L’inimitable langue anglaise sait, mieux que d’autres peut-être, jouer avec les onomatopées ; et notamment avec les onomatopées respiratoires (songeons au célèbre wheezing [sifflement]). Mais il faut aussi toujours se méfier des faux amis. Ainsi aucune onomatopée quand nos amis anglais, à propos du « syndrome de détresse respiratoire aiguë » se plaisent à parler de « Flaards ». Aucune référence à une agonie associée à la grippe. Il s’agit ici d’une nouvelle abréviation correspondant à « Flu-ASDRA », soit la version A(H1N1) du trop célèbre « syndrome de détresse respiratoire aigüe » (SDRA) fréquemment d’origine virale ; à ne pas confondre avec les SRAS (syndromes respiratoires aigus sévères) ces pneumopathies atypiques dues à un coronavirus qui furent l’une des premières maladies émergentes de ce siècle. Fort heureusement ce phénomène ne prit pas la dimension pandémique que redoutèrent durant plusieurs mois les autorités sanitaires du monde entier.
« Flaards », donc puisque les preuves s’additionnent pour apporter la démonstration que si l’infection par le A(H1N1) peut être mortelle chez des personnes auparavant en bonne santé c’est pour l’essentiel la résultante d’un tropisme pour les branches et les feuilles les plus fines de notre arbre respiratoire. Quand les virus de la grippe saisonnière se bornent généralement aux étages « supérieurs » (le nez, la gorge, le carrefour aérodigestif, voire la naissance de la trachée artère) le A(H1N1) semble gagner en virulence en étant parfois (pourquoi ?) capable d’infecter et de détruire les cellules des étages inférieurs ; et ainsi de détruire la fonction respiratoire en dépit des meilleures prises en charge dans les services hospitaliers spécialisés de pneumologie et de réanimation.
Selon Yoshihiro Kawaoka, spécialiste de virologie à l’université de Tokyo cette particulière virulence serait (au vu de travaux menés sur des singes) de mille fois supérieure à celles des virus grippaux saisonniers.
Une nouvelle preuve dans ce domaine vient d’être apportée (sur la base de 400 dossiers documentés) par un groupe de médecins australiens et néo-zélandais ; et ce dans les colonnes de la revue « Critical Care and Resuscitation » datée de septembre. Et la leçon apportée est d’autant pus intéressante qu’elle provient de l’hémisphère Sud qui a (pour partie ?) vécu ce à quoi l’hémisphère Nord doit s’attendre. Pour les Drs Steven Webb and Ian Seppelt (auteurs d’un éditorial accompagnant cette publication) les Flaards – parfois associés à de multiples défaillances d’organes- sont les syndromes les plus fréquents et les plus associés à la mortalité observée avec le A(H1N1).
En Australie les malades souffrant de Flaards ont, ces dernières semaines, occupé le quart des lits des services spécialisés de réanimation. On a aussi, parmi eux, recensés 178 morts. Dans l’Etat australien de Victoria la pandémie a touché 5% de la population parmi lesquels 0,3% ont été hospitalisés, selon les dernières informations publiées par le Medical Journal of Australia. Plus inquiétant : une personne sur cinq hospitalisée a dû être transférée dans une unité de soins intensifs du fait d’une défaillance majeure de sa fonction respiratoire. Au total 85 % d’entre eux ont pu être sauvés après neuf jours de réanimation intensive réclamant des techniques (ECMO) parfois très sophistiquées et, à ce titre, onéreuse. Toujours en Australie la moyenne d’âge des morts du A(H1N1) est de 51 ans ; dans les grippes saisonnières, cette moyenne est de 83 ans.
Qu’en sera-t-il dans l’hémisphère Nord ?
Plusieurs études vont dans le meme sens que celle de kawaoka, quoique de protocoles différents.
Les études labos et les rapports de réanimation convergent vers un point : pathogénie différente de ce virus/ virus saisonnier. Atteinte histologique différente.
Virus capable de s’accrocher aux recepteurs 2.3 pulmonaires et aux pneumocytes II ( d’aprés les connaissances actuelles sur les recepteurs. ).
Je m’empresse de vous signaler de graaaves erreurs (trois a) dans votre article.
1- Le FLAARDS est un acronyme inventé par Webb (et peut être Seppelt) avec d’après mes renseignements l’idée de moquer les américains et leur manie des acronymes. FLAAARDS ne vient donc pas de “nos amis anglais” comme vous écrivites imprudemment, les Pommies, aux yeux de nos amis australiens, les Aussies. Ca c’est une grave erreur diplomatique qu’ils nous ferons payer au rugby s’ils l’apprennent.
2- Le FLAAARDS n’est pas le FLAARDS. Parce que c’est le Flu A Associated Acute Respiratory Distress Syndrome. Trois “A” donc.
3- Plus sérieusement, vous écrivez “les Flaards – parfois associés à de multiples défaillances d’organes- sont les syndromes les plus fréquents et les plus associés à la mortalité observée avec le A(H1N1).”. Il faut préciser que ce sont les syndromes les plus fréquents , non pas de la grippe AH1N1pdm , mais de ses formes graves admises en réanimation, une petite fraction des grippes donc.
Néanmoins et n’en déplaise aux experts urologues, il faut souligner qu’une grippe qui fournit le quart de ses patients à l’ensemble des services de réanimation d’Australie (et Nouvelle Zélande, d’ailleurs) n’est en aucun cas une “grippette” , ce que vous soulignez.
Si je lis bien : 5 habitants sur 100 de l’état australien de Victoria à été touché par H1N1.
Parmi ceux ci 3 sur 1000 seront hospitalisés => donc une probabilité d’être hospitalisé du fait du nouveau H1N1 de 15 sur 100000
Parmi les hospitalisés 1 sur 5 ira en réanimation => donc une probabilité d’être hospitalisé en réanimation du fait du nouveau H1N1 de 3 pour 100000
Parmi les hospitalisés en réanimation 15% décéderont => donc pour les habitants de l’état australien de Victoria la mortalité en rapport avec le nouveau H1N1 fut de 4 à 5 personnes sur un million.
Que sait-on de l’état de santé des 23 personnes décédé parmi les 5,1 millions d’habitant de Victoria ?
Ces résultats peuvent-ils être extrapolé pour la France ? – Soit un total final de 300 décès en rapport avec le nouveau H1N1 contre 6000 à 8000 chaque année en rapport avec la grippe saisonnière ?????