Climatepschitt

On y a presque cru. A l’ouverture du sommet de Copenhague, on s’est dit que la température était subitement montée d’un cran. Et puis nous avons réalisé que la lithosphère n’était pas en train de bouillir, mais que les circuits imprimés de nos ordinateurs surchauffaient. En quelques heures, le piratage de milliers de mails échangés entre 1996 et 2009 par des climatologues de l’Université britannique d’East Anglia a fait souffler un vent mauvais sur les partisans de la taxe carbone. Malgré les molles dénégations de Phil Jones, le patron de l’unité de recherche incriminée, la fuite est instantanément entrée au bréviaire du scandale : le Climategate !

Comme l’a très justement souligné Rue89, la contagion n’a pas pris en France. Peut-être parce que personne n’a eu le courage (ou le temps) de se pencher en détail sur ces montagnes d’échanges électroniques. Pour se faire une idée précise de l’ampleur du mensonge, il faudrait recontextualiser tous ces courriels, les mettre en relation, réécrire la chronologie. Autant le dire d’emblée, un paperboard et la toute la bonne volonté du monde ne suffiront pas. Alors prenons ces mails pour ce qu’ils sont : la preuve par l’exemple que les climatologues ne sont sûrs de rien. A l’ouest rien de nouveau, vous en conviendrez. Les sceptiques rêvaient de renvoyer le GIEC, toujours aussi impopulaire, dans ses pénates, ils ne comptent pas lâcher l’os qui leur a été jeté. Tandis que le Telegraph évoque une possible implication des services secrets russes, l’Arabie Saoudite vient de réclamer une enquête sur ce piratage. Et le Meteorological Office britannique a fait savoir via le Times qu’il allait réexaminer 160 ans de données jusqu’en… 2012. On n’a pas fini de suer !

En bonus, cette remarquable infographie réalisée par David McCandles, du site Information is Beautiful, qui met dos à dos les deux camps.

Olivier Tesquet

(Photo – CC @wstera2)

Un commentaire pour “Climatepschitt”

  1. […] ne soit plus comme avant”, nous promettaient les spots télé. Après le mini-scandale du Climategate, qui a entamé la confiance de certains dans la bonne foi des chercheurs, on aurait pu espérer un […]

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