Ces journalistes qui ont travaillé “comme des automates” le 13 novembre 2015

Crédit photo: Eric Antheaume

Où étiez-vous le vendredi 13 novembre 2015? Jamais vous n’oublierez ce que vous faisiez ce soir-là, au moment où les attentats ont frappé Paris. Vous n’oublierez pas non plus comment vous avez appris l’existence des fusillades dans les 10 et 11e arrondissements parisiens, puis l’explosion des bombes au Stade de France. Les journalistes, français, étrangers, sur le pied de grue ce soir-là, n’ont pas oublié non plus.

Sur une idée de Catherine Galloway, qui enseigne à l’Ecole de journalisme de Sciences Po, nous avons posé la question à nos confrères journalistes, français ou étrangers. Ressort de leurs témoignages une extraordinaire mobilisation pour couvrir ces événements tragiques qui n’a laissé personne indemne. Même ceux qui sont habitués à couvrir de terribles actualités. Même un mois après cette tragédie.

Salomé Legrand, reporter à Europe 1

Vendredi 13 novembre, je sortais d’un bar vers Parmentier à 21h30 et je m’apprêtais à rentrer chez moi, dans le quartier du Petit Cambodge. Et donc à passer par la rue Bichat. Quand j’ai vu passer une puis deux puis quatre ambulances, je les ai suivies.

Je crois que j’ai alors regardé Twitter: j’y ai vu les toutes premières infos sur “une fusillade au Petit Cambodge”. J’ai foncé là-bas en pensant que c’était une fusillade type règlement de comptes. J’ai marché sans réfléchir jusqu’à arriver rue Alibert où je me suis retrouvée les pieds dans le sang sur la terrasse du Carillon. J’ai marché comme une automate jusqu’au Petit Cambodge, sans comprendre ces alertes qui commençaient à tomber dans tous les sens, notamment sur le Stade de France… A ce stade, je n’avais pas vu que Le Carillon était touché aussi.

Là, je me suis arrêtée et j’ai appelé la radio pour leur dire que j’étais là. Ils m’ont prise en direct à l’antenne. J’ai décrit et re-décrit ce que je voyais: des cadavres en train d’être recouverts de draps blancs, des gens qui pleurent, des blessés, des flics hyper tendus qui disent que ce n’est pas terminé et nous plaquent contre les murs, dans les renfoncements de portes…

Au début, personne, ni mes chefs, ni les secours ni les policiers, ne comprenait où on en était, combien il y avait eu de fusillades, où, ce qui était lié… Et moi je suis restée plantée là, au milieu du périmètre de sécurité, à tendre mon iPhone en mode dictaphone aux témoins, aux blessés légers, à tous les gens qui me semblaient suffisamment peu touchés pour me répondre, à essayer de compter les morts. J’étais dans l’encadrement de la porte de l’hôtel du Carillon et j’ai même pas pensé à monter interviewer les gens dans l’hôtel tellement j’étais en état de choc, sans même m’en rendre compte d’ailleurs, mais j’interviewais tous les gens qui en sortaient.

J’y suis restée jusque vers 2 heures du matin, à faire des directs au téléphone et à envoyer les témoignages recueillis à l’iPhone par email, quand la police a compris que je n’étais ni victime ni témoin et qu’ils m’ont sorties du périmètre.

J’ai retrouvé un collègue de RTL, on a fait le tour des points touchés les plus proches, la fontaine au roi, l’un des périmètres autour du Bataclan. On essayait de comprendre, de vérifier qu’il y avait soi-disant un 7e ou 8e lieu de fusillade “boulevard de la République”. Je suis rentrée chez moi vers 4 heures, réveillée à 6 heures pour retourner en direct pour la matinale, relevée par un collègue à 13h30 le samedi…

Crédit photo: Eric Antheaume

Pierre Haski, co-fondateur de Rue89

Vendredi soir, j’ai découvert les attaques par une alerte du Monde sur mon smartphone, en sortant d’une projection au Forum des images, aux Halles à Paris. Très rapidement, tout le monde autour de moi, y compris Dany Cohn-Bendit qui participait à cette ouverture d’un festival de films sur l’état du monde, a découvert consterné et inquiet, les événements qui venaient tout juste d’éclater.

Mais cette alerte du Monde en disait peu, et il n’y avait encore rien sur les sites de médias, en particulier celui du Monde justement. Je suis donc allé sur Twitter, et j’y ai tout de suite pris la mesure de la gravité des événements. Des tweets faisaient déjà état de morts au Bataclan et dans d’autres lieux publics ciblés, et des explosions au Stade de France. Il n’y avait guère de doute que l’on avait affaire à des attentats, et que c’était très grave.

J’ai tout de suite quitté le Forum en me disant qu’il fallait que je rentre chez moi pour mettre en ligne cette information sur Rue89, car, à cette heure-là, nous n’avons pas de permanence. J’ai pris le métro tout en remontant ma timeline sur Twitter. Tout autour de moi les gens regardaient leur smartphone, personne ne parlait, les regards s’étaient déjà assombris.

En sortant au métro Strasbourg Saint Denis pour rentrer chez moi, j’ai appris que le bilan était déjà de 18 morts. Des gens arrivaient en courant de la place de la République, sur le boulevard Saint Martin, en criant “ils tirent”… Certains se sont réfugiés au Théâtre de la Renaissance qui a fermé ses portes. En remontant ma rue, j’ai assisté à une engueulade entre un automobiliste insouciant qui voulait avancer vers République et un passant qui cherchait à l’en dissuader. L’automobiliste renonça en étant confronté à l’alerte d’un smartphone faisant état des 18 morts…

Arrivé chez moi, j’ai mis quelques paragraphes en ligne, suivant à la fois ma timeline Twitter et iTélé sur ma télévision, constatant que Twitter était à la fois plus rapide, plus complet, plus diversifié.

Seul atout de la télé : au bout d’un moment, des directs aux quatre coins de Paris… Puis le contact a été établi avec les membres de notre équipe dispersés dans Paris, à la fois pour savoir si tout le monde était sain et sauf, et pour savoir s’ils avaient des informations, des témoignages de leur côté.

J’ai travaillé ainsi jusqu’à 2 heures du matin environ, une fois l’assaut sur le Bataclan terminé, les interventions présidentielles passées – le direct de l’Elysée puis celle sur place au Bataclan. C’est à ce moment-là que j’ai pris réellement la mesure de la tragédie qui venait de surgir au coeur de Paris, et que j’avais décrite pendant plusieurs heures. Et je n’ai pas pu m’endormir.

Nadia Ragozhina, senior producer à BBC World News

Je travaillais dans la rédaction de la BBC vendredi soir à Londres, quand quelqu’un a dit que Twitter bruissait d’informations sur des fusillades à Paris. Il était 20h40 ici, 21h40 à Paris. Il n’y avait rien encore sur les fils des agences donc immédiatement je me suis ruée sur Twitter pour savoir ce qu’il se passait. J’ai écrit un tweet en français demandant si quelqu’un avait vu quelque chose, et la même chose sur Facebook pour savoir si mes amis, pour lesquels je m’inquiétais, allaient bien.

Depuis que Twitter est devenu populaire, vous devez être sur une information dès qu’elle arrive pour repérer les gens qui savent vraiment ce qu’il se passe et témoignent sans intermédiaire. Après environ 20 minutes, vous avez des retweets de partout et cela devient difficile de trouver les premiers témoins visuels. Ce soir-là, nous étions là à temps.

Un type a répondu à mon tweet en disant qu’il avait entendu des coups de feu provenant selon lui d’une Kalashnikov. Il n’avait rien vu mais il habitait près de là où avait eu lieu l’une des fusillades. Il pouvait entendre les gens crier et les sirènes de la police. J’ai décidé qu’on allait le faire parler en direct. A 21h, nous étions en édition spéciale. J’ai prévenu le producer que, le temps que je téléphone à notre témoin, il demande au présentateur de meubler à l’antenne jusqu’à ce qu’il décroche. Il a parlé 10 bonnes minutes en direct. Il a décrit ce qu’il voyait, a parlé du quartier et a situé l’arrondissement dans Paris. C’est très important pour une chaîne internationale comme la nôtre parce qu’on ne peut pas demander à nos téléspectateurs de connaître la géographie de Paris.

Quelques minutes plus tard, nous avons pu parler à quelqu’un qui était à La Belle Equipe, l’un des bars qui a été attaqué. Quelqu’un dont la voix tremblait mais qui a réussi à décrire la scène vue du bar. Sa femme et lui étaient sains et saufs. A la BBC nous nous assurons toujours, avant de le mettre à l’antenne, que notre témoin est en sécurité et qu’il ne se met pas en danger en nous parlant.

Puis j’ai posté un autre message en ligne. Alors que nous avions de plus en plus d’informations en provenance de Paris, je suis devenue terriblement inquiète de ne pas avoir de nouvelles de mes amis parisiens.

A 21h30, nous étions toujours en édition spéciale. Des images nous provenaient, mais c’était très confus. Parce qu’il faisait nuit, il était impossible de savoir où ces photos avaient été prises, dans quelle rue ou dans quel restaurant. Nous en savions si peu à ce stade qu’il nous fallait être très prudent. Nous devions spécifier si tel élément provenait d’une agence, tel élément provenait d’un témoignage, pour ne surtout pas répandre la peur ni la panique. Il n’a pas évident tout de suite de comprendre combien d’attaques il y avait, et comment elles étaient liées entre elles. Quand nous sommes en breaking news, nous ne pouvons pas confirmer chaque information avec de multiples sources, donc nous devons avancer avec énormément de précautions, en faisant comprendre à notre public que c’est une situation en cours de développement.

Après une heure entière de direct, à 22h, nous avons passé le relais au présentateur suivant qui a continué l’édition spéciale. Et mon collègue présentateur et moi avons alors découvert des messages sur nos écrans nous demandant si vous vouliez aller à Paris couvrir les événements dès la première heure le lendemain. Nous avons tout de suite dit oui.

Lui a commencé à prendre des billets de train, mais moi j’avais encore 2 heures de boulot devant moi avant de finir mon service. Nous en savions beaucoup plus sur les attaques à ce stade : c’était bien des attaques terroristes. En vrai, j’étais terrifiée. J’ai essayé de rester professionnelle et de ne pas montrer à quel point j’étais affectée par tout cela, mais c’était extrêmement difficile. Ce qu’il s’est passé au Bataclan, au moment de la prise d’otages, était le comble de l’horreur pour moi qui imaginais tous ces gens pris au piège à l’intérieur. Quand je suis rentrée chez moi, j’ai essayé de rassembler mes pensées, de réfléchir à ce dont j’aurais besoin pour le lendemain à Paris, et j’ai encore regardé Twitter et la télévision pendant une heure. J’ai pleuré en me couchant, ce vendredi soir-là. Plein de gens croient que les journalistes sont blindés, pour ne pas dire cyniques. Mais plus on grandit, plus on s’adoucit, du moins dans mon cas. Quand vous savez ce que c’est que de perdre quelqu’un qu’on aime, vous pouvez imaginer la peine que les proches des victimes vont endurer.

Le premier train du samedi matin était presque vide, à part quelques journalistes. Dès notre arrivée, nous nous sommes précipités au Bataclan pour rejoindre nos confrères journalistes. Notre travail est de fournir des directs pour deux de nos chaînes, BBC World News et BBC News.

Au début, nous étions deux équipes de la BBC à couvrir les événements. Ce sont nos collègues qui ont commencé les directs avec un camion régie devant le Bataclan, pendant que le présentateur et moi sommes allés vers les autres lieux des attentats. En arrivant vers La Bonne Bière, nous avons fait des directs par telephone. Nous avons essayé de faire des duplex par Skype mais la qualité de l’image était insuffisante donc nous avons abandonné cette option.

Avec toutes les images disponibles, la production à Londres pouvait illustrer nos prises d’antenne sans que l’on nous voit tout le temps. D’habitude, nous évitons de faire cela par téléphone mais là, nous étions les premiers de la BBC à être sur place. Les rues étaient complètement vides, si ce n’est la présence des journalistes.

En me retrouvant dans ce quartier que je connaissais dans d’autres circonstances, je me suis vraiment identifiée aux victimes. Je me suis dit que j’aurais pu être l’une d’entre eux. Cela m’a donné encore plus envie de raconter ce qu’ils traversaient.

Crédit photo: Eric Antheaume

Elodie Drouard, iconographe à France TV Info

Vendredi 13 novembre, je n’étais pas à Paris mais à Gif sur Yvette et j’ai débuté la soirée en jouant à “Fallout 4”, un jeu vidéo d’action qui se passe dans un univers post-apocalyptique. C’est ma copine qui était à mes côtés qui m’a informée après avoir reçu un premier push – Le Parisien je crois – qui mentionnait une fusillade à Paris. J’ai rigolé en disant “encore un règlement de compte, je te parie que c’est dans le 14e ou le 19e” et j’ai continué à jouer. Et quelques minutes plus tard, elle m’annonce une explosion au Stade de France et me dit, “non c’est dans le 11e la fusillade, on parle du restaurant Le Petit Cambodge”.

Là, évidemment, j’ai tout arrêté – parce que ça semblait fou et improbable, et aussi sûrement parce que c’est un restaurant où l’on va souvent -, mis mon jeu sur pause, basculé sur BFMTV et Twitter. On est restées scotchées comme ça jusqu’à 3 heures du matin. Dans les premiers temps, j’étais énervée de ne pas être sur place. J’avais envie d’aller voir, de me rendre compte et puis, petit à petit, j’ai réalisé que j’étais sûrement beaucoup mieux là où j’étais. La rédaction de France TV Info s’est organisée très rapidement et j’ai proposé mon aide dès le lendemain mais on m’a dit que c’était bon. Je ne suis rentrée sur Paris que dimanche soir mais avec beaucoup d’appréhension.

Le lendemain j’ai commencé à travailler sur un diaporama des images les plus fortes du week-end car certaines images me hantaient et j’avais envie de les compiler, pour figer à jamais ces images que chacun d’entre nous avait en tête.

Alain Genestar, directeur de Polka Magazine 

Je rentrais chez moi et ai reçu une alerte vers 9h45 je crois. Ensuite, j’ai zappé entre iTélé et BFM jusqu’à 3 heures du matin. Deux journalistes étaient encore à Polka, situé non loin du Bataclan, ils sont restés bloqués une partie de la nuit.

Nous étions en contact avec eux, avec Dimitri Beck, le rédacteur en chef, et avec toute l’équipe. Nous avons commencé à parler de ce que l’on ferait sur le site : faire parler des photographes sur la difficulté, même pour un reporter de guerre, de “photographier la guerre à domicile”. Et nous avons décidé de faire une série sur le le sujet.

Le lendemain, le samedi, Paris Photo à annoncé la fermeture du Grand Palais. Avec ma fille Adelie de Ipanema, directrice de la Galerie Polka, et Dimitri Beck, on s’est donné RV à Polka pour décider sur place si on ouvrait ou non la Galerie. La décision rapide et unanime a été  de ne pas ouvrir par solidarité avec les victimes et leur famille.

Markus Karlsson, présentateur de France 24

J’étais dans la rédaction quand une journaliste du desk arabophone a appelé pour prévenir qu’il y avait une fusillade dans un restaurant où elle était, La Belle Equipe, dans le 11e arrondissement de Paris. Elle a dit qu’il y avait des morts et du sang partout. L’une de mes collègues a hurlé dans la salle de rédaction pour que tout le monde soit au courant. Après les attentats de janvier, nous avons tous pensé à une attaque terroriste. Mais nous avons été prudents et avons mis un bandeau “breaking news : shooting in the 11th arrondissement of Paris, casualties reported”. En d’autres termes, nous avons fait du factuel, en nous tenant à ce dont nous étions sûrs.

Dans les minutes qui ont suivi, c’est devenu très confus. Nous avons appris qu’il y avait une fusillade rue Bichat, puis rue de Charonne, puis boulevard Voltaire. Nous n’avons pas compris à ce stade qu’il y avait plusieurs attaques en même temps. Ensuite nous avons su qu’il y avait eu des explosions au Stade de France et ce n’est qu’à partir de ce moment là que nous avons fait le lien entre tous ces événements.

A 22h15 j’ai présenté le bulletin d’informations économiques, comme je le fais toujours, et pendant ces cinq minutes, il est devenu évident que quelque chose d’énorme était en train d’arriver.

Avec deux collègues, nous avons alors passé les 2-3 heures suivantes dans le studio, en direct, à essayer collecter des informations en utilisant les agences de presse, Twitter, et des témoins visuels sur place. Beaucoup de nos collègues de France 24 étaient dans le quartier de République, en train de profiter de la soirée, et ils nous ont appelé pour rapporter ce qu’ils voyaient et entendaient. Nous avons aussi obtenu une séquence filmée boulevard Voltaire, montrant la mobilisation massive des forces de l’ordre, avec des policiers cachés derrière des véhicules, hors de portée des balles.

Personnellement, j’ai eu du mal à comprendre la situation. J’ai eu du mal à réaliser ce qui se passait sous mes yeux. Après l’attentat de Charlie Hebdo, en janvier, je me suis peut-être laissé berner par une fausse impression de sécurité, renforcée par les mesures mises en place. J’étais convaincu que la foudre ne s’abattrait pas deux fois au même endroit et certainement pas de façon si rapprochée.

Quand j’étais en direct à l’antenne, j’ai contacté ma femme et mes proches via Facebook Messenger pour leur demander s’ils étaient en sécurité et pour les rassurer en ce qui me concernait.

Tous les journalistes à France 24 ont ressenti l’impérieuse nécessité de raconter les faits de façon juste, ce qui est probablement lié à la proximité que nous avons avec cette histoire. Dans ma rédaction, nous sommes tous sortis, un jour ou l’autre, dans le 10e et le 11e arrondissements de Paris, où nous sommes tous allés voir un match de foot au Stade de France.

Les événements nous ont frappés encore plus durement lorsque nous avons appris que l’un de nos caméramen, Mathieu Hoche, a été tué au Bataclan. Nous l’avons appris le samedi après-midi, comme un coup de poignard dans le ventre. Notre équipe technique connaît mieux Mathieu que moi, et pour eux, cela a du être extrêmement difficile. Ils ont pourtant continué à travailler, tout le monde a continué à travailler, de façon admirable.

La difficulté de produire de la télévision en direct, en cas de breaking news, est aussi liée à la logistique. Nous devons décider de quelles ressources déployer, où, et pour combien de temps. Quand vous avez des ressources limitées, une situation qui évolue de minute en minute, une rédaction très fatiguée et parfois des problèmes techniques, élaborer le planning est très très complexe.

Emma Defaud, rédactrice en chef à lexpress.fr

A 21h45, je reçois un coup de fil d’Alexandre Sulzer, l’une de nos journalistes, de permanence à la rédaction. Il m’annonce des coups de feu au Petit Cambodge, avec des sources récoltées sur Twitter. Il a préparé un papier après avoir eu la confirmation de la mairie de Paris. Il est censé finir à 22h, il me propose de rester un peu. Je suis fatiguée par ma semaine. Je veux croire au fait divers. Mais très vite, un chef des infos qui se trouve au Stade de France nous alerte sur les explosions.

A 21h55 on publie “Fusillade dans le 10e arrondissement” puis on envoie un push “explosion au Stade de France, Hollande exfiltré”. Je suis désormais devant mon ordi en train de préparer le live pendant qu’Alexandre nourrit l’article. Mon mec me dit de me calmer car il trouve que je suis désagréable au téléphone avec mes collègues. J’essaie d’être plus zen avec mes interlocuteurs, mais intérieurement, je suis survoltée. Trop de choses à faire vite et bien.

J’ai envoyé dans la foulée un mail à l’équipe puis au print pour prévenir de notre mobilisation.

Propos recueillis par Alice Antheaume et Catherine Galloway 

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Le direct de l’Assemblée nationale est une drogue médiatique dure

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Depuis le 29 janvier 2013, date d’ouverture des discussions sur le projet de loi concernant le mariage pour tous, le direct diffusé en vidéo sur le site de l’Assemblée nationale fait carton plein, week-end compris. Dimanche 3 février, il y a eu 29.021 connexions de plus de 30 secondes, pour une durée moyenne de 34 minutes, selon les chiffres de l’Assemblée nationale. C’est beaucoup, comparé à un jour de débat ordinaire, comme le jeudi 17 janvier, où le direct n’a alors recueilli que 1.417 connexions – ce jour-là était abrogée la loi sur la lutte contre l’absentéisme scolaire.

L’audience est là, mais le service est archaïque en ligne – un simple flux sans habillage ni intégration sur les réseaux sociaux. En outre, les saturations du streaming se multiplient, comme l’a relevé en séance le député UMP Patrick Hetzel, provoquant les soupirs de Claude Bartolone, le président socialiste de l’Assemblée nationale: “Monsieur Hetzel, sans vouloir être désagréable avec la majorité précédente, je fais avec le site que j’ai trouvé! Mais je vous rassure: j’ai demandé à l’administration et aux questeurs de me faire des propositions pour moderniser le site et le rendre plus accessible.” Depuis, un flux de secours a été mis en place pour suppléer le premier.


Comment expliquer cet engouement pour un service mis en place dès 2007 – le direct était disponible en 2008 au moment d’Hadopi et avait facilité la vie des journalistes qui couvraient le sujet alors qu’il n’y avait à l’époque ni prise électrique ni Wifi dans l’hémicycle? Il y a bien sûr l’intérêt suscité par le sujet, le mariage pour tous, mais s’ajoute à cela un faisceau d’autres raisons. Les voici.

  • comme au théâtre, il y a des personnages principaux, des seconds rôles et des citations qui restent

Parmi les protagonistes figurent Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, chargé de distribuer la parole entre les camps, lequel ne rate pas une occasion de faire un bon mot et de s’amuser des facéties des députés ; Christiane Taubira, ministre de la Justice, la “gardienne” de l’esprit de la loi, sacrée “icône” par France TV Info, qui oscille entre crises de fou rire et élans poétiques ; et Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée, avide de petites phrases bien plantées (il a qualifié le discours de Christiane Taubira de “Badinter aux petits pieds”). Dans les seconds rôles, on trouve des députés moins connus mais qui prennent soudain la lumière. Par exemple Hervé Mariton et Philippe Gosselin, députés UMP, qui relèvent sans relâche le “manque de préparation” du texte et exigent l’avis du Conseil d’Etat et dont on finit par savoir que le premier est daltonien et le second s’intéresse au numérique (il est membre de la CNIL, la Commission nationale de l’Informatique et des Libertés). Côté PS, le second rôle du moment est incarné par Thomas Thévenoud, pris en photo en train de jouer au Scrabble avec son confrère Jérôme Guedj, par tablettes interposées.

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  • comme dans les dîners de famille, il y a ceux qui monologuent et ceux qui se font chahuter

Avant de commencer les agapes, Christiane Taubira, érigée en mère des futurs mariés, a fait un discours inaugural de 40 minutes sans note. Christian Jacob se plaît à lui répondre depuis son banc, sans que l’on sache toujours sur le direct ce qu’il dit – il n’a pas de micro à ce moment-là, ce qui lui donne l’air de l’oncle bourru coincé au bout de la table. Hervé Mariton se fait, lui, chambrer sur la couleur de ses pulls, comme un enfant qui aurait mal assorti ses chaussettes. Et, puisqu’aux dîners de famille, mieux vaut éviter de parler de politique, Marc Le Fur, député UMP, fait un pas de côté pour s’émouvoir de la suppression du rôle de la belle-mère tandis que Jean-Pierre Door, UMP aussi, s’inquiète du sexe du Père Noël en clamant que “dire que l’institution du mariage peut concerner deux personnes du même sexe, c’est comme dire soudain que le Père Noël est une femme”.

  • comme une radio, on peut se brancher au direct toute la journée sans l’image

L’action n’étant pas vraiment haletante sur le streaming, tout se joue sur le son et l’intensité des dialogues, l’idéal pour le spectateur étant d’avoir passé assez d’heures à écouter pour reconnaître le député qui parle à sa seule voix. C’est parfait pour “consommer” lorsque l’on est au bureau, à travailler sur un ordinateur. Une fenêtre de son navigateur ouverte sur le direct de l’Assemblée nationale et une autre sur le travail en cours, on peut rédiger une note – ou écrire cet article – sans regarder l’image. Un format adapté aux nuits d’insomnie – les députés se sont quitté dans la nuit de mercredi à jeudi peu avant 4h du matin.

  • comme à l’école, il y a des règles et des petits malins qui jouent avec

Le rappel au règlement est un droit des députés et a priorité sur la discussion en cours. “La parole est accordée à tout député qui la demande à cet effet soit sur-le-champ, soit, si un orateur a la parole, à la fin de son intervention”, stipule le règlement de l’Assemblée nationale. Et ce, pour une durée maximum de 2 minutes. Un rappel au règlement peut concerner des horaires jugés tardifs, des insultes proférées à l’encontre de l’un ou l’autre député, ou le besoin de discuter par groupe parlementaire. Souvent, et c’est devenu la spécialité d’Hervé Mariton, le rappel au règlement n’en est pas un, il consiste à couper la discussion pour faire une remarque hors sujet. Dans ce cas, le président de séance peut reprendre la parole. Surtout quand, comme lundi 4 février, on dénombre pas moins de 32 rappels au règlement pendant la discussion. Au final, c’est comme à l’école, il y a toujours des rigolos qui contournent les règles, et il est assez divertissant de découvrir quel curieux motif invoque parfois l’opposition en guise de rappel au règlement, où il peut être question de “champignons vénéneux” ou de “fréquentation prolongée du très subtil Georges Frêche“.

  • comme sur Internet, affluent les points Godwin

Sur Internet, la règle est simple: plus la discussion dure, plus la probabilité est grande qu’un internaute finisse par faire une comparaison impliquant le nazisme ou Hitler. C’est ce que l’on appelle le point Godwin, issu de la loi Godwin, énoncée en 1990 par l’avocat américain Mike Godwin. A l’Assemblée nationale, alors que les heures de débat parlementaire s’alignent au compteur, les points Godwin pleuvent aussi, avec des mentions de “triangle noir” ou de “triangle rose” pour parler des homosexuels, références aux symboles utilisés par les nazis dans les camps de concentration. Mercredi 6 février, Hervé Mariton a aussi évoqué la date du 6 février 1934, manifestation des ligues fascistes, “qui étaient un danger pour notre assemblée, pour la démocratie, pour la République”. Un appel, a-t-il dit, à “chercher, lorsque cela se peut, dans la vie de la démocratie des formes de rassemblement et de consensus”.

  • comme à la télévision, l’expérience du second écran apporte un supplément d’âme

322 députés sur 577 ont un compte Twitter, d’après Le Lab d’Europe 1. Plus d’un député sur deux est donc en mesure de publier sur le réseau des commentaires sur le débat auquel il participe dans l’hémicycle, racontant de l’intérieur ce que le public ne voit guère, provoquant les protestations de leurs collègues et même un rappel au règlement à cause du tweet suivant, écrit par le député socialiste Jérôme Guedj.


Marc Le Fur, député UMP, a même procédé à un photomontage d’une scène en coulisses avant de l’envoyer sur Twitter en se trompant de nom (il s’agissait de Thomas Thévenoud et non de Guillaume Bachelay, contrairement à ce qui mentionné par erreur sur la légende).

Bref, l’Assemblée nationale fait de la télévision sociale (Social TV en VO), cet usage qui consiste à voir un programme sur un premier écran et à utiliser un deuxième écran (ordinateur, tablette, mobile) pour réagir à ce même programme en allant le commenter sur les réseaux sociaux ou en cherchant, sur le Web, des informations complémentaires. Malgré la demande de Philippe Gosselin de stopper les messages sur le réseau qui “polluent” le débat, tous les tweets restent permis, facilités par l’installation du Wifi à l’Assemblée nationale à l’été 2012.

“Vous savez que vous êtes désormais très observés, par des photographes et sur les réseaux sociaux”, a averti Claude Bartelone mercredi 6 février. En effet, le hashtag #directAN a déjà été mentionné plus de 34.000 fois depuis le début des débats. Quant aux spectateurs non parlementaires, ils ne sont pas en reste. Ils ont créé deux Tumblr qui valent le détour et tournent en dérision les stratégies et mimiques des parlementaires, comme “Ciel mon égalité” et “Quand un député UMP“… MISE A JOUR 14h32: Ce nouveau Tumblr, lancé par le dénommé Monsieur Kaplan, agrège des GIFS animés sur les principaux personnages des discussions.

Crédit: quandundeputeump.tumblr.com


Alice Antheaume

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Les médias à l’école DSK

Crédit: REUTERS/Allison Joyce

Il y a aura, dans les médias, un avant et un après Dominique Strauss-Kahn, accusé de «crime sexuel», de «tentative de viol» et de «séquestration» contre une femme de chambre de l’hôtel Sofitel à New York. Envergure planétaire, pics d’audience inégalés, questions juridiques inédites, et frontières du genre repoussées. Cet événement pousse les rédactions françaises à redéfinir les limites de leur exercice. Retour sur les éléments médiatiques clés nés par et autour de ce scandale.

  • Premier scoop français sur une affaire «internationale»

Ce n’est pas une première dans l’histoire médiatique de Twitter, dont les premiers «breaking news» sont apparus aux Etats-Unis dès 2007, lors de la fusillade à l’université Virginia Tech, en Floride (1), mais pour la France, cela devrait rester dans les annales. En effet, c’est sur le réseau aux messages de 140 signes qu’apparaît la première mention de la future affaire DSK.

Ainsi, le samedi 14 mai à 22h59, heure de New York, un étudiant français, Jonathan Pinet, poste le tweet suivant:

Il est le premier à annoncer ce qui va être devenir un scoop, bien avant les agences de presse et autres rédactions. «Ce n’est pas mon tweet qui a déclenché l’emballement de Twitter autour de cette information, explique-t-il après coup sur son blog, mais bien l’article du New York Post à 0h33», toujours heure new-yorkaise. Un article qui n’est plus dans les archives.

  • Premiers signes de dépendance à Twitter

Lundi 16 mai 2011: l’ex-patron du FMI passe devant la juge américaine Melissa Jackson, qui lui refuse la liberté conditionnelle dans l’immédiat – elle lui sera accordée à l’audience du 20 mai, après quatre nuits de prison. Lors de ces audiences préliminaires, les rédactions françaises – télé, radio, Web – utilisent Twitter pour réaliser leur couverture en direct, en se servant des tweets envoyés par les journalistes – Français et étrangers – présents dans la salle d’audience.

«L’affaire DSK propulse Twitter au premier plan», annonce Le Figaro. «Twitter et ses “gazouillis” s’imposent dans les salles de rédaction», titre l’AFP.

Mais comment faire autrement? Comment relayer, en temps réel, ce huis clos partiel tel que celui du tribunal pénal de Manhattan, où seuls quelques journalistes peuvent pénétrer? Ceux-ci n’ont le droit ni de téléphoner ni de filmer pendant l’audience, mais peuvent envoyer SMS ou messages sur les réseaux sociaux. Depuis Paris, ceux qui animent des émissions, radio ou télé, en direct, ou des «lives» sur les sites d’infos, suivent donc chaque tweet, même lorsque ce tweet est écrit par un confrère d’une rédaction concurrente, abolissant ainsi des frontières longtemps en vigueur. «Heureusement qu’on a Twitter», confie cette journaliste d’iTélé, au moment de l’audience du 20 mai.

  • Première interdiction de tweeter

Quatre jours après l’arrestation de DSK, on apprend que la chaîne Canal+ interdit à ses journalistes de tweeter. Première fois, il me semble, qu’un média français prend une position «officielle» à propos de ce que ses journalistes publient ou pas sur Twitter. Conséquence: Laurence Haïm, correspondante à la Maison Blanche pour la chaîne cryptée, présente aux audiences de DSK au tribunal pénal de Manhattan, «réserve “ses” informations à (sa) rédaction» plutôt qu’au réseau social, explique Rodolphe Belmer, le patron de Canal+, pour qui «les journalistes professionnels doivent leurs infos à leur public» et «les grands médias ont tout intérêt à assurer les règles de contrôle de l’information (sans) (…) reprendre à son compte des tweets sensationnalistes quand ils ne sont pas erronés».

Laurence Haïm ne raconte donc pas en live, sur Twitter, comme son confrère Remi Sulmont de RTL, ce qu’elle entend et voit dans la salle d’audience, mais elle l’envoie par SMS aux journalistes d’iTélé (même groupe que Canal+) qui sont, au même moment à Paris, en direct en plateau. Et réalise ensuite des duplex, par exemple pour le Grand Journal de Michel Denisot.

Aux Etats-Unis et en Angleterre, déterminer via une charte rédactionnelle quel journaliste tweete et sur quel sujet est très répandu. En France, ces chartes existent mais elles évoquent avant tout la déontologie, les droits et les devoirs du journaliste, sans s’attaquer de façon frontale aux questions soulevées par l’utilisation journalistique de Twitter – sauf l’AFP qui s’est dotée en 2011 d’une charte ad hoc, focalisée pour l’instant sur la vérification des informations repérées sur les réseaux sociaux.

  • Décalage télévisuel

Dans le flux de messages postés sur Twitter et retweetés des dizaines de fois, il y a des infos et des rumeurs, du vrai et du faux. Les contraintes du direct imposent aux journalistes de les trier en quasi temps réel, afin de les commenter.

Or, lors des premières audiences de DSK au tribunal, les journalistes français ont peiné à suivre le fil Twitter tout en en parlant à l’antenne, laissant souvent passer de longues minutes entre l’apparition d’un tweet, visible par n’importe quel internaute, et son évocation en plateau. A l’heure où commenter sur Twitter ce que l’on voit à la télévision devient tendance, ce décalage peut-il être assumé? D’un côté, il peut être rassurant, si l’on estime que cet écart temporel permet à l’information vue sur Twitter d’être vérifiée avant d’être annoncée à la télévision. D’un autre, il met les journalistes dans une situation de réceptacle de l’information, en même temps qu’un internaute lambda. Quel est l’apport journalistique dans ce cas?

De fait, il y a un deuxième problème, relevé par Benjamin Ferran dans son excellent article sur le sujet: l’interprétation, sur les télévisions françaises, parfois hasardeuse de tweets qui n’ont pas toujours vocation à être relayés. «Certains “tweets” rapportés n’avaient plus grand-chose à voir avec de l’information, écrit-il. “Le juge est en train de réfléchir, semble-t-il, si j’en crois ce que je lis sur Twitter”, a lâché un journaliste de BFM TV. “Il n’y a pas de tweet, on est dans un moment de flottement. Là c’est un peu la spéculation parce que je ne sais pas ce qui a pu se passer”, a-t-on pu entendre sur iTélé.»

A CNN, «la chaîne du live» par excellence, les animateurs de la matinale sont branchés en permanence sur le réseau social aux 140 signes. Même lorsqu’ils présentent les informations. Face à la caméra, ils pianotent sur le clavier d’un ordinateur portable disposé devant eux, consultent des tweets, et y répondent.

  • Questions autour de la diffusion d’images filmées dans un tribunal

En France, il est interdit – sauf autorisation spéciale comme pour le documentaire de Raymond Depardon sur la 10e chambre, ou certains grands procès «historiques» – de filmer les audiences en vertu de l’article 38 ter de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, qui stipule que, «dès l’ouverture de l’audience des juridictions administratives ou judiciaires, l’emploi de tout appareil permettant d’enregistrer, de fixer ou de transmettre la parole ou l’image est interdit».

Mais aux Etats-Unis, c’est permis – avec 15 minutes de différé. Les juges américains n’autorisent souvent qu’une seule caméra dans la salle d’audience, mais ils l’autorisent. Dans ce cas, les médias intéressés par ces images se constituent alors en «pool» et désignent la chaîne qui fera office de «pool caméra» pour l’événement, c’est-à-dire qu’elle filmera pour le compte de tous les autres les images, et les redistribuera à tous ceux qui les ont demandées. C’est ce qu’il s’est passé lors de l’audience du 6 juin, lorsque DSK a plaidé «non coupable». Et cette fois, c’était CNN qui filmait.

Que faire, quand on est une télévision française bardée de l’interdiction de filmer les procès, et que l’on voit les images filmées par CNN débarquer sur les sites d’infos français, sur les réseaux sociaux, bref, n’importe où sur le Web en un clic? Se mettre des oeillères pour respecter la loi? Ou prendre le risque de les diffuser, au nom du «droit» d’informer? «Il est impossible de cacher des images librement diffusées sur les télévisions du monde entier, a expliqué au Figaro Guillaume Dubois, directeur de l’information de BFM TV. À l’heure de l’audiovisuel planétaire, la notion de frontières médiatiques n’a plus de sens.»

Pour l’instant, cet article de loi n’a été modifié que pour faire apparaître le montant de l’amende en euros plutôt qu’en francs. Mais il y des autorisations spéciales qui se demandent, et s’obtiennent, comme cela vient d’être le cas pour le procès en appel d’AZF.

  • Première plainte pour diffamation contre un tweet français

Le 1er juin, Lepoint.fr annonce que Ramzi Khiroun, ex-conseiller de DSK, va déposer plusieurs plaintes pour diffamation, dont l’une contre Arnaud Dassier, actionnaire du site Atlantico, «en raison d’un message publié sur le réseau Twitter le 14 mai» sur les activités de Khiroun.

Aux Etats-Unis, des plaintes nées d’un tweet, il y en a déjà eu. Pour la chanteuse Courtney Love, qui a insulté une styliste sur Twitter, l’affaire s’est soldée par le versement de 430.000 dollars (300.550 euros), un accord trouvé afin d’éviter le procès.

Qu’avez-vous retenu, médiatiquement parlant, de l’affaire DSK?
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Alice Antheaume

(1) Au palmarès de Twitter, prem’s sur son rôle d’alerte, on se souvient aussi d’un autre scoop historique, fait en 140 signes, en janvier 2009, lors de l’amerrissage miracle d’un avion sur l’Hudson, à New York. Le premier à évoquer l’accident est un citoyen américain, qui s’appelle Janis Krums. Présent à bord d’un ferry juste à côté de l’endroit où vient d’échouer l’avion, il publie aussitôt sur Twitter une photo de la scène en la qualifiant de «crazy». Première photo disponible sur cet événement, celle-ci est immédiatement reprise dans les médias du monde entier.

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