Ils s’appellent “Le trancheur de gigot”, “Calamity Co”, “Le Chinois”, “Rambo74”, “Raoul_duke” ou encore “Le lémurien”. Ils viennent de mourir, tous victimes d’un ou plusieurs tueurs à gages. L’histoire se passe à Lyon et la série d’assassinats ciblés a démarré il y a une semaine jour pour jour. Depuis le 15 mars dernier, près de 210 personnes ont ainsi été éliminées, surprises au pied de leur immeuble, à la sortie du travail ou d’un restaurant, voire en pleine rue. Dans la capitale des Gaules, un gang sème la terreur… à coups de pistolets à eau.
Pour la deuxième année consécutive, Streetwars, jeu de rôle grandeur nature, a pris ses quartiers entre la Place Bellecour et les traboules de la presqu’île, entre Rhône et Saône. Plus de 300 “serial water killer” se sont inscrits, moins que l’an dernier (550 participants) mais tout aussi, si ce n’est plus, motivés. Leur mission, ils l’ont accepté : abattre leurs cibles, entendez par-là, les arroser, et, surtout, ne pas se faire arroser à son tour. La moindre goutte d’eau reçue par son traqueur équivaut à l’élimination immédiate. Leur arme ? Un pistolet à eau. Durant trois semaines, ces joueurs (tous majeurs), se glissent dans la peau d’un tueur à gages. Certains organisent de vériables planques, suivent leur cible durant plusieurs jours avant de les attaquer. Tels un Jason Bourne, ils doivent se fondre dans la foule, passer inaperçus et attendre le moment propice pour réaliser leur contrat. Chaque participant dispose de 7 jours pour éliminer sa cible. Sinon, c’est l’émimination.
A l’heure où j’écris ces lignes, il reste encore 135 joueurs en lice. Mais peut-être que l’un d’entre eux chutera dans les prochaines heures. Le 4 avril à 23h59, les survivants, s’il y en a, entameront une semaine supplémentaire, dont les règles n’ont pas encore été dévoilées par les commanditaires les organisateurs. Ils auront jusqu’au 9 avril au soir pour remplir leur ultime contrat. Car il ne doit y avoir qu’un vainqueur, un seul d’entre eux doit rester vivant sec.
Cette activité ludique, réalisée en amont du festival Quais du Polar (du 9 au 11 avril prochains), plus important rassemblement dédié au polar de l’Hexagone avec ses 30 000 visiteurs, a suscité la polémique quand, en janvier dernier, un élu UMP du conseil municipal a voulu bloquer le vote d’une subvention à Quais du Polar, arguant du fait que ce jeu faisait l’apologie de la violence. Le maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, a répliqué avec humour, en se demandant s’il n’allait pas faire retirer les livres d’Agatha Christie des bibliothèques de la ville.
Rendez-vous le 10 avril prochain, en direct du festival, pour découvrir qui est le grand vainqueur de cette année. Précision : le “serial water killer “de l’année remporte un lot de 100 romans policiers.
[…] week-end. Un jeu de piste géant est organisé et, demain, on connaîtra le grand gagnant du Streetwars lyonnais, celui qui sera nommé serial water killer de l’année. Pour ma part, je grimpe dans […]