Le métier de journaliste est descendu de son piédestal. A moins d’avoir vécu au Pôle Nord au cours des dix dernières années, vous le saviez déjà. Et que cela ne va pas en s’arrangeant.
Grille de notes
La preuve, les journalistes français peuvent désormais être notés en ligne, nommément et indépendamment du média pour lequel ils travaillent, comme l’ont été avant eux les professeurs sur le site note2be.com.
Topjournaliste.com, lancé le 26 janvier dernier, permet à chaque internaute de proposer à l’évaluation un journaliste de son choix en remplissant une petite fiche d’identité sur celui-ci. Puis de le noter, sur 5, selon 8 critères: exactitude de l’info reportée, maîtrise du sujet, investigation sur l’information, expression française, présentation du sujet, politesse /respect, primeur de l’information, pertinence de l’analyse. Une grille d’évaluation digne d’un oral d’admission pour une école de journalisme.
Résultat, un top 5 des journalistes les mieux notés, et des pires. Pour l’instant, le classement n’est pas très éloquent, puisqu’il n’y a que peu de personnes listées, et trop peu de votes, si ce n’est pour Julien Tellouck, de Game One, qui fait l’objet d’un soutien impressionnant, Eric Zemmour, le chroniqueur de France 2 et RTL, et Jean-Marc Morandini, toujours prompts à déchaîner les passions.
Un jeu vidéo dont le journaliste est le héros
Outre ce site de notation, un jeu vidéo de simulation de vie est sorti à l’automne (en France) sur la console Nintendo DS. Et il propose de jouer à… être journaliste. Destiné surtout à un public de jeunes filles, le jeu reproduit tous les clichés qui circulent autour de ce métier. «Commence comme journaliste de presse locale puis deviens reporter international et anime ton propre show télé», indique la notice. Visiblement, la quête du Graal journalistique passe par la télé. Quant au journalisme sur le Web…
Alors que le jeu sort en Angleterre en mars prochain, le site UK Resistance s’est amusé à refaire les règles du jeu: «commence comme journaliste de presse locale et deviens un blogueur déprimé», «développe tes talents de plagieur», «fais-toi insulter à chaque fois qu’on t’envoie un communiqué et que tu ne réponds pas», «bois tellement d’alcool gratuitement que, même après trois ans de sevrage, tu as toujours mal au foie», ou encore «parle à des femmes, mais uniquement parce qu’elles sont obligées de te répondre». Exagéré? Pas si sûr.
AA
Le problème de la qualité des journalistes n’est pas en cause.
Je crois que le problème ce sont les patrons markéteux ou les vieux patrons, les premiers sont là pour optimiser mais comme il faut inventer un peu ils sont perdus, les seconds sont vieux.
L’autre problème ce doit être les pros du web qui semblent-il ne sont pas de gros lecteurs.
Les journalistes eux sont, je le crois, transis et il y a de quoi.
Confondre “pros du Net” et “génération web 2” me semble affligeant: c’est précisément la curiosité des Internautes, notamment par une lecture assidue et diversifiée, qui fait la force d’Internet.