WikiLeaks devient adulte

WikiLeaks, le site controversé qui a mis en ligne dimanche soir plus de 91.000 documents de l’armée américaine liés à la guerre en Afghanistan, est pris sous le feu des critiques en raison de ses méthodes, de ses visées politiques, et de sa volonté de publier tout le matériau sur lequel ils parviennent à poser leurs griffes digitales.

Mais pour un défenseur de la transparence des gouvernements, qui n’a pas manqué de critiquer WikiLeaks par le passé, l’organisation se montre plus responsable avec sa dernière livrée. Cette fois-ci, WikiLeaks a offert à trois grands quotidiens plusieurs semaines pour compiler, vérifier et contextualiser les documents, et affirme en garder (pour le moment) 15.000 de côté, «afin de minimiser les risques pour [leurs] sources».

Lire la suite…

lire le billet

La France déconnectée

Et si Nicolas Sarkozy pouvait plonger le web français dans le noir? Non pas parce qu’il aurait l’envie soudaine de couper le courant, mais parce que la loi l’y autoriserait? Voilà une drôle de prérogative. Et pourtant. Il y a trois semaines environ, le Congrès américain a commencé à étudier un texte qui permettrait au président d’éteindre momentanément le réseau en cas de force majeure, si l’intégrité territoriale des Etats-Unis (mais l’exemple pourrait s’appliquer à la France) était mise en péril. Le Daily Beast résume parfaitement cette initiative, qui n’est pas sans rappeler la saillie du député UMP des Yvelines, Jacques Myard, qui voulait «nationaliser Internet»: Lire la suite…

lire le billet

Liens du lundi #7

On le sait, les Etats-Unis se préparent à un conflit en ligne. Dernière preuve de cette mobilisation, pas moins de 30.000 soldats de l’Armée de l’air viennent d’être «déplacés sur le front de la cyberguerre». En tout, 3.000 officiers de communication ont été nommés dans le tout nouveau département du ministère de la Défense. (Air Force Times)

Alors qu’il brigue la succession d’Hosni Moubarak à la tête de l’Etat égyptien, l’ancien directeur de l’agence internationale pour l’énergie atomique, Mohamed ElBaradei, pointe en tête des personnalités arabes les plus populaires sur le web. Avec 200.000 supporters sur Facebook, le Prix Nobel de la paix devance la reine Rania de Jordanie. (Jerusalem Post)

Au-delà du peu de considération qu’il accorde à la vie privée, Mark Zuckerberg met-il des bâtons dans les roues auxorganisations de défense des droits de l’homme qui se servent de Facebook? C’est ce qu’affirme Rebecca McKinnon, co-fondatrice de Global Voices. Elle regrette que les équipes de modérateurs du site ne daignent se justifier de la suppression de certaines pages ou de certains profils d’activistes. (RConversation)

lire le billet

Liens du lundi #6

Dans une tribune pour Le Monde, Bernard Kouchner plaide pour une législation d’Internet. Pour le ministre des Affaires étrangères, il faut «donner une traduction juridique à l’universalité d’Internet, lui conférer un statut qui le rapproche d’un espace international, afin qu’il soit plus difficile pour les Etats répressifs d’utiliser l’argument de la souveraineté contre les libertés fondamentales.» (Le Monde)

Du 3 au 5 mai se tenait pour la première fois un sommet mondial sur la cybersécurité, à Dallas. En plus d’être une aubaine pour tous les acteurs privés intéressés par la manne financière, ce barnum a aussi été marqué par la présence d’Howard Schmidt, le nouveau «tsar de la cybersécurité» de Barack Obama, héros malheureux de mon article fictif sur la cyberguerre. (Dallas News)

Dans un registre plus léger et moins bourratif, on attend avec curiosité la sortie de 8th Wonderland le 12 mai. Tourné en 2007 (une éternité à l’échelle du web), ce film français met en scène un «état virtuel» où se réunissent tous les internautes déçus par la gouvernance traditionnelle du monde. Volontiers provocateur, il interroge notamment le fonctionnement des réseaux et la frontière entre le militantisme en ligne et le terrorisme. Vaste programme. (Donjipez)

lire le billet

Liens du lundi #4

Un ancien cadre de la NSA, la très secrète agence de renseignement américaine, est poursuivi par la justice américaine. Il est suspecté d’avoir divulgué des informations confidentielles à la presse. (Salon)

La neutralité du Net est-elle un obstacle à un Internet “sans tâches”? Une nouvelle coalition de conservateurs américains estime que les propositions de la Commission fédérale des communications (FCC) pourrait faire tourner le web dans le “mauvais sens”. (Los Angeles Times)

Laura Bush s’intéresse de près à la cyberdissidence, qu’elle défend au sein de l’institut George W. Bush. “Nerveuse à l’idée de lancer un think tank”, l’ex-première dame fait appel à certains blogueurs pour saisir les enjeux de la contestation en ligne. (My heart’s in Accra)

lire le billet

Liens du lundi #3

Le huitième cycle de négociations de l’ACTA s’ouvre lundi à Wellington, en Nouvelle-Zélande. Pour protester contre le caractère confidentiel des discussions, des internautes ont lancé l’initiative Public Acta, qui mise sur la transparence pour montrer les limités du traité, et jouir d’un droit de regard sur son contenu.

Dans son livre Cyber War, l’ancien conseiller à la Sécurité américaine Richard Clarke met en garde les Etats-Unis contre les risques d’une cyberguerre à laquelle le pays n’est pas préparé. Il pose également la question de la chaîne de commandement dans une situation de crise. (Network World)

Parmi les 380 millions d’internautes que compte la Chine, combien sont des «honkers», croisés numériques  fidèles au Parti communiste? Aux yeux de certains observateurs, la Chine est le nouvel sanctuaire des hackers d’Etat. (Al Jazeera)

lire le billet

Wikileaks, la révélation industrielle

IRAQ-USA/JOURNALISTS

Dans la soirée de lundi, les activistes de Wikileaks (dont je vous ai déjà parlé en de multiples occasions) ont publié une vidéo très compromettante pour l’armée américaine, datée de 2007. Largement relayée dans les médias du monde entier, elle montre un hélicoptère Apache abattre plusieurs civils irakiens, ainsi que deux journalistes de l’agence Reuters, que les soldats auraient confondu avec des insurgés. Les empêcheurs de gouverner en rond défient les journalistes: seraient-ils devenus les meilleurs d’entre nous? Ont-ils fait de la fuite, du «leak», un produit manufacturé? Lire la suite…

lire le billet

Liens du lundi #2

Wikilaks s’apprête à diffuser la vidéo d’une bavure américaine en Irak, classifiée par l’armée. Sur Danger Room, Nathan Hodge rappelle que le débat sur le secret Défense et la technologie ne date pas d’aujourd’hui. (Wired)

Une étude de l’agence Fleishman Hillard montre que la Chine pourrait tracer les contours de l’internet de demain, au détriment des Etats-Unis. (The Australian)

Des militants anti-corrida ont piraté le site de la féria d’Arles, y apposant ce qui ressemble à un douloureux demotivational poster. (Midi Libre)

Selon des membres du Hamas, Israël se servirait de Facebook pour recruter des espions palestiniens. (BBC)

lire le billet

Quand la censure chinoise s’exporte


C’est promis, on ne rira plus du «made in China». Mercredi, plusieurs témoignages (ici et ) nous apprennent qu’au Chili et aux Etats-Unis, des utilisateurs se sont vus refuser l’accès à Facebook, Twitter ou Youtube… par la censure chinoise. Présenté comme tel, on pourrait croire que l’espace de quelques heures, la «grande muraille» de l’internet est devenue poreuse, dans le mauvais sens. C’est aussi la preuve que les filtres sont au mieux inopérants, au pire dangereux. Lire la suite…

lire le billet

Faut-il avoir peur des cyberattaques?

1,8 milliard. C’est le nombre d’attaques informatiques que subissent chaque jour les serveurs des agences américaines, selon un rapport interne cité la semaine dernière par l’huissier du Sénat. Ramené à des proportions plus intelligibles, ce chiffre équivaudrait à 75 millions d’actes de piratage par heure, 1,25 million par minute, près de 21.000 par seconde. Imaginez chaque Chinois, y compris le plus jeune, et chaque Européen, même le plus vieux, lancer du lundi au dimanche un mouchard, un virus ou un cheval de Troie. Vous avez le tournis? Lire la suite…

lire le billet