous le concède) slogan de la nouvelle collection que viennent de lancer les éditions Plon, Nuit blanche. Quatre jeunes auteurs bien de chez nous ouvrent le bal. Quatre talents prometteurs du thriller, qui démontrent toute la vivacité de la littérature noire et bleu, blanc, rouge. Originalité, obscurité, perversité et efficacité sont au menu. Miam !
Ils s’appellent Ingrid Desjours, Thierry Brun, Laurent Brard et Laurent Terry. Retenez bien ces noms car ils seront votre cauchemar, les auteurs de vos insomnies, ceux par qui la nuit blanche est assurée. Une femme et trois hommes qui prouvent que les Anglo-saxons et les Suédois n’ont pas le monopole du suspens. Depuis hier et jusqu’à l’été, leurs romans viendront hanter les rayons de toutes les bonnes librairies. Une initiative intéressante de la part de Plon qui, certes, surfe sur la bonne vague du polar, mais qui propose une véritable collection, avec une vraie ligne éditoriale. Du polar tricolore pour une collection blanche très noire. Oui, je sais, c’est un peu alambiqué, mais qu’écrire d’autre ?
La série démarre par l’original Surhumain (sortie le 1er avril), de Thierry Brun. Ou le destin héroïque d’une jeune flic infiltrée dans un réseau mafieux et qui doit combattre un tueur surpuissant. Un troisième roman réussi, à l’écriture vive et à l’intrigue bien menée. Elle se poursuit, plus obscure que jamais, le 12 mai avec Le fils des brûlés, de Laurent Brard, qui raconte un horrible faits-divers aux accents diaboliques dans la campagne française. Superstitions et secrets mortels sont au programme. Et le 10 juin, double ration avant de partir à la plage grâce au pervers Potens, d’Ingrid Desjours. Un thriller psychologique où une jeune sexo-criminologue arpente le pavé parisien pour enquêter sur les crimes les plus sordides que l’âme humaine peut engendrer. Et à l’efficace Usurpé, de Laurent Terry, qui nous emmène de l’autre côté de l’Atlantique pour montrer les vicissitudes du système américain à travers l’histoire d’un homme dont on a usurpé l’identité et la vie.
Les amateurs du genre seront ravis de se plonger dans ces quatre histoires et de découvrir des auteurs qui, s’ils n’en sont pas à leur coup d’essai, prouvent que le thriller est aussi une spécialité française. Qu’on se le dise !
Photo : © Charles Dolfi-Michels