Obélix, la solution pour battre l’Angleterre?

ObélixRugby

Alors que les VI Nations battent leur plein, je me rappelle que, comme beaucoup, j’ai découvert le rugby dans Astérix.

Deux matches et autant de victoires. Pour les rugbymen Bleus, le Tournoi des VI Nations aurait pu plus mal commencer. Mais ils auraient aussi pu mieux faire, car si j’en crois les commentateurs sportifs, les victoires contre l’Ecosse et l’Irlande n’étaient pas des modèles du genre. Alors qu’est-ce que ce sera quand il faudra affronter le véritable épouvantail de la compétition et l’ennemi de toujours, la perfide Albion? La débandade, probablement. Sauf si Marc Lièvremont, le sélectionneur français, se décide enfin à convoquer à Marcoussis le meilleur joueur de rugby du pays: Obélix.

Comme beaucoup, n’étant pas du sud de la France, j’ai découvert le rugby, ce “joli jeu” qu’Obélix veut “introduire en Gaule“, à travers l’album “Astérix chez les Bretons“. Les deux gaulois se rendent en Grande-Bretagne pour tenter de retrouver un tonneau de potion magique. Au cours de leurs aventures avec Jolitorax, le cousin germain (mais Breton) d’Astérix, ils se retrouvent embringués dans une partie de rugby endiablée entre Camulodunum et Durovernum. Puisqu’un dessin-animé vaut mieux qu’un long discours, je vous laisse (re)découvrir le match dans l’adaptation animée sortie en 1986, en breton dans le texte.

Contrairement au football qui ne manque pas d’avatars dans le neuvième art, les BD consacrées au rugby sont plutôt rares (probablement en raison du moindre retentissement du ballon ovale par rapport au ballon rond). Si on couple cet état de fait à, au contraire, l’immense visibilité du petit gaulois, “Astérix chez les Bretons” a tout pour être la BD de référence lorsqu’on parle de rugby. Le genre d’œuvre qui façonne l’imaginaire de générations entières.

Qu’est-ce que nous dit “Astérix chez les Bretons” sur le rugby? Tout d’abord, comme l’explique Jolitorax, que c’est un jeu qui “se joue avec une calebasse et trente Bretons séparés en deux équipes de XV” où “on a pratiquement le droit de tout faire pour porter la calebasse dans les buts de l’adversaire, seul l’usage des armes est interdit, sauf accord préalable“. Bref, une présentation assez succincte du point de vue des règles. Mais là n’est pas l’essentiel. Le rugby est un sport entouré d’un certain décorum. Ainsi, on fait entrer, avant les joueurs, l’oie et la poule sacrées des équipes de Camulodunum et Durovernum, accompagnés de joueurs de cornemuses. Un avant-match qui n’a rien à envier aux shows de Max Guazzini qui précèdent les rencontres du Stade Français.

Goscinny et Uderzo retranscrivent également la ferveur du public, qui abandonne son flegme tout breton à l’entrée des joueurs, et arbore banderoles, trompettes et crécelles en tribune. Quant au pré, on y voit tour à tour un regroupement, puis un essai et sa transformation. Et surtout une débauche de violence “virile mais correcte”, qui fait piétiner certains joueurs par d’autres, mais le tout régulé par un arbitrage qu’on ne conteste pas. Et à la fin de la partie, les acteurs s’échangent leurs maillots fraternellement:

RugbyAsterix

Pourquoi Obélix ne peut malheureusement pas être sélectionné

Une image assez fidèle, même si évidemment caricaturale, diraient les spécialistes. En tous cas, c’est un jeu qui, comme on l’a dit, plaît énormément à Obélix. D’autant plus quand il se retrouve, malgré lui, joueur de la partie (ses braies blanches et bleues ayant le bon goût de ressembler au maillot d’une des deux équipes). Il s’en donne à cœur joie, démolit de murs d’adversaires, en esquive d’autres, avant d’aller marquer. C’est sûrement l’enthousiasme communicatif d’Obélix qui m’a fait aimer le rugby. D’ailleurs, je me souviens que, sur ma vieille console de jeux, le passage du match de rugby était de loin mon préféré :

Obélix, meilleur ambassadeur du rugby hexagonal? Peut-être, mais malheureusement, il ne pourra jamais participer au Tournoi des VI Nations, ou, à tout le moins, au “tournoi des cinq tribus” de l’album d’Astérix. Déjà parce que la Gaule n’y participe pas, à l’instar de la France qui n’a rejoint le Tournoi des VI Nations qu’en 1910. Mais surtout parce qu’Obélix est tombé dans la potion magique quand il était petit. Et chacun le sait, le dopage est strictement interdit dans cette compétition… C’est d’ailleurs pour la même raison qu’il ne peut participer aux JO dans “Astérix aux Jeux Olympiques“, où seul un Astérix sans potion représente la fière Gaule. Et où les Romains sont, au contraire, pris en flagrant délit de triche au dopage à la potion magique. C’est peut-être ce qu’il faudrait aux Italiens pour remporter un jour le tournoi…

Laureline Karaboudjan

Illustration extraite d’Astérix chez les Bretons, DR.

11 commentaires pour “Obélix, la solution pour battre l’Angleterre?”

  1. “Alors que les VI Nations battent leur plein”

    “battre son plein” est une expression invariable : “La fête bat son plein / les fêtes battent son plein”
    “son” ici n’est pas un possessif (mon, ton, son, notre…), mais un nom commun (le son des fêtes)

    cordialement,

  2. C’est une expression qui fait controverse parmi les linguistes et on trouve toutes les versions possibles. Voir par exemple cette discussion : http://forum.aufeminin.com/forum/loisirs2/__f10120_loisirs2-Un-petit-test-mettez-moi-la-phrase-suivante-au-pluriel.html#116792
    Alors je maintiens mon pluriel, na! 🙂

  3. Article très intéressant. M’autoriseriez-vous à publier un résumé de votre article (en y incluant les vidéos) en langue anglaise sur mon blog Antipodes ? D’ici le match…

  4. Of course ! 🙂

  5. Je suis d’accord, j’apprécie le rugby depuis ma lecture des aventures d’Astérix.

    Il a participer grandement à mon initiation en tant que spectateur (en plus de mon père qui regardait ce sport)

    Ce qui serait intéressant de savoir c’est comment est perçu cette BD par les anglais ou les Néo-Zélandais…

    Est-ce que notre cher Obelix a participé à cette ferveur pour la calebasse? 🙂

  6. Parmi les autres représentants du rugby dans le 9ème art, si on oublie les quelques BD d’opportunité sorties lors de la dernière Coupe du monde (ce qui n’est pas bien difficile), on peut citer “Les Rugbymen”.

    Cette série suit les pérégrinations d’une équipe amateur sur un ton humoristique. Comme le veut le genre, les traits y sont exagérés : des sportifs bon vivants, fêtards et ripailleurs ; mais les valeurs de ce sport sont aussi présentes, à travers une équipe composée de personnes de différents gabarits, ages et classes sociales, mais très soudée.

    Pas encore un classique, mais cette œuvre fait son chemin. Une recherche Google vient de m’apprendre qu’une adaptation en dessin animé est en préparation.

  7. Par Toutatis, dire que les BD consacrées au rugby sont plutôt rares…c’est faire l’impasse sur les Rubipèdes, la BD qui est au 9ème art ce que la 3ème mi-temps est au rugby!
    On peut aussi mentionner les RugbyMen.

    En tout cas merci pour cet article

  8. en effet il nous faudrait un gars comme obélix dans l’équipe 🙂

  9. la dernière phrase qui tuuuue!

    Non mais les Italiens doivent déjà remporter un match, avant de penser au tournoi!

  10. Tournoi des Six Castrés, oui.

    En dépit du génie expressif ‘graphiquement’ attribuable à Albert Uderzo et du génie expressif ‘verbalement’ reconnu par toutes et tous de René Goscinny (que j’admire également) et en dépit de l’objectivité du cinquième paragraphe de ton article, Laureline, je ne puis que m’inscrire en faux au sujet de cet article qui semble cautionner des choses bien étranges : Ces billevesées au sujet d’une quelconque bretonnitude qui n’est qu’une anglo-saxonnade travestie ! J’enrage !

    Au premier siècle avant J. C. (aka Jules César), la “Grande Bretagne” n’était noblement peuplée que de celtes qui n’avaient que faire des vessies de brebis à moins qu’elles n’intervinssent dans la confection d’instruments familiers comme le biniou, qui au même titre que la bombarde, compose le quotidien ordinaire d’une rude expression musicale et commune à ces peuples et interdite au moins de 16 ans sauf prescription médicale.

    Après un millénaire et demi qui contraignit les Gallois, les Irlandais, les Écossais et les Petits-Bretons à cesser temporairement leurs activités musicales et à se réduire à peau de chagrin sur leurs propres territoires dès le Ve siècle sous la botte de l’envahisseur, fallait-il que ces peuples opprimés acceptassent, dans la honte, la médiocrité du vainqueur qui se résume à disputer par équipe une vessie gonflée à gros coups de boule ? Bandes de collabos !

    PS : A part leur passé récemment bouffon (cf. Mussolini), que sont venus foutre là ces malheureux Italiens ? Peux-tu sincèrement, toi qui n’es pas du Sud, me l’expliquer ?

  11. Laureline, ça se voit que t’y connais rien! c’est pas 15 Obelix qu’il faut, c’est 15 Astérix, qui courent vite et longtemps!!
    sinon, aucune chance!
    les anglais sont très forts dans les déplacements des joueurs, les contre-attaques, rapide dans le déplacement du ballon etc

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