Oui, pourquoi l’homme ne galope-t-il pas ? Une réponse hâtive serait sans doute : “Parce qu’il n’a que deux jambes…”. Trop hâtif pour trois chercheurs des universités d’Anvers et de Gand. “Le saut unilatéral et le galop bipède sont des types de démarche que les humains sont capables d’effectuer”, assurent Pieter Fiers, Dirk De Clercq et Peter Aerts dans l’article publié par le très sérieux Journal of Experimental Biology du 13 décembre 2012. “Contrairement à de nombreux animaux, qui préfèrent le galop comme leur course rapide, le galop bipède humain ne se produit que dans des conditions très particulières, comme la descente de la pente d’une colline”. Étonnant, en effet…
Pour en avoir le cœur net, les scientifiques belges se sont lancés dans une expérience scientifique permettant d’examiner la mécanique des membres inférieurs de l’être humain et d'”explorer les possibles raisons pour lesquelles des humains n’optent pas spontanément pour le galop pour leur déplacement en régime stable sur terrain plat”, précisent les auteurs. Afin de tirer ce mystère au clair, les chercheurs ont fait appel à 12 volontaires auxquels ils ont demandé de courir et de galoper à la vitesse de leur choix. Pendant ce temps, ils ont enregistré une série de données cinématiques et cinétiques ainsi que les valeurs du travail mécanique produit par les jointures des membres inférieurs (hanche, genou cheville). Grâce à cette analyse, les scientifiques ont pu découvrir que les principales différences entre la course et le galop se situent au niveau de la hanche.
En effet, le galop, du fait de sa configuration asymétrique, induit des actions de la hanche et des positions des pieds différentes. A ce stade, il est bon de rappeler la définition du galop. Pour ceux qui ne sont pas familiers de cette démarche, il s’agit d’une “allure sautée, basculée, diagonale et asymétrique à trois temps inégaux suivis d’une phase de projection”. Les scientifiques belges notent que “la jambe trainante freine le corps dans la direction verticale mais le propulse vers l’avant tandis que la jambe qui mène agit en sens opposé”. Cela se complique donc un peu. D’autant que les chercheurs ajoutent que “bien que chaque jambe conserve l’énergie mécanique en échangeant l’énergie mécanique externe avec l’énergie potentielle élastique, l’orientation spécifique de la jambe entraine plus de dissipation et de production d’énergie dans le galop que la course“. Dont acte…
Les chercheurs belges ont installé sur la piste d’essai de 30 mètres des capteurs pour mesurer les forces exercées par les pieds des volontaires équipés, par ailleurs, d’un système de capture de mouvements en trois dimensions qui a permis de réaliser un modèle numérique animé du galop bipède (vidéo ci-dessus). Tous comptes faits, le galop consomme donc plus d’énergie que la course pour un être humain. Nous voilà rassurés. Imaginons que les chercheurs aient découvert que nous aurions tout intérêt à galoper… Nous aurions soudain dû admettre quelques millions d’années d’erreur.
Il existe toutefois de rares exceptions. Ainsi, les Chevaliers de la table ronde, revus par les Monty Python (Sacré Graal), n’hésitaient pas à galoper au son de noix de coco…
Michel Alberganti
Pour que la comparaison des démarches soit juste, n’aurait-il pas été nécessaire d’évaluer les dépenses énergétiques avant et après une phase d’entrainement des cobayes ?
En effet, n’est-il pas légitime de supposer que ceux-ci étaient bien plus aguerris à la course qu’au galop ? Aussi comparer l’évolution de leur dépense énergétique aurait peut-être permis de justifier d’une valeur limite théorique des dépenses énergétique d’humains parfaitement entraînés au galop.
4 temps pour le galop, pas 3!
Les deux postérieurs font le 3eme et 4eme temps, c’est rapide et rapproché.
Il y a eu polémique à ce sujet avant que les image de Muybridge ne viennent mettre tout le monde d’accord.
Sinon d’un point vu cavalier, j’espère que ce travail scientifique est bénévole… J’ai bien ris.
A l’état naturel le galop est déclenché par l’instinct de fuite.
En condition de travail, le jeune cheval à qui ont apprend à partir au galop sur un ordre, est, au début, poussé au déséquilibre.
À savoir, faire accélérer le cheval au trot, celui-ci emporté par sa vitesse et sa masse “tombe” dans le galop.
Pardon pour les raccourcis.
Si il avait fallu faire une étude comparative, il aurait été bien plus intéressant de voir le travail des bras, chez l’homme, lorsque qu’il sprint.
Plus précisément les couples musculaires (bras, rachis, jambes).
En effet, chez le cheval, les couples musculaires sollicités pour le pas sont presque les mêmes que pour le galop.
Le trot a ces propres couples musculaires.
L’organisation biomécaniques permet des déplacements qui s’adaptent aux situations (survie chez les animaux) et sont relatives aux capacités de dépenses ou de récupération énergétique de l’individu.
À quant l’étude pour savoir si les scientifiques mangent du foin..?
@danstaselle
renseigne toi monsieur je sais tout!!!! le galop c’est trois temps –> http://www.cheval-haute-ecole.com/index305.html (mais peut être qu’il n’y connaisse rien sur ce site…demande leur de te contacter!!! pour le bien de l’information hippique…stp ) donc ton point de vue cavalier, j’espère que c’est dans au sens familier du terme.
En tout cas j’espère que tu as fait ton commentaire de manière bénévole et désintéressé, parce j’ai bien ris!!!!!
@ berurier
Calme toi béotien.
Si tes références sont le site que tu cites, je comprend ta réaction.
“L’information hippique”, parle de l’ensemble des activités équestre, les techniques équestres c’est encore autres choses.
Terry Gilliam, lui doit bien rire, pour sure.
Dans Aterix et Cléopâtre d’Alain Chabat, il y a un cascadeur qui le fait, galoper à quatre pattes.
[…] Sur Slate.fr, une question que tout le monde se pose a enfin été abordée : pourquoi l’homme ne galope pas (en fait, il le fait, en descente seulement) ? Et l’explication scientifique (qu’on attendait depuis trop longtemps) de la semaine est intéressante mais chiante. Aussi vous laisse-t-on la lire sur le site. Ce qu’on a retenu chez Menly, c’est que le galop consomme plus d’énergie que la course classique pour l’humain. A chacun son style donc. Ouf ! […]