L’amour rend vraiment aveugle

Magritte

Appelons-le Monsieur X. Agé de 66 ans, il se présente un jour dans un hôpital danois, pour soumettre aux médecins un petit problème intime. Depuis deux mois, à chaque fois que cet homme a un orgasme en faisant l’amour, il devient subitement aveugle de l’œil gauche, tout en continuant à y voir de l’autre côté. La cécité disparaît spontanément au bout de quelques minutes. Elle ne survient pas lorsque Monsieur X fait un exercice physique d’un autre genre, même intense.

Ce patient aux symptômes pour le moins singuliers fume un paquet de cigarettes par jour depuis un quart de siècle mais n’a aucun problème de santé, ne consomme pas de substances illicites, n’est pas alcoolique et ne prend aucun médicament. Il n’y a pas non plus d’antécédent de maladie cardio-vasculaire dans sa famille. Les examens ophtalmologiques, neurologiques et cardiaques préliminaires sont tous normaux. Euh, on sait bien que l’amour rend aveugle mais ce n’est pas vraiment une explication satisfaisante à ce phénomène étrange… Y a-t-il un docteur House dans la salle pour le diagnostic ?

En fait, après quelques analyses, les médecins danois vont se forger une petite idée de ce qui cause cette cécité passagère. Monsieur X a du cholestérol et, surtout, des problèmes au niveau de ses carotides internes. A droite, le sang ne passe plus et, à gauche, l’artère est bouchée à 50 %, une sténose mise en évidence par une échographie et confirmée par une angiographie par résonance magnétique. Heureusement pour lui, on peut très bien vivre avec une carotide bouchée, si les autres axes de circulation sanguine (qui alimentent le cerveau, le tympan et l’œil) compensent, ce qui est visiblement le cas de Monsieur X sur son côté droit. Côté gauche, en revanche, la roue de secours artérielle n’est sans doute pas aussi efficace, ce qui explique les incidents dont le patient est victime.

Comme l’ont écrit les médecins de monsieur X dans l’étude de cas qu’ils lui ont consacrée, publiée en 2009 dans le British Journal of Ophtalmology, “la réponse physiologique à l’activité sexuelle inclut une augmentation de l’activité du système nerveux sympathique, du rythme cardiaque et de la pression artérielle”. Si, au rétrécissement des vaisseaux sanguins advenant lors de l’orgasme, on ajoute une carotide gauche déjà à moitié bouchée et un système de “dérivation” moyennement efficace, on obtient l’arrêt de l’irrigation de l’œil et une perte momentanée de la vision. Celle-ci revient aussitôt que la vanne artérielle se rouvre, au moment du relâchement postcoïtal.

Monsieur X est donc reparti chez lui avec une ordonnance pour un vasodilatateur. Au bout de deux semaines, les symptômes ont disparu. A toute chose malheur est bon puisque ces accidents finalement sans conséquence l’ont alerté sur l’état calamiteux de ses carotides.

Pierre Barthélémy

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Un trousseau de clés dans votre portable

Sans être un fan des téléphones portables (j’ai acheté mon premier mobile il y a quelques mois, contraint et forcé, après avoir résisté pendant des années) ni un client régulier des grandes chaînes d’hôtels de luxe, j’ai quand même été arrêté par cette information et la vidéo qui va avec : depuis début novembre, l’hôtel Clarion de Stockholm expérimente, pour quatre mois, un nouveau type d’accueil grâce auquel on évite le passage par la réception (et tout contact avec le personnel humain, c’est mieux).

Le principe est simple : comme toute personne civilisée du troisième millénaire, vous disposez d’un téléphone portable. Lorsque vous réservez votre chambre, vous donnez votre numéro. Peu avant votre arrivée, lorsque vous descendez de votre jet privé en provenance des Bahamas, vous recevez un SMS vous demandant de vous enregistrer en appuyant sur l’écran de votre smartphone. Ceci fait, vous savez quelle chambre vous est attribuée. Une fois à l’hôtel, vous y montez directement, en snobant le comptoir où la plèbe fait la queue pour avoir sa clef ou sa carte d’accès. Devant votre chambre, vous approchez votre portable de la serrure, vous dites “Sésame, ouvre-toi”, et la porte s’ouvre toute seule. Comme une petite vidéo (en anglais) vaut mieux qu’un long discours, voici la démonstration par l’exemple :

Evidemment, pour que la miracle s’accomplisse, il faut un téléphone portable d’un genre un peu particulier, acceptant la communication en champ proche, une technologie similaire à celle des passes sans contact Navigo des transports en commun franciliens. Pour son expérimentation, l’hôtel Clarion en a fourni à ses bons clients, évidemment… Ceux-ci n’ont même pas besoin de se rendre au comptoir pour régler la note : en partant, il leur suffit de passer leur portable devant une borne et c’est payé (et il n’y a personne pour leur demander s’ils ont ou non vidé le mini-bar). Le communiqué de presse du Clarion ne dit pas combien de salaires d’employés de l’hôtel on pourra économiser à la fin du test ni quel accueil ces derniers feront aux clients qui auront oublié leur téléphone dans leur chambre. Si le propriétaire du portable le perd ou se le fait voler, il prévient l’hôtel qui désactive le code d’entrée.

De manière plus générale, le téléphone cellulaire a vocation à devenir une extension à tout faire du corps humain, particulièrement dans ce domaine du contrôle d’accès. Pour le dire simplement, au lieu de se trimbaler un trousseau de clés souvent imposant (le mien compte un transpondeur pour l’accès à mon immeuble, la clé de mon appartement, de ma boîte à lettres, de la porte de ma cave, de mes antivols de vélo, du local à vélos de mon immeuble, sans oublier ma clé de voiture…), on pourra peut-être bientôt se contenter de son portable qui, de toute manière, devient aussi précieux que ses clés. Sauf pour moi qui ne sais pas toujours où il se trouve, mais j’imagine que c’est une question d’habitude. Dans cette petite animation-démonstration, Assa Abloy, le leader mondial des systèmes d’ouverture de porte, qui a équipé l’hôtel Clarion, a franchement l’air de penser que le mobile sera le passe-partout de demain (et j’imagine que les Arsène Lupin du futur seront des as de l’informatique) :

Quand j’étais petit, il y avait, au-dessus de mon lit d’enfant, l’icône de mon saint patron. Il portait à sa ceinture le trousseau de clés ouvrant et fermant les portes du Paradis. D’où ma question du jour : Saint Pierre, aujourd’hui, il a un Nokia, un Samsung ou un iPhone ? A vous de répondre…

Pierre Barthélémy

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La sélection du Globule #22

Changement-climatique

Un an après le flop de Copenhague, voici venue l’heure de nouvelles négociations internationales sur le changement climatique, sous l’égide des Nations unies. Cette année, elle se tiennent à Cancun, au Mexique, et le Guardian leur consacre un gros dossier.

Une très belle expérience de physique fondamentale publiée dans Nature : des chercheurs sont parvenus à refroidir des photons (des particules de lumière) si près du zéro absolu que ces derniers sont entrés dans un état très particulier, appelé condensat de Bose-Einstein, obtenu jusqu’alors uniquement avec des atomes. Dans cet état, toutes les particules alignent leur comportement les unes sur les autres et marchent en quelque sorte au pas. Peut-être une manière de créer un laser ultra-fin, se demande lefigaro.fr.

En Grande-Bretagne, un comité indépendant de chercheurs a conclu que la viande et le lait d’animaux clonés étaient tout à fait propres à la consommation. Une conclusion bien loin de la position européenne.

Voici un papier hilarant, que j’aurais adoré écrire, posté sur le blog de Jesse Bering, hébergé par le Scientific American : Bering parle d’un sujet sensible, les éjaculateurs précoces, et se demande si les “lapins” ne détiendraient pas, tout compte fait, un avantage sur les “tortues”… Je vous laisse découvrir lequel.

Je vous conseille également ce reportage du New York Times en Corée du Sud, où de jeunes adolescents sont entraînés à reconnaître les signes de la maladie d’Alzheimer chez leurs aînés et à s’occuper d’eux.

Et si, à petites doses, la radioactivité nous était bénéfique ? Une question que se pose The Independent.

Pour finir, la rumeur “scientifiquede la semaine, reprise par de nombreux sites : le wifi rendrait les arbres malades… Une “info” qui se voulait fondée sur une étude néerlandaise et qui s’est répandue sur Internet à la vitesse de l’éclair. Le Christian Science Monitor expose les éléments du dossier. Un démenti officiel d’une agence gouvernementale néerlandaise a été publié. Pas sûr qu’il arrête la rumeur…

Pierre Barthélémy

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Le sang laissé par un criminel trahit son âge

Assassinat

Dans la rubrique des faits divers ou dans les feuilletons de police scientifique, il se passe rarement une semaine sans qu’une analyse ADN confonde un suspect ou bien le mette hors de cause. Dans les enquêtes et devant les tribunaux, c’est désormais une arme fatale. Encore faut-il que l’ADN recueilli sur les scènes de crime corresponde à celui d’un suspect ou à celui d’une personne enregistrée dans le Fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg). Si ce n’est pas le cas, les poils, le sperme, le sang, la salive, les cellules de peau retrouvés par terre, sur la victime, sous ses ongles, sur un mégot, ne servent pas à grand chose, si ce n’est à enlever des noms de la liste des coupables potentiels.

L’ADN pourrait bientôt quitter ce rôle passif, purement comparatif, et donner des pistes aux enquêteurs. Comment ? A partir de marqueurs, on va prédire avec un bon degré de confiance certaines caractéristiques physiques du criminel. On est certes encore très loin de dessiner le portrait-robot de ce dernier à partir de son ADN car la complexité biologique de ce qui donne son apparence extérieure à un être humain est immense. Néanmoins, si l’on sait que l’assassin est une femme blonde aux yeux bleus, les policiers chercheront plutôt une Grace Kelly qu’un Jackie Chan pour résoudre ce crime qui est presque parfait…

Cette prédiction des caractères observables à partir de l’ADN a commencé il y a peu avec la couleur des yeux, qui n’est pas, à vrai dire, une piste forcément discriminante sauf si l’assassin d’un restaurateur asiatique en plein Chinatown a les yeux bleus. Une nouvelle étude, néerlandaise, publiée dans Current Biology le 23 novembre pourrait intéresser davantage les spécialistes de la police scientifique, car elle parvient à déterminer avec une précision correcte l’âge d’une personne à partir de l’analyse de globules blancs. Pour comprendre comment cela fonctionne, entrons brièvement dans la machinerie du corps humain. Le “T” des lymphocytes T, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, est l’initiale de thymus. C’est en effet dans cet petit organe situé dans la cage thoracique que les lymphocytes T, fabriqués par la moelle osseuse, sont formés à leur métier de guerriers du système immunitaire. Pour le dire simplement, ils y éduquent leurs récepteurs à reconnaître les cellules du “soi” et par conséquent à détecter les corps étrangers. Au cours de cet apprentissage, leur matériel génétique est réarrangé, ce qui produit de petites molécules circulaires d’ADN.

Or, le thymus a la particularité de régresser avec l’âge, ses tissus étant petit à petit remplacés par du tissu adipeux. Conséquence de cette évolution, les lymphocytes T présentent avec le temps de moins en moins de cercles d’ADN. Les auteurs de l’étude ont donc vérifié, avec des échantillons de sang prélevés sur 195 personnes âgées de 0 à 80 ans, que ce déclin était constant. De plus, que l’échantillon soit tout frais ou qu’il ait un an et demi ne fait pas de différence. Ces travaux permettraient donc d’évaluer assez précisément l’âge d’un criminel, ce qui donnerait des pistes aux enquêteurs. Comme le souligne l’étude, cette approche peut aussi être “appliquée à l’identification de victimes de catastrophes où des morceaux de corps (contenant du sang) sont disponibles et où la connaissance de l’âge peut être cruciale pour l’identification définitive.” Autre possibilité intéressante, l’estimation de l’âge des animaux sauvages pour les zoologues ou les responsables de parcs naturels.

Les auteurs restent néanmoins prudents quant à l’application immédiate de leur méthode : en effet, il reste à déterminer si des altérations sévères du système immunitaire, qu’elles soient dues à un sida ou à une leucémie, peuvent ou non influencer la précision du procédé. Par ailleurs, le référentiel que l’étude a établi concerne la population néerlandaise. Encore doit-on vérifier que l’origine géographique des personnes ne peut pas faire varier ces critères. Il ne faudrait pas chercher une Grace Kelly de 81 printemps à la place d’un Jackie Chan de 56 ans…

Pierre Barthélémy

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Une bactérie résout des sudokus

sudokuComme le disait un personnage de Reiser trônant sur la cuvette des toilettes : “Y a que là qu’on est bien !” Il faudrait sûrement que je farfouille dans la littérature scientifique pour voir si quelques équipes ne se sont pas penchées sur la relaxation inhérente aux lieux d’aisances, sur l’apaisante atmosphère du petit coin. Certains en font l’annexe de leur bibliothèque, d’autres profitent de ce bienfaisant moment de solitude pour résoudre qui des mots croisés, qui des grilles de sudoku. En réalité, on n’est jamais seul aux wawas. Dans votre production, bon nombre de bactéries intestinales prennent l’air (ou plutôt prennent l’eau, amis de la poésie bonsoir…). Et c’est justement la plus connue d’entre elles qu’une équipe de jeunes chercheurs japonais a choisie pour… résoudre mieux que vous vos sudokus !

Escherichia coli, de son petit nom latin, est sans doute l’un des organismes vivants les plus étudiés dans le monde et sert de “boîte à outils” génétique à de nombreux chercheurs. Dans cet esprit, notre équipe nippone de l’université de Tokyo, qui participait il y a quelques jours au concours de l’IGEM (International Genetically Engineered Machine), s’est demandé si elle pouvait transformer le colibacille en unité de communication et de décision biologique. L’idée sous-jacente est d'”appareiller”  les futurs médicaments dits intelligents, qui devront mesurer l’état de santé du patient et délivrer ou non leur principe actif en fonction des informations recueillies. En ce sens, le casse-tête logique du sudoku constitue un excellent terrain d’exercice, qui convient parfaitement à l’objectif recherché puisqu’il s’agit, à partir des chiffres déjà disposés dans la grille (l’information), de décider la valeur des chiffres manquants selon des  règles aussi simples que strictes.

Pour se simplifier la tâche, les biologistes japonais ont choisi une grille pour enfants avec seulement 16 cases (4×4) au lieu des 81 (9×9) traditionnelles. Les bactéries ne pouvant pas encore écrire de chiffres (ça viendra sûrement un jour…), on les a programmées pour exprimer quatre “couleurs” différentes en activant des protéines fluorescentes. Il fallait donc compléter ce genre de grille :

Sudoku_system_1

Si vous avez déjà joué un peu au sudoku, vous vous apercevez vite que la valeur que doit prendre la case grisée est un 4 (ou la couleur verte dans le cas de notre expérience). En effet, il y a déjà un 3 (ou un jaune) dans la rangée, un 1 (ou un rouge) dans la colonne et un 2 (ou un bleu) dans le bloc supérieur gauche. Mais, pour en arriver là, vous disposez d’un cerveau assez conséquent. Comment Escherichia coli, qui n’a pas autant de chance, se débrouille-t-elle pour obtenir le même résultat ?

Voici comment fonctionne l’expérience. La bactérie présente dans chaque case a été trafiquée génétiquement de manière à n’intégrer que les informations des bactéries présentes dans les mêmes rangée, colonne et bloc qu’elle (informations transportées par un virus ne s’attaquant qu’aux bactéries). Ainsi, dans notre exemple, l’occupante de la case grisée ne prendra pas en compte le fait que la locataire de la case inférieure droite est verte. Une fois que la bactérie a reçu trois messages, trois couleurs différentes, elle exprime la quatrième couleur. Maintenant qu’elle a “fait son choix”, elle peut en informer ses copines de rangée, colonne et bloc encore indécises, qui à leur tour se différencient et transmettent leur décision aux autres. De proche en proche, la grille sera complétée, le sudoku sera résolu. La vidéo ci-dessous (en anglais) donne plus de détails sur la procédure suivie :

Il faut préciser que plusieurs opérations peuvent être effectuées en même temps et que ce système pourrait sans problème être étendu à des grilles classiques de sudoku. Il suffirait pour cela de programmer 81 bactéries au lieu de 16. Si les microorganismes sont capables de faire des “calculs” en parallèle, on peut parier qu’ils résoudront bientôt les grilles plus rapidement que nous.

Reste donc à leur apprendre les règles du jeu d’échecs, auquel j’ai consacré beaucoup de temps et un blog dans une autre vie. Le jour où des microbes qui, d’ordinaire, finissent leur carrière dans la cuvette des toilettes, se mettront à battre des champions, je jure que je cesserai de jouer.

Pierre Barthélémy

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La sélection du Globule #21

Benoit-XVI

– Benoît XVI, dans un livre à paraître, admet l’utilisation du préservatif quand l’intention est d’éviter une contamination. C’est la première fois qu’un pape va dans ce sens, un pas important quand on sait l’influence que l’Eglise catholique peut avoir, notamment en Afrique, sur l’utilisation du préservatif dans les pays où le sida fait des ravages.

– Des chercheurs du Cern ont réussi à conserver des atomes d’antimatière. Certes, cela n’a duré qu’un dixième de seconde mais ce genre de capture temporaire va permettre aux physiciens d’étudier l’antimatière et d’essayer de comprendre pourquoi elle semble avoir disparu de l’Univers alors qu’il s’en est a priori créé autant que de matière lors du Big Bang.

– La grippe aviaire a fait sa réapparition à Hongkong. Un cas isolé ou le début d’une nouvelle flambée ?

– Le Grand Prix de l’Inserm 2010 ira, le 30 novembre, à Didier Raoult, ancien mauvais élève en classe et adolescent rebelle, aujourd’hui grand chasseur de microbes et en particulier de virus géants, mangeurs d’autres virus. Le Monde dresse son portrait.

Le nom de Phil Jones n’est sûrement pas très connu. Pourtant, ce chercheur britannique fut, sans le vouloir, au centre du pseudo-Climategate de 2009 car dans le millier de courriels volés et publiés lors de cette sombre histoire de piratage informatique, les siens figuraient en bonne place. Il fut rapidement accusé d’avoir voulu manipuler les données pour accréditer la thèse du réchauffement climatique. A tort, mais le mal était fait. Nature a rencontré Phil Jones un an après et celui-ci raconte la tempête dans laquelle il a été pris, qui l’a mené au bord du suicide. Pour lui, ce fut vraiment une année très chaude…

De l’archéoptéryx aux outils fabriqués par les chimpanzés, les 10 plus grandes découvertes de zoologie selon le magazine Wildlife de la BBC.

– Les ptérosaures géants faisaient la même taille que les girafes. Et ils avaient des ailes. Ces énormes animaux pouvaient-ils voler pour autant ? Beaucoup en doutaient. Mais une équipe de chercheurs affirme désormais le contraire, pensant que ces dinosaures disposaient pour s’envoler d’une grande quantité de muscles.

Et pour finir… Sauf à s’appeler Nicolas Sarkozy, peu d’entre nous auront le privilège de visiter la grotte de Lascaux. Ils devront se contenter de sa réplique, ou bien, désormais, de son double virtuel. Un magnifique site lancé à l’occasion des 70 ans de la découverte de la grotte.

Pierre Barthélémy

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Quand les mouches emportent l’âme des morts

Huchet, Greenberg, Fig.1C’est une histoire archéologique qui pourrait se lire comme un polar dont les héros seraient des experts de la police scientifique. Une histoire de cadavres et d’animaux plus ou moins analogue à celles qu’aime écrire l’archéozoologue Fred Vargas… Tout commence avec la fouille de tombes de la culture mochica, une civilisation précolombienne qui a fleuri entre 100 et 750 de notre ère le long de la côte nord du Pérou et a fait l’objet, au début de l’année, d’une exposition au musée du quai Branly, à Paris.

Dans ces tombes, on trouve, évidemment, des morts, des objets, ainsi que de nombreuses et étranges petites capsules (voir photo ci-dessus). Il s’agit de puparia, sortes de cocons durs dans lesquels se développent les larves de certains diptères.  Que faisaient là toutes ces larves de mouches, à quoi servaient-elles ? C’est à cette question que deux entomologistes (ou peut-être devrais-je dire archéoentomologistes), le Français Jean-Bernard Huchet et l’Américain Bernard Greenberg, ont tenté de répondre dans une étude publiée dans le numéro de novembre du Journal of Archaeological Science.

Sur le grand site archéologique mochica de la Huaca de la Luna, le locataire de la tombe 45 était un homme jeune, d’une vingtaine d’années, mort il y a plus de 1 700 ans et dont le crâne conservait des traces de cinabre, un pigment minéral rouge. On a retrouvé auprès de lui quatre pièces de vaisselle en céramique et quelque 200 puparia… L’examen anthropologique a montré que le squelette était incomplet puisqu’un morceau du bras gauche et le bas des jambes manquaient à l’appel. Par ailleurs, l’humérus droit était à l’envers. De toute évidence, la tombe avait été rouverte et le cadavre un peu bousculé mais la présence du mobilier prouvait que ce n’était pas le fait de pillards. D’autres études de squelettes ont suggéré que les Mochicas avaient développé des pratiques funéraires complexes incluant des inhumations tardives ainsi que des réouvertures de tombes. Etait-ce ce qui s’était produit dans la sépulture 45 ?

C’est là que les mouches entrent en jeu. Jean-Bernard Huchet et Bernard Greenberg ont adapté à l’archéologie les méthodes de la police scientifique, laquelle exploite l’attraction qu’exercent les cadavres sur certains insectes pour dater le délai post-mortem. C’est selon un calendrier très précis que les bestioles nécrophages arrivent, mangent, pondent, se développent, etc. Un calendrier qu’influencent de très nombreux facteurs, comme la météorologie, les vêtements ou l’état du corps. Nos deux entomologistes ont donc tout d’abord analysé les puparia au microscope électronique à balayage afin d’identifier les espèces en présence. Puis Jean-Bernard Huchet a mené sur le site archéologique péruvien des expériences avec des morceaux de viande de porc, animal qui est un excellent analogue à l’être humain, pour connaître les différents “timings” de ces mouches. Une fois ces chronologies connues, les deux chercheurs ont pu conclure que le cadavre de la tombe 45 était resté un mois à l’air libre avant d’être enterré.

Pour quoi faire ? La meilleure hypothèse à ce jour est peu ragoutante si l’on en juge par nos critères… Elle consiste à dire que les Mochicas voulaient délibérément attirer les mouches et leurs larves nécrophages (qui peuvent dévorer la moitié d’un corps en l’espace d’une semaine) pour libérer l’âme des morts, une pratique que les Espagnols ont retrouvée  dans les Andes un millénaire et demi plus tard et que l’iconographie mochica confirme, la mouche y tenant une place de choix près des morts ou… des futurs morts que sont les prisonniers en partance pour le sacrifice. Une vision à l’exact opposé de ce qui était pratiqué dans l’Egypte antique, notent judicieusement les auteurs de l’étude, où l’on déployait des stratégies complexes pour empêcher la putréfaction du corps (embaumement, momification, prières, amulettes) et permettre au défunt d’accéder à l’immortalité. Dans un cas, l’âme se libère lorsque le corps est détruit, dans l’autre lorsqu’il est préservé…

Pierre Barthélémy

(Crédit photo : C. Chauchat, J.-B. Huchet)

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Comment le chocolat protège votre cœur

coeur-chocolatDans la famille “Aliments bons pour la santé”, je voudrais le chocolat. On sait depuis longtemps que sa consommation régulière fait baisser le risque cardiovasculaire. Restait à comprendre comment le fruit du cacaoyer agissait. Pour le savoir, une équipe de chercheurs suédois s’est livrée à plusieurs expériences, en partant du principe que certaines molécules du cacao (en particulier la catéchine, également présente dans le thé, et la procyanidine, que l’on retrouve aussi dans le vin) réduisaient la tension artérielle par deux voies complémentaires.

D’abord en inhibant partiellement l’activité de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA). Cette enzyme a la propriété de transformer l’angiotensine I, sans effet biologique, en angiotensine II, qui est un puissant vasoconstricteur : en clair, elle réduit le calibre des vaisseaux sanguins et fait donc grimper la tension artérielle. Le second effet supposé du chocolat serait d’augmenter la concentration dans le sang du monoxyde d’azote (NO) qui, lui, est un vasodilatateur : il augmente le diamètre des vaisseaux et réduit donc la tension.

Dans l’étude qu’ils publient dans le Journal of Cardiovascular Pharmacology, ces chercheurs emmenés par Ingrid Persson ont testé ces deux hypothèses, in vitro et in vivo. In vitro sur des cellules endothéliales, c’est-à-dire les cellules qui tapissent l’intérieur des vaisseaux sanguins : celles-ci ont donc été mises en contact avec des extraits de cacao à différentes concentrations et on a observé ce qui se produisait au fil des heures. Pour l’expérience in vivo, on a demandé à 16 personnes (6 femmes et 10 hommes) en bonne santé, non fumeuses, de manger 75 grammes (quasiment une petite tablette) de chocolat noir à 72% de cacao. Est-il utile d’ajouter que je suis volontaire pour la prochaine expérimentation de ce genre ? Précisons tout de même à d’éventuels candidats à la science gourmande que l’expérience nécessitait quatre prises de sang (une avant et trois pendant) et que les cobayes avaient dû se soumettre pendant les deux jours précédant le test à un régime un peu contraignant afin d’éviter les aliments contenant les fameuses molécules : pas de fruits rouges, d’aubergines, de café, d’oignons, de poires, de prunes, de radis, de raisin, de chou, de haricot noir, de pommes, de thé, de vin et, bien sûr, pas de chocolat.

Quels ont été les résultats ? Que ce soit dans les cellules endothéliales en culture ou chez les êtres faits de chair, d’os et de sang, l’activité de l’ECA a été en partie inhibée par le cacao. Pour ce qui concerne le monoxyde d’azote, les chercheurs n’ont pas repéré d’augmentation significative chez les cobayes même s’ils ont noté une petite hausse in vitro mais seulement aux concentrations les plus fortes. Quoi qu’il en soit, les chercheurs précisent que l’inhibition de l’ECA obtenue avec le chocolat est comparable à celle qu’engendrent les médicaments agissant sur cette enzyme.

De là à dire qu’il faut s’empiffrer de chocolat pour être en bonne santé, il y a un pas que ces scientifiques ne franchiront pas, tout comme on ne conseillera à personne d’écluser deux ou trois litres de vin par jour sous prétexte que le picrate recèle des molécules qui protègent le système cardio-vasculaire. Dans les deux cas, le remède serait pire que le mal, étant donné que le chocolat contient souvent une bonne dose de matière grasse et de sucre. N’oublions pas que, dans Charlie et la chocolaterie, Augustus Gloop, grand croqueur de tablettes devant l’éternel, est un garçon obèse que son immodérée gloutonnerie fait tomber dans la rivière de chocolat de Willy Wonka, dont il ne sortira pas indemne

Pierre Barthélémy

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La sélection du Globule #20

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La Chine est-elle en train de devenir la première puissance scientifique mondiale, s’interroge Le Monde ? Ce qui est sûr, c’est que la montée en puissance chinoise est de plus en plus visible, comme le rapporte Sylvestre Huet, de Libération, sur son blog, qui analyse le dernier rapport de l’Unesco sur la science.

Autre info intéressante sur la recherche, un rapport de l’Institut Montaigne souligne que la fuite des cerveaux français vers les Etats-Unis, quoique limitée, s’accélère ces dernières années. Parmi les raisons qui pousse les scientifiques à l’exil, on trouve notamment la place fondamentale que tient la recherche dans la société américaine, ainsi que le niveau de rémunération des chercheurs…

Les personnes “du soir” auraient un quotient intellectuel (QI) plus élevé que celles “du matin”. Mais sont-elles plus douées ou savent-elles prendre les bonnes décisions pour autant ?

– Zoe Williams, du Guardian, raconte sa rencontre avec le chimiste et écrivain américain Carl Djerassi qui, il y a presque soixante ans, co-inventait la molécule à partir de laquelle on fabriquerait les premières pilules contraceptives.

De nombreuses espèces d’animaux sauvages s’approchent de plus en plus des villes, voire y entrent pour y trouver leur subsistance : sangliers, renards, rapaces, ours, etc. Dernier cas en date, des loups aux portes de Vienne, en Autriche.

On a identifié les plus vieux embryons de dinosaures, dans des œufs fossilisés découverts en… 1976. Ils appartiennent à la famille des prosauropodes, qui regroupe les ancêtres des gros dinosaures  herbivores à quatre pattes et long cou, tel le brontosaure.

– Pour terminer en restant chez nos amies les bestioles, le mystère du chat qui lape a été résolu. On sait par quel tour de magie physique les félins (chez les chiens c’est différent…) font monter une colonne d’eau ou de bon lolo dans leur bouche. Tout est une question de vitesse de langue. A voir dans cette vidéo :

Pierre Barthélémy

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Les gays ne veulent plus être prisonniers du préservatif

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C’est dans une relative discrétion que le ministère de la santé a lancé, le 4 novembre, le Plan national de lutte contre le VIH/Sida et les infections sexuellement transmissibles (IST) 2010-2014. Certes, les grandes lignes en avaient été dévoilées par Roselyne Bachelot début octobre dans Libération, mais on pouvait imaginer qu’après la grande baffe qu’avait prise la première mouture du Plan à la fin du printemps, vertement critiquée par le Conseil national du sida et la Conférence nationale de santé, le ministère aurait eu à cœur de montrer qu’il avait soigneusement revu sa copie. Surtout, ce Plan 2010-2014 marque un changement de paradigme majeur de la politique de prévention et de dépistage du VIH. Pour schématiser, celle-ci reposait toujours sur les trois piliers établis dans les années 1980, lorsque l’épidémie a commencé : 1/ tout le monde est concerné ; 2/ le dépistage est une démarche individuelle ; 3/ tout le monde doit se protéger avec le préservatif.

En un quart de siècle, tout cela a changé. Tout d’abord, en France, le VIH ne concerne plus “tout le monde” au même titre. Les homosexuels masculins et, dans une moindre mesure, les migrants d’Afrique subsaharienne, sont nettement plus touchés que les hétérosexuels. Une étude de l’Institut de veille sanitaire, publiée dès 2009 sans que cela fasse de bruit, et reparue en septembre dans The Lancet, cette fois avec tambours et trompettes, laissait penser que l’épidémie de VIH était “hors de contrôle” chez les gays de France. C’était un peu exagéré mais cela traduisait une réalité : il n’y a pas d’égalité vis-à-vis du virus du sida. Le Plan 2010-2014 intègre enfin ce fait, reprenant les recommandations de divers rapports. Il insiste sur un dépistage généralisé, qui devra être proposé par les médecins de ville et financé à hauteur d’un milliard d’euros, et sur un traitement précoce, les antirétroviraux ayant désormais fait la preuve de leur efficacité. Le but est d’identifier rapidement les séropositifs qui s’ignorent : ils seraient environ 50 000 en France (avec évidemment un turn-over important puisqu’il y a 7 000 nouvelles contaminations chaque année) et ce vivier sans cesse renouvelé alimente l’épidémie.

Ces chiffres montrent bien que l’actuelle politique de prévention, basée sur l’utilisation du préservatif, a atteint ses limites depuis plusieurs années. Comme me l’a dit Bruno Spire, directeur de recherches à l’Inserm et président de l’association Aides, “croire que les gens vont se protéger à 100% tout le temps avec le préservatif relève de la méthode Coué. Comme si les gens allaient être parfaits tout le temps… C’est comme si on prônait l’abstinence : après tout, c’est un bon moyen de ne pas être contaminé !” Même si le marché du condom se porte bien en France, l’utilisation systématique de la capote est donc en baisse. Ce qui, dans une population fortement touchée par le VIH comme celle des homosexuels masculins, est un vrai danger. J’ai voulu comprendre les raisons de cette baisse de vigilance ou de cette lassitude, et la manière dont les gays envisageaient la prise de risque. Voici les témoignages de trois d’entre eux.

Vincent a 22 ans. Il est étudiant et passe une année Erasmus en Angleterre :

“La lassitude vis-à-vis du préservatif est arrivée rapidement pour moi : à chaque rapport sexuel, c’est une frustration d’utiliser la capote, un sentiment qu’on ne peut jamais aller au bout du plaisir. Ma difficulté n’est ni d’ordre technique, ni liée à un manque d’information, ni un manque de volonté de me protéger. J’ai envie de me protéger face au VIH et je ne souhaite attraper aucune IST. Seulement, ma sexualité est très importante dans ma vie et les rapports naturels sans rien ont toujours été les meilleurs et ceux qui m’excitent le plus. J’entre dans le même moule que beaucoup de gens : je n’aime pas les préservatifs. Dans la mesure du possible, j’en mets, je me force à en mettre.”

“En général, je résiste à mes envies de faire sans. Mais cette difficulté à me protéger survient ou est aggravée dans deux situations. Soit lorsque j’ai des baisses de moral car je me sers du sexe autant comme occupation que comme exutoire avec des partenaires occasionnels : quand j’ai eu une sale journée, ma seule envie c’est de compenser sexuellement et c’est dans ces moments-là que je peux aller loin tant au niveau des pratiques qu’au niveau de ma prévention. Soit lorsque j’ai de l’affection pour une personne. Dans ces situations, ma stratégie n’intervient qu’à posteriori : je discute avec la personne après le risque, je fais des dépistages régulièrement (tous les 6 mois ou un mois après un risque), et il m’est arrivé une fois de prendre un traitement post-exposition. Mais vu la lourdeur du truc, je crois que je réfléchirai à deux fois avant d’en reprendre un.”

“Je dis ça en étant très bien informé de ce que c’est que vivre avec un traitement, être séropositif, etc. Mais le comportement sexuel et l’excitation n’obéissent pas à des éléments rationnels. C’est pour cela aussi que le meilleur outil de prévention pour moi, en l’absence de vaccin ou autre traitement pré-exposition, reste d’être soutenu, encouragé, rassuré par des gens qui m’écoutent et me comprennent sans me juger. Certains trouvent paradoxal d’être engagé dans la lutte contre le sida et d’avoir des prises de risque. Or justement je pense que si la lutte contre le sida bloque et qu’il y a toujours des nouvelles contaminations dans des pays où l’on a un accès élevé au dépistage et à la prévention, c’est notamment parce que l’on refuse d’avoir une approche différente des personnes qui prennent des risques.”

Christophe a 36 ans. Il est acteur de prévention à l’association Aides.

“Pour moi, une relation sexuelle normale est sans préservatif. Il faut le rajouter. C’est un acte qui n’est pas “prévu” et qui vient s’immiscer en temps et en sensations entre les deux corps. Cela dit, il y a quinze ans, le VIH était encore relié à la mort et je faisais très attention. Il y avait une urgence et il était hors de question pour moi de ne pas me protéger. Aujourd’hui, cela a changé : je ne vois plus trois personnes mourir chaque mois du sida. Il faut donc que je fasse un effort au niveau du préservatif. Il y a des fois où je n’y pense tout simplement pas. Il faut bien comprendre que beaucoup d’homosexuels ont une vie sexuelle plus libérée que la plupart des hétéros : quand je vais en backroom, ce qui peut m’arriver plusieurs fois par semaine, je peux faire dix fellations en 25 minutes, ce qui veut dire que je serai en contact avec au moins une personne séropositive.”

“La multiplication des partenaires, qui est un mode de vie chez beaucoup de gays, entraîne une multiplication des risques. Je peux avoir plusieurs centaines de partenaires en une année et j’estime que 10% de mes rapports sexuels sont non-protégés. Je vais me faire dépister trois ou quatre fois par an pour le VIH et une fois par an pour la syphilis et l’hépatite C. Une fois sur deux, j’ai recours au dépistage communautaire. En 1h20 c’est réglé, c’est rapide et c’est fait par des gens qui me ressemblent et ne me jugent pas.”

Jean-Louis a 55 ans. Il est chargé de mission à Aides. Et séropositif.

“Après que je me suis séparé de ma femme, à 45 ans, j’ai eu une vie sexuelle particulièrement active et c’est à ce moment-là que j’ai été contaminé. La capote n’est pas du tout naturelle ni spontanée pour ceux qui, comme moi, ont connu la sexualité avant le sida. Quand, en 2006, j’ai découvert  ma séropositivité à l’occasion d’une demande de prêt (que je n’ai pas eu avec cette banque…), je n’étais pas bien informé du tout. Je suis allé faire des analyses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris et le premier médecin que j’ai vu m’a dit : “Vous n’avez pas honte, à votre âge ?” Mais encore une fois, utiliser le préservatif n’est pas évident quand vous avez connu la période où on n’en mettait pas…

“Les homosexuels d’un certain âge ne sont pas d’ailleurs perçus dans le champ de la prévention qui est faite pour les jeunes citadins : ces personnes sont donc plus difficiles à appréhender, moins liées aux associations, elles vivent plus à part, ne fréquentent pas les mêmes lieux que les jeunes. Et pour ce qui est de l’utilisation du préservatif s’ajoute un autre problème, celui des érections plus difficiles : quand vous commencez à bander moins bien, c’est plus compliqué. C’est un sujet tabou que celui de la perte de virilité, difficile à exprimer. On touche à quelque chose d’intime, à la fragilité de l’homme qui vieillit…”

Pierre Barthélémy

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