C’est une molécule chimique commune, si commune qu’on la retrouve quasiment partout. Vous en avez forcément chez vous, tout comme vous en avez ingéré un certain nombre de milligrammes depuis votre naissance. Et vous en avez donné à vos bébés. Pourtant, cette substance dont les industriels se servent tous les jours, notamment dans le milieu de l’agro-alimentaire mais aussi dans celui du nucléaire, et qui n’est pas considérée comme à risque par la majorité des chercheurs, n’est pas un produit anodin. Il s’agit de l’acide hydroxyque, plus connu sous son acronyme anglais DHMO et les dangers qu’il peut présenter dans certaines conditions sont loin d’être négligeables.
La liste de ces dangers, publiée sur le site DHMO.org tenu par le scientifique américain Thomas Way, fait froid dans le dos au point que l’on finit par se demander par quel miracle (ou plutôt grâce à quel complot) le rôle potentiellement toxique du DHMO n’a pas été souligné auparavant. Pour la bonne lisibilité de cette liste, j’ai reclassé les risques en les regroupant dans l’ordre suivant: risques sanitaires, risques environnementaux, risques technologiques. Voici ce que cela donne: «Des décès dus à l’inhalation accidentelle, même en faibles quantités; l’exposition prolongée à sa forme solide entraîne des dommages graves des tissus; sous forme gazeuse, il peut causer des brûlures graves; l’ingestion en quantités excessives donne lieu à un certain nombre d’effets secondaires désagréables, bien que ne mettant pas habituellement en cause le pronostic vital; a été trouvé dans des biopsies de tumeurs et lésions pré-cancéreuses; le monoxyde de dihydrogène est un constituant majeur des pluies acides; il contribue à l’érosion des sols; il entraîne la corrosion et l’oxydation de nombreux métaux; la contamination de dispositifs électriques entraîne souvent des court-circuits; son exposition diminution l’efficacité des freins automobiles.» Même si je n’ai pas toujours récupéré les liens y afférents, tous ces risques sont documentés et pour certains depuis très longtemps. En revanche, j’en ai trouvé un de plus, sous la forme d’une étude publiée par Nature Geoscience, montrant que le produit était également un puissant gaz à effet de serre. Au total, même si aucun chiffre n’existe officiellement, il ne fait guère de doute que, chaque année sur la planète, l’acide hydroxyque est directement ou indirectement responsable de plusieurs milliers voire dizaines de milliers de décès.
Pour qui s’y plonge, le dossier du DHMO n’en finit pas de surprendre. Le composant de base de cette molécule est le radical hydroxyle «qu’on retrouve dans de nombreux composés caustiques, explosifs et toxiques tels que l’acide sulfurique, la nitroglycérine et l’éthanol», explique le site. Le DHMO était utilisé par les nazis dans les camps d’extermination et, plus récemment, on l’a retrouvé dans les prisons de nombreux pays comme l’Irak ou la Serbie de Milosevic. Les enquêtes en cours sur les exactions à Guantanamo montre que cette molécule très facile à produire et peu chère y était aussi présente. Bien évidemment, les laboratoires pratiquant l’expérimentation animale y ont systématiquement recours, tout comme les agriculteurs-éleveurs, soit dans l’aspersion de pesticides, soit dans l’alimentation du bétail.
Pourtant, le DHMO n’est le plus souvent pas signalé dans la composition d’un certain nombre de produits dans lesquels il figure. Là aussi, la liste établie par DHMO.org après enquête est édifiante: la substance se retrouve «comme additif à certains produits alimentaires, dont les repas en pot et les préparations pour bébés, et même dans de nombreux potages, boissons sucrées et jus de fruits prétendument “entièrement naturels”; dans des médicaments contre la toux et d’autres produits pharmaceutiques liquides; dans des bombes de décapage de fours; dans des shampoings, crèmes à raser, déodorants, et bien d’autres produits d’hygiène; dans des produits de bain moussant destinés aux enfants; en tant que conservateur dans les rayons de fruits et légumes frais des surfaces alimentaires; dans la production de bières de toutes les grandes marques; dans le café vendu dans les principaux “coffee-shops”» des États-Unis et d’autres pays.»
On est donc en droit de se demander ce que font les gouvernements et les autorités sanitaires. Toujours selon DHMO.org, «historiquement, les dangers du monoxyde de dihydrogène (DHMO) ont été, pour la plupart, considérés comme mineurs et ne nécessitant pas de mesures particulières. Alors que les dangers plus graves du monoxyde de dihydrogène sont maintenant pris en compte par plusieurs institutions dont la Food and Drug Administration, la FEMA et les CDC, la conscience qu’a le public des dangers réels et quotidiens du monoxyde de dihydrogène est inférieure à ce que d’aucuns estiment nécessaire. Des opposants au gouvernement des États-Unis rappellent fréquemment que de nombreuses personnalités politiques et autres personnes ayant un rôle dans la vie publique ne considèrent pas le monoxyde de dihydrogène comme un sujet “politiquement profitable” à soutenir». J’ignore si des lobbies agissent dans l’ombre mais il faut signaler que, à la suite de la divulgation de ce dossier noir du DHMO, un site Internet créé par d’anonymes «Amis de l’hydroxyde d’hydrogène» (autre nom de la molécule) a mis en avant les qualités de la substance, la présentant comme un produit bénin, bénéfique pour la santé et bon pour l’environnement.
Il y a de quoi se laisser gagner par une énième théorie du complot. Mais même si tout ce qui est écrit au-dessus est rigoureusement vrai, ne vous alarmez pas, tout simplement parce que nous sommes le 1er avril et qu’acide hydroxyque, ou monoxyde de dihydrogène ou encore hydroxyde d’hydrogène sont autant de noms «savants» que l’on peut donner à la molécule… d’eau (deux atomes d’hydrogène et un d’oxygène). Si vous vous êtes laissé berner, vous pouvez relire le billet depuis le début pour vous apercevoir que vous connaissiez toutes ces propriétés de l’eau, dans laquelle on peut se noyer, qui vous brûle sous forme de vapeur ou bien de glace, qui fait rouiller les métaux, provoque des électrocutions, etc.
Je dois évidemment rendre à César ce qui lui appartient et aux chimistes la paternité de cette blague. Selon Wikipedia, ce sont trois étudiants américains qui ont popularisé ce canular en 1990. En 2004, la petite ville californienne d’Aliso Viejo a failli tomber dans le panneau et se ridiculiser en votant des mesures contre le DHMO, c’est-à-dire contre l’eau…
Ce poisson d’avril est en réalité assez inquiétant: il souligne l’ignorance dans laquelle le public se trouve dès qu’il s’agit d’information scientifique et technique. Il montre que la quête médiatique du sensationnel, comme cela a pu être le cas depuis le début de l’accident nucléaire au Japon, se nourrit de cette ignorance. Le véritable “dossier noir” de l’acide hydroxyque, c’est celui-là. Susciter l’inquiétude, et donc manipuler le public pour l’inciter à consommer davantage d’actu, est d’une simplicité enfantine et, comme le montre ce billet, point n’est besoin de mentir pour y parvenir. D’où la nécessité de sortir la vulgarisation scientifique du ghetto où la presse l’a trop souvent reléguée. Car, au même titre que l’information politique, diplomatique, économique ou culturelle, une bonne information scientifique est nécessaire pour que les citoyens prennent part en connaissance de cause à de nombreux débats de société, qu’ils soient consacrés au nucléaire, aux médicaments, aux nanotechnologies ou au réchauffement climatique. La science est une des grilles de lecture et de compréhension du monde, tous les jours, et pas seulement quand une catastrophe s’abat quelque part.
Pierre Barthélémy
Je crois que les poissons que nous consommons ont trop l’habitude de s’imprégner de DHMO. À force, celui-ci (de poisson) fini par être éculé. Il passe et repasse chaque 1er avril. Et à force de consommation de DHMO devrait finir par perdre toute vigueur.
J’ai ri tout le long, je n’avais jamais pensé à quel point on pouvait “vendre” l’eau comme le produit le plus dangereux de la terre. Merci pour cette tranche d’humour! Bonne continuation à vous.
poisson d’avril! le monohydroxyde de dihydrogene de formule donc H2O n’est que de l’eau!
excellent, sauf peut-être pour les “naturalistes” forcenés.
eh bien moi, je ne trouve pas ça drôle. Vous nous expliquez que la science est aux scientifiques, que les pouvoirs sont aux chefs et que nous sommes des nouilles. Vous nous démontrez aussi par l’absurde que les scientifiques comme les pouvoirs nous prennent pour tels, et qu’ils ont raison. La puce à l’oreille de votre ânerie m’est venue de la composition du gaz qui a assassiné des millions de gens dans des chambres à. Là, j’ai senti votre fantasme prendre le pas sur tout autre motif. Et sous votre rire, j’ai vu en effet les milliers de corps pourrissant dans la zone d’exlusion de Fukushima, que personne n’approche, de crainte d’être contaminé. Dans un pays où la crémation rituelle est tellement nécessaire à la réparation du lien aux morts. Mais avec votre crânerie bien occidentale vous ne devez guère même comprendre le sens de cette phrase. Peut-être comprenez vous mieux celui de dictature ? Le nom du régime où nous glissons step by step, bien que ça ressemble encore à de la démocratie à cause des mascarades que sont devenues les élections.
Excellent, il est vrais que la manipulation est l’apanage des politiques et des media…..
De quoi donner à réfléchir
Merci
@corbel : je ne suis pas sûr de bien saisir le sens de votre message. Si vous avez lu mon article jusqu’au bout, ce dont je doute un peu, je dis explicitement que ce n’est pas drôle et qu’il faut que les citoyens se réapproprient la science car il est dangereux de la laisser exclusivement aux experts. Donc, au lieu de délirer sur des sous-entendus qui n’existent pas dans ce que j’ai écrit, et qui vous font glisser aux limites de l’insulte, vous feriez mieux de lire les mots tels qu’ils sont rédigés.
Le canular du monoxyde de dihydrogène consiste à attribuer à l’eau une dénomination complexe inconnue des non-initiés, et à tenir à son sujet un discours solennellement scientifique, de manière à créer chez l’auditeur une inquiétude injustifiée.
Une version populaire de ce canular faite par Eric Lechner, Lars Norpchen et Matthew Kaufman, colocataires alors qu’ils étudiaient à l’Université de Californie à Santa Cruz en 1990[1] revisitée par Craig Jackson en 1994[2] et portée à la connaissance du public en 1997 lorsque Nathan Zohner, un collégien de 14 ans, recueillit des signatures pour faire interdire le « DHMO » (Dihydrogen Monoxide, nom anglais du monoxyde de dihydrogène) dans le cadre de son projet de science intitulé « À quel point sommes-nous crédules ? » (« How Gullible Are We? »)[3].
Blague récurrente chez les chimistes, ce type de mystification peut être interprété, au choix :
comme une manière de ridiculiser certains activistes environnementaux qui utilisent un vocabulaire mal maîtrisé pour instaurer un climat de peur irrationnelle,
comme une dénonciation de certains scientifiques qui, imbus de leurs connaissances, accumulent les termes techniques, rendant obscurs — pas toujours involontairement — les discours par lesquels ils sont censés informer leurs auditeurs ;
comme une dénonciation de certains politiques qui instaurent volontairement un climat de panique dans la population ;
comme une démonstration de la crédulité du public par rapport aux informations formulées dans un jargon scientifique alarmiste. Une pétition a été signée par des centaines de personnes pour retirer le monoxyde de dihydrogène de l’environnement.
Excellent exercice de propagande.
Effectivement ce poisson d’Avril est en réalité assez inquiétant.
Cette fameuse ignorance du pauvre public qu’il faut éclairer par une “bonne information scientifique”…
Parce qu’il y en a de mauvaises, comme celle qui voudrait nous faire croire que l’énergie nucléaire est très dangereuse alors qu’elle ne l’est pas plus qu’une goutte d’eau.
Et quand le pauvre public ignorant sait enfin cela (car en tant qu’ignorant il se doit d’avoir confiance en l’expert), il est enfin mûr pour prendre part au débat, en connaissance de cause.
on pourrait aussi dire des ion hydroxyde et hydronium en solution aqueuse ..
@Olivier : pourquoi faut-il toujours voir le mal partout ? Tous les chercheurs ne sont pas vendus à l’industrie, loin de là. Si le journalistes “scientifiques” (je mets des guillemets car nous sommes journalistes avant tout) étaient eux aussi des maîtres ès propagande, vendus au nucléaire et à je ne sais quoi, je peux vous assurer qu’ils ne seraient pas aussi peu nombreux en France… Votre réaction, si je la comprends bien, résume parfaitement le rapport qu’ont aujourd’hui les gens avec les médias : si un article ne vous plaît pas, son auteur est un pourri, un vendu, un nul, etc. Et vous préférez aller vous informer là où on vous dira ce que vous avez envie d’entendre. L’information doit vous aider à comprendre le monde et, éventuellement à vous remettre en question, mais pas à vous conforter dans vos opinions établies.
j’aime de plus en plus votre blog
déjà l’article “Nous sommes tous radioactifs” était bien mais celui m’amuse d’autant plus que j’utilise régulièrement cet exemple pour démontrer à mes clients (je tiens un cybercafé) qu’ils doivent prendre un certain recul par rapport à ce qu’ils peuvent lire sur le web entre autre.
en effet les média font de plus en plus dans le sensationnel, le buzz au détriment d’une information précise et détaillée sans parti pris.
c’est à tout un chacun de décortiquer les informations ce qui n’est pas toujours évident il faut l’avouer, d’autant plus que certains donneurs d’alerte professionnels ou pire certains charlatans ne se prive pas d’utiliser volontairement un vocabulaire que le vulgus pecum ne peut saisir.
il existe des outils web pour nous aider à se retrouver au milieu de cette jungle d’information hoaxbuster et tatoufaux par exemple peuvent aider mais sont malheureusement peu connus .
en tout cas mes encouragement pour votre blog continuez à aiguiser l’esprit critique de vos lecteurs qui, au vu de certains commentaires, en ont bien besoin.
@laurent : merci pour vos encouragements, j’en ai bien besoin, surtout lorsque, croyant rédiger un article assez léger et ludique comme aujourd’hui, je me trouve en prise avec des personnes dont l’esprit est assez peu perméable et à l’humour, et à la raison. Et merci pour la pub !
Mr Barthelemy, et comment les citoyens vont-ils se réapproprier la science? Pas par des cours du soir en tout cas. Ils doivent donc, s’ils veulent participer au débat sur le nucléaire avant d’être docteur en physique nucléaire, réussir à saisir “la bonne information scientifique”. C’est à dire celle donnée par celui “le bon expert”….Comme vous Mr Barthelemy, ancien rédacteur en chef de Science et Vie, ancien chef du service Sciences et Environnement du journal Le Monde.
“la vulgarisation scientifique du ghetto où la presse l’a trop souvent reléguée”…
On rit beaucoup avec vous Mr Barthelemy, mais pas que le 1er Avril.
@Olivier : oui, la vulgarisation scientifique est en France dans un ghetto. De moins en moins de place dans les journaux (j’en sais quelque chose), une absence quasi totale sur les grandes chaînes de télévision, très peu sur Internet à la différence de la profusion de sites et de blogs anglophones. Effectivement, je suis d’accord pour dire que, dans ces conditions, la réappropriation de la science doit passer par une démarche volontaire de la part du citoyen et que ce n’est pas évident. Je ne me considère pas comme un expert mais juste comme un journaliste curieux de ces choses, qui a la chance de pouvoir interroger les scientifiques grâce à son métier.
Le but de cette blague?
Juste faire rire?
Faire se rendre compte que des connaissances de bases sont nécessaire pour discourir?
Faire se rendre compte que nous nous en remettons à nos journalistes pour nous informer et qu’ils peuvent donc nous désinformer (et certain-e-s ne s’en privent pas sciemment ou pas)?
Par ricochet, ceci viserait-il à nous faire penser que les béotiens ne peuvent parler de technique?
Et, il me semble, que (à dessein ou non) c’est la conséquence la première (et la seule néfaste) qui résulte de ce billet.
Qu’un citoyen lambda ne puisse pas discourir chimie, nucléaire ou autre de manière technique est une évidence c’est pourquoi les spécialistes ou experts sont nécessaires. Mais un spécialiste n’est pas neutre politiquement (qu’il en soit conscient ou non) et nous avons donc besoin de spécialistes avec des visions différentes POUR… INFORMER le citoyen qui peut donc en tant que simple citoyen, non spécialiste mais informé, prendre une décision sur la chimie, le nucléaire, ou autre.
Le nucléaire comme toute technologie n’est pas un débat AVANT TOUT technique, c’est un débat de structure de société… donc ouvert à tous ses membres.
A la vôtre!
Cher M. Barthélémy
Tenez bon ! Tous ceux qui vous attaquent, ce sont ceux… qui se sont fait avoir par le poisson d’avril. Ils sont mécontents, donc ronchons, donc hargneux. En plus, la subtilité n’est pas leur fort. Et j’aimerais aussi qu’ils nous disent comment ils s’informent.
Ne lâchez rien. Votre blog est drôle, équilibré, un bol d’air frais pour ceux qui en ont marre de lire partout les mêmes choses.
Pour rappel :
Tsunami : 25 000 morts.
Centrale de Fukushima : 0 mort.
Ok c’est grave ce qui se passe dans cette centrale, très grave même, mais faudrait arrêter de bêler avec les extrêmistes SANS REFLECHIR.
Le canular du DHMO n’est pas très neuf mais je dois dire qu’il est bien raconté. Surtout, les commentaires hargneux qui y répondent me laissent rêveurs. Ouais les gars, vous avez raison de tirer sur un journaliste qui veut vous informer en vous éduquant et en vous amusant. C’est vrai qu’il y en a des dizaines des comme ça.
Mais comme disait Audiard, les c… ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait.
moi je me suis faite avoir, oui, j’y ai cru quelques lignes mais en rien le fait d’être tombée dans le panneau me donne envie de vous agresser, vous attaquer, vous prêter des intentions qui très clairement ne sont pas les vôtres ! …plutot de vous adresser un merci :
J’ai appris des noms savants, j’ai appris aussi qu’en ces temps de parano plus ou moins justifiée, on pouvait bien trop facilement faire vibrer cette corde-là… et j’ai (ré-)appris aussi qu’il ne fallait pas s’affoler à chaud, évidemment.
J’apprécie ce que je lis ici, aujourd’hui j’ai même ri sans bouder mon plaisir, et je vous en remercie !
Bon courage !…
@Perrine et Hippolyte : merci ! Parfois, c’est moi qui ai l’impression de devenir parano…
Bon je l’avoue je n’ai rien vu venir, jusqu’au paragraphe ou vous commencez à parler pelle mêle de guantanamo, de camp d’extermination. Et le nom, monoxyde de dihydrogène m’a mis la puce à l’oreille alors que je trouve l’appellation acide hydroxyque plus “confusante”.
En tout cas, cet article permet – à qui veut bien s’en donner la peine – de réfléchir sur notre propension à nous faire “embarquer” par des discours mêlant habillement faits scientifiques, et une presentation tronquée des faits.
[…] Le dossier noir de l’acide hydroxyque […]
J’ai marché plein tube jusqu’au “monoxyde de dihydrogène”, après j’ai tout relu et beaucoup ri.
Merci pour ce poisson d’avril. Ceux dont le sens de l’humour a séché devraient l’imprégner de ce terrible DHMO pour le raviver !
Et je plussoie Laurent : ce blog est une vraie bouffée d’air pur (radioactif et saturé de DHMO) et scientifique sur la Toile.
Bon 1er avril a tous.
Bravo pour cet article. Je suis à 200% d’accord avec votre message.
Prendre position sur une question scientifique ou technique nécessite un certain niveau de connaissance, qu’on l’accepte ou non. A défaut de connaissance, une bonne dose d’esprit critique et de rigueur est absolument nécessaire.
J’ai rencontré trop de gens exprimant des points de vue sur l’accident nucléaire du Japon, sans savoir de quoi ils parlaient. Malheureusement de nombreux journalistes aussi. Dans certains cas cela frise la malhonnêteté comme par exemple dans un article paru sur le site web de libération le 14/03 : titre : “Japon: explosion dans le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fukushima”; suit une photo de maisons détruites à cause du Tsunami; puis plus loin : “Dans la région sinistrée, les sauveteurs redoublent d’efforts pour tenter de retrouver des survivants. Autour de Sendaï, le bilan officiel s’élève à 1597 morts, selon la police” sans qu’on sache par quoi ils ont été tués. Cet amalgame est malsain.
Bonjour,
et merci pour ce blog que j’ai découvert assez (très?) tardivement et qui est très vite devenu un de mes favoris. J’y trouve le style et le fond. La science-fiction m’a rendu accroc à la science (on y vient par où on peut…) et ici je peux lire ET comprendre une bonne partie de ce qui est publié, le tout avec plaisir.
Cet article a semé le doute dans mes vieux souvenirs de chimie pendant un moment. Bravo pour la qualité d’écriture et re-bravo pour la conclusion. Et dire que je trouvais puérile cette avalanche de poissons d’Avril qui déferle sur les sites d’infos, je vais devoir en parcourir quelques-uns pour voir si on y trouve d’autres perles de cet acabit
Bonjour,
Je ne vais pas répéter ce qu’a écrit Laurent mais je partage entièrement.
J’avoue être tombé dans le panneau jusqu’au premier lien 🙂
La conclusion me fait penser aux propos de Jacques Testart ou encore à Georges Charpak…
Merci Pierre.
Mikhaïl
Les poissons d’Avril, j’en ai vraiment marre!!! Dans l’actualité, le sport, le people, franchement, gonflant! Alors, à la révélation de la supercherie sur votre blog, après quelques doutes quand même, surtout à cette date, j’ai éprouvé une légère déception. Moi qui croyait que ce blog était différent de tout le reste. Et bien, à la lecture du billet, jusqu’à la fin, il l’est bien, différent! Et dans le bon sens. Un poisson d’Avril utilisé à bon escient, au service de l’information et de la critique. M. Barthélémy, ne prêtez pas trop grande attention à ceux qui ne sont jamais contents. Je vis au Vietnam là où l’information est contrôlée, voire censurée. Vos “détracteurs” ne se rendent pas compte de la chance d’avoir accès à cette qualité d’information. Continuez! (PS: quid d’un billet sur l’Agent Orange qui fait encore des ravages 30 ans après? c’est comme demander à un DJ de passer un disque, mais bon, qui tente rien n’a rien, hihi)
J’ai commencé à lire certains articles de ce blog il y a peu. Je connaissais déja lorsque j’écoutais france info le matin en allant au travail.
Et les quelques articles que j’ai pu lire sont d’une qualité remarquable et semblent apporter un point de vue différent sur des informations souvent omises dans la presse générale.
Ayant une tendance écologiste, je me suis complètement fait berner par cet article qui m’a fait l’effet d’un ascenseur émotif colère> inquiétude> soulagement> gène> rire… Tout y est passé.
Tout cela pour dire que rares sont les articles à me faire autant réagir et réfléchir. Continuez comme ça.
Bravo pour la présentation de ce canular, un peu éculé mais toujours efficace, et surtout pour la conclusion à méditer. Mais je souhaite surtout répondre à Mosquito qui proclamme que l’accident de Fukushima a fait o mort.
C’est peut-être vrai à l’heure actuelle, encore qu’il y en a déjà 3 celon mes infos, mais ce qui est sûr c’est que sur la longueur, la liste des victimes induites, humaines et animales, sera très très longue. Du moustique vous avez pris le nom, mais vous en avez également le cerveau. ” l’intelligence c’est comme les ailes, quand on n’en a pas, on s’écrase. “. Un extrémiste qui vous bêle à la face.
Mon cher Philoff
Qui êtes-vous pour prédire l’avenir ? Il n’y a rien de sûr dans ce que vous dites. Avec Fukushima, on est bien loin de ce qui s’est passé à Tchernobyl. Mais puisque vous aimez jouer aux Madame Soleil, voici ma prévision : par rapport au nombre de victimes du tsunami, les éventuelles victimes de la radioactivité seront bien inférieures à 1%, et sans doute inférieures à 0,1% voire 0,01%. En raison de plusieurs facteurs : 1/ les coeurs n’ont pas explosé. 2/ les émanations de produits radioactifs sont finalement bien inférieures à Tchernobyl; 3/ Elles montent beaucoup moins haut dans l’atmosphère? 4/ Les populations riveraines ont été évacuées très vite. 5/ Un certain nombre de précautions ont été prises pour les travailleurs de la centrale.
Je suis d’accord pour dire que le point 5/ est le plus faible. S’il doit y avoir des victimes, ce sera parmi cette population et cette population-là seulement.
Donc, ne dites pas n’importe quoi. Mieux vaut avoir un cerveau de moustique que pas de cerveau du tout. Et retournez bêler avec les moutons.
Quant à ce que vous dites sur les morts d’animaux, cessez de nous faire pleurer avec ça. L’homme tue CHAQUE JOUR plusieurs millions d’animaux, sans que ça dérange quiconque.
Mr Mosquito. Le groupe Areva vous remercie vivement pour votre intervention. Vous devez sans doute occuper un poste important dans l’industrie nucléaire pour avoir des informations aussi précises et de plus en tirer des conclusions également aussi formelles, alors que même les ingénieurs japonais ne semblent pas trés sûrs de leur propres mesures … Si je parle des animaux ce n’est pas pour sombrer dans le pathos comme vous le sous-entendez, mais uniquement pour souligner que c’est tout une chaîne alimentaire qui va être touchée, sachant que les japonais sont très consommateurs de poissons, (et d’algues ) et de nombreux habitants du Pacifique également. Vous allez certainement rétorquer que c’est stupide, étant donné que les conséquences sur la santé ne seront observables que d’ici une 20° d’années, à conditions qu’on veuille alors faire le lien de cause à effet. Par respect pour les nombreuses victimes constatées, elles, du séisme, seul point sur lequel nous serons d’accord, je pense préférable de clôre ce non-débat , car de toute façon mon inquiétude bien humaine n’est que peut de chose face à votre froideur technocratique. Je retire ce que j’ai dis à propos de votre cerveau car vous êtes visiblement relativement intelligent ce qui rend vos propos d’autant plus consternants.
Cher Philoff : je ne travaille pas pour Areva ni pour quiconque du secteur de l’énergie. Je suis d’ailleurs de plus en plus partisan de sortir du nucléaire et la catastrophe de Fukushima me confirme dans cette idée. Simplement, il ne faut pas le faire par réaction épidermique. Il faut s’informer, lire, écouter, comparer les arguments, etc. Bref, comme je le disais dans mon premier commentaire, il faut réfléchir.
Super, on va peut-être un jour se croiser à un meeting …
Ma réflexion, trés limitée j’en conviens, se base sur les constatations, certes discutables mais en tout cas soigneusement tûes, des travaux de certaines personnes qui se sont attachées à rescencer les cas de leucémies et de troubles tyroÏdiens en corse et dans le sud-est, qui sont en augmentation depuis Tchernobyl. Bien sûr, on peut ne pas y croire, crier à l’intox et à la manipulation … D’autres rares études, également très discrètes, ont déjà été menées autour des conséquences des divers essais nucléaires américains et français. Rien à voir répondrez-vous … Pour en revenir au japon, même si les média sont passés à autre chose, la contamination se poursuit quotidiennement et ceci pour pas mal de temps, ce qui fait que même si son intensité vous paraît moindre dans l’immédiat, il faut penser en valeurs cummulées. A ce propos, les spécialistes de la CRIIRAD, des fanatiques extrémistes pour vous sans doute, loin de vouloir se montrer alarmistes et surtout de créer une psychose, restent assez réservés mais pas très optimistes. Rien ne permet peut-être de prouver que ce que j’avançais est vrai, simple projection mathématique des résultats d’études pré-citées, mais rien ne vient affirmer le contraire. Tout ceci en souhaitant bien sûr qu’un autre séisme ne vienne pas agraver la situation actuelle, ce qui, ne vous déplaise, est également d’un point de vue statistique, tout à fait possible. Ma réponse, même si elle vous est adressée, est plus pour les éventuels spectateurs de notre discussion que pour vous-même, car vous êtes tellement convaincu de la qualité et de la supériorité de VOTRE réflexion, qu’un simple mouton comme moi ne peut rivaliser. Je m’en retourne donc à mon troupeau et vous laisse à vos hautes considérations et votre cynique mépris.
Cher Philoff, merci pour votre mépris à vous, j’en avais bien besoin. Voici de quoi alimenter VOTRE réflexion :
Une étude de chercheurs de l’institut Gustave Roussy (ils doivent savoir de quoi ils parlent eux et je ne les soupçonne pas trop de recevoir des pots-de-vin d’Areva) parue dans le Bulletin du cancer en 2005 : http://www.john-libbey-eurotext.fr/en/revues/medecine/ejd/e-docs/00/04/10/32/article.md
Par ailleurs, il est bien connu que la hausse du nombre de cancers de la thyroïde en France est documenté depuis… 1975, soit onze ans avant Tchernobyl (voir ici : http://www.invs.sante.fr/recherche/index2.asp?txtQuery=thyroide+tchernobyl&Submit.x=0&Submit.y=0 ) et que l’accident de 1986 n’a été lié, 25 ans plus tard, avec aucune recrudescence de ce type de cancer.
Pour le Luxembourg, que je connais bien, c’est la même chose : http://www.biomedcentral.com/1471-2407/6/102
Même genre de remarques ici : http://www.liebertonline.com/doi/abs/10.1089/thy.2004.14.1056
Lire aussi là : http://www.nature.com/bjc/journal/v92/n8/abs/6602521a.html
En Europe occidentale, on ne voit donc aucune trace de cancer de la thyroïde dus à Tchernobyl (en Ukraine, en Biélorussie et en Russie, c’est une tout autre histoire). Désolé que les faits scientifiques soient aussi têtus. Mais sans doute tous les médecins impliqués dans ces recherches sont-ils à la solde du lobby nucléaire.
Nous savons tous les deux que les batailles de chiffres et leurs interprétations ne mènent à rien de concret et peuvent être l’objet de discussions sans fin. Vos références sont elles moins discutables que les miennes ? Nous abordons là un domaine proche de celui de la Foi, toute conviction trouvant eau pour alimenter son moulin … Le nucléaire est et restera pour moi un risque, aussi minime puisse-t’il être, inacceptable. Bien loin de moi l’idée de vous contredire systématiquement, je souhaite bien au contraire, sincèrement, que vous ayez raison en ce qui concerne les conséquences futures de la catastrophe du japon … Quand à mon mépris, il ne fait que répondre à votre condescendance … Merci d’avoir consenti à m’éclairer de vos lumières et d’avoir pris de votre temps, qui doit-être précieux, pour recadrer l’idiot que je suis.
Cher Philoff : vos “références”, quelles “références” ? Où sont les études publiées dans des revues à comité de lecture qui disent que Tchernobyl est lié à des cancers de la thyroïde en France ? Comme je vous l’ai dit, je souhaite moi aussi la fin du nucléaire. Simplement, pour en juger, je préfère me baser sur du solide et des arguments le plus objectifs possibles et pas sur je ne sais quelle parano instinctive. Sortons du nucléaire d’accord, mais en toute connaissance de cause et en ayant trouvé à la fois les moyens de réduire notre consommation et des énergies de substitution propres.
Mes références ne sont sans doute effectivement que les fantasmes de quelques marginaux exaltés qui ne trouvent écho qu’auprès de gens comme moi, qui je l’avoue, éprouve une aversion instinctive pour le nucléaire, et n’ont guère d’autres cautions que quelques revues alternatives. Je vous ai attaqué en réaction à chaud à votre commentaire dont la froideur m’a stupéfait
et vous vous êtes défendu avec un certain brio, mais en fin de compte, je constate dans la fin de votre précédente intervention à laquelle j’adhère pleinement, que, si nos cheminements diffèrent, nous avons le même objectif et en suis pleinement satisfait.Le mouton vous présente donc ces humbles excuses. Pour le reste, peu m’importe d’être pris pour le sombre crétin, que je suis incontestablement. J’espère que votre rigueur analytique sera mise au service de la quête de ces moyens, dont certaines pistes existent, mais que des volontés politico-économiques semblent peu enclines à explorer pleinement. Ma démarche se situe dans la démonstation, par l’exemple de notre vie au quotidien, qu’il est possible de vivre très bien sans sur-consommation excessive d’énergie et de biens de consommation dont la production et l’acheminement sont eux aussi très énergivores. En cela, elle s’apparente effectivement à ce que certains perçoivent comme un militantisme imbécile. Encore une fois, puissiez-vous avoir raison, même si je n’en suis toujours pas convaincu, pour ce qui est des conséquences de Fukushima …
@Philoff et Mosquito : ce fut une belle joute, serrez-vous la main et c’est très bien ainsi. J’ai entendu ce matin un jeu de mots (à la fois drôle et pas drôle) sur les accidents nucléaires, que je ne connaissais pas : “Ce qui devait arriver Areva”…
Je me suis fait avoir par le titre. N’ayant jamais entendu parler du composé, je l’ai cherché sur Wikipédia…
(Excellent le jeu de mot sur Areva !)
Désolé monsieur Barthélémy d’avoir ainsi squatté votre espace, merci pour votre patience et votre humour ; Merci et encore bravo pour vos articles et là également, votre humour, continuez à nous instruire avec le sourire, et sans trop vous prendre au sérieux comme vous le faite …
@Philoff : mon espace est aussi le vôtre à condition que vous ne vous insultiez pas trop…
Bonsoirs
Un autre exemple de l’effroyable toxicité de ce monstre: il y a une dizaine d’années, dans les Vosges (ou le Jura) une famille de paysans voit ses vaches mourir l’une après l’autre, et fait appel au rebouteux local.Diagnostic: vous êtes envoutés, on vous a jeté le mauvais œil! Seul traitement: prières, patenôtres et ********* bénite (je n’ose prononcer, ou écrire ce mot) ingérée a haute dose, Résultat, après deux jours, sept morts, qui avaient ingurgité entre huit et dix litres de ce produit m audit! Et l’innombrable cohorte d’innocents bambins ondoyés et baptisés depuis des siècles qui sont TOUS morts! 100% des animaux (dont homo plus ou moins sapiens) qui en ont consommé sont aussi morts, ou ne vont pas tarder à y passer!!!
que fait on?
Et le Prof fait suer Got,et les verts, Hulot, Mamère et autre Cochet, leur silence est assourdissant!!!!
Des mesures, vite!
Japan’s ocean radiation hits 7.5 million times legal limit
Reporting from Tokyo— The operator of Japan’s stricken Fukushima nuclear plant said Tuesday that it had found radioactive iodine at 7.5 million times the legal limit in a seawater sample taken near the facility, and government officials imposed a new health limit for radioactivity in fish.
The reading of iodine-131 was recorded Saturday, Tokyo Electric Power Co. said. Another sample taken Monday found the level to be 5 million times the legal limit. The Monday samples also were found to contain radioactive cesium at 1.1 million times the legal limit.
The exact source of the radiation was not immediately clear, though Tepco has said that highly contaminated water has been leaking from a pit near the No. 2 reactor. The utility initially believed that the leak was coming from a crack, but several attempts to seal the crack failed.
http://www.latimes.com/news/nationwo…,2697428.story