La France déconnectée

Et si Nicolas Sarkozy pouvait plonger le web français dans le noir? Non pas parce qu’il aurait l’envie soudaine de couper le courant, mais parce que la loi l’y autoriserait? Voilà une drôle de prérogative. Et pourtant. Il y a trois semaines environ, le Congrès américain a commencé à étudier un texte qui permettrait au président d’éteindre momentanément le réseau en cas de force majeure, si l’intégrité territoriale des Etats-Unis (mais l’exemple pourrait s’appliquer à la France) était mise en péril. Le Daily Beast résume parfaitement cette initiative, qui n’est pas sans rappeler la saillie du député UMP des Yvelines, Jacques Myard, qui voulait «nationaliser Internet»: Lire la suite…

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Liens du lundi #6

Dans une tribune pour Le Monde, Bernard Kouchner plaide pour une législation d’Internet. Pour le ministre des Affaires étrangères, il faut «donner une traduction juridique à l’universalité d’Internet, lui conférer un statut qui le rapproche d’un espace international, afin qu’il soit plus difficile pour les Etats répressifs d’utiliser l’argument de la souveraineté contre les libertés fondamentales.» (Le Monde)

Du 3 au 5 mai se tenait pour la première fois un sommet mondial sur la cybersécurité, à Dallas. En plus d’être une aubaine pour tous les acteurs privés intéressés par la manne financière, ce barnum a aussi été marqué par la présence d’Howard Schmidt, le nouveau «tsar de la cybersécurité» de Barack Obama, héros malheureux de mon article fictif sur la cyberguerre. (Dallas News)

Dans un registre plus léger et moins bourratif, on attend avec curiosité la sortie de 8th Wonderland le 12 mai. Tourné en 2007 (une éternité à l’échelle du web), ce film français met en scène un «état virtuel» où se réunissent tous les internautes déçus par la gouvernance traditionnelle du monde. Volontiers provocateur, il interroge notamment le fonctionnement des réseaux et la frontière entre le militantisme en ligne et le terrorisme. Vaste programme. (Donjipez)

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Le syndrome du web fâné

Quand il s’agit de parler du web vertueux et de ses formidables débouchés démocratiques, les pays occidentaux ne sont pas du genre à passer leur tour. On se souvient du discours enflammé d’Hillary Clinton en janvier dernier, au Newseum de Washington. «Pour de multiples raisons, l’information n’a jamais été aussi libre», avait-elle déclaré en préambule, alors que Google venait de dégoupiller sa grenade chinoise. Dans ses différentes allocutions, au colloque de l’ARCEP ou ailleurs, Nathalie Kosciusko-Morizet a répété qu’internet était un outil «indispensable», «formidable», «incontournable». Et pourtant, Google Suggest continue de nous proposer «Internet est un outil… dangereux».

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Le paradis numérique islandais, une illusion d’optique?

Le Parlement islandais devait étudier ce mardi une proposition qui vise à faire de l’île un «paradis du journalisme», en la dotant d’une législation particulièrement sécurisante pour les whistleblowers de tous les horizons. Protection des sources, immunité des intermédiaires et des fournisseurs d’accès à Internet, l’Icelandic modern media initiative (IMMI) veut protéger les organismes de presse et les journalistes en possession de documents brûlants contre toute poursuite judiciaire. A rebours d’une législation toujours plus stricte vis-à-vis du web, ce texte est-il viable? Lire la suite…

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Facebook dans le collimateur de Berlusconi

Silvio Berlusconi en a l’intime conviction, il connaît les vrais responsables de son agression. Ils ont les tentacules d’une Pieuvre, mais ils ne le font pas chanter. Tout juste l’éclaboussent-ils. Un nez cassé, deux nouvelles dents, et le président du Conseil part en guerre contre les réseaux sociaux, qu’il soupçonne de tramer un complot contre sa personne. Lui, ou plutôt ses fidèles lieutenants.

Comme l’écrivait lundi la rédaction de Slate, «le fait que des Italiens puissent soutenir l’agresseur sur Internet a choqué le gouvernement, qui manifestement n’a pas saisi l’humour». C’est le cas du ministre des politiques européennes,  Andrea Ronchi, qui a trouvé «scandaleux et moralement inacceptable» ce qu’il pouvait lire sur les médias sociaux. La rigolade populaire lui piquait tellement les yeux qu’il a promis de demander au ministre de l’Intérieur la fermeture pure et simple «des sites faisant l’éloge de cette attaque lâche». Lire la suite…

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