Nouveaux médias: 8 tendances à South by South West 2012

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Le Woodstock des geeks. C’est le surnom du festival interactif South by South West, organisé chaque année à Austin, au Texas. Pendant cinq jours, s’y tient un nombre considérable de conférences sur l’avenir des technologies et médias de demain.

Le quotidien des participants? Avaler des tacos au petit déjeuner, hésiter entre cinq sessions programmées à la même heure aux quatre coins de la ville, chercher une prise pour recharger les batteries de son ordinateur/téléphone, apporter son café/cupcake/bière dans la salle où Jill Abramson parle du futur du New York Times, se demander si Mashable va être racheté ou pas par CNN, polémiquer sur les sans-abris devenus bornes de WIFI ambulantes et rater la conversation, dans une salle bondée à craquer, entre Sean Parker, le co-fondateur de Napster, et Al Gore, ex vice-président des Etats-Unis.

Que retenir de cette édition 2012 de South by South West? Résumé en huit tendances.

1. Quand réseaux sociaux et géolocalisation donnent naissance à…

Cela s’appelle, en anglais, de l’«ambient social networking», c’est-à-dire, en mauvais français, du réseautage «ambiant». En clair, via une nouvelle génération d’applications mobiles comme Sonar ou Highlight, on reçoit des alertes sur son smartphone dès que ses amis (ou amis d’amis) de Facebook/Twitter sont dans les parages. Objectif: «révéler les connections cachées» que l’on raterait chaque jour, et ce, en temps réel, «dans la paume de sa main», promet le slogan de Sonar…

Fini le temps des «check in» sur Foursquare pour dire «je suis à l’Ecole de journalisme de Sciences Po en ce moment». Avec ces applications, qui tournent 24h/24, pas besoin de lancer l’interface ni de cliquer sur un bouton pour géolocaliser sa position et celle de ses amis. S’il ne devait y en avoir qu’une, c’est la tendance 2012, c’est instantané, cela use beaucoup de batterie et cela risque de faire hurler les défenseurs de la vie privée, comme le résume Pete Cashmore, le fondateur de Mashable, sur CNN.

2. La face cachée des réseaux sociaux

Conséquence du point précédent: il a été question, à South by South West comme ailleurs, du côté obscur du «partage social». Le mot «peur» a même été utilisé. La peur du pouvoir que ceux qui font les réseaux ont sur les utilisateurs. «Les gens ne veulent plus être surpris», considère Amber Case, fondatrice de la plate-forme Geoloqi. «Ils veulent qu’on leur dise exactement comment leurs données vont être utilisées et pour combien de temps».

Et si la transparence à tout prix ne rendait pas plus honnête? C’est ce qui fait peur à la chercheuse Danah Boyd, dont Marie-Catherine Beuth a résumé l’intervention sur son blog. «Le sentiment d’être surveillé – et d’avoir cette peur-là – est une façon de contrôler les gens.»

3. Curation et agrégation, l’alpha et l’oméga

Comme en 2011, en 2012, les mots curation et agrégation ont été très souvent prononcés à South by South West. Les deux désignent une sélection de contenus, la curation étant un choix fait par la main humaine alors que l’agrégation résulte d’un algorithme. Lors d’une table ronde intitulée «The curators and the curated» (les éditeurs et les édités), David Carr, journaliste au New York Times – et personnage du film A la une du New York Times, a rappelé que la curation était vieille comme le journalisme. «La une du New York Times est un acte de curation de tous les jours, et montre quelles sont les six histoires les plus importantes de la journée», explique-t-il.

Quoi de neuf sur le sujet de la curation, alors? Pour Carr, savoir partager, en ligne, des contenus de qualité est devenu une compétence journalistique à part entière, peut-être motivée par le narcissisme dans la mesure où le sélectionneur aime à afficher ses choix sur les réseaux sociaux.

Qu’importe, cette compétence a d’autant plus de valeur qu’elle s’inscrit dans un contexte où les contenus pertinents ne sont pas évidents à trouver. Ou à retrouver. Selon Maria Popova, la fondatrice de Brain Pickings, seul le plus récent serait visible en ligne, les moteurs de recherche n’étant pas pensés pour vraiment chercher des contenus vieux mais bons – ce qu’elle appelle la «newsification» du Web. «Effectuer une sélection de sujets repérés via des statistiques (avec des machines, donc, ndlr) sans faire appel à la curiosité humaine de quelqu’un, cela signe, pour moi, la fin du journalisme», assène-t-elle.

Autre nouveauté dans ce domaine: la création d’un code de la curation, aux Etats-Unis, afin de mentionner la source d’un lien, d’une idée, d’un article. «Nous essayons d’encourager tout le monde à créditer automatiquement l’auteur d’une découverte», précise Maria Popova, «et de standardiser la façon d’écrire la source de cette découverte». Et ce, avec deux symboles notamment, l’un qui concerne une source directe, et l’autre qui renvoie vers une source indirecte d’inspiration.

Est-ce que l’on ne s’intéresse qu’à des sujets que l’on verrait de toutes façons sur le Web? Ou est-ce que la sérendipité – la découverte de contenus par hasard – fonctionne vraiment? David Carr est décidément devenu un apôtre de la curation: «je ne lirai jamais de mon propre chef l’actualité internationale, mais lorsqu’un journal en fait ses titres, je la lis, parce que je fais confiance à l’avis de ce tiers».

4. Vive le long format

Qui a dit que le Web était le règne du court et du bref? Jill Abramson, la directrice de la rédaction du New York Times, en est sûre: «il est faux de dire que les longs formats ne marchent pas sur Internet». Selon Max Linsky, fondateur de Longform, où figure chaque jour une sélection de longs (voire très longs) articles d’actualité, «99% de nos lecteurs vont jusqu’au bout du papier, il y a une vraie opportunité à miser sur des formats de 10.000 signes au moins».

Cela tiendrait moins de la longueur du papier à lire, que à 1. la qualité de l’histoire et 2. la quantité de contenus sélectionnés. «Nous sélectionnons actuellement trois contenus par jour, nous visons le nombre de huit par jour, reprend Linsky, «mais nous avons compris que la limite a du bon. Il faut une quantité quotidienne “digérable” par les lecteurs».

5. Alerte, tsunami de photos

500 millions de photos sur Instagram (dont l’application iPhone a déjà été téléchargée 27 millions de fois, et une application Android se prépare), 6 milliards sur Flickr, et 250 millions sont partagées chaque jour sur Facebook. Ces chiffres continuent à grandir. Comment expliquer cet engouement?

«Ce que l’on boit, ce que l’on achète, ce que l’on photographie est bien sûr éphémère, mais il y a de la valeur dans l’éphémère», estime Verna Curtis, de la division photographie de la bibliothèque du Congrès américain, lors d’une table ronde à Austin sur le sujet. «Nouvelle vraie valeur», l’expression photographique ferait «prendre conscience des moments» de la vie, s’enthousiasme Richard Koci Hernandez, photographe professionnel, qui enseigne à l’école de journalisme de Berkeley.

«La photo est une façon de montrer le monde sans recourir aux mots», théorise à son tour Kevin Systrom, le patron d’Instagram. Pratique, dit-il, lorsque les utilisateurs ne parlent pas la même langue. Au delà de ce système de communication universel, bonne nouvelle pour le journalisme, les photos permettent de raconter des histoires comme personne. «C’est l’âge d’or du storytelling, pour les professionnels comme pour les non-professionnels», explique Koci Hernandez. A condition de pouvoir filtrer, dans ce stock de photos partagées chaque jour, ce qui est intéressant ou pas – voir le point numéro 3.

«Si 10.000 personnes prennent des photos du même endroit/de la même chose au même moment, c’est un signal, on sait alors qu’il se passe quelque chose…», commente Kevin Systrom. Ce qu’il s’est passé notamment à la mort de Steve Jobs, le 5 octobre 2011: Instragram a alors été submergé de photos hommages au créateur d’Apple.

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Publier une photo sur un réseau social et n’obtenir aucun «like» ni commentaire. Qui ne l’a pas expérimenté? Même le fondateur d’Instagram confie, gêné: «si dans les premières minutes qui suivent la publication, ma photo ne récolte pas un certain nombre de likes, j’ai tendance à la supprimer».

Tyrannie du «like»? «Je ne crois pas», répond Koci Hernandez, qui se dit néanmoins inquiet que la crédibilité en ligne soit liée au nombre d’interactions générées: «En tant que créateur d’image, il ne faut pas se sentir rejeté si notre image n’est pas approuvée, par des likes ou des commentaires, autant de fois que voulu.»

6. La recette de la vidéo en ligne

Comment réaliser un carton sur YouTube? Cette question est revenue lors de plusieurs sessions à South by South West. Le concept de vidéo virale est un «mythe», déplore Mitchell Reichgut, le patron de Jun Group. «Les vidéos qui font le plus de clics sont le résultat de stratégies de communication soigneusement pensées et bien financées – pas le simple fait d’amis qui partagent des vidéos entre amis».

Pas seulement!, avance Prerna Gupta, présidente d’une start-up appelée Khush. A son actif, des vidéos postées sur YouTube ayant fait plus de 100 millions de pages vues. Sa recette tient en six éléments clés: musique, surprise, le côté dit «mignon», seins, humour et célébrité. C’est la suite de sa formule, résumée par Forbes, qui concerne les journalistes.

  • Relier sa vidéo à l’actualité, cela «aide»
  • De même que susciter l’attention du public dès les 10 premières secondes, pas après
  • ainsi que faire alliance avec un autre producteur de vidéos sur YouTube dont le compte serait plus suivi
  • et obtenir que la vidéo soit relayée par au moins un blogueur reconnu. «Vous pouvez réaliser la plus formidable des vidéos, mais si vous ne l’envoyez pas à un noyau de contacts, elle ne deviendra pas virale. Gagnez l’attention d’un blogueur actif, et le reste suivra»
  • Enfin, et c’est peut-être le plus important, insiste Prerna Gupta, il faut penser à l’édition de la vidéo, et notamment, aux captures d’écran choisies pour servir d’«aperçu». Celles-ci, présentes lorsque l’on n’a pas encore cliqué sur le bouton lecture de la vidéo, dans le lecteur, ou même dans les vidéos dites «relatives», indexées dans la colonne de droite, doivent être percutantes pour susciter l’envie de voir – et donc le clic.

«On dit dans toutes les conférences que le contenu est roi», confirme Martin Rogard, directeur général de Dailymotion, lors d’une master class donnée à l’Ecole de journalisme de Sciences Po, «mais concernant les vidéos, le contenu ne suffit pas. Il y a aussi la façon dont la vidéo est conçue qui compte. Ainsi que sa diffusion sur toutes les plates-formes et sur tous les navigateurs.»

7. Retour de flamme graphique

Pinterest, qui se présente comme un tableau de liège virtuel, l’a prouvé: c’est le retour en grâce des interfaces qui changent. Et si celles-ci sont esthétiquement belles, pour ne pas dire épatantes, c’est encore mieux, car cela donne envie aux utilisateurs d’y rester plus longtemps.

C’est le cas de Flipboard, cette application iPad (et maintenant sur iPhone) qui permet de feuilleter son compte Facebook ou Twitter (et quelques autres médias) comme si c’était un magazine de luxe: son design a été salué de façon unanime par les conférenciers d’Austin comme étant un très bon moyen de «scotcher» ses lecteurs.

8. Les commentaires, la plaie?

Si les articles des journalistes se sont ouverts aux commentaires, il y a des années, c’était pour que des réactions pertinentes de l’audience nourrissent la matière journalistique. Pure rhétorique, dénonce Nick Denton, le directeur de publication de Gawker.

«Les trolls et les spammeurs ne sont pas le problème, on peut les gérer avec force brutalité», annonce l’introduction. «La vraie tragédie, c’est le triomphe de la médiocrité». Comment y remédier? Tentatives de réponses dans ce WIP.

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Alice Antheaume

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Trop de liens tuent-ils le lien?

Crédit: Flickr/CC/chrisdlugosz

«Où est passé le bon vieux temps où la substance de vos tweets était ce que vous disiez, et non ce sur quoi vous pointiez?», interpelle un étudiant américain qui a fondé FastBlink, une société de marketing sur les réseaux sociaux. Pour lui, trop de liens saturent l’espace en ligne, et ce, au détriment des «messages». Un phénomène qu’il qualifie, en anglais, d’«overlinkification».

Et si cette «overlinkification» ne concernait pas que les messages sur Twitter mais aussi les contenus journalistiques? Y a-t-il trop de liens sur les sites d’informations?

Regardons la colonne centrale de Le Huffington Post, lancé lundi 23 janvier en France. Elle comporte des liens, dès la page d’accueil, vers des actualités issues d’autres médias (voir ci-dessous). Comme ce contenu sur Jean-Claude Trichet remplaçant d’Arnaud Lagardère chez EADS, pointant sur lesechos.fr. Ou ce zoom sur trois projets de François Hollande, à lire sur lemonde.fr (le groupe Le Monde est actionnaire à 34% du projet Huffington Post en France).

Sur l’agrégation de contenus extérieurs directement sur la page d’accueil, il faut le voir comme un service rendu au lecteur – et un geste envers les médias cités. Ensuite, il y a l’enrichissement de liens à l’intérieur-même d’un papier. Oui, les contenus publiés en ligne gagnent à être enrichis de liens si 1. ceux-ci ne sont pas commerciaux et si 2. ils font l’objet d’un travail de sélection journalistique. A quoi bon diffuser un contenu sur le Net si celui-ci ne pointe pas vers les ressources, triées sur le volet, disponibles en ligne?

La recherche de liens pertinents fait partie intrinsèque du journalisme en ligne

Trouver un «bon lien», c’est-à-dire un contenu apportant un vrai complément d’informations, repéré à force de naviguer (Pierre Haski de Rue89 le fait à ciel ouvert sur Twitter cette semaine, en signalant un article du New York Times annonçant la victoire de Nicolas Sarkozy «à se garder sous le coude pour le 6 mai»), cela prend du temps. Parfois autant que d’écrire un article. Un article avec des «bons liens» = 10 ou plus contenus intéressants potentiels à portée de clic pour le lecteur.

Nombreux sont les sites d’informations qui pratiquent l’agrégation de liens comme sport national – dès le lancement du Drudge Report, en 1994, cela était déjà le cas. Ce «sport», Le Huffington Post le revendique, en se voulant une «combinaison de reportages originaux, commentaires, blogueurs, et… d’agrégation». Il s’agit de donner à voir «le meilleur du Web, pas ce que l’on produit, mais ce que les autres produisent», a insisté  la fondatrice Arianna Huffington, lors de la conférence de presse.

Les liens automatiques

Sauf que…. les liens repérés dans les articles ne sont pas tous le fruit d’une recherche fouillée du journaliste. Certains sont des liens automatiques qui s’ajoutent sur des mots, au fil de l’écriture, comme c’est le cas sur le site du Christian Science Monitor. Cette publication utilise en effet, selon Poynter, un programme informatique qui insère des liens sur, par exemple, les termes Harvard et Twitter pour y lier de vieux articles du Christian Science Monitor. Mauvaise idée? Pour le référencement de la page et du site, non. Pour la progression de l’audience, priée de rester cantonnée à l’intérieur de ce même site, idem. Mais c’est le niveau 0 du journalisme en ligne.

Entre le trop et le pas assez

En outre, à partir de combien de liens estime-t-on qu’il y a trop de liens? Cela freine-t-il la lecture, voire la décourage? La réponse n’est pas écrite. Entre le trop et le pas assez, «il y a un équilibre à trouver pour les rédactions en ligne», reprend Justin Martin, de Poynter. «Offrir trop de liens peut conduire les lecteurs à s’interroger sur l’intégrité des références. Les ensevelir sous des liens qui ne ramènent qu’à son propre contenu est preuve d’amateurisme, et peut frustrer les consommateurs d’informations».

Aux étudiants de l’Ecole de journalisme de Sciences Po, à qui l’on enseigne comment éditer en ligne, on suggère de trouver un «bon lien» par paragraphe. La règle n’est pas figée, il s’agit avant tout de donner un repère.

Sur une seule page article de Le Huffington Post, il y a près de 100 liens. Sur les mots ou phrases écrits dans les articles, mais aussi sur l’auteur de l’article, dont on peut suivre l’activité journalistique sur Facebook et Twitter, et sur les utilisateurs du site, parmi lesquels nos amis, dont on voit ce qu’ils lisent et ce qu’ils commentent. Résultat, des contenus remontent par la mécanique de la recommandation sociale (je lis ce que mes amis lisent).

Le lien, enjeu économique

C’est le principe d’utilité du réseau, mentionné dans Une Presse sans Gutenberg, de Bruno Patino et Jean-François Fogel (éd. Grasset) et théorisé par Robert Metcalfe, l’inventeur de l’Ethernet: «L’utilité d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs».

Sous ses airs de ne pas y toucher, le lien est devenu une denrée en or dans des espaces où l’on joue à saute-mouton entre les différentes informations. D’après une étude menée par Borchuluun Yadamsuren, une post-doctorante de l’Université de Missouri, aux Etats-Unis, nombreux sont ceux qui s’informent sans même le vouloir, juste parce qu’un lien vers une information traînait sur leur chemin en ligne. Un lien, et qui plus est un titre, qui a retenu leur attention, pendant qu’ils faisaient une requête sur Google, lisaient leurs emails, ou  sur les réseaux sociaux. Ce sont les informations qui trouvent les lecteurs, plutôt que l’inverse.

«Le lien est au coeur de notre stratégie», m’explique Julien Codorniou, de Facebook. «Facebook, comme Twitter, s’apparentent à des lieux de découverte qui mènent à d’autres endroits où consommer de l’information».

Reliés par le lien

Bref, le lien, c’est un peu l’appel du maître de maison pour passer à table. Autour de cette table, qui désigne le lieu où l’on consomme des informations, il y aurait, pour adapter la terminologie de la chercheuse Yadamsuren, quatre types de publics:

  1. les affamés, qui se connectent aux sites d’actualité plusieurs fois par jour, sciemment.
  2. ceux qui sont au régime et évitent de se rendre sur des sites d’infos, parce qu’ils n’ont pas confiance.
  3. les hôtes, qui n’ont «pas d’habitude ancrée, et ne cherchent ni à s’informer ni à éviter de s’informer. Ils savent que si une information importante survient, ils l’apprendront».
  4. les amateurs de grande tablée, qui «font confiance à leurs amis pour repérer une information qui vaudrait le coup d’oeil plutôt qu’à la hiérarchie des journalistes».

Tous réunis par le sacro-saint pouvoir du lien…

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Alice Antheaume

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Liens du jour #20

Créer ou agréger, telle est la question… (OJR, The Online Journalism Review)

Faire un effet boeuf sur un mini-écran (Cision)

Benoît Raphaël quitte lepost.fr, billet d’au revoir (lepost.fr)

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