La pandémie des quatre jeudi ?

Fermer les écoles ou vacciner les écoliers ?

Il y a peu, sur ce blog, un commentaire signé Cathy : « Ce soir 51 établissements scolaires ont fermé pour cause de grippe A possibles ou avérés. J’hallucine un peu… POSSIBLES ou AVERES. D’autant que nos moufflets, qui ont bien compris l’”intérêt” de 3 malades dans la classe, se roulent des pelles à tour de bras pour se refiler la dernière angine, le dernier rhume…sans parler du thermomètre collé au radiateur. Novembre est un mois parfait pour jouer à ça. Ajouter à cela que les parents dans le contexte actuel sont bien plus enclin à garder chérubin à la maison.et hop… Vive les chiffres. Un modèle mathématique qui inclut ça ? »

Judicieuses observations et dérangeante question puisque l’épidémie progresse à grande vitesse et commence, ici ou là, à gripper le système scolaire. Selon le Dr Françoise Weber, directrice générale de l’Institut de veille sanitaire (InVS) plus d’un million et demi de personnes ont déjà été infectées par, du moins peut-on le penser, le H1N1pdm. Et dans le même temps, chiffres donnés par Roselyne Bachelot, 160.000 personnes (seulement ?) ont été vaccinées dans des centres ou dans des établissements de santé. Rappelons que cette vaccination est aujourd’hui proposée à 7 millions de personnes.

L’actuelle flambée épidémique concerne notamment le sud de la France et correspond, comme on pouvait le craindre, à une augmentation du nombre d’hospitalisations pour cas graves : 25 cas en réanimation ou soins intensifs durant la deuxième semaine de novembre. Point important, selon le Dr Weber 21% des cas graves concernent des moins de 15 ans ce qui est plus que ce que l’on observe lors des grippes saisonnières. La France métropolitaine compte désormais 46 mort dont 14 on été recensé durant les sept derniers jours. Deux adolescents de 15 et 16 ans et une jeune femme de 27 ans sont morts sans que l’on retrouve chez eux de facteurs de risque.

Pour ce qui est de l’intensification de la circulation virale en milieu scolaire aucun doute n’est plus permis : le nombre de nouveaux cas de grippe H1N1 « avérés » ou « probables » a environ quintuplé en cinq jours et aujourd’hui 122 classes de 60 établissements dans 17 académies sont fermées. Luc Chatel, ministre de l’Education nationale postule que  les « personnels sont prêts » à faire face à l’épidémie. Il rappelle aussi que le plan de lutte contre la grippe H1N1 prévoit que les préfets peuvent décider de fermer une classe, voire un établissement, à partir de trois cas apparus dans la même semaine dans une même classe, ou dans des classes différentes ayant des activités partagées, comme la cantine. En théorie la fermeture est alors d’au moins six jours consécutifs, le temps « du traitement et de l’assainissement des locaux ». Selon le ministère l’organisation des cours à distance relève « de la compétence habituelle et de l’initiative des équipes pédagogiques » : travaux de recherche, exercices d’entraînement, distribution de supports de cours par internet.
La diffusion de programmes radiotélévisés (déjà préparés) n’est envisagée que dans l’hypothèse d’une fermeture durable et d’ampleur des établissements d’enseignement.

A ce stade une série de questions ne peuvent pas ne pas être soulevées. Qui est à l’origine de ce dispositif de décision de fermeture des classes et des établissements scolaires ? Sur quels modèles mathématiques  statistiques et virologiques a-t-il été bâti ? A-t-on la preuve de son efficacité en matière de réduction de la circulation virale dans les populations enfantines et adolescentes dès lors que cette circulation s’intensifie ? Qu’en a-t-il été dans l’hémisphère Sud et notamment à La Réunion ? Qu’en est-il aujourd’hui dans les pays de l’hémisphère Nord confronté à la pandémie ? Ayant beaucoup travaillé sur ces questions Antoine Flahault apportera ici même toutes les réponses nécessaires.

Mais d’ores et déjà une autre question se pose. La vaccination ayant été proposée à 7 millions de Français et n’ayant rencontré que 160 000 volontaires pourquoi ne pas songer à la proposer aux enfants dont les écoles ne sont pas encore fermées ? Dans « A(H1N1) Journal de la pandémie » (Editions Plon) nous rapportons à la date du mercredi 12 août, sous le titre « A la rentrée les écoles seront-elles fermées » les propos de Luc Chatel qui venait alors d’être nommé ministre de l’Education nationale. Traitant de la future pandémie il expliquait qu’il ne fallait « ni minimiser, ni dramatiser » ajoutant : « une vaccination généralisée des enfants n’est pas d’actualité ». A la mi-août certes. Mais à la fin novembre ?

Dernier point d’actualité : la vaccination des 400 000 femmes enceintes (arrivées au deuxième ou troisième trimestre de leur grossesse)  qui le souhaitent sera proposée à compter du vendredi 20 novembre. Cette proposition concerne aussi les bébés âgés de 6 à 23 mois dont le nombre est d’environ 1,1 millions. Pour ces futures mères comme pour les tout-petits le vaccin proposé sera, au titre du principe de précaution, sans adjuvant. Sera-t-il, à ce titre, mieux accepté ?

Jean-Yves Nau

(1) Pour l’InVS un cas « probable » se définit ainsi : «  forme clinique grave sans autre étiologie identifiée, dont le tableau clinique et l’ensemble des renseignements fournis au médecin évoquent le diagnostic de grippe même si la confirmation biologique n’a pu être obtenue ».

La culture française des vacances scolaires a éclairé le monde pandémique

Plus la pandémie progresse dans le temps et dans le monde mieux l’on perçoit l’un des indicateurs les plus pertinents de sa pénétration durable dans un territoire : la survenue de cas sévères et de décès. Mi-septembre, le démarrage d’une activité épidémiologique élevée et inhabituelle de syndromes respiratoires bénins observés par les médecins Sentinelles s’accompagnait sporadiquement de cas sévères hospitalisés : c’était la signature de  la présence du virus H1N1pdm, mais pas encore son déferlement massif.

Pendant ce temps, aux USA, au Canada, les urgences s’engorgeaient progressivement, les unités de soins intensifs aussi. Avec environ un mois de décalage, nous sommes en train de voir émerger le même type de phénomène en Europe, comme s’il était implacable, ressemblant à ce qui a été constaté durant l’hiver austral dans l’hémisphère Sud. De quelle  ampleur la vague sera la vague ? On ne peut pas le dire encore, sauf, sans prendre de risque, qu’elle sera au moins du niveau de celle observée dans l’hémisphère Sud. L’ « avance » nord-américaine en la matière nous offrira quelques semaines de précieux retour d’expérience sur ce qui devrait se passer en Europe. Il va donc falloir être très vigilant sur ce qui se passe outre-Atlantique et très réactif.

Je suis actuellement à Genève en réunion de travail à l’Organisation Mondiale de la Santé, côtoyant des experts de nombreux pays. Personne ici ne pense (ni ne dit) que la vague aurait atteint son pic en Amérique du Nord, ou que l’affaire serait réglée. Personne ne mentionne non plus l’attitude de la France comme différente de celle des autres pays européens. Ne nous flagellons pas inutilement à ce sujet ! J’ai appris, dans les discussions de couloir, que même dans la noble institution en charge de la coordination de la surveillance européenne de la grippe (ECDC), la campagne de vaccination contre H1N1pdm avait été de modeste réussite (moins de 30% des personnels s’étant portés volontaires pour la vaccination à ce jour…). Il y a du chemin à parcourir pour voir les Européens convaincus de l’intérêt de la vaccination pandémique.

Les Nord-Américains se comportent différemment. Peut-être, a-t-on avancé à Genève, parce que la vague épidémique – et donc l’annonce progressive dans les médias des formes sévères – est survenue plus tôt dans la saison, et à une époque où l’on n’avait pas l’habitude de voir circuler ces virus traditionnellement hivernaux.

Concernant la France et ses écoles, l’un de nos plus fidèles blogueurs (Loom) a répondu de manière fort appropriée à Cathy que le préfet fermait les écoles sur la base d’un regroupement de cas confirmés H1N1pdm, pas sur de simples rumeurs, laissant ainsi peu de place aux fermetures pour de fausses alertes. Nous avons en effet beaucoup étudié cette question de la fermeture des écoles (in Nature, résumé en anglais en ligne), et la France est sans doute assez pionnière en la matière, grâce à l’organisation des… vacances de février ! En effet, il s’agit quasiment d’un essai randomisé : nos chères têtes blondes sont réparties sur des zones académiques et leurs vacances se déroulent entre début février et début mars et permutent chaque année. Si – « par chance », allait dire l’épidémiologiste, pardonnez-le– une épidémie de grippe saisonnière survient durant cette période de l’année (ce qui est fréquent), alors on peut étudier l’impact sur l’épidémie des fermetures d’école pour vacances scolaires dans la zone où elle a lieu et le comparer aux zones où les écoles n’ont pas fermé.

Le résultat est édifiant : la fermeture pendant 15 jours des écoles en février ralentit l’épidémie, diminue son ampleur de façon significative et répétée, et même, elle diminue significativement la mortalité des personnes âgées (celles qui paient toujours le plus lourd tribut à la grippe saisonnière). Ensuite, nous avons intégré ces résultats dans des modèles mathématiques simulant sur ordinateur une vague pandémique et évaluant l’impact qu’auraient des fermetures de classe systématiques et planifiées. Eh bien, ce n’est pas la panacée. Ce n’est pas l’efficacité qu’aurait une vaccination massive de 30 à 50% de la population, mais c’est quand même une mesure d’une efficacité notable. Peut-on faire reposer une stratégie d’intervention sur des modèles mathématiques ? Ici, oui, peut-être, car les données épidémiologiques dont je viens de vous parler (et qui plus est provenant de France) alimentent les modèles et donc les complètent. On n’est pas dans une réflexion théorique pure (ce qui est le cas par exemple de la discussion sur la vaccination de masse contre la grippe que propose Jean-Yves Nau chez les enfants, mais qui n’a jamais été testée malheureusement à ce jour, sauf au Japon il y a trente ans avec des résultats mal évalués et controversés).

La vie est complexe, comme notre blog (notamment) en témoigne. Et de nombreuses questions subsistent encore : combien de temps faudrait-il fermer les écoles pour être véritablement efficace ? A quel moment de la vague pandémique faut-il les fermer ? Quels coûts auraient ces mesures appliquées systématiquement, en arrêtant le travail des parents pour qu’ils puissent garder leurs enfants ? Face à ces interrogations (et faute d’évaluation conduites en ce sens en période d’épidémies saisonnières) les décideurs sont en situation de semi-incertitude. Ils  sont contraints de naviguer à vue, un peu à tâtons, d’où les fermetures d’écoles de-ci, de-là et l’impression parfois que tout cela ne répond pas à une stratégie très bien définie. Et pourtant une stratégie qui marche !

Antoine Flahault

19 commentaires pour “La pandémie des quatre jeudi ?”

  1. bonsoir,
    Je viens d’écumer quelques articles de presse évoquant les fermetures de classes ou d’établissements.Curieusement, j’ai surtout trouvé des “fermeture après suspiscion de grippe A”. Perso je comprends l’expression comme : on ferme parce qu’on soupçonne…et c’est tout. Peut être faut-il comprendre on ferme parce qu’on soupçonne, et on vérifie derrière ? alors pourquoi ne dit-on pas fermeture pour cas avérés ? Mais peut être que je pinaille. Je ne sais pas. Quoiqu’il en soit, en lisant ce qui suit, je suis perplexe :
    Luc Chatel, le ministre de l’Education, parle d’une «recrudescence» de nouveaux cas en milieu scolaire, soulignant que le nombre de fermetures a quintuplé depuis vendredi où l’on comptait 10 écoles et 40 classes fermées.

    Il faut malgré tout être prudent quant à l’interprétation de ces chiffres, variables selon les arbitrages des préfets. En effet, le plan national de lutte contre la grippe A est clair. Chaque chef d’établissement est tenu de surveiller les absences de ses élèves. A partir de trois cas suspects (puisqu’en pratique le diagnostic est rarement sûr à 100%), il avertit la DDASS et les autorités académiques qui informent à leur tour la préfecture. A charge ensuite au préfet de décider de fermer une classe voire un établissement. La fermeture, d’au moins six jours consécutifs, «n’a pas de caractère automatique, rappelle le ministère de la Santé. Les décisions sont prises au cas par cas au vu de la situation épidémiologique.»

    Les préfets doivent donc arbitrer entre la nécessité de fermer une école pour limiter la contagion et l’impact sur l’activité professionnelle des parents confrontés à des problèmes de garde d’enfants.

    ça veut dire quoi : 3 cas suspects, puisqu’en pratique le diagnostic est rarement sûr à 100% ?

  2. Commentaire qui n’a rein à voir:
    Le site Slate est capricieux, quand je clique sur le bandeau “pandémie” pour raffraichir la page ou dans la colonne de droite sur un commentaire, au lieu de la page voulue il s’affiche un autre blog, notamment le medialab de cécile.

  3. au lieu de fermer les classes dés trois cas possibles ou avérés pourquoi ne pas distribuer aux enfants et enseignants les millions de masques que l’on a achétés. Ne serait ce que trois ou quatre jours. Les cours pourraient se poursuivre et les possibles autres malades ne pourraient pas contaminér les autres.

  4. En periode d’epidemie, le fait de confirmer tous les cas par des tests sanguins couterait trop cher…
    La quasi certitude de diagnostic de la grippe (sans cependant préciser le virus responsable) est la constatation d’une courbe de température avec le classique “V” grippal…En médecine, on appelle cela un “signe pathognomonique” A vos souhaits…

  5. Bonjour,
    QUI est-ce que l’on vaccine en ce moment ?
    J’ai l’impression que ça ne colle pas avec ce qu est prévu:
    http://shrinkify.com/1f3h

    Personnels de santé de réanimation néonatale et pédiatrique
    Personnels médical, paramédical et aide-soignant des établissements de santé ainsi que médecins et infirmiers du secteur ambulatoire exposés à des patients grippés ou en contact avec des patients porteurs de facteurs de risque
    Femmes enceintes (à partir du second trimestre)
    Entourage des nourrissons de moins de 6 mois (famille et personnes assurant la garde de ces nourrissons)
    Professionnels chargés de l’accueil de la petite enfance (jusqu’à 3 ans)
    Nourrissons âgés de 6-23 mois révolus avec des facteurs de risque (atteints de pathologies chroniques sévères)
    Sujets âgés de 2 à 64 ans avec facteurs de risque
    Autres professionnels de santé, professionnels de secours et transporteurs sanitaires
    Nourrissons de 6-23 mois révolus sans facteur de risque
    Personnels d’accueil des pharmacies
    Personnels des établissements médico-sociaux
    Plus de 65 ans avec facteurs de risque
    2-18 ans sans facteur de risque
    Plus de 18 ans sans facteur de risque

    Babaorom, urgentiste qui en prend plein la poire et qui a du mal à trouver des places d’hospitalisation pour ses malades , et en réanimation en particulier.

  6. Bonsoir,

    Je viens effectivement de consulter mes archives…
    Les fermetures peuvent être aussi préventives, sur décision du préfet, et n’être que temporaires. La suspicion de cas de grippes H1N1.pdm peut suffire à un préfet pour décider de la fermeture d’une classe (rarement d’un établissement entier) : il peut rouvrir deux jours après, soit largement en-dessous de la période convenue en cas de cas avérés, lorsque les analyses se révèlent négatives : la presse locale se fait l’écho de classes ici ou là fermées puis rouvertes assez vite, une fois parvenus les résultats d’analyse.
    Au temps pour moi Cathy !

    En revanche, si trois cas groupés sont avérés, alors la procédure de fermeture de 7 jours, avec désinfection et tutti quanti, peut être décidée.

    Mais je reste persuadé qu’elle est aléatoire.

    Ce soir, en effet, un point est obligatoire. L’Invs tardant à publier son bulletin, il faut se reporter sur celui du réseau Sentinelles :

    http://www.sentiweb.org/

    Qu’en est-il pour la semaine 46 ?

    1) Belle progression (on l’avait dit, c’était dans le bulletin de la semaine suivant celle de la rentrée après 10 jours de vacances)

    “Ainsi pour la semaine 46, le nombre de cas de grippe vus en consultation de médecine générale est estimé à 174 100 [intervalle de prédiction à 90 % : 129 450 – 218 750]. Cette estimation est plus élevée que celle de la semaine précédente (106 000 en semaine 45 données consolidées au 16 novembre”

    2) Peu de gravité :

    “Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité (taux d’hospitalisation des cas rapportés de 1,1%). Dans la quasi-totalité des cas (4 patients sur 5), l’hospitalisation était demandée à titre préventif (présence de facteur de risque chez les patients ou leur entourage proche). Seule 1 hospitalisation concernait un patient présentant des complications cardiaques pouvant être dûes à la grippe.”

    3) Minoration de l’estimation de Mme Weber (seulement 1/3 de malades de moins selon le réseau Sentinelles) :

    “En 10 semaines d’épidémie, le nombre de consultations en excés pour grippe clinique a été estimé à 1 071 800 [635 100 – 1 341 000].”

    Certes, il faut attendre les données des Grog (aux estimations souvent supérieures à Sentinelles) et celui du réseau Oscour pour avoir un avis plus complet.

    Mais cela permet de soulever plusieurs remarques :

    1) L’âge médian étant 17 ans, et le nombre de cas rapportés étant de plus de 1 million depuis 10 semaines, on peut estimer à 500 000 le nombre d’enfants déjà contaminés : cela représente plus de 4 % (en encore selon Mme Weber, c’est bien plus !) des 12 millions d’élèves de France. Or, avec 60 établissements fermés sur 70000, on ne décolle pas du 0,05% : il y a donc bien une circulation du virus absolument non contrainte dans le milieu scolaire !!!

    2) La vaccination des enfants : le grand remède ? Il va falloir attendre encore une semaine (et encore, elle ne concernera pas d’office, tout de suite, les enfants scolarisés !!!) , pour des effets sensibles 21 jours plus tard, soit grosso modo encore au minimum un mois de circulation non contrainte du virus, même en supposant un grand recours à la vaccination enfantine des enfants scolarisés (et en partant du principe selon lequel on resterait bien entre 0,05 et 0,1% d’établissements fermés) !!! Il y a comme un problème…

    3) Le nombre d’établissements fermés ne signifie rien en matière de propagation épidémique : ce n’est que le reflet d’une sensibilisation médiatique (le bulletin de l’InVs précise chaque semaine ce facteur) et, finalement, le reflet de la perception d’un préfet…Puisque l’on ne différencie pas, dans la presse (ni le ministre) les fermetures avérées de 7 jours des fermetures pour suspicion !!!

    4) Et la proportion de décès par SDRA ??? Je suis opiniâtre et j’y reviens !

    Mes calculs seront sans doute faux, car mes données partielles, mais il faut les considérer :

    -même en partant de fourchette basse (on ne parle même pas des 30 % asymptomatiques) de contaminés, on aurait 1 million de personnes depuis 10 semaines
    -un total de 46 morts sur la même période

    Cela nous ferait, pour la proportion la plus haute : 0,46 personnes tuées pour 10000 contaminés, soit en élargissant encore plus 1 pour 20000 (depuis 10 semaines)…(Soit 0,0046 %)
    Et encore, utilisant des données grand public, j’ignore s’il s’agit bien à chaque fois de décès par SDRA.

    Où est donc la proportion (encore sporadique et marginale mais plus inquiétante) de 1 mort par SDRA pour 10000 personnes contaminées, élaborée si je ne m’abuse à partir des données recueillies sur l’Ile Maurice ?

    Je me fais là un brin provocateur, je l’admets (l’épidémie n’a pas atteint son pic, c’est vrai) mais je pense qu’un tel traitement à chaud de l’actualité, tel qu’on le subit en ce moment, avec bulletins hebdomadaires du nombre de décès (parfois même réactualisés en ce cours de semaine), eh bien oui, je répète que je pense qu’un tel traitement à chaud mérite peut-être au bout de 10 semaines un peu de distance, de recul critique…

    Sinon, on retourne dans l’exploitation de la terreur, à bon compte…

    Je sais aussi que nos Urgences sont performantes et que le dévouement est la règle (nos personnels hospitaliers sauvent des vies !), mais le nombre de décès sporadiques (mais pas moins tragiques) mérite bien une consolidation ou réévaluation régulière…

    Dans ce délire médiatique d’informations quotidiennes,de chiffres injustifiés (par exemple, le nombre de classes fermées, comme je viens de le prouver) , sortis de leur contexte où le sensationnel côtoient le tragique, où le cas particulier (événementiel) occulte le banal, du recul analytique s’impose et les vrais chiffres doivent trouver leur place.

    Alors, certes, les miens sont peut-être faux, mais de grâce que l’on nous donne les vrais, réévalués, en expliquant la base de calcul…

    Cordialement.

    Loon

  7. Françoise Dolto dit (non elle l’a pas dit, mais c’est tout comme) : l’enfant est une personne. Stupeur. L’enfant n’est pas un sous-adulte que l’on doit éduquer, à savoir faire obéir. Non, non, c’est bien plus compliqué : l’enfant est une personne à part entière, avec une sensibilité dont il faut tenir compte, et une intelligence. Oui l’enfant est intelligent. Il peut comprendre des tas de trucs. Comme par exemple quand on lui raconte des bobards. Ça racontait énormément de bobards, les parents à l’époque.
    J’accélère : la bombe Dolto a explosé, et bcp de choses ont évolué. On a tout observé : les rigides qui n’ont rien voulu changer (la main de fer). Les gentils très gentils qui se sont prosternés aux pieds de leur Chéri d’Amour (la moquette de velours)…et puis à peu près tout ce qui peut exister entre les deux (la main plus ou moins métallique dans un gant de velours plus ou moins doux).
    BREF. On sait maintenant que la façon dont on traite (= interagit avec) un enfant conditionne pour bcp son devenir. Selon le type d’autorité, d’encadrement, on fabrique… des moutons obéissants, des loups qui veulent tout casser…ou, et on peut toujours rêver, des Humains. Là, ce sont des gens dont l’éducation s’est d’abord adressé à leur intelligence.
    Je m’égare ? NAN.
    Hier soir j’ai vu Mme Bachelot à la télé. J’ai rien contre Mme Bachelot. Je l’ai trouvé plutôt sympathique avec ses sandales en plastique roses. Là, les cheveux coupés, elle est mieux que la semaine dernière… et puis j’aimerais pas être à sa place à essuyer les plâtres d’une situation quand même inédite sous les feux de la critique. Nempêche….quand elle a dit qu’il n’y avait pas de pb… que les médecins n’avaient rien contre la vaccination… bien au contraire; que tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes…. là je me suis dit : Roselyne, tu me prends pour une conne. Si si si. J’ai vraiment pensé ça. Mme Bachelot vient de m’insulter, publiquement, à la télé.
    Mon petit égo pansé, je rumine quand même.
    Mme Bachelot appartient à cette catégorie de personnes qui pensent qu’il existe des sous-personnes à “éduquer” à la mode préDoltoïque, avec des bobards et vraiment peu de considération. Mme Bachelot oublie (ignore ?) que ce genre de comportement génère des réactions de deux types dans la très grande majorité : soit la soumission, soit la rebellion. Et dans le monde d’aujourd’hui…..
    Mme Bachelot rêve évidemment de moutons. J’ai senti hier soir mes crocs me démanger. Et ça c’est une vraie grande première.

    A quand une Dolto en politique qui voudra bien expliquer à nos dinosaures préhistoriques que “le petite peuple ” est une personne ?

    Suis-je excessive ?

    bonne journée.

  8. Loon écrit :
    Les fermetures peuvent être aussi préventives, sur décision du préfet, et n’être que temporaires. La suspicion de cas de grippes H1N1.pdm peut suffire à un préfet pour décider de la fermeture d’une classe (rarement d’un établissement entier) : il peut rouvrir deux jours après, soit largement en-dessous de la période convenue en cas de cas avérés, lorsque les analyses se révèlent négatives.

    Connait-on des cas où les préfectures ont fait marche arrière ? C’est une vraie question. Je ne remets pas du tout en cause le sérieux de la grippe A, ni l’actuelle accélération des choses, hein… notez bien. Je souligne juste que pour nous faire faire ce que nos politiques estiment sans doute juste (pas de conflit commandité par le grand Orient, les chinois et les américains), il se pourrait fort qu’on nous manipule… euh… je vous laisse choisir l’adverbe qui vous plaît.

    Comme quand on veut faire manger une soupe à la courgette à un môme en lui promettant qu’il n’y a que des bonnes pommes de terre dedans.

  9. Bonjour,

    Je ne me suis pas posée la question des fermetures des écoles ..j’y voyais une mesure de quarantaine à la maison ;le seul souci est en rapport avec un absentéïme des parents devant garder leurs petits.Puis une scolarité interrompue, Mais si il y a une “efficacité notoire”,alors c’est une bonne mesure mais complémentaires d’autres,je suppose.

    Si je ne” vois rien” actuellement dans ma région (Gard /Vaucluse):( je ne connais pas de près, comme de loin quelqu’un de grippé),j’apprends de Mr Nau que la flambée concerne le sud,notamment;Je nous croyais un peu à la traine à cause du climat..dans les hopitaux ce doit être différent.

    Pour Cathy;

    Dolto je connais,de nom uniquement,ne m’attire pas spécialement!Comme toutes infos il faut en prendre et en laisser, d’autant que nous sommes Francaise moyenne(rien de péjoratif pour moi:ça veut dire avec un certain bagage) donc plus à même d’être “trompée, manipulée,ou de ne rien comprendre)”..Mais ne voyons pas le diable partout!Ce constat fait,alors?
    De notre coté,ne pas se contenter d’une version ,mais de plusieurs, en sachant d’ou elles viennent car les références comptent.Vérifier la crédibilité,faire le point,plus dur.
    De l’autre coté,si on allume la Tv, on connait les régles du Show:on prend l’essenciel,ce qui nous interresse et on tourne le dos aux restes .
    Pour moi pas besoin de Dolto,et mon ego n’a rien à y faire; Mme Bachelot,c’est comme un train qui passe et il en passera bien d’autres..elle a une charge,qu’elle nous mène à bon port!
    .le problème est plûtot le travail du journaliste, les liens avec politique et média, l’ esprit critique,l’invitation à nous faire réfléchir sur une info ,ect..
    ce qui me parait interressant et qui soulève des réactions ce n’est pas uniquement comment cette pandémie est gérée, mais les informations et les interprétations qui en sont données par les médias.Alors hier soir, il fallait voir :un discours ne coute rien,on peut dire le contraire demain.Surtout rester détachée!
    Je perçois un lien entre soumission et rébéllion:l’un ne va pas sans l’autre.
    La pandémie c’est autre chose qu’ une info sur la crise, sur la guerre,sur le chomage:c’est inédit,nouveau et on assiste à un remue-ménage médiatique,national international,tout le monde s’en mèle;je n’arrive pas à dire,vraiment.On entreaperçoit la peur,le déni,le travail précis des experts jusqu’aux idées san s fondements ,délires, les anti- machins,une pensée et son contraire,une désorganisation dans nos habitudes de chaque hiver:un Etat de Siège à venir?

  10. Ah ! Oui ! Cathy et Loon BRAVO !

    Cathy, vous n’êtes pas la seule, il y a longtemps que Dame Bachelot m’a publiquement insulté via les chiffres. Je voulais l’appeler à l’avenir La bachelot « avec une minuscule) …mais difficile de renier l’éducation reçue (ou imposée ?).

    Cathy, savez-vous ce qui était le plus difficile quand je formais des Ingénieurs ? Pas de leur faire ingurgiter les mathématiques mais de leur apprendre à dire JE, puis JE SUIS, puis JE DECIDE. J’ai toujours appris à mes enfants que le rapport enfant /adulte n’était pas une question de kilos de viande, mais bien de capacité intellectuelle. Mon épouse actuelle a lu tout Dolto. Du coup notre fille n’est pas allée à l’école, ce qui lui a permis d’avoir un bac C à 15 ans, des mentions bien ou très bien à toutes ses UV de math à la Fac , de sortir à 20 ans major de sa promotion, tout en passant le plus clair de son temps à essayer d’arracher sa sélection pour les jeux olympiques, pour, finalement, finir à la tête de son entreprise agricole, loin de ce monde de fous, et sans télévision depuis plus de 10 ans…

    Vous avez tout compris et Loon confirme ! On se fout de nous ! Il m’a coupé l’herbe sous les pieds avec son analyse hyper-pertinente.
    Il dit : « du recul analytique s’impose et les vrais chiffres doivent trouver leur place ». Et oui !
    Par exemple : nombreux sont ceux qui parlent de vagues successives, aux USA entre autres. Sont-ils sûrs de distinguer un changement réel d’une « malversation » sur les chiffres, à but politique ?
    Qu’avons-nous pour la France comme chiffres fiables ? J’ai passé au peigne fin les données du Réseau Sentinelle. Ils ont des médecins de terrain, motivés, au contact du réel, qui fournissent l’information. Cette information brute et rendue lisible via des outils mathématiques assez sophistiqués. Depuis 1984 Sentinelle fournit toutes les courbes « estimant » l’évolution du nombre de cas cliniques en fonction du temps. Le Pr Flahault fut l’animateur de ce réseau de 1996 à 2006 et assume, à ce jour, la charge de « consultant ». Le réseau Sentinelle c’est sérieux, technique et donc fiable.

    Alors si Dame Bachelot fais référence à des nombres de cas doubles de ce qu’indique Sentinelle…d’autant plus que cette divergence a commencé il y a trois semaines, juste avant sa conférence de presse du 9 courant !

    Les courbes de Sentinelle et celles que l’on peut obtenir par un organisme indépendant (Google par exemple) permettent d’avoir un schéma de pensée objectif. Là je vais être un peu technique.
    Toutes les courbes de Sentinelle, de 1984 à 2008, montrent que , dès que le seuil pandémique est franchi , on a une montée rapide du nombre de cas puis une descente, le tout sur un temps assez court. Toutes s’ajustent bien sur une courbe en cloche de type gaussien. La courbe de cette année non, elle est atypique : le seuil épidémique est passé depuis plusieurs semaines et toujours pas une accélération nette de l’augmentation du nombre de cas. Pourquoi ?
    Alors si l’on admet (je dis bien si) que les variations du nombre de cas, en fonction du temps, dues aux virus H1N1, suivent aussi une courbe « en cloche », ce que supposent quasiment tous les modèles relatifs à la grippe, on arrive à des conclusions intéressantes. Une courbe en cloche se caractérise par la surface sous la courbe, le maximum situé sur l’axe de symétrie et les points , un de chaque côté de l’axe, où il y a un changement rapide de pente. Dans le cas d’une courbe de Gauss, la surface est 1 (probabilité) le maximum est caractérisé par l’espérance mathématique, la variation de pente par la variance. Selon où se trouve la forte variation de pente on a une courbe plus ou moins écrasée. Ici on n’est pas en probabilité. La surface représentera le taux d’attaque, le sommet le pic et il faudra chercher à positionner le point où il y aura une augmentation brutale du nombre de cas pour évaluer l’écrasement de la courbe, après avoir fait une hypothèse sur la surface, c’est-à-dire sur le taux d’attaque.
    On peut imager cela en disant : le nombre de cas observés est un mobile qui se déplace sur une courbe en cloche (fonction f(t)), que la pente de la courbe(dérivée de f(t), matérialisé par la tangente) caractérise la vitesse du mobile , avec comme particularité : « plus ça monte, plus il va vite ». L’accélération (dérivée seconde de f(t), matérialisée par la tangente de la courbe représentant la vitesse) caractérise les changements de vitesse, comme en voiture. Une variation brutale de la vitesse caractérise le départ de l’effet boule de neige de la contagion.
    Aujourd’hui on nous dit déjà 1,5 et ce matin 2 millions de malades. Cela signifie que sur la courbe de l’évolution du nombre de cas, nous avons une surface non négligeable, à gauche de la semaine 46. Ayant supposé une courbe en cloche, donc symétrique, on peut placer la même masse à l’autre extrémité : environ 3 millions au total
    Prenons un taux d’attaque final de 15% , soit environ 10 millions de malades, il ne reste que 7 millions pour combler le centre de la courbe et donc le pic ne sera pas bien haut puisque en semaine 46 on n’est pas encore au point où le mobile accélère. Et plus le moment d‘accélération brusque est retardé, plus le maximum sera bas pour un taux d’attaque donné.
    Voilà pourquoi il parait évident qu’il faut mettre tout en oeuvre pour retarder ce point de démarrage de l’effet boule de neige.
    On peut prendre un taux de 30%, mais cela ne changera rien au raisonnement. De plus dans le sud on n’a jamais vu de taux d’attaque supérieur à 15%, et dans l’hémisphère nord, non plus pour l’instant.
    Voilà pourquoi crier au loup actuellement est un peu prématuré.
    Quand dame Bachelot nous dit c’est parti, dix fois plus qu’il y a un mois, cinq fois plus que la semaine dernière…elle plaisante car si cela monte aussi vite qu’elle le dit on va avoir un taux d’attaque final « extraordinaire ».
    Par contre si le H1N1 veut se particulariser et dénigrer les courbes en cloche, parce qu’il a entendu Dame Bachelot, et veut céder au charme de ses sandales roses…mais alors tous les modèles, ou presque, seront caduques, car ils supposent presque tous cette hypothèse.

    Juste un mot sur les prévisions par modélisation. En théorie, on considère que le nombre de malades est une variable aléatoire qui évolue dans le temps. On l’appellera fonction aléatoire noté X(t). On va chercher sa loi de probabilité qui peut varier dans le temps. On parlera alors de processus aléatoires. Lorsqu’on l’aura obtenu on s’intéressera à l’espérance mathématique de X(t). C’est un nombre à t fixé, quasiment différent pour chaque valeur de t. La courbe qui représente la variation de l’espérance mathématique en fonction de t est celle qui nous intéresse puisqu’elle exprime les variations « théoriques » du nombre de malades en fonction du temps. C’est « l’ estimation » de cette courbe dont Sentinelle nous gratifie au fur et à mesure que les semaines passent en n’oubliant pas d’y incorporer l’intervalle de confiance. Et plus l’ébauche de la courbe est avancée, plus on peut tenter une extrapolation. Les prévisionnistes peuvent aussi, grâce à l’information accumulée, affiner leur approche. A la fin les deux approches devraient théoriquement se rejoindre puisque la courbe donnée par Sentinelle est la valeur observée d’un estimateur convergent et sans billet de la courbe représentant les variations de l’espérance mathématique.
    En théorie oui, mais en pratique ?

    Le Pr Flahault pose la question : « Peut-on faire reposer une stratégie d’intervention sur des modèles mathématiques ? »
    Je crois que oui, surtout lorsqu’il y a des difficultés relationnelles entre les élites (aujourd’hui sans majuscule) et le Peuple : le modèle ayant l’avantage de ne pas entendre la voix des politiques et donc de constituer une feuille de route rationnelle et objective. En tout cas, c’est moins farfelu que la vision des politiques sentant arriver l’échéance électorale.

  11. Bonjour Papillon,
    Pour des infos sur votre région allez sur
    http://websenti.u707.jussieu.fr/sentiweb/?site=pa

  12. Merci Mr Rabat;je n’avais cette info ce matin,bien qu’y ayant regardé.
    Même problème pour avoir la page:j’ai le foot,ou la médiathèque de cécile.

  13. Bonsoir,

    Franchement, félicitations pour votre analyse Jean Rabat !

    Chaque chiffre mérite interprétation selon l’institut qui les diffuse. C’est ce à quoi je vais me prêter, et c’est capital.

    -D’abord Sentinelles, dont Jean nous a à juste titre vanté les mérites : le nombre évoqué depuis le début de la pandémie est 1340000…Syndromes grippaux. Le ministère devrait veiller à ne pas prendre de vessies pour des lanternes : et je les croyais bien entourés, tout conseillés qu’ils sont par des experts. Et d’une, le syndrome grippal n’est pas forcément grippe, et de deux, grippe n’est pas forcément H1N1.pdm : mais comme la souche pandémique a supplanté les autres virus influenza (quasi-totalité des prélèvements sur base des analyses virologiques, publiés sur l’InVs), il doit s’agir de H1N1.pdm( une autre question surgit : pourquoi avoir tant vanté officiellement la campagne pour la vaccination contre la grippe saisonnière, quand on pouvait s’attendre dès cet été à une telle supplantation ? Je renvoie aussi à l’analyse d’anthologie de Babaorum, sur un précédent billet). Et de trois, le nombre de virus grippaux effectifs est à peine de 1070000 !!! Mais le ministère ne doit pas connaître le modèle de régression périodique qui, en quelque sorte, opère une saisonnalisation du syndrome grippal afin de faire ressortir, par la différence entre le taux saisonnier normé et le nombre réel de consultations, le véritable chiffre imputable à l’épidémie grippale. C’est ce chiffre que j’ai utilisé hier pour réévaluer à l’aide des données dont je dispose la proportion de décès dûs à la grippe, sans savoir s’il s’agissait strictement de SDRA.

    -Ensuite le chiffre des Grog :
    en semaine 46, sur 981000 IRA, 410000 imputables à la grippe et donc à H1N1.pdm
    Au total, les grog estiment à 1980000 le nombre de personnes infectées en France depuis le début de l’épidémie.
    Alors, là, la proportion de décès imputable à H1N1 diminue encore ! On en serait à 0,24 décès pour 10000 personnes infectées, soit à peine 1 décès pour un peu plus de 50000 personnes infectées. Et sont-ce tous des décès par SDRA ? On ne le sait pas ! En effet, les médias ne nous parlent que d’un arrêt cardiaque chez des patients en bonne santé antérieure et traités par Tamiflu…SDRA ? Or not SDRA ? Si ce ne sont pas tous des SDRA, alors la proportion devient encore plus minime….Et ce, sur 10 semaines malgré tout ! Excusez du peu, même si le pic épidémique n’est pas passé…Et même s’il pouvait ne pas être si élevé, en suivant l’hypothèse de Jean…

    Une conclusion s’impose :

    Le ministère, par la voix de sa représentante, n’a pas donné les bons chiffres. Ou, en tout cas, n’a pas fourni les explications nécessaires à leur compréhension !
    En une semaine, les données Grog et les données Sentinelles permettent-elles d’établir que l’augmentation des cas de grippe s’était vu affecter un degré multiplicateur de 5 en une semaine ?
    Voyons cela !

    Selon les Grogs, on est passé de 380000 cas en sem 45 à 410000 en sem 46, soit 8% de plus en gros. Selon Sentinelles on est passé de 106000 en sem 45 à 174100 en sem 46, soit 40% de plus. Et c’est là que se trouve la manipulation des chiffres ! En effet, entre la semaine 45 et la semaine 44, une augmentation de quelques % seulement avait été observée (selon Sentinelles) ! Normal, je l’ai déjà dit et redit : les données de la semaine 44 prenait en compte la première semaine de vacances, encore vraiment sujette aux éclosions de cas de contamination de la fin de période scolaire et la semaine 45 prenait, elle en compte, les données de la dernière (demi-) semaine de vacances scolaires après une semaine totale de vacances, (reprise des cours le jeudi et vendredi seulement, donc aucune contamination scolaire enregistrable, même sur données consolidées) : DONC, grâce aux vacances et à la fermeture de 100% des 70 000 établissements scolaires, il n’y eut qu’une très faible progression de la grippe entre la semaien 44 et la semaine 45 ! C’est l’effet amortisseur déjà observé par Antoine Flahault sur des données recueillies durant 2 semaines de vacances, en pleine épidémie. La semaine suivante, 46, prend en compte la première semaine complète de cours : il était logique que le nombre de cas explose !!!! Voilà un bel exemple de manipulation des données, prises sur deux semaines aux caractéristiques pourtant radicalement très différentes !

  14. bonsoir Jean Rabat
    comment interprétez vous ces données ?

    http://www.rtlinfo.be/info/magazine/sciences_et_sante/287714/le-nombre-de-malades-de-la-grippe-a-diminue-en-belgique

  15. Bonjour
    Je poste de nouveau mon message qui n’a pas été modéré faute de temps je suppose. Il fait parfaitement écho au propos de Loon.

    Le Pr Fhahault trouve que je suis optimiste quand je parle d’un taux d’attaque de 10% J’aimerais cependant attirer l’attention des lecteurs sur les chiffres avancés des taux d’attaque et de décès. En effet , ce sont sur eux qu’en mai 2009 ont été basé les interventions à type de vaccination de masse. Il semble qu’ai été retenu le taux d’attaque de 30%* avec 0,4% décès de la population totale ( 63 000 000 ) c’est à dire 250 000 morts en moyenne soit 1,3% des personnes grippées (quelqu’un peut il confirmer l’information )

    * http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2009/11/13/grippe-a-h1n1-une-expertise-grippee-communique-de-la-fondat.html

    Mais aujourd’hui quand est il ? Prenons un cas.

    En île de France pour une population de 11,5 millions il y a eu d’après le GROG bulletin 2009/44 : 1 100 000 IRA (infections respiratoires aigues ) dont 60% du au virus grippe A http://www.grog.org/cgi-files/db.cgi?code=305&action=bulletin_grog
    Si on compte 0% de forme asymptomatique on arrive à 660 000 cas (taux d’attaque 5,7% – 4,5 décès/ 100 000 grippés) contre 858 000 dans l’hypothèse de 30% de forme asymptomatique. Dans ce dernier cas le taux d’attaque passe à 7,4% et le taux de décès à 3,5 /100 000 par infections. Au final on devrait avoir dans le premier cas 161 décès contre 157 dans le deuxième cas

    On voit que le taux d’attaque varie avec le taux de décès et qu’au final il a peu de différence.
    Evident dira Mr Rabat mais je crois qu’il est nécessaire de le rappeler car des erreurs d’appréciation du nombre de mort final peuvent survenir.

    Ce qui est encore plus intéressant c’est de voir qu’il faut une augmentation beaucoup plus importante des formes asymptomatiques pour obtenir un taux d’attaque élevé.
    Voyons ce qu’implique sur le terrain la prise en compte d’un taux d’attaque de 15%.
    Il nous faut, alors dans notre exemple 1 725 000 cas de grippe A soit 1 065 000 cas asymptomatique en plus des 660 000 (60% des 1100000), soit 161 % de plus !!! Comment justifier cette hypothèse ? Sur quelles données vous appuyer vous ? On est loin des 30 % de forme asymptomatique.

    Maintenons quand même ce choix, on a alors 1,7 décès /100 000 infectés. Par extension à la France métropolitaine 0;15 * 1,7 / 100 000 = 2,5 décès /million d’habitants soit 157 décès attendus théoriquement.

    Nous montrons donc qu’il y a corrélation entre le taux d’attaque et le taux de décès et que c’est une erreur de faire varier l’un sans toucher à l’autre sauf à vouloir gonfler les chiffres pour faire peur.
    Que l’hypothèse d’un taux d’attaque à 15% nécessite 2,6 fois plus de cas de grippe que ceux déclarés et ce sans fondement clinique ou épidémiologique en France métrpolitaine (merci de me corriger si vous avez des faits contraires).

    Ne concluez pas qu’il n’y aura que 150 morts à la fin de l’épidémie. D’abord ce décompte ne se fait que sur une année et si on fait durer la pandémie 3 ans on en aura plus 😉 . Ensuite je n’ai pas la possibilité de calculer un intervalle de confiance. Toutefois si on prend en compte l’exemple Argentin** on devrait avoir au maximum 12 décès / million d’habitants, soit 756 personnes en France métropolitaine.

    ** http://www.invs.sante.fr/international/notes/ah1n1_hemisphere_Sud_07_09_09.pdf

    Attention donc, on surestime le nombre de mort en France , on sous-estime les effets indésirables du vaccin adjuver (mauvais recueil chez les 100 000 premiers vaccinés , et absence de données chez les groupes à risques) tout en ignorant si la vaccination est efficace pour tous .

    Là il faut rappeler une évidence.

    Avant cette campagne de vaccination nous devions connaître les effets indésirables avec un vaccin adjuver dans l’ensemble des groupes à risques ou non , et ce sur 1 an au moins, car on se préparait à une pandémie depuis plusieurs années.
    Nous devions pouvoir répondre à des questions simples comme : la vaccination antigrippale chez les 17 -65 ans sans facteurs de risques est elle un placebo ou réduit elle les SDRA voir les décès?
    Vous voulez savoir pourquoi ? c’est parce que l’argent dépensé dans cette campagne serait mieux utiliser pour équiper les salles de réanimation en respirateur .

    Voilà j’en ai fini et j’espère que nous aurons plus d’information lors du retour de Genève du Pr Flahault. Qu’en est il du taux d’attaque et de décès en Europe ***? y a t’il des EI pour le vaccin adjuvé inattendu et pour qui ? Que dit les autopsies des 4 morts suédois suite aux vaccins ( pour info il n’y avait pas plus de 2 millions de vaccinés lors des faits )?

    Ce matin 20 novembre 2009 * on annonçait la mort d’une de nos consoeur enceinte après un vaccin antigrippale .Mais alors que je voulais vous joindre le lien internet lu sur yahoo info santé , oups l’info a disparu ? je suis surpris info on intox ? Sincères condoléances à sa famille si c’est le cas .

    *** Les experts anglais ( je ne retrouve pas la réf) parle d’un taux d’attaque inférieur à 10% chez eux.

  16. Bonjour Kp ,
    Tout d’abord je reproduis le texte :
    Sur un total de 41.856 consultations de patients s’étant présentés chez leur médecin avec un état grippal, 17.850 nouveaux cas de grippe A/H1N1 ont été enregistrés la semaine passée par l’Institut Scientifique de Santé Publique. La semaine d’avant, il y avait encore 29.744 nouvelles contaminations recensées. La circulation du virus est actuellement plus faible au sein de la population, a indiqué l’Institut ce jeudi.
    Depuis le déclenchement de la pandémie fin avril, 174.973 personnes ont été contaminées dans notre pays et 1.944.000 doses de vaccins ont été délivrées aux médecins et aux institutions de soins, via les pharmaciens.
    La deuxième phase, c’est-à-dire la vaccination des groupes à risques, est toujours en cours mais on ne connaît pas le nombre exact ni la répartition géographique des personnes de ces groupes qui ont été vaccinées. Selon Jan Eyckmans, du Commissariat Interministériel Influenza, cette imprécision est due au fait que les médecins et les hôpitaux n’enregistrent pas automatiquement les patients vaccinés. Aujourd’hui, seulement 329.285 vaccinations ont été enregistrées dans le système électronique.
    “Il n’y a pas de 3e phase prévue pour le reste de la population, d’autant plus si le nombre de cas continue à diminuer”, a-t-il ajouté.

    41856 consultations et 17850 contaminations revient à dire que l’on a fait 41856 tirages dans une urne à deux catégories et que l’on a obtenu 17850 blanches , ce qui permet de faire l’estimation de p0 = probabilité d’avoir une blanche dans cette urne. Pour la semaine précédente il nous manque le nombre de tirages. Si on l’avait on pourrait estimer le p1 de la deuxième urne.

    On utiliserait alors un test statistique classique pour tester
    H0 : p0 = p1, contre l’alternative H1 : p0 inférieur à p1, ce qui nous donnera une puissance supérieure à celle correspondant à H1 : p0 différent de p1. On a le droit de le faire puisque ce que l’on cherche à mettre en évidence est le fait que l’on est dans une phase descendante. Si on concluait p0 inférieur à p1 cela signifierait que la probabilité d’attraper le H1N1 diminue.

    On est coincé par le manque d’information. Il faut trouver un échappatoire, puisqu’il faut décider. Là je fais deux choses :

    a) je vais sur Sentinelle et je regarde quelle est la demie longueur de leur intervalle de prédiction à 90%. Je compare à la valeur centrale et j’ai un pourcentage qui selon les cas va de 20% à 30%. Comme je ne suis pas vraiment chauvin, je suppose que l’Institut Scientifique de Santé Publique Belge est aussi compétent que le Réseau Sentinelle. J’applique plus 30% à 17850, soit 23205 et moins 30% à 29744, soit 20820.Donc les approches ainsi faites des intervalles de prédiction à 90%, de ces deux nombres ont des points communs…Donc, pour moi, ils ne sont pas significativement différents. Mais je fais là un beau numéro d’équilibriste…
    b) Je vais sur Google et je regarde la courbe sensée représenter l’évolution du nombre de malades dans le temps. Sans commentaire ! Mais il faut faire confiance à Google.

    Par contre il y a quelque chose qui me dérange beaucoup : 174973 personnes contaminées sur environ dix millions de belges avec seulement 389285 personnes vaccinées, ou pas beaucoup plus !
    Comme quoi, même en Belgique, on prend les belges pour des…. Là bas, au lieu de les terroriser on les rassure ! Taux d’attaque à ce jour : 0,017%, normal le virus a dû transiter par l’Ukraine et se prendre pour un nuage .

    Contrairement à Dame Bachelot, les décideurs belges cherchent à justifier une décision qui devrait conduire vers un arrêt de la vaccination.

    Et oui, les belges ont l’air d’avoir compris, avant nous, qu’une fois les personnes à risque vaccinées il est raisonnable d’en rester là. En Europe bientôt on ne rira plus des belges mais des Français !

    Ce qui se passe en Belgique, en Norvège, en Bulgarie, mais aussi aux USA et au Canada, se produira en France, et même de façon plus favorable car nous avons un « effet amortisseur » non négligeable. Mais moi, je veux voir pour le croire, non, pour en être sûr !

  17. Bonjour Jean Rabat

    Concernant le nombre de vacciné, il est plus élévé que 400 000, 2 millions de doses ont été ventillées dans les services, mais étant donné que ce sont les généralistes qui vaccinent surtout, la partie administrative est plutôt mis de côté (à ce sujet écoutez Madame Bachelot ds le point presse qui s’amuse des difficultées Belges)

    http://www.sante-sports.gouv.fr/actualite-presse/presse-sante/dossiers-presse/conference-presse-campagne-vaccinale-grippe-h1n1-jeudi-19-novembre-2009.html

    De plus il y a moins de réticences à se faire vacciner là bas.

    Le nombre de contaminés depuis le début de l’épidémie rammené à la France est de l’ordre du million.
    Les 500 000 de difference pourraient peut être s’expliquer par :
    La plus grande Ville en Belgique concentre 1.5 Million d’ habs, Nous on a Paris avec 10 Millions
    Le Sud Français en contact avec l’Espagne où la diffusion avait commencer tres tôt.
    Le téléscope Français de meilleurs qualité que sans les autres pays

  18. Jean Rabat des données plus précises :

    http://www.iph.fgov.be/flu/EN/Y2009-Influenza.pdf

  19. Oui Kp, avec vos dernières données (IC à 95%) et les explications qui vont avec, on doit accepter l’idée d’une diminution. Notez que la courbe en rouge est très voisine de celle de Google !

« »