Le design est l’objet de toutes les attentions en Corée. Comme souvent, cette attention résulte d’un diagnostic économique: coincée entre la Chine plus compétitive en matière de prix et le Japon supérieur en matière de technologie, le salut de la Corée passe par la création d’un avantage concurrentiel distinctif qui rendrait les produits “made in Korea” attractifs aux consommateurs du monde entier. La différenciation par le design est l’une des réponses du gouvernement. Mais la force de la Corée ne réside pas tant dans la définition de cette priorité que dans sa capacité à la mettre en application. Et comme à la fin des années 90 où tous les acteurs politiques économiques et sociaux du pays s’étaient mis en ordre de bataille pour faire du pays l’un des leaders en matière de technologie numérique, ce sont ces mêmes acteurs qui 10 ans plus tard oeuvrent de concert pour faire de la Corée un leader en matière de design.
La ville de Seoul a ainsi été élue World design capital en 2010, et a détruit son vieux stade de baseball de Dongdaemun pour mettre en chantier la construction du plus grand “Design hub” au monde, le Seoul design plaza, qui ouvrira ses portes en avril 2013. Les Chaebols investissent également massivement dans cette discipline: au sein de la Samsung Art and Design Institute des professeurs mondialement reconnus dans leurs domaines prodiguent leur savoir aux meilleurs étudiants du pays et de l’étranger. Dans le secteur académique, la Hongik University a déjà établi une réputation d’excellence en matière de design, et quelques-uns de ses étudiants remportaient la Ferrari World Design Contest en 2011.
Le résultat de ces efforts commence à se faire sentir. Les portables Samsung ou LG sont appréciés pour leur design, même si on peut parfois leur reprocher une similitude avec certains produits concurrents de Californie. Dans le secteur automobile, les derniers modèles de Hyundai ou Kia commencent à acquérir une identité propre.
Et pourtant le chemin à parcourir avant de prétendre à un leadership en matière de design est encore loin, selon la patronne d’une agence de design avec qui je m’entretenais récemment. Pour elle aucune comparaison possible encore entre ce qui se fait en Corée et en pays d’Europe par exemple. “Il s’agit du contexte local”, m’explique-t-elle: “prenez un jeune designer à Seoul et demandez lui de dessiner un objet fait de belles courbes, il en sera incapable parce qu’il aura grandi dans un environnement laid et rectiligne, rempli de barres de béton et de gratte-ciel en acier, entouré d’objets dont la fonction première est la création de richesse économique au mépris de la beauté. Comment peut-il rivaliser avec quelqu’un qui aurait vécu dans une ville où tout est beauté? Prenez Paris: le moindre lampadaire est une oeuvre d’art, la ville elle-même regorge de sources d’inspiration pour qui voudrait tracer une belle courbe.”
Elle a sûrement dû forcer le trait, sachant mes origines parisiennes, mais en fin de journée sur le chemin du retour je scrutais cette ville, Séoul, à la recherche de beauté esthétique, en vain.
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Bon article mais plusieurs choses dont je suis pas d’accord. Si le design en Europe c’est Renault… avec la beauté de Paris, je préfère Kia avec c’est tours de verre de d’acier.Question copie de la firme de Cuppertino… les pièces viennent d’Asia notamment de Samsung et LG qui fourni l’écran Rétina ( et non ce n’ai pas Apple qui le fabrique et encore moins conçus).
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Merci pour cet article très intéressant. C’est exactement la même chose pour les produits de beauté… et comme beaucoup d’autres choses. Pour ça que je fais tout chez moi 😀
NB: il y quand-même des lampadaires parisiens qui ne sont pas des oeuvres d’art…
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curieux en effet que les architectes coréens ne fassent pas plus d’effort. Hong Kong montre que l’on peut concilier richesse, modernité et esthétique