La chimie de l’amour a tendance à remplacer son alchimie. Après plusieurs ouvrages dévoilant les différents phénomènes à l’oeuvre derrière ce que nous appelons encore des sentiments, voici que des chercheurs vont encore plus loin. Demain, il sera peut-être possible de contrôler l’incontrôlable par excellence: l’attachement à l’autre, au couple. Dès aujourd’hui, une hormone apparaît comme une candidate sérieuse à ce rôle de thermomètre de l’amour : l’ocytocine.
Durée de vie supérieure
Inna Schneiderman, du département de psychologie et du centre Gonda Brain Sciences de l’université Bar-Ilan à Ramat-Gan en Israël, semb le s’être spécialisée dans l’exploration des relations intimes entre cette hormone, bien connue pour son rôle dans l’accouchement, et différentes formes d’attachement affectif, parental ou amoureux. C’est sur cette dernière relation que porte une récente publication dans différents journaux scientifiques. Avec un résultat étonnant. Plus l’ocytocine est présente dans le cerveaux des individus, plus leur relation amoureuse semble forte et durable.
Pour son expérience, Inna Schneiderman a fait appel à 163 jeunes adultes : 120 faisant partie de 60 couples unis depuis 3 mois dans une relation romantique et 43 célibataires sans relation. Ensuite, 25 des 36 couples ayant survécu 6 mois plus tard ont été réexaminés. Les interactions des personnes en couple ont été observées par les chercheurs qui ont également interviewé leurs membres au sujet de leurs pensées concernant leurs relations et leurs comportements.
Caresses affectueuses
Les chercheurs ont ainsi découvert que le taux d’ocytocine des personnes en couple était significativement supérieur à celui des célibataires sans relation. “Cela suggère une activité plus forte du système de production de l’ocytocine pendant les premières phases d’un attachement romantique”, notent les chercheurs. Plus remarquable encore: “Ce taux d’ocytocine n’a pas baissé chez les couples qui sont restés formés après 6 mais et ont montré une haute stabilité des individus”. D’après cette étude, la quantité d’ocytocine est corrélée avec le degré d’interaction des personnes en couple entre elles ce qui comprend : l’importance sociale, les émotions positives, les caresses affectueuses ainsi que les états de synchronisation à deux et les anxiétés et autres inquiétudes concernant le partenaire et le couple.
Un capital de départ
Plus fort encore : selon les chercheurs, il existe une corrélation entre le taux d’ocytocine lors du début de la relation (trois mois après la formation du couple) et les chances de survie à moyen terme du couple ! Inna Schneiderman a noté une telle différence dans les deux séries de mesures. Cela signifie que ce sont les couples disposant, au départ, du plus fort taux d’ocytocine qui se sont retrouvés encore formés 6 mois plus tard ! “Ces résultats suggèrent que l’ocytocine pourrait jouer un rôle important dans les premiers stades d’un attachement romantique et que cela pourrait servir de support à des modèles d’évolution basé sur le fait que les attachements romantiques et parentaux partagent des mécanismes de bio-comportement”.
En effet, Inna Schneiderman a précédemment publié des études sur l’impact favorable de l’ocytocine sur les relations parents-enfants et sur l’engagement social. Et c’est encore l’ocytocine qui expliquerait les changements psychologiques et émotionnels qui se manifestent lorsque nous “tombons amoureux”. L’amour aurait réduirait le stress et augmenterait la sensation de bien-être et la santé. Cette étude a montré uns sensibilité inférieure à la vision de films émotionnellement négatifs chez les personnes amoureuses.
L’hormone de l’amour ?
Alors l’ocytocine est-elle l’hormone de l’amour ? Les études d’Inna Schneiderman semblent pencher dans ce sens. Comme souvent en science, le mystère n’est repoussé que d’un cran. Il reste en effet à comprendre pourquoi le cerveau se met ainsi à produire plus d’ocytocine. Néanmoins, le lien chimique entre le sentiment amoureux et cette hormone peut faire germer quelques tentations. Si la corrélation entre le taux d’ocytocine et la durée de vie d’un couple était avérée, il deviendrait possible de prédire le potentiel d’une relation peu après ses débuts… De là, ensuite, à tenter de revitaliser un couple à l’aide d’un shoot d’ocytocine périodique, il n’y a qu’un pas que certains pourraient bien avoir envie de franchir.
Et puis il y a, derrière ces travaux, une autre piste pleine de promesses : la santé par l’état amoureux. L’ocytocine vitamine… Reste à savoir si cette hormone peut avoir les effets positifs de l’état amoureux sans besoin d’un partenaire. Une telle découverte aurait sans doute de graves conséquences… Pour l’instant, le meilleur moyen de bénéficier d’une bonne injection d’ocytocine reste sans doute de tomber amoureux, non d’une seringue, mais d’une vraie personne. A l’ancienne !
Michel Alberganti
”De là, ensuite, à tenter de revitaliser un couple à l’aide d’un shoot d’ocytocine périodique, il n’y a qu’un pas que certains pourraient bien avoir envie de franchir.”
Est-il cependant avéré que le fait d’augmenter le taux d’ocytocine va augmenter la ‘force’ de la relation ? Ou bien cette molécule n’est-elle qu’un indicateur, sans réel impact ?
Et si c’était l’amour qui favorisait la production d’ocytocine … et non l’inverse …
Pour l’instant, les études réalisées ne vont pas aussi loin. Elles constatent une corrélation entre l’état amoureux et le taux d’ocytocine produit par le cerveau. Rien n’indique donc qu’un shoot d’ocyticine pourrait renforcer une relation amoureuse particulière.
C’est la question classique de la poule et de l’oeuf… Comme je le disais en réponse au commentaire précédent, le constat actuel va dans votrre sens. On mesure un fort taux d’ocytocine chez les personnes qui sont amoureuse. Et ce taux se maintient lorsque le couple dure. Il manque dans les études réalisées la mesure de ce taux avant que les personnes ne tombent amoureuses. Et une comparaison de ce taux avec celui des personnes restées sans relation. Lorsqu’une telle mesure sera réalisée, on pourra savoir si l’augmentation du taux d’ocytocine précède le fait de tomber amoureux. C’est à dire si c’est le cerveau qui crée les conditions favorables au fait de tomber amoureux.
Ensuite, il faudrait évaluer l’impact d’une injection d’ocytocine sur une relation donnée. Renforcerait-elle la relation existante ? Provoquerait-elle une nouvelle relation amoureuse ?
Pour l’instant, le mystère demeure, semble-t-il…
J’AI BEAUCOUP APPRECIE LA CONCLUSION.JE CROIS QUE LES HUMAINS SE DOIT DE RESTER RATIONNEL ET NATUREL.TOUT EST NATUREL ET TOUT DOIT LE RESTER.MEME DIEU EST AVANT TOUT NATUREL PUISQUE TOUT EST SON EMMANATION,SON ATTRIBUT,SA COMPREHENSION. MERCI POUR L’AMOUR QUE VOUS AVEZ POUR AUTRUI QUI VOUS REND SI RESPONSABLE ET QUI VOUS MOTIVE DANS VOS RECHERCHES. SALUT.
J’ai beaucoup apprecie la conclusion.Je crois que les humains se doivent de rester rationnels et naturels.Tout est naturel et tout doit le rester.Meme DIEU l’est avant tout.Puisque tout est de lui,une émmanation,un attribut,une compréhension.Merci pour l’amour que vous avez pour autrui qui vous rend si responsable et motive vos recherches. SALUT
De Justin akiemi depuis Porto NOVO Republique du BENIN
Je ne comprend pas si l’ocytocine peut maintenir et relier à tout niveau au sujet des Amoureux , si oui nous allons demander les usines de les disponibiser par tout et du côté des hommes !!
@ michelalberganti : je m’interrogeais effectivement sur l’absence apparente d’étude sur l’impact réel de l’ocytocine sur l’attachement, en particulier parce que l’article semble clamer haut et fort la fin de tout mystère en amour.
Etude intéressante mais néanmoins incomplète comme relevé par les quelques posts.
Une voie supplémentaire qui se rajouterait: est ce que l’ocytocine est présente dans d’autres cas de figures que la situation amoureuse? Disons par exemple, quand on est fan de foot ou d’une chanteuse ou d’une marque? Si tel est le cas, alors les dérives seront bien plus larges que celles mentionnées dans cet article.
A quand un parfum à l’ocytocine pour aussi influencer les votes des gens? Ah oui, ça existe, ça s’appelle les médias!
Pour l’instant, l’ocytocine est un marqueur de l’état amoureux et de la durabilité de la relation. De là à penser que cette hormone peut servir à maintenir un couple qui rencontre des problèmes, on en est pas là. En revanche, la mesure de la présence d’ocytocine peut renseigner sur la santé d’un couple et sur ses perspectives de durée dans le temps. Ce qui peut déjà avoir des applications. Imaginer qu’une telle analyse vous permette de savoir si vontre couple a des chances de durer ! Aujourd’hui, c’est ce que l’on demande souvent aux voyantes…
Cette molécule est aussi connue pour le déclenchement des contractions utérines , une relation trop forte peut elle avoir des risques sur l évolution de la grossesse?( provocation d un avortement ? )
Ocytocine l’hormone de l’accouchement, de l’allaitement, de l’orgasme se voit donc propulsée comme l’hormone de l’attachement amoureux.
Ses effets sur le sentiment de bien être sont connus et largement documentés.
Faut-il pour autant voir dans cette relation entre le sentiment amoureux et l’augmentation de l’émission d’ocytocine autre chose qu’une simple relation de cause à effet comme celle qui existe entre la peur et l’adrénaline?
La question en suspens n’est-elle pas celle que vous posez en ces termes “Il reste en effet à comprendre pourquoi le cerveau se met ainsi à produire plus d’ocytocine” ?
Le taux insuffisant d’insuline n’est pas la cause d’un diabète mais bien le résultat d’un diabète.
De même le taux d’ocytocine pourrait être le résultat de l’attachement amoureux mais il n’explique pas par quel mécanisme l’attachement amoureux se crée.
Pour tenter d’élucider ce mécanisme, aussi complexe soit-il, on ne doit pas oublier qu’il existe chez un grand nombre d’animaux depuis les oiseaux, les mammifères et sans doute bien d’autres.
Il faut donc faire preuve de modestie pour aborder la supposée singularité d’homo sapiens pour l’occurrence homo in amore même si on doit à ce sentiment partagé ou pas parmi les meilleurs pages de la littérature.
Ce lien chimique entre une hormone et l’état amoureux n’est-il pas un peu de nature à tempérer notre vision idéaliste voire dualiste de l’amour ?
Envisageons que l’cytocine favorise notre attanchement à l’autre, cela ne veut pas dire qu’on sera plus amoureux car l’amour véritable ne peut pas se réduire à l’attachement (jalousie, matérialisme…) ; cette hormone ne va pas tout à coup synchroniser la longueur d’onde entre deux individus et faire que ça marche ! peut-être chez les gens avec un fonctionnement basique… mais je n’y crois pas, parce que l’excès d’attachement nous rend tous beaucoup moins séduisants à la longue. En plus cela pourrait accentuer l’attenchement envers nos ex et autres partenaires potentiels ; donc la mollécule de l’Amour… mais duquel ? 😉
[…] Les chercheurs ont ainsi découvert que le taux d’ocytocine des personnes en couple était significativement supérieur à celui des célibataires sans relation. « Cela suggère une activité plus forte du système de production de l’ocytocine pendant les premières phases d’un attachement romantique », notent les chercheurs. Plus remarquable encore: « Ce taux d’ocytocine n’a pas baissé chez les (…) Lire la suite sur Slate.fr […]
salut et un grand merci aux differents chercheurs et j’aimerai vs poser une question qui est la suivante,peut avoir un medicament pour cette hormone?je suis etudiant en sociologie et j’aimerai avoir une reponse dans un delai
Je crains de vous décevoir… A ma connaissance, il n’y a pas de “médicament” utilisant cette hormone pour agir sur l’état amoureux. Pour l’instant, nous ne pouvons compter que sur notre propre aptitude à la produire. Mais c’est possible ! Et c’est déjà très positif de le savoir !
L’administration d’ocytocine a déjà été testée sur des patients atteints d’autisme par l’équipe du Centre de neuroscience cognitive (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1)) avec des résultats significatifs sur l’amélioration du comportement social des patients.
http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1793.htm
[…] remarquable encore: « Ce taux d’ocytocine n’a pas baissé chez les (…) Lire la suite sur Slate.fr […]
[…] https://blog.slate.fr/globule-et-telescope/2012/04/08/prendre-la-temperature-du-couple/ […]
[…] : Slate.fr Tags: amour, […]
La question est de connaître le sens de la corrélation. C’est l’entente du couple qui élève l’ocytocine ? Ou est-ce l’ocytocine qui oriente nos coeurs ?
Est-on vraiment si animal que cela, c’est à dire, dirigé par nos hormones ?
Je crois plutôt que les secrets de la bonne entente existent et que nous savons avec qui les choses collent et avec qui elles ne collent pas. Et, quand nous voulons conquérir quelqu’un (pour les hommes, une femme), la création d’affinités dans la vie comme dans le lit est possible, en suivant quelques bonnes recettes. Ce sont peut être ces bonnes recettes qui font augmenter le taux d’ocytocine.
[…] blog.slate.fr – Today, 8:29 AM […]
Je trouve sa débile
Je pense pas que l’amour est une relation avec des molécules de notre corps, je pense que ça va bien plus loin que ça. C’est pas physique, c’est neuronale.