Pont Saint-Esprit, 1951 : la petite hallu dans la prairie ?

 
Jérome Bosch. La passion de Saint-Antoine
Jérome Bosch. La passion de Saint-Antoine

  Petite n’est pas le mot. Tout commence comme une indigestion, un poids sur l’estomac anesthésié. Une pulsation de chaleur, ni agréable, ni vraiment dérangeante, envahit peu à peu tout l’appareil digestif. On transpire à mesure qu’une première sensation d’euphorie gagne l’esprit. Ça va et ça vient; on reste conscient mais on ne contrôle pas. Les ombres se creusent à l’extrême. La perspective s’aplatit totalement. Les couleurs se font de plus en plus vives, à mesure qu’elles perdent leurs nuances. La lumière bave, comme sur une photo surexposée. D’un seul coup, la périphérie du champ visuel commence à se déformer. Les courbes se tordent, tout ce qui coule, tout ce qui brille, prend une forme fascinante. Le temps se distord tout comme le son. Le reste relève de l’expérience intime et échappe donc à toute description représentative. Cependant les vétérans du LSD et de ses dérivés s’accordent sur un point : ce que la pensée torturée par la drogue conçoit, l’œil le matérialise presque instantanément. Avec une surdose, les objets bougent, chimères et animaux peuplent le délire sur plusieurs jours, lorsque ce ne sont pas des flammes. S’en suit un infernal rodéo intérieur pour tenir fermement les rennes du mental…

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Les pires métiers du monde : plongée dans l’univers des petits dealers de cité

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Cette photo est illustrative, ce n'est pas un dealer

Je clopine aussi vite que possible, entravé par ma lourde caméra, son pied et le reste des accessoires. Je ressens un déplacement d’air brutal à l’arrière de ma tête. C’est une large barre de métal qui vient de manquer mon crâne de quelques centimètres. « Je vais t’apprendre à courir », braille celui qui a tenté de me frapper. Rougeot dès le matin à coup de mauvaise piquette, la peau criblée par les grumeaux d’une vie d’excès, on l’appelle Gilles dans la cité. Il est instable et comme pas mal d’autres ici, il déteste les journalistes. Cela fait pourtant plusieurs semaines que je viens me montrer, m’annoncer auprès des jeunes du quartier par le truchement d’un « fixeur » local, pour préparer mon reportage. Ainsi s’achève, au bout de 30 minutes, le premier tournage de mon enquête de 10 jours, immergé dans l’univers d’une bande de petits dealers d’une cité de Créteil (94).


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envoyé par MarcdeBoni. – L’info video en direct.

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Que se passe t-il dans les soirées underground des jeunes d’aujourd’hui ?

Quand Dorothée sous ecstasy croise Marilyn Manson en chaleur

Paris, le soir du 31 octobre. J’ai toujours jalousé les petits américains qui parcourent leur quartier en jouant à hanter les vivants, jusqu’à l’obtention de quelques bonbons. En France halloween n’a jamais pris racine ni dépassé le stade de marronnier publicitaire. La fille ainée de l’église manque certainement d’esprit païen… Alors que j’étais sur le point de ruminer mon dégoût du consumérisme festif en célébrant halloween à l’aide d’un bon film de genre, mon téléphone sonne. Un vieil ami aux fréquentations juvéniles appelle à l’aide : il se trouve entraîné à la soirée « Tokyo Décadance ». Bondage-SM, cosplay, manga, bidoche et électro, c’est le nec plus ultra de la soirée branchée-décalée, qui attire tout le gotha post-adolescent des capitales du monde occidentalisé.

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