Ô Isis ! Ô Osiris ! C’est Mamie…

Un message vieux de près de 2000 ans orne une tablette d’offrande de 43 par 35 cm découverte dans l’une des 35 tombes en forme de pyramide de la nécropole de Sedeinga, dans le nord du Soudan. Les archéologues ont déchiffré le texte gravé, écrit dans le langage méroitique du royaume de Koush. Le terme Aba-la utilisé serait un nom familier donné à une grand-mère. D’où cette traduction possible :

 

Ô Isis !
Ô Osiris !
C’est Mamie.
Faites lui boire de l’eau en abondance.
Faites lui manger du pain en abondance.
Faites lui servir un bon repas.

Les Dieux qui se font face sur la tablette sont bien égyptiens, La déesse mère protectrice Isis et Anubis, dieu à tête de chacal accompagnant les morts dans l’autre monde. L’invocation est complétée par Osiris, le dieu roi mythique. Il est remarquable que les souhaits formulés pour l’au-delà concernent tous la nourriture, et rien d’autre. Une préoccupation sans doute essentielle de la vie dans cette contrée désertique, il y a quelque 2000 ans.

Fascinant spectacle que ces répliques des pyramides égyptiennes découvertes par un Français, Vincent Francigny, directeur des fouilles travaillant pour l’American Museum of Natural History, près du Nil dans le désert du nord du Soudan. On connaissait Meroë et ses pyramides tronquées émergeant du sable. Ici, à Sedeinga, les tombeaux sont plus petits et ils renferment une étonnante construction circulaire invisible de l’extérieur et qui ne contribue pas, semble-t-il, à la structure de l”édifice.

Ces pyramides se distinguent par leur nombre, 35 découvertes jusqu’à présent entre 2009 et 2012, leur densité et leur diversité. La base de la plus grande mesure 7 mètres et la plus petite, sans doute destinée à un enfant, pas plus de 75 cm. Leur densité est telle que les 13 premières pyramides découvertes tenaient sur une surface de 500 m2.

Michel Alberganti

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