Des chercheurs du département de médecine de l’université de Washington ont réussi à corriger le défaut génétique correspondant à la trisomie 21. Aussitôt, l’équipe dirigée par Li B. Li précise qu’elle ne prétend en aucune manière apporter un espoir thérapeutique aux personnes atteinte de ce syndrome. Leur réussite constitue néanmoins une avancée remarquable dans le domaine de la thérapie génique. Domaine très prometteur mais dont les succès se font attendre depuis l’exploit qui a permis de soigner des bébés bulles (dépourvus de système immunitaire à la naissance).
La trisomie 21, telle que l’ont décrite en 1959 Jérôme Lejeune, Marthe Gautier et Raymond Turpin, se caractérise par un défaut génétique de naissance. Au lieu d’une 21ème paire de chromosomes, les cellules des trisomiques disposent de trois chromosomes 21. L’expérience publiée dans la revue Cell Stem Cell du 2 novembre 2012 a consisté à retirer ce chromosome de trop. Un véritable tour de force qui a permis d’obtenir des cellules humaines cultivées en laboratoire débarrassées de leur chromosome 21 surnuméraire.
Les chercheurs de l’université de Washington ont fait appel à un classique adénovirus comme vecteur d’un gène étranger appelé TKNEO. Toute la difficulté, faible mot, est d’introduire le gène au bon endroit. Dans ce cas, il fallait viser le gène appelé APP qui se trouve sur le bras le plus long du chromosome 21. Là, le gène étranger, le transgène, a pour effet de provoquer, chez la cellule réceptrice, une réaction de sélection. Pour survivre, elle se débarrasse du chromosome 21 sur lequel s’est greffé le gène TKNEO. David Russel, chercheur en hématologie et génétique, explique que l’un des avantages majeurs de cette technique est d’éliminer la totalité du chromosome excédentaire. Une fois supprimé, aucun résidu, aucune trace, ne subsiste dans la cellule. C ‘est important pour les chercheurs qui craignent toujours que la thérapie génique n’introduise une toxicité. “Cela signifie, par exemple, que le retrait d’un chromosome ne doit pas briser ou provoquer un réagencement du reste du code génétique“, indique David Russel.
Impossible de mesurer la difficulté de telles manipulations au cœur des cellules. Bien sûr, les échecs permettraient de mieux la percevoir mais ils sont moins médiatisés que les succès. On se souvient toutefois des cancers survenus chez quelques uns des bébés bulles soignés à l’hôpital Necker, à Paris.Nul doute que la recherche se trouve, là, à l’orée d’un nouvel univers. Avec des promesses thérapeutiques aussi immenses et les questions éthiques qu’elles soulèveront.
Pour l’instant, les résultats restent modestes. Les chercheurs estiment que leur avancée pourrait être utile pour traiter les cas de leucémie qui peuvent survenir chez les trisomiques. Un jour, on pourra peut-être prélever des cellules souches chez ces patients afin d’en supprimer le caractère trisomique en les traitant et en les cultivant en laboratoire. Ensuite, une transplantation de ces mêmes cellules souches chez le donneur lui-même ou bien de cellules sanguines obtenues à partir des cellules souches réparées pourrait être utilisées comme thérapie du cancer du sang.
L’intérêt existe aussi pour la recherche. La possibilité de produire des cellules avec ou sans la trisomie à partir des cellules d’une même personne pourrait permettre de mieux comprendre comment se déclenchent certains problèmes associés à la trisomie 21. Les chercheurs pourront ainsi comparer comment deux lignées de cellules souches forment des cellules nerveuses et analyser ainsi les effets de la trisomie 21 sur le développement des neurones. De quoi donner des informations potentiellement précieuses sur les problèmes cognitifs rencontrés par les trisomiques au long de leur vie.
Michel Alberganti
[…] La trisomie 21 corrigée sur des cellules humaines en culture From blog.slate.fr – Today, 11:34 AM Des chercheurs du département de médecine de l’université de Washington ont réussi à corriger le défaut génétique correspondant à la trisomie 21. Aussitôt, l’équipe dirigée par Li B. […]
[…] la totalité du chromosome excédentaire » explique le chercheur David Russel sur Slate. « Une fois supprimé, aucune trace ou toxicité ne subsistent dans la cellule. Cela […]
Fantastiques mais tout de même un peu effrayantes perspectives.
Aurons-nous la sagesse éthique qui permet de maintenir toutes ses découvertes dans le domaine pure de la santé ?
Ne devons-nous pas craindre des apprentis sorciers qui joueraient sans mesure de ces incroyables possibilités d’agir sur la vie en choisissant une couleur d’yeux, un sexe, et pourquoi pas un hypothétique surhomme doté de capacités extra naturelles.
On voit les débats enflammés sur les OGM mais c’est peu dire que de prévoir la teneur de ceux qui pourrait concerner des êtres humains génétiquement modifiés….
Mais comment cette élimination ne concerne-t-elle que l’un des trois chromosomes 21 et pas les deux autres ?
pour info
@Lira – la cellule n’élimine que les chromosomes sur lesquels se sont fixés les virus. Mais vous avez raison. Il reste à faire en sorte que seul l’un des trois chromosomes soit porteur. Ce qui ne doit pas être très simple à réaliser….
[…] La trisomie 21 corrigée sur des cellules humaines en culture Ken Hayworth a une seule obsession depuis des années: devenir immortel. Ce scientifique passe ses journées au sous-sol de l’université d’Harvard à préparer… son suicide. Une tâche ardue quand on sait qu’un morceau de tissu cérébral humain de la taille d’un dé à coudre contient environ 50 millions de neurones et près de mille milliards de synapses, précise le site. Mais pour cela, le propriétaire du cerveau doit avant tout… mourir. […]
[…] Un article de Slate.fr. […]
je vois citer le professeur Jérôme Lejeune et ne peux que vous encourager tous à aller voir le site de sa fondation magnifique.
Le prof Lejeune a découvert l’origine de la trisomie 21 et s’est fait rejeter de France (et uniquement de France) car il a lutté contre l’avortement systématique des “trisos”. “En supprimant le malade, jamais je ne soignerai la maladie”.
Sa fondation participe à la recherche mondiale sur les maladies génétiques et plus particulièrement le “mongolisme” dans le respect total de l’être humain dès sa conception. Elle prône notamment la recherche sur le cordon ombilical et non pas sur les embryons.
http://www.fondationlejeune.org
cette article me touche énormément enfin surtout le paragraphe concernant la leucémie car ma princesse qui est triso est soigné pour une rechute de la leucémie et meme si je sais qu’elle ne pourra pas profité de se traitement j’espere que le recherche vas avancée car aujourd’hui -de 30 % des trisos survive à une rechute, en se qui concerne le fait de pouvoir “corriger le défaut de la trisomie” personnellement je suis contre, les trisos ont leur place dans notre monde et nous apprennent tellement de chose grace à leur perception de la vie et parfois je les envies car pour eux seule la joie et l’amour compte et rien d’autre