L’astéroïde Toutatis, l’énorme caillou qui a “rasé” la Terre les 12 et 13 décembre 2012, a bien la forme d’une pomme de terre. Et ce n’est pas grâce à la NASA ou à l’ESA que nous l’apprenons, mais grâce à une sonde chinoise, Chang’e 2. Une fois n’est pas coutume, mais cela pourrait le devenir. Discrètement pour l’instant, la Chine fait son long chemin dans l’espace. Chang’e 2 est une sonde spatiale lancée le premier octobre 2010 dans le cadre du programme chinois d’exploration lunaire de la China National Space Administration (CNSA).
Les photos de Toutatis prises par la sonde sont le résultat d’une extension de sa première mission, la Lune. Là, en orbite, elle a réalisé la cartographie complète la plus détaillée, à ce jour, grâce à la résolution de 1,3 m de son appareil photo. Ensuite, en juin 2011, Chang’e 2 a entamé la seconde partie de sa mission: rejoindre le point de Lagrange L2 qu’elle a atteint le 25 août 2011. Elle y a réalisé des tests du système de suivi et de contrôle spatial chinois.
Le 15 avril 2012, la sonde a entamé sa troisième mission : croiser Toutatis afin de prendre des photos au plus près de l’astéroïde qui a pu contribuer à alimenter les frayeurs de fin du monde le 21 décembre 2012, malgré une date différente et une distance avec la Terre de… 7 millions de km.
De fait, le jour dit, Chang’e 2 s’est trouvée à seulement 3,2 km de distance de Toutatis et a pu prendre une série de photos malgré une vitesse relative de 10,73 km/s. Ce qui reviendrait à flasher un objet se déplaçant, sur Terre ou ailleurs, à… plus de 36 000 km/h.
L’exploit est d’autant plus remarquable que les autres photos de Toutatis, réalisées depuis la Terre, étaient très mauvaises. A quelques millions de km, les meilleurs télescopes ne peuvent éviter le flou et le grain. D’où l’intérêt des images prises par Chang’e 2 qui vont enrichir la collection des nombreux guetteurs d’astéroïdes sur Terre.
Michel Alberganti
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