Et si Nicolas Sarkozy pouvait plonger le web français dans le noir? Non pas parce qu’il aurait l’envie soudaine de couper le courant, mais parce que la loi l’y autoriserait? Voilà une drôle de prérogative. Et pourtant. Il y a trois semaines environ, le Congrès américain a commencé à étudier un texte qui permettrait au président d’éteindre momentanément le réseau en cas de force majeure, si l’intégrité territoriale des Etats-Unis (mais l’exemple pourrait s’appliquer à la France) était mise en péril. Le Daily Beast résume parfaitement cette initiative, qui n’est pas sans rappeler la saillie du député UMP des Yvelines, Jacques Myard, qui voulait «nationaliser Internet»: Lire la suite…
lire le billetQuand il s’agit de parler du web vertueux et de ses formidables débouchés démocratiques, les pays occidentaux ne sont pas du genre à passer leur tour. On se souvient du discours enflammé d’Hillary Clinton en janvier dernier, au Newseum de Washington. «Pour de multiples raisons, l’information n’a jamais été aussi libre», avait-elle déclaré en préambule, alors que Google venait de dégoupiller sa grenade chinoise. Dans ses différentes allocutions, au colloque de l’ARCEP ou ailleurs, Nathalie Kosciusko-Morizet a répété qu’internet était un outil «indispensable», «formidable», «incontournable». Et pourtant, Google Suggest continue de nous proposer «Internet est un outil… dangereux».
lire le billetMalgré ses réunions discrètes et ses négociations drapées de mystère, le traité ACTA a fuité. Mardi dernier, l’association de défense des libertés numériques la Quadrature du Net a publié sur son site une version consolidée (PDF) de l’accord anti-contrefaçon, datée du 18 janvier. Depuis deux ans, ce texte qui veut défendre les droits de la propriété intellectuelle contre les violations – y compris celles du web – est négocié entre 13 parties hétéroclites: l’Australie, le Canada, la Corée du Sud, Les Emirats Arabes Unis, les Etats-Unis, le Japon, la Jordanie, le Maroc, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, Singapour, la Suisse et l’Union européenne. S’il ne s’agit encore que d’un brouillon, il vient justifier les craintes de ses contempteurs. Mais il montre également des divergences entre les négociateurs qui pourraient lui être fatal. Lire la suite…
lire le billet1,8 milliard. C’est le nombre d’attaques informatiques que subissent chaque jour les serveurs des agences américaines, selon un rapport interne cité la semaine dernière par l’huissier du Sénat. Ramené à des proportions plus intelligibles, ce chiffre équivaudrait à 75 millions d’actes de piratage par heure, 1,25 million par minute, près de 21.000 par seconde. Imaginez chaque Chinois, y compris le plus jeune, et chaque Européen, même le plus vieux, lancer du lundi au dimanche un mouchard, un virus ou un cheval de Troie. Vous avez le tournis? Lire la suite…
lire le billetMercredi, trois dirigeants de Google ont été condamnés à six mois de prison avec sursis par la justice italienne pour atteinte à la vie privée. Au même moment, la Commission européenne a décidé d’ouvrir une enquête, sur la base de trois plaintes, pour déterminer si les pratiques commerciales de la firme californienne respectaient la législation anti-trust édictée par Bruxelles. Et s’il y avait un dénominateur commun à ces deux événements? Sans verser dans le conspirationnisme geek (“ces manœuvres ne sont qu’une horrible machination destinée à bouter l’omnipotent moteur de recherche de l’espace Schengen”), ce double coup de semonce révèle en fait les failles d’une forteresse qu’on jurait imprenable. Lire la suite…
lire le billetLe Parlement islandais devait étudier ce mardi une proposition qui vise à faire de l’île un «paradis du journalisme», en la dotant d’une législation particulièrement sécurisante pour les whistleblowers de tous les horizons. Protection des sources, immunité des intermédiaires et des fournisseurs d’accès à Internet, l’Icelandic modern media initiative (IMMI) veut protéger les organismes de presse et les journalistes en possession de documents brûlants contre toute poursuite judiciaire. A rebours d’une législation toujours plus stricte vis-à-vis du web, ce texte est-il viable? Lire la suite…
lire le billetJeudi, vous avez peut-être appris le nouveau partenariat entre Google et la NSA. A la suite de l’incident chinois de mois de janvier, l’entreprise californienne et les services très secrets du gouvernement vont travailler de concert pour se prémunir contre de nouvelles attaques ciblées.
Bien entendu, quand les parangons du web éthique s’associent à la toute puissante agence de renseignement américaine pour mieux se protéger contre les hackers, ça fait jaser. Certains sont même franchement dubitatifs. C’est le cas de Noah Shachtman, le journaliste de Wired spécialiste des questions de Défense. Il s’inquiète de l’impact négatif de cette collaboration sur l’image de Google, et rappelle à toutes fins utiles les antécédents invasifs du NSA (les mises sur écoute et l’espionnage zélé au nom de la “guerre contre la terreur”). C’est vrai, cette initiative pose une question importante, celle de l’équilibre entre la protection des données personnelles et la sécurité nationale. Lire la suite…
lire le billet«Un président du XXIe siècle doit être sans arrêt à la télévision». C’est en ces termes très précis que Franck Louvrier, le conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, s’est exprimé dimanche dans les colonnes de La Croix, à la veille de la grand-messe célébrée sur TF1 lundi soir en prime time. Si on s’en tient aux seuls chiffres, l’opération sonne comme un tube cathodique, c’est vrai. Avec 8,8 millions de téléspectateurs (selon Médiamétrie), l’Elysée s’est réveillé mardi avec la satisfaction du travail bien ouvragé. Mais je me demande s’ils ont surveillé ce qu’il se passait sur le web pendant l’exercice. Le temps d’un live-tweet acharné, la balise #p2f s’est hissée sans mal en tête des trending topics français. Et c’était plutôt croustillant à l’extérieur, acide à l’intérieur. Vivant, engagé, et à l’opposé total de la présence présidentielle sur le Net. Lire la suite…
lire le billetLe nombre d’accidents de la route en Irlande du Nord en 2008, les chiffres de l’avortement, l’absentéisme scolaire au Pays de Galles, l’activité agricole… Voilà quelques exemples des statistiques que le Royaume-Uni vient de mettre en ligne jeudi, par le biais de son tout nouveau site, Data.gov.uk. Piloté par Tim Berners-Lee (l’inventeur du World Wide Web, rien de moins), le projet comptabilise déjà la bagatelle de 2879 «datasets», soit autant d’échantillons chiffrés de la vie publique britannique. Dans un agenda mondial très branché sur la libération des données, nos voisins d’outre-Manche rejoignent le club encore fermé — et très anglo-saxon — des démocraties open source, prenant place entre les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et une portion congrue du Canada (Vancouver et Toronto). C’est bien joli, me direz-vous, mais à quoi ça sert?
lire le billetTwitter ne sauvera pas le monde, c’est Slate qui vous l’a dit. Depuis sept mois que dure la crise iranienne, la presse occidentale a pourtant pris le temps de se perdre en conjectures. Dans ce concert, j’ai joué plus qu’à mon tour la partition du laborantin, je le confesse. Maintenant, il est peut-être temps de retourner le canevas pour démêler certains nœuds. Posons la question franchement: Internet peut-il sauver l’Iran ? Pas sûr… Lire la suite…
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