Une bénédiction pour les coeurs solitaires… Alors qu’il est de bon ton de penser que les rencontres en ligne ne sont que des attrape-nigauds, une étude américaine montre que ce mode de mise en relation a dépassé toutes les autres, hormis la bonne vieille rencontre par l’intermédiaire d’amis. La publication destinée à la revue Psychological Science et rendue publique le 6 février 2012 constate que “chaque année, des millions de personnes à la recherche de relations utilisent ces sites [de rencontre en ligne], souvent en payant des sommes substantielles pour cela”.
Pour l’un des auteurs de l’étude, Harry Reis, professeur de psychologie à l’université de Rochester, “la rencontre en ligne est définitivement un nouveau et très utile virage dans les relations”. Un site à l’appellation particulièrement romantique comme PlentyOfFish annonce donner accès à “145 millions de visiteurs par mois”. Pas question de le concurrencer avec les boites de nuit ou les bals de toutes sortes. Les 64 pages de la publication synthétisent plus de 400 études psychologiques et d’intérêt public. Selon l’industrie de la rencontre virtuelle, cette pratique aurait rassemblé 25 millions d’utilisateurs uniques dans le monde pendant le seul mois d’avril 2011. L’étude conclue avec philosophie: “Les relations romantiques peuvent commencer n’importe où”.
Plus de 23% des Américains
Sur la toile, semble-t-il, on ne fait plus tapisserie. Les chercheurs publient une courbe montrant une spectaculaire croissance de la proportion d’Américains déclarant avoir rencontré leur partenaire en ligne. Le pourcentage passe de moins de 1% au début des années 1990, à environ 5% pour la période 1994-1998 et à plus de 23% pour les années 2007-2009, période pendant laquelle le virtuel à dépassé tous les autres entremetteurs à l’exclusion des amis. Ce dernier chiffre concerne les couples hétérosexuels qui se font formés à partir d’un premier contact virtuel. Il passe à 61% pour les couples homosexuels. Des pourcentages qui doivent avoir encore augmenté aujourd’hui, selon les auteurs. Avec des différences significatives de pratiques entre les hommes et les femmes. Selon une étude de 2010 sur 6485 utilisateurs, les premiers auraient vu 3 fois plus de profils que les secondes. Et les hommes seraient plus enclins à amorcer un contact avec une femme après avoir vu un profil féminin (12,5 contre 9 %).
Sélection opaque
Un mythe tombe, et pas le sens escompté par les sceptiques du virtuel. Les rencontres en ligne ne restent pas éternellement virtuelles. Elles ne concernent donc pas uniquement des personnes mal dans leur peau et incapables de passer de l’écran à la réalité. Pour autant, tout n’est pas rose dans l’univers du “online dating”. En particuliers, les promesses de rencontre de l’âme soeur grâce aux logiciels de sélection des profils sont encore loin d’être tenues. Ainsi les chercheurs n’ont pas trouvé trace de publications dans des revues scientifiques qui expliquent en détail les critères utilisés pour rapprocher les utilisateurs en fonction de leurs affinités. “En fait, les méthodes racoleuses affichées par les sites ont été élaborées en interne avec des techniques de traitement des données considérées comme des secrets de fabrication et, de ce fait, non vérifiables par des tiers”, notent les auteurs.
Productivité imbattable
Malgré cette inconnue de taille qui, probablement, ne recouvre pas une véritable optimisation de la sélection des profils, il semble donc que la rencontre en ligne fonctionne déjà avec une efficacité reconnue par les utilisateurs eux-mêmes. Le témoignage de l’un d’entre eux est sans équivoque: ” Où peut-on aller, en dehors des sites de rencontre en ligne, pour voir, en 20 minutes, les profils de 200 femmes célibataires qui cherchent des rencontres? “ Il est clair qu’en terme de productivité, le virtuel est imbattable…
Michel Alberganti
Photo: Don Hankins – Flickr – Licence CC
Les conclusions de cet article rejoignent les conclusions mises en avant sur notre blog. Elles confirment une vision plutôt positive quant à l’image des sites de rencontres auprès du grand public.
[…] La romance virtuelle, ça marche ! […]
[…] romance virtuelle, ça marche ! [Globule et […]
[…] Then, in the “langue d’amour,” Slate France’s Michel Albergante declared “The Virtual Romance, It Works!” […]