La grippe a-t-elle infecté la télévision ?
« Outrance ». Le mot est fort qui renvoie à la démesure, à l’exagération, au franchissement des limites avec toutes les conséquences que peuvent avoir les transgressions. Or c’est bien ce mot que vient de retenir l’Institut national de l’audiovisuel (INA) pour qualifier le traitement de la pandémie dans les journaux télévisés français. On croyait, naïvement peut-être, que l’Ina était un établissement public à caractère industriel et commercial dont la noble mission était d’archiver et de partager toutes les productions radiophoniques et télévisuelles françaises ; un parallèle moderne du travail accompli par la Bibliothèque nationale de France avec l’écrit. On avait aussi appris que la mémoire de l’INA, première banque d’archives numérisées en Europe, était accessible à tous depuis l’ouverture du site ina.fr. Mais on ne savait pas, naïvement sans doute, que l’Ina était en charge de fixer la norme, de jouer l’arbitre sinon le juge.
Or voici que l’INA vient de faire savoir qu’elle venait d’analyser la manière dont la pandémie grippale a été traitée dans les journaux télévisés (JT) français depuis la fin avril et l’émergence du nouveau virus H1N1 au Mexique ; et l’Ina estime qu’il y a eu là une « communication à outrance » pour ne pas dire, sans doute, journalisme outrancier. Or de quoi, ici, parle-t-on ? Des résultats du « baromètre thématique » des JT de l’Ina qui nous indique que près de 700 « sujets » ont été consacrés à la pandémie, soit déjà plus que ce qu’avait induit, en son temps, l’affaire et les crises de la vache folle. Plus précisément 680 sujets, soit un sujet sur
deux des rubriques « santé ».
Et le « baromètre » de prendre fidèlement la mesure de la pression médiatique : un pic de 41 « sujets »atteint le 30 avril ; 200 « sujets »entre le 24 avril et le 4 mai (soit une moyenne d’une dizaine par jour) lors du début de la propagation internationale de la grippe depuis le Mexique. « Désormais, informer, même à l’outrance, contribuerait à diminuer le risque, relève l’Ina. Pourtant cette surcharge montre le paradoxe de cette communication de crise qui donnera l’impression, si l’impact viral s’avère limité, d’avoir créé artificiellement le sentiment d’inquiétude. »
Pour nous aider à comprendre ce fameux « baromètre » revient sur la couverture télévisuelle des crises sanitaires des quinze dernières années. Et il nous rappelle qu’avec 1.369 sujets traités entre 1996
et 2001, l’épidémie de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB ou maladie de la vache folle) « apparaît bien à ce jour comme la crise la plus
importante (…) à moins que la grippe H1N1, avec déjà 680 sujets en 9 mois, lui ravisse cette place ». D’une manière générale l’Ina observe que la couverture de la « santé » par les JT n’a cessé de progresser ces dernières années, en raison de la multiplication des crises sanitaires, l’activité des rubriques « santé » passant progressivement du douzième rang des rubriques des JT au quatrième.
Avouons tout net que ne saisissons bien mal où est ici l’ « outrance ». Et nous comprenons encore moins l’argumentaire développé par les comptables des « sujets » télévisés pour retenir ce terme. Reprenons donc.
1. « Désormais, informer, même à l’outrance, contribuerait à diminuer le risque ». On appréciera l’usage du conditionnel qui laisse entendre que le lien de causalité n’est en rien établi. Ou, pour le dire autrement que « trop informer » n’est en rien un gage de réduction du risque. En d’autres termes traiter, à la télévision, d’une crise et d’une menace sanitaires pourrait n’avoir aucune valeur préventive. La puissance télévisuelle, si souvent critiquée, s’évanouirait dès lors que l’on évoquerait un nouveau danger infectieux et collectif ? Les différents traitements « outranciers », par sons et images, de l’affaire de la vache folle et de l’épizootie de grippe aviaire n’auraient eu aucun effet bénéfique quant à la prise de conscience (des citoyens et des décideurs politiques) de ce nouveau risque ? En l’absence – à notre connaissance-de travaux approfondis sur ce passionnant sujet on a bien du mal à le croire.
2. « Pourtant cette surcharge montre le paradoxe de cette communication de crise qui donnera l’impression, si l’impact viral s’avère limité, d’avoir créé artificiellement le sentiment d’inquiétude. » A la différence de la précédente cette proposition n’est pas sans fondement comme l’avait, il y a quelques mois, montré le sociologue Michel Setbon (Ecole des hautes études en santé publique). C’est, pour le dire plus simplement, la bien vieille histoire de Pierre et le Loup. Une histoire qui, souvenons-nous, se termine assez mal avec l’arrivée du Loup.
Cet été et au début de l’automne le nombre et la fréquence des « sujets » télévisés sur la première pandémie du XXIème siècle a pu faire rire, ou lasser, en France. Tout comme on pu faire rire ou lasser l’omniprésence des messages radiophoniques du ministère de la santé concernant la nécessité de se laver les mains, d’avoir recours aux mouchoirs à usage unique ou, maintenant, de se faire vacciner. Il semble bien que ce ne soit plus le cas.
Question connexe : l’INA peut-elle fournir le trébuchet qui pourra dire aux responsables des rubriques « santé » quand ils sont sur le point de commettre le péché de « surcharge » ?
Sur le fond on ne peut que regretter le caractère, disons minimaliste, de l’analyse faite aujourd’hui par l’INA. Il ne s’agit ici que d’une bien pauvre comptabilité. A aucun moment, semble-t-il, on ne s’intéresse au contenu, tout se passant comme si un « sujet de JT » pouvait en remplacer un autre, que la standardisation des informations télévisées est devenue telle que l’on peut faire désormais l’économie de leur décryptage. Un moteur de recherche avec quelques mots-clefs (pandémie, A(H1N1), vaccin, Tamiflu, masque, Roselyne Bachelot, OMS, adjuvant, grippe mexicaine, squalène, Margaret Chan….) un calcul rapide de la fréquence d’apparition des « sujets » et le « baromètre » imprime les résultats. Passé un certain stade (lequel ?) on entre dans l’outrance. Voici, sur un sujet aussi important, une approche bien outrancière.
Jean-Yves Nau
Communication sur le risque : l’apport de la recherche
La communication sur le risque a fait l’objet de très nombreux travaux de recherche, en Europe et aux USA. Si les Nord-Américains sont mus davantage par le « droit de savoir » (ayant conduit aux réglementations dites SARA, title III, site de l’Etat du Michigan, en anglais) les Européens ont une culture fondée plutôt sur le « besoin de savoir », transcrit dans les directives dites de Seveso (ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer). Une constante apparaît dans cette communication sur le risque, que nous avons évoquée à plusieurs reprises, dans notre Journal de la pandémie, c’est ce que l’on appelle le « reassurance-arousal paradox » que je traduirais par le paradoxe de la dédramatisation et de l’appel à la vigilance : « Ce risque est négligeable, mais dans l’éventualité très improbable que vous soyez concernés, voici les mesures à prendre… ».
Quatre approches ont pu être identifées dans la communication sur le risque. La première, la plus rustique, est le modèle à sens unique du « communiqué de presse » : l’expert communicateur livre son information à l’auditeur « non-expert ». La deuxième, un peu plus élaborée, est un modèle à circulation dans les deux sens ; c’est par exemple la « conférence de presse », des questions sont possibles, et même des remises en questions. La troisième est un partage des informations, dans un contexte institutionnel et culturel plus approfondi. Ici, les informations sont sur la table, chacun y a accès et peut livrer ses interprétations et ses analyses, parfois contradictoires. Aux USA, le Freedom of Information Act est une disposition légale autorisant tout citoyen américain à accéder aux données publiques non classifiées, par exemple aux bases de données brutes (anonymisées) de vaccino-vigilance. Enfin la quatrième approche, la plus aboutie probablement, est une communication considérée comme un pré-requis permettant aux groupes concernés par le risque de participer à la prise de décision. Ce sont les « conférences citoyennes », les « Etats généraux de la santé », et tous les débats d’experts largement ouverts au public qui peut y participer. On y ajoutera aujourd’hui les blogs, tels celui que nous tenons ici. Sans doute ce dernier type de communication ne peut pas être considéré comme participant à la prise de décision collective ; il participe toutefois en un sens à la décision individuelle.
Outrance ? Indécence ? On en fait trop ou pas assez ? Ces débats relancés aujourd’hui par l’INA ont été ceux de la rentrée, lorsque l’on notait un décalage frappant entre le discours officiel et la perception de la réalité par la population. Aujourd’hui ce discours est plus isolé. Certains spécialistes de la recherche sur la communication sur le risque ont avancé qu’on ne devrait pas davantage mettre en circulation une communication non validée que l’on ne met sur le marché des produits non testés (Granger Morgan, 1992). Cela-dit, je n’ai pas souvent vu pour ma part d’essais randomisés comparant différentes stratégies de communication ! L’étude de l’INA procède cependant de ce type d’évaluation qui sont utiles au débat.
Si l’on tente de résumer les deux acquis majeurs de cette science (de la communication sur le risque), on peut rappeler que les prévisions trop précises entraînent rapidement une perte de crédibilité auprès du public, et que le manque d’ouverture et de transparence entraîne une perte de confiance.
Il existe des guides de bonnes pratiques de communication sur le risque. Je ne suis pas spécialiste du domaine, et la référence que je connais date peut-être aujourd’hui (National Research Council, 1989), mais elle précisait les règles suivantes d’une communication sur le risque efficace et éthique qui me paraissent toujours d’actualité : (i) la précocité d’intervention ; (ii) son caractère continu et permanent ; (iii) son ouverture au public ; (iv) sa transparence. C’est peut-être à l’aune de ce type de critères qu’il conviendrait d’évaluer puis de juger la qualité de la communication que nous avons eue sur la pandémie depuis le mois d’avril. On constatera que la fréquence (ou l’abondance) de la communication n’y est pas associée à une évaluation défavorable, bien au contraire, puisque le second critère demande une communication continue et permanente.
Antoine Flahault
“C’est, pour le dire plus simplement, la bien vieille histoire de Pierre et le Loup. Une histoire qui, souvenons-nous, se termine assez mal avec l’arrivée du Loup.”
J’ai bien la mémoire qui flanche, mais il me semble que ça ne finit pas si mal cette histoire : le petit Pierre capture le loup et l’emmène au zoo…
Il existe des versions du petit chaperon rouge pires que ça.
Question transparence les informations pertinentes ne sont pas toujours relayées, en voici une connue depuis Aout 2009 qui n’a pas fait la une des journaux.
La faible virulence du H1N1 était connue dès août 2009, et même expliquée
Que peut-on lire ? Que la faible virulence du H1N1 était connue de la communauté scientifique dès cet été 2009. Ce qui ne signifie pas que l’alerte mexicaine n’était pas à prendre au sérieux. En fait, au début du déroulement de la pandémie, le nombre de décès avoisinait les 0.4 %, chiffre estimé sur un échantillon ne permettant pas de tirer des conclusions pour trois raisons. D’abord, l’estimation ne couvre pas une étendue géographique étendue, ensuite, la qualité du système de veille sanitaire mexicain est loin d’attendre celle des nations plus développées, enfin, la plupart des cas provenant de Mexico, le facteur local et la pollution singularisaient ce lieu. On a su rapidement que des cas annoncés de décès n’en étaient pas. Quelques mois après l’alerte mexicaine, les épidémiologistes connaissent la très faible mortalité de cette grippe H1N1 et s’en sont étonné. Maintenant, ce fait est établi, en dépit des annonces spectaculaires de décès. Lire la suite l’article
L’intérêt des résultats publiés par cette équipe américaine (Trifonov et al. PlosCurrents-influenza, 21 août 2009), c’est d’établir que le virus H1N1 possède une protéine PB1-F2 tronquée, en raison de la présence d’un codon de terminaison sur le gène F2. Et donc, la polymérase ne peut effectuer la synthèse complète de cette protéine. Dont on sait qu’elle augmente la mortalité chez les souris lorsqu’elle est présente en intégralité dans la souche. Cas notamment du H1N1 de 1918 ou du H5N1 aviaire, selon les données fournies par Trifonov et ses collègues. A l’inverse, il semble clair que la PB1-F2 tronquée est associée à une pathogénicité réduite.
Je n’insiste pas plus sur d’autres aspects scientifiques portant sur l’évolution et la sélection des virus. Cette publication et beaucoup d’autres pourraient être utilisées à l’occasion d’une enquête sur l’affolement des systèmes sanitaires et la création dans les médias d’une pandémie avec des mécanismes sociaux ressemblant à ceux responsables de la propagation des rumeurs, comme par exemple celle d’Orléans, analysée par un certain Edgar Morin. Beaucoup connaissaient la faible virulence du H1N1 mais tout semble avoir été orchestré pour amplifier la menace et justifier de ce fait le déroulement des plans nationaux de vaccination.
Juste une information OUTRANCIERE
Pour les GROG le nombre de cas de consultation médicales pour IRA est :
en semaine 47 : 720000 en semaine 48 : 993000
Pour le réseau Sentinelle, le nombre de consultations pour syndromes grippaux est :
en semaine 47 : 379205 en semaine 48 : 515651
Les GROG lient cela au H1N1, Sentinelle ne dit rien.
Quelqu’un peut-il expliquer cela.
Y-a-t-il outrance !
1° Il y a semble-t-il une petite confusion entre “Pierre et le Loup” et “Le Garçon qui criait au Loup”, fable d’Esope reprise par de nombreux fabulistes.
2° Il aurait été intéressant pour vos lecteurs de donner un lien vers le document de l’INA (lettre trimestrielle INA STAT), d’autant qu’il n’est pas facile à trouver sur le site, voici la page : http://www.ina-sup.com/ressources/ina-stat/ina-stat-n%C2%B0-15-le-barometre-thematique-des-journaux-televises.
La lecture du document complet donne une impression un peu différente de vos extraits : à la fois moins tranché (mise à part la première phrase que vous épinglez à juste titre) et beaucoup plus maladroit et ambigu. Comme le montre bien le titre “Grippe A H1N1 à la une : une culture du risque ?” , l’Ina s’est attaqué à une question qui ne peut se traiter en trois coup de cuillère à pot.
Ce qui me semble le plus ambigu est la question abordée dans l’éditorial : “La communication de crise face au H1N1 est un nouvel exemple des relations de pouvoir et de devoir qui lient le politique et le journaliste”. Cela aurait mérité de plus longs développements , sauf à vouloir apporter de l’eau au moulin des complotistes.
Cela dit je suis pour l’essentiel d’accord avec vos critiques, je serais même encore plus sévère à la lecture de la dernière phrase de l’éditorial : “Médiatisation, principe de précaution et santé publique : est-il possible d’informer sans alarmer ? ” Je prends trois mots-clé, je touille et j’obtiens une pensée profonde…
Mon dieu ! L’INA s’est attaqué au travail des journalistes ! Sacrilège !
Journaliste: une espèce qui aime donner des leçons mais qui n’accepte pas d’en recevoir… la preuve dans l’article ci-dessus.
Acceptez la critique, et arrêtez d’être persuadé d’avoir la science infuse !
Une expérience célèbre, connue sous le nom du problème des deux couleurs ou encore paradoxe d’Ellsberg(1), peut apporter une pierre à la compréhension du comportement apparemment irrationnel de certain des français face à l’épidémie.
Si on présente à des joueurs deux urnes, l’une dans laquelle il ya 50 balles rouges et 50 balles noires et une autre urne dont on ignore la composition et qu’on leur demande de parier, moyennant une récompense en cas de succès, sur la couleur d’une balle à tirer dans l’une ou l’autre des urnes, ils choisissent massivement l’urne dont ils connaissent la composition alors qu’ils n’ont aucune information sur les chances de tirer une boule rouge ou noire dans la seconde urne.
C’est l’illustration de la double aversion des êtres humains pour l’incertitude et le risque. L’aversion au risque est rationnelle tandis que celle à l’incertitude est irrationnelle. Cela suggère que nous avons tendance à surévaluer les représentations des aléas qui nous sont les moins favorables. Une sorte d’inclinaison naturelle à fantasmer d’autant plus que l’on prend l’absence de risque déclarée pour en fait une méconnaissance, voire une volonté de nous cacher les risques réels.
Ainsi entre des risques infimes connus et documentés pour nous protéger d’un risque infime de complication d’une grippe et les fantasmes sur des risques énormes liés aux vaccins, la loi de la répulsion à l’inconnu prend le dessus.
(1) http://www.lesechos.fr/info/analyses/4703215.htm
[…] Critiquée pour avoir exagéré les dangers de la grippe A/H1N1, l’organisation (l’OMS) a affirmé qu’elle ne s’est pas laissée manipuler par les experts. En raison d’un impact plus modéré que prévu de la pandémie, les critiques sont compréhensibles, mais ne sont pas fondées, estime l’OMS. Selon l’organisation, des mesures ont été prises pour empêcher les conflits d’intérêt. L’OMS dit aussi avoir toujours affirmé que l’immense majorité des cas ne présentent que des symptômes bénins, sans même nécessiter de traitement médical.
voir les infos dans la colonne à droite.
Alors si même l’OMS reconnaît un impact de la pandémie plus modéré que prévu… pourquoi en France on continue à pousser à la vaccination les “pas à risques” comme si nos vies en dépendaient ?
Ma fille toussait tout le WE dernier. lundi matin elle se plaint de courbatures. Mardi matin elle se lève avec 38°5… mais par contre ne tousse plus du tout. Depuis la fièvre monte. hier elle avait de violentes nausées… cette nuit elle a fait une grosse syncope (peur la maman !)…et depuis petite fièvre discrète…pâlotte et très fatiguée. Toubib n°1 : c’est la grippe, avis d’un N°2 ah ben nan elle tousse pas avec la fièvre… le pharmacien : nannnnnnnn ! si elle avait la grippe elle aurait eu 3 jours 40°….
LEs GROG la rangeraient dans quoi ?
Les Sentinelles ?
Quant au collège, no pb : 41 gamins malades (de quoi ? saura-t-on jamais ?), mais on ferme pas….(41 malades pour 12 classes….)
Donc 4 millions de cas de grippe A… Je me demande VRAIMENT comment on les compte, ces 4 millions là.
En attendant… à 17 pas d’ici, il y a une grand-mère de 97 ans, la mienne… qui voit défiler 6 personnes différentes de l’aide à domicile par jour… Ces personnes, des mères de famille pour la plupart visitent jusqu’à 20 personnes par jour… Ma grand-mère est très affaiblie, fragile des bronches, se retrouve hospitalisée presque tous les hivers depuis qq années déjà.
Et elle n’est pas vaccinée !!!
Je ne comprends rien.
Bonsoir,
Ce n’est pas tant l’outrance mais l’équilibre des points de vue qu’il faut contester. Les médias n’ont fait que relayer les annonces des experts. La déclaration de pandémie du 6 juin est une faute qui devrait valoir l’éviction de Mme Chan, directrice de l’OMS. Les experts et les médias ont engendré un phénomène de panique face à une grippe plus anodine qu’une grippe saisonnière. La ministre a fauté et une commission d’enquête s’impose sur l’un des premiers scandales du 21ème siècle
J’ai tenté d’expliquer tout ça dans mon bouquin
En passant, un bon mot pour Jean Rabat, vous pourriez préciser où vous avez copié votre commentaire
à bon entendeur,
bien cordialement
Bernard Dugué
A propos du Loup, de Pierre et de Cathy,
On ne revisite jamais assez les grands classiques. J’ai effectivement fait une confusion entre la création de Prokofiev et une fable d’Esope qui a généré l’expression “crier au loup”. Je reviendrai sur le sujet (avec Antoine Flahault s’il en est d’accord) sur cette confusion regrettable mais peut-être riche de sens. Quant à dire que la fin n’est pas “si mal” au motif que le Loup est conduit au zoo… On pourrait longuement en discuter.
Quant à dire que la fin n’est pas “si mal” au motif que le Loup est conduit au zoo… On pourrait longuement en discuter.
Evidemment. Mais dans le contexte viral de notre histoire, là où on aurait pu (passé ?) craindre une hécatombe, une petite fin sans violence… c’est pas mal. Cela dit, oui, libérons les loups, les ours, les femmes, les humains, les pensées et les consciences…arf. quel boulot.
Monsieur Bernard Dugué !
Évitez de dire n’importe quoi au sujet des autres, sans avoir vérifié.
Chaque fois que j’ai copié quelque chose je l’ai indiqué : j’ai toujours dit « on lit ».
Pour le reste comme dit le poète : « mon verre n’est pas grand, mais je bois dans mon verre »
Désolé de vous décevoir, mais je n’ai rien lu émanant de vous ! Et un livre, le jour où il est mis en librairie est déjà obsolète, pour un problème qui se traite au jour le jour..
Nous avons un vrai problème de fond : la multiplication des supports numériques et des bases de données. De ce fait, beaucoup d’acteurs, de tous les domaines, se lancent dans des études statistiques, sans en avoir la compétence. Les données saisies ne sont pas vérifiées. Leur pertinence n’est pas étayée. Leur cohérence n’est pas organisée en vue d’une étude. Mais cela donne l’occasion à un responsable de produire de beaux rapports, AVEC DES CHIFFRES ! Peut importe que cela n’ait aucun sens, que cela ne réponde pas à une question précise, que cela porte sur des données hétérogènes non consolidées, du moment que l’on peut fournir un papier, on va pouvoir passer pour brillant et faire parler de soi. On devient consultant voire responsable d’audit. Le rapport sera archivé (numériquement, pour pouvoir être repris dans une méta-étude) et l’on aura plus qu’à préparer les prochaines statistiques encore plus complètes. Le monde de la santé connait bien ce phénomène. Les ARH-ARS demandent des rapports et des audits toujours plus beaux, plus gros, plus nombreux. La grande presse sort encore plus d’articles pour classer les hôpitaux ou les cliniques.
Il serait sans doute utile de former les journalistes et les citoyens à la lecture des statistiques.
Au temps pour moi,
Je me suis trompé en attribuant la paternité d’un commentaire à la signature située en bas. C’était donc Gyuran que je visais pour avoir recopié mon dernier article sur Agoravox qui est libre de droits à condition qu’on cite son origine et l’auteur
J’en profite pour répondre à votre énigme
Les Grog sont liés à la Sarl Open Rome, dirigée par JM Cohen, lequel vante le Tamiflu dans les congrès financés par les laboratoires Roche (infos dans mon livre) et donc les Grogs ont sans doute “intérêt ” à augmenter le nombre de cas. Ensuite, il y a l’effet nocebo, la docilité des médecins en ville qui sans doute, ne rechignent pas à signaler des cas, du moment que le patient jure qu’il a la fièvre et qu’il se sent mal. Combien de banales rhinites diagnostiquées comme grippe ?
Les réseaux sentinelles, si ma mémoire est bonne, sont liés aux centres hospitaliers et sous l’autorité de l’InVS
Toujours la même bonne raison pour vacciner dans les écoles, pas dans les maisons de retraite, à ce jour :
Par âge (en France métropolitaine) :
* 67 personnes de 15 à 64 ans
* 16 personnes de plus de 65 ans
* 5 enfants de 1 à 14 ans
* 4 nourrissons de moins d’un an
je m’excuse auprès de vous Mr Dugué. Je n’avais nullement l’intention de m’attribuer votre commentaire. J’ai l’habitude de citée mes sources , cela me rend doublement confus.
Le réseau Sentinelles que j’ai dirigé de 1996 à 2006 est piloté par l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm) conjointement avec l’Université Pierre et Marie Curie de Paris, dans le cadre d’une convention de partenariat avec l’Institut de Veille Sanitaire (InVS). Les médecins généralistes sentinelles y sont bénévoles et volontaires dans cette mission. Le Conseil National de l’Ordre des Médecins s’est même opposé à ce que les médecins Sentinelles puissent mentionner cette qualité sur leur papier en-tête (ou leur plaque), pour ne pas bénéficier ainsi d’une publicité indirecte, en raison de la médiatisation de Sentinelles, la publicité étant interdite en France à ce corps de métier.
Le commentaire de Jean-Daniel Flaysakier (journaliste spécialiste des questions de santé à la rédaction de France 2.)
Le problème des statistiques et des décomptes c’est qu’ils n’ont d’intérêt que s’ils sont maniés par des personnes qui cherchent à les analyser plutôt qu’à les empiler. J’ai bien peur que l’INA entre dans la seconde catégorie.
Il y a eu beaucoup –trop ?- de sujets sur la grippe A dans les médias télévisés ? Mais cette vénérable institution s’est-elle, par exemple, donné la peine de prendre la mesure de la production scientifique des revues médicales sur le même thème ? Or pas un jour sans qu’une revue majeure ne publie un article important. Et les « décompteurs » ont-ils analysé le contenu des sujets ou des plateaux ? Que nenni !
Quel rapport, par exemple, entre un sujet qui est une resucée d’un article d’un quotidien du matin spécialisé dans les gros titres (mais pas obligatoirement dans la rigueur scientifique) et un autre qui relate les informations publiées dans des revues médicales et scientifiques majeures ?
Les spécialistes des statistiques footballistiques vous diront que Thierry Henry a fait 127 passes décisives du pied gauche et 143 du pied droit. Mais on se souviendra surtout de sa dernière passe décisive de la main, gauche, je crois.
Les spécialistes du décompte feraient mieux de tenter expliquer quels sont les sujets qui ont fait avancer les connaissances collectives et mesurer, éventuellement, la qualité informative des sujets plutôt que leur nombre. Ils pourraient, par exemple, inventer une grille de lecture à l’instar de certains modèles américains ou australiens.
Il est de bon ton, dans certains milieux intellectuels, de railler l’information sur la pandémie grippale. De même que de faire des comptabilités morbides sur ce qui tue plus et moins que cette pandémie. Mais quand on entend les âneries, les contresens scientifiques, les énormités que profèrent certains beaux esprits, on en vient à prier qu’ils soient moins incompétents dans les domaines qui font leur aura.
Quid de la production de la rédaction de France 2 dans les JT de 13 heures et de 20 heures ? Je crois pouvoir dire que nous avons réalisé un travail d’information sans excès et fait le maximum pour informer les citoyens. L’INA peut d’ailleurs se réjouir puisqu’au bout d’un an, notre travail lui appartient et qu’elle pourra le vendre aux sociologues qui disserteront un jour prochain sur la peur générée par les médias ; mais pas, bien sûr, par le nouveau virus.
L’Institut national de l’audiovisuel est bien sûr plus connu comme étant la bibliothèque nationale d’images et de sons, mais c’est aussi avec INA-Sup un centre de formation qui forme aux métiers de l’audiovisuel et qui édite INA Stat Le baromètre thématique des journaux télévisés.
La citation intégrale des sources valant mieux que leur exégèse, voici l’intégralité du texte incriminé :
« Grippe A H1N1 à la une : une culture du risque ?
De janvier à septembre 2009, la grippe A H1N1 a donné lieu à 680 sujets (soit 1 sujet sur 2 de la rubrique « Santé »), avec un pic à 41 sujets le 30 avril ! Du 24 avril au 4 mai (propagation depuis le Mexique), 200 sujets lui sont consacrés, soit 10 sujets par jour en moyenne. De juillet à septembre, sa part dans la rubrique « Santé » atteint 63,82 % ! Désormais, informer, même à l’outrance, contribuerait à diminuer le risque. Pourtant, cette surcharge montre le paradoxe de cette communication de crise qui donnera l’impression, si l’impact viral s’avère limité, d’avoir créé artificiellement le sentiment d’inquiétude. »
A noter que ce n° 15 de décembre 2009 d’INA Stat a pour titre général : « Le JT à l’épreuve du risque » et qu’il ne parle pas seulement de la grippe A H1N1 puisqu’il traite également d’autres sujets ayant pour intertitres « L’emballement médiatique autour de la vache folle », « La permanence du risque : le cas du nucléaire », « Dix ans de risque sanitaire : une atmosphère publique de crainte », etc.
Pour être complet et réunir tous les éléments « à charge », il faut aussi citer le dernier paragraphe de l’édito :
« La communication de crise face au H1N1 est un nouvel exemple des relations de pouvoir et de devoir qui lient le politique et le journaliste. Médiatisation, principe de précaution et santé publique : est-il possible d’informer sans alarmer ? »
Il y a dans cet article des éléments subjectifs — relevant de la liberté d’expression reconnue aux journalistes — qui ne doivent pas occulter les éléments objectifs, statistiques : la grippe A H1N1 a représente 63,82 % (presque les 2/3) des sujets « santé » des JT de juillet à septembre. Et il n’est pas outrancier de dire qu’il restait peu de temps d’antenne pour parler de toutes les autres maladies qui préoccupent les Français.
Mais il faut aussi relativiser car INA Stat précise que la santé ne représentait en 2008 que 3 % de l’offre globale d’information : avec ces 3 % on ne peut pas dire que la santé soit traitée à outrance dans les JT !
Et le problème n’est peut-être pas tant que les JT aient beaucoup parlé de la grippe A H1N1 mais qu’ils n’aient pas traité tous les autres sujets de santé « à concurrence de traitement ».
Il y a là manifestement une inégalité de traitement qui ne trouvera son règlement que dans l’augmentation du temps d’antenne consacré aux sujets de santé et bien au-delà de ces 3 %.
Bonsoir,
Juste pour commencer par dire que j’aime bien le style de ce post. Presque du BHL !
Antoine Flahault écrit : Il existe des guides de bonnes pratiques de communication sur le risque. Je ne suis pas spécialiste du domaine, et la référence que je connais date peut-être aujourd’hui (National Research Council, 1989), mais elle précisait les règles suivantes d’une communication sur le risque efficace et éthique qui me paraissent toujours d’actualité : (i) la précocité d’intervention ; (ii) son caractère continu et permanent ; (iii) son ouverture au public ; (iv) sa transparence.
C’est ce qu’il aurait fallu partout. Ce fut et c’est le cas sur ce blog. Dont acte .
On peut ne pas être d’accord avec tout mais « en gros » difficile de ne pas être d’accord, avec le post ci-dessus, sauf…et si on précise tout …
Jean-Yves Nau, serait-il un provocateur ? Ce spot s’anime. On sort du technique, c’est amusant. Je regrette mon incompétence en la matière !
J’ai parlé, non sans raison, à plusieurs reprises des courbes Google ! Pas par hasard. J’attendais…et là Jean-Yves Nau , me donne le bâton pour…pour une explication ?
Non, il semble adorer la polémique.
Serait-il, quelque part, un joueur qui aime provoquer ? Oui !
Alors allons y !
Je me souviens qu’au début des années 60, lorsque nous commencions à obtenir des choses intéressantes avec l’un des plus gros calculateurs de l’époque, l’IBM 650 , mes amis jeunes médecins ou encore étudiants refusaient seulement d’envisager que cela puisse leur être utile. Débats on ne peut plus sérieux… et nous interrompions nos parties de bridge !
La dernière thèse de médecine à laquelle j’ai assisté, non sans intérêt, avait pour titre : « application des techniques de navigation chirurgicale assistée par ordinateur dans le domaine de …. ». Le plus instructif c’est qu’il s’agissait du fils d’un de ceux avec qui, dans les années 70, nous avions encore ce type de discussion. Il a fallu une génération, d’où mon grand amour pour certains doctes en médecine. Comme chantait Antoine : « si je porte des chemises à fleur… »
Alors si, en plus, le docte en médecine est journaliste, va-t-il falloir un demi siècle ?
Pour les courbes google il en sera de même et beaucoup plus rapidement.
Soyons sérieux. Si je vous dis c’est équivalent à la situation suivante : « on n’a pas de thermomètre, il faut absolument connaître la température ici et maintenant. Monsieur Google vous dit c’est simple : le merle chante comme cela, donc il fait 21 degrés environ ».
Ne riez pas, c’est presque ça et c’est incontestablement, à ce jour, la plus belle avancée mathématique du XXI siècle (il commence à peine). Les applications vont être révolutionnaires. L’entreprise va payer à prix d’or ce type d’information, en avance sur tout les autres indices.
Pour traiter le « mal connu » on avait le calcul des probabilités avec les modèles de type prévision ou les simulations via l’informatique.
Pour traiter l’information on avait la statistique, estimations et règles de décision. Et aussi les techniques mathématiques d’interpolation et d’extrapolation.
Grâce au net, les chercheurs de chez Google ont ajouté un outil nouveau.
On peut être fermé à la nouveauté, il n’empêche que lorsqu’elle est mathématiquement…
Ah !, voilà le vilain mot… Quand cela a été la cause de cauchemar dès le CP , on fait une crise d’urticaire si d’aucuns prétendent que cela peut être utile.
Google va traiter, dans le cas de la grippe, par exemple, l’information contenue à ce sujet sur les recours des internautes à ce moteur de recherche.
Par exemple pour le mot « grippe » ont relève en un point donné (la France), pour chaque valeur de t, la fréquence d’apparition de ce mot.
On fait de même avec d’autres mots bien ciblés. On obtient à partir de cela une courbe qui traduit l’intérêt dans le temps des internautes pour ce sujet. Rien d’extraordinaire, les mathématiques fournissent le matériel pour cela.
On prend les courbes de la grippe de l’année dernière et on compare avec les courbes obtenues via le net à la même époque. On en déduit la « transformation » mathématique qui va permettre de passer de l’une à l’autre. Cela aussi on sait bien le faire.
On finit de bien ajuster cette correspondance avec toute l’information que l’on a depuis 2004 dans de nombreux pays.
Résultat : aujourd’hui on aura en fin de journée (décalage horaire) le nombre de cas de grippe vraisemblable, hier en France.
Avantage : tous les autres systèmes, GROG, Sentinelle, ont besoin de plusieurs jours pour fournir une estimation.
Par exemple un petit voyage ce soir sur Google et sur Sentinelle permet de penser que pour la semaine 48 (du 30/11 au 5/12), Sentinelle pourrait recenser de l’ordre de 650 à 700000 cas . On le saura mercredi prochain.
Bien sûr il faut quelque correction. L’effet d’annonce , ici virus mutant, ce mutant sur un mort de septembre que l’on exhibe fin novembre, peut provoquer une sur-augmentation des requêtes sur Google. Difficile à évaluer. Peut-être seulement 600000 cas.
Mais que vous le vouliez ou non, les courbes Google ont toujours bien mis en évidence pour les différents pays (USA, Canada, Ukraine, Belgique…) la « décrue » alors qu’au même instant les experts disaient le contraire. Normal ils étaient réunis à Genève et le charme de Dame Chan aidant…
A ce sujet avez-vous remarqué que l’on peut lire :
« L’OMS s’explique, au 4 décembre, sur l’absence d’intérêt financier entre l’Organisation, ses experts et l’industrie pharmaceutique ». Qui a fait du charme à qui ?
De la à penser que il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Evidement une courbe n’a pas la «vertu de fiabilité » d’un discours type BHL.
Bien sûr pour interpréter des données chiffrées l’important c’est d’être expert en linguistique : PPDA en a été un bon exemple, Dame Bachelot n’est pas mal dans son genre. Chacun ses « idoles »…il faut de tout pour faire un monde…et ne pas s’étonner si c’est la tour de Babel.
EXEMPLE DU TRAVAIL D’UN JOURNALISTE AU SUJET DU SAGE !
Vu sur : http://www.santelog.com/modules/connaissances/actualite-sante-oms-h1n1-un-taux-de-d%C3%A9c%C3%A8s-maximum-revu-%C3%A0-0,2-_2301.htm
Le titre : OMS-H1N1 : Un taux de décès maximum revu à 0,2 %
Le chapeau :
Le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) s’est réuni du 27 au 29 octobre à Genève. Grâce au recul dont il dispose maintenant grâce aux données épidémiologiques plus importantes, les experts de l’OMS définissent aujourd’hui plus précisément le taux de décès et d’attaque vraisemblables de l’épidémie, confirment le caractère imprévisible du virus et revoient les capacités de production de vaccins à la baisse.
Un premier extrait du contenu :
-l’hospitalisation a été nécessaire dans 1 à 10% des cas cliniques ;
-10 à 25% des patients hospitalisés ont dû être admis en unité de soins intensifs ;
-2 à 9% des sujets hospitalisés sont décédés ;
Ce qui aboutit à un taux de décès maximum de 0,22%
Question 1 : 0,22% de quoi ? Pas des hospitalisés, mais des patients admis en soins intensifs bien sûr !
Question 2 : ce chiffre sert à quoi ? Sans doute très utile pour prévoir l’occupation des tiroirs de la morgue lorsque l’on connaît les « entrées » en soins intensifs !
Un deuxième extrait du contenu :
un taux d’atteinte estimé de 20 à 40% avec un taux de reproduction de l’ordre de 1,1 à 1,5. Le temps de génération et la période d’incubation semblent comparables à ceux des virus grippaux saisonniers. La modélisation confirme l’importance de vacciner les groupes cibles avant le pic d’épidémie, atteint récemment dans une bonne partie de l’hémisphère nord.
Remarque 1 : un beau travail d’expert pour pondre un chiffre sans intérêt et enfoncer une porte ouverte : « l’importance de vacciner les groupes ciblés avant le pic d’épidémie »
Remarque 2 : le génie du « journaliste » dont le titre montre bien le souci d’information objective !
Remarque 3 : le nom bien choisi, SAGE, pour les experts : c’est pas eux qui vont contrarier les décideurs.
Et pourtant on lisait il y a deux jours :
Les membres du groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination (SAGE) – Photo ci-contre- sont également tenus de déclarer tous les intérêts professionnels et financiers, notamment les rémunérations reçues des sociétés pharmaceutiques ou bien de consultants ou venant d’autres formes d’engagement professionnel avec des sociétés pharmaceutiques.
Comment voulez-vous que la quinzaine d’expert du SAGE, en vacances deux jours, au bord du lac, aux frais de l’OMS, prenne le risque de dire quelque chose qui pourrait déplaire à ceux avec qui l’OMS n’a aucun intérêt financier !
Pour voir les SAGE en vacances: http://www.santelog.com/uploaded3/images/actus%203/visuel%20SAGE.jpg